Le malaise dans l'oeuvre de Ken Bugul: cas de "la folie et la mort " et "de l'autre côté du regard "( Télécharger le fichier original )par Kouessi Jacques Richard CODJO Université d'Abomey- Calavi Bénin - Maà®trise ès- lettres modernes 2004 |
c- Maguèye Ndiare.Ce nom de Maguèye Ndiare est porté par deux personnages différents dans l'ouvrage. Celui qui nous intéresse ici n'est pas le frère de Marie qui est allé à l'école militaire et qui est mort en Codiware. Le « Maguèye Ndiare » dont nous parlons ici est un neveu de Marie. Le nom de Maguèye Ndiare lui a été donné après la mort du frère de Marie. Et comme pour montrer la malédiction qui plane sur les Maguèye Ndiare, celui-ci perd très tôt son père. Après le décès de son père, sa mère se remarie mais il ne peut poursuivre ses études. Il se met très tôt à se débrouiller pour survenir aux besoins de ses frères cadets. Il se rendait en train dans les villes voisines où il vendait les produits de sa ville d'origine, Hodar. Au retour il ramenait à Hodar les produits des autres villes. Mais à l'époque, le seul train qui traversait la région était un express qui ne s'arrêtait pas à Hodar au retour. C'est ce qui cause son malheur : « Dès que l'express s'approchait de Hodar il sautait avec ses colis ! Cela il l'avait fait pendant des années. Et ce jour là il sauta comme d'habitude de l'express. En tombant, sa tête cogna une masse trop dure et se fracassa. En le transportant à l'hôpital, il mourut. Un jeune homme qui voulait s'en sortir. Un jeune homme qui voulait aider sa mère. Un jeune homme qui voulait aider ses petits frères et ses petites soeurs »93(*). Voilà le singulier destin de ce jeune homme, de Maguèye Ndiare qui a choisi de faire face à la vie pour s'assurer un avenir que le sort n'a pas voulu lui octroyer facilement. Cette séquence de vie rapportée par le narrateur montre comment le sort s'acharne sur un jeune homme qui ne demandait qu'à réussir sa vie à la sueur de son front. Le seul tort qu'il a commis est de porter un nom qui fait son malheur. Cela est révélateur du malaise psychologique qui plane sur tout l'ouvrage. En dehors de ses symboles, le malaise psychologique se manifeste de plusieurs façons. D'abord par une folie qui résulte de la découverte d'une mascarade et dont le seul remède se trouve être la mort, dans La folie et la mort. Ensuite, par ce que nous avons appelé l'acharnement du sort sur certains personnages dans De l'autre côté du regard. A cela s'ajoutent certaines déviations liées à la religion et au sexe. * 93 Idem, p.237 |
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