Chapitre 4
Existence et Unicitéde la mesure
sur les tribus
Dans ce chapitre, on va démontrer le
théorème de prolongement qui permet d'étendre une mesure,
définie a priori sur une semi-algèbre de Boole, a` la tribu
qu'elle engendre; puis l'unicité, et on terminera par des exemples.
4.1 Existence
Théorème 4.1.1 (Théorème de
prolongement) : Soit u une fonction ó-additive, positive, bornée
sur A0 (o`u A0 est une algêbre de Boole sur E ) et A la tribu
engendrée par A0 .Alors il existe une fonction ó-additive,
positive, bornée u1 définie sur A, dont la restriction a` A0 est
égale a` u
Preuve : La mesure extérieure u* donnée par
l'égalité(3.1) est restreinte a` A = ó(A0) donne le
prolongement d'après le lemme (3.2.1).
Définition 4.1.1 : On appelle mesure sur A toute fonction
d'ensemble sur A, positive, ó-additive et bornée.
D'une maniêre équivalente, une mesure est une
application u : (E, A) ? 1+ vérifiant - Pour toute famille
(An)nEN de parties disjointes deux a` deux :
u( [8 An) = X8 u(An)
n=1 n=1
4.2 Unicit'e du prolongement
Th'eor`eme 4.2.1 (Unicit'e de Dynkin) : Soient A0 une alg`ebre
sur l'ensemble X et A = ó(A0) la ó-alg`ebre engendr'ee
par A0. Si u et í sont deux mesures sur (X, A) telles que u(P)
= í(P) pour tout P ? A0 et u(X) = í(X), avec u et í sont
deux mesures finies, alors u(A) = í(A) pour tout A ? A
Preuve : Notons B0 ? A l'ensemble des A ? A tels que u(A) =
í(A). On sait par hypoth`ese que X ? B0 et il est trivial que Ø ?
B0. Si A et B ? B0 avec A ? B, alors u(A) = í(A) et u(B) = í(B)
par cons'equent
u(B \ A) = u(B) - u(A) = í(B) - í(A) = í(B
\ A)
et donc B \ A ? B0. De même si (Ai)i?N ? B0 est une suite
monotone croissante, alors U8 Ai ? B0 car
i=1
U8
u(
n=1
|
An) = lim u(An) = lim
n?8 n?8
|
8
í(An) = í(U
n=1
|
An)
|
k
u(A) = i=1 (bi - ai) (4.2)
On a donc montr'e que B0 est une alg`ebre. Comme A ? B0 cela
signifie que u(A) = í(A) pour tout A ? A.
4.3 Exemples
4.3.1 Mesure de Lebesgue sur ILS
On pose =]0, 1[.Alors l'ensemble des parties de de la forme
k
A = ]ai, bi[ (4.1)
i=1
avec 0 = a1 = b1 = a2 = b2 = ak = bk = 1 est une alg`ebre de
Boole A0 sur qui
engendre la tribu bor'elienne BÙ .Pour A ? A0 de la forme
4.1 on pose
Alors u est une mesure finie sur A0 .D'après le
théorème de prologement elle s'etend de manière unique en
une mesure ë0 sur BÙ
4.3.2 Application du théorème de
Kolmogorov
Théorème de Kolmogorov1 : Soit
(Pn)n?N une suite de probabilitésur les espaces
((Rn+1, B(Rn+1)))n?N satisfaisant la condition
de consistance
?m = 0, ?Bn E B(Rn+1) ,
Pn(Bn) = Pn+1(Bn x R)
Il existe alors une unique mesure de probabilitéP sur
(RN, B(RN)) telle que :
?m = 0, ?Bn E B(Rn+1) ,
P(Cn(Bn)) = Pn(Bn) avec
Cn(Bn) des cylindres sur RN de la forme
suivante :
Cn(Bn) = {w = (wn)n=0 E RN :
(w1, ...,wn) E Bn}
Bn E B(Rn+1) et EN = {w =
(wn)n=0 : wn E E,m E N}
-Maintenant vérifions que l'évènement
suivant est de probabilité1 :
U
A = {w : T(w) < 8} =
|
{w : T(w) = m}
|
n=0
avec
T(w) = inf{m = 0,wn = 1}
o`u les évènements cylindriques sont :
{w : T(w) = m} = {w : w0,...,wn-1 = 0,wn = 1}
= 0 x 0... x 0 x1 | {z -I
n
.
On commence par remarquer que le théorème de
Kolmogorov nous assure l'existence d'une
'Pour la d'emonstration voir [5] page 30
unique probabilitéP sur (Ù, F) = ({0,
1}N, B(EN)) supportant les séquences infinies de
jeux de »Pile» ou »Face». Nous avons :
U >i
P(T < 8) = P( {ù : T(ù) = n}) =
n>0 n>0
|
P({ù : T(ù) = n})
|
>i =
n>0
|
P({ù : ù0 = 0,...,ùn_1 =
0,ùn = 1})
|
>i =
n>0
|
(1 - P)nP = 1
|
|