Analyse critique de la réinsertion socio-économique des femmes victimes des violences sexuelles en provinces de l'Est de la RDC( Télécharger le fichier original )par Joseph KYAKIMWA MULERE Institut supérieur de commerce de Goma RDC - Diplome d'études approfondies en gestion financière et planification des projets 2010 |
2.2 Cadre Théorique de l'Etude2.2.1. Aspect éthique dans les projets en faveur des femmes victimes des violences sexuellesToute action menée pour répondre aux besoins des survivants des violences sexuelles doit poser sur l'éthique. A la différence de la morale ou de la déontologie, l'éthique n'est pas définie par des normes ou des codes. L'éthique, c'est le choix du préférable pour bien faire. Avant de monter un projet pour la réinsertion socio économique des femmes victimes des violences sexuelles et tout au long de la démarche, il est essentiel de s'interroger sur les questions éthiques soulevées par ce projet. L'éthique recommande que les acteurs respectent l'autonomie des personnes assistées. Les intervenants doivent fondamentalement partir de ce que les victimes savent, ce qu'elles pensent, des représentations qu'elles ont de leurs conditions de vie, de leur capacité à modifier, éventuellement, ces conditions de vie en vue de leur épanouissement. Ils doivent aussi tenir compte de la bienfaisance : c'est-à-dire ils doivent s'assurer que l'intervention qu'ils vont mener va faire du bien aux bénéficiaires et qu'elle ne va pas nuire ou détruire les structures ou les systèmes existants. Cette intervention doit aussi être juste et équitable de façon que tous les bénéficiaires ciblés en profitent et que tout le monde arrive au même but. Les quatre grands principes doivent guider cette réflexion. Le principe d'autonomie, le principe de bienfaisance, le principe de non malfaisance, le principe de justice. Par exemple, y a-t-il des garanties pour que le diagnostic soit suivi d'intervention et, de plus, que l'intervention prenne réellement en compte les résultats du diagnostic ? Autre exemple, on peut se demander si le projet va bénéficier réellement aux populations concernées. La programmation d'un projet de réinsertion socio économique des survivants des violences sexuelles doit fournir des réponses les plus adéquates possibles aux besoins et aux demandes des bénéficiaires dans le respect de l'éthique. Pour arriver à cela, toute action doit débuter par un diagnostic initial qui permet de recenser les besoins, les demandes et les réponses déjà existantes. Après avoir recueilli les informations sur les besoins, si l'analyse du contexte s'avère positive et qu'à son issue l'intervenant accepte de s'y investir, le projet peut s'affiner et s'élaborer.5(*) 2.2.2. Définir les priorités du projetLa première étape consiste donc à mettre en place un diagnostic en définissant clairement les objectifs du diagnostic. Après avoir défini les objectifs, il faudra déployer les méthodes pour recueillir les informations adéquates (répondant aux objectifs) et exploiter les données recueillies, ce sont les résultats du diagnostic. En effet, il arrive trop souvent que des diagnostics soient demandés et sollicitent des populations (questionnaires, entretiens,...), mais que les interventions ne soient pas prévues, alors que les populations présentent de réels problèmes. Les populations sollicitées par les professionnels, et habituées à ces enquêtes qui ne débouchent pas, ont légitimement tendance à ne pas répondre. Dans un tel contexte, les professionnels qui développent des stratégies de participation s'étonnent de la faible participation des populations. Les résultats conduisent à définir les priorités du projet. Une fois définies il s'agit d'affiner les objectifs puis de décliner les manières de les mettre en oeuvre. C'est la programmation ou étapes d'implantation du projet. Pour un projet de réinsertion socio économique des survivants des violences sexuelles, la démarche doit être plus ou moins participative. Plus elle est participative, plus elle a de chance de favoriser des réponses qui seront acceptables par les différentes parties prenantes.6(*) * 5 Dominique B. Module Education et Promotion pour la Santé, Ecole d Santé Publique Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré. Nancy1. 2009 ; 36 * 6 Jean-François C. Module Action en Santé Publique, Ecole de Santé Publique, Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré. Nancy1. 2009 ; 36 :8 |
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