Chapitre II. REVUE DE LA
LITTERATURE
2.1. Définition des variables clés
· Evaluation : selon BERNARD et G.
PIERRE (2002), l'évaluation est l'estimation de valeur, le fait de
porter un jugement sur la valeur d'une chose, sur les résultats d'une
action.
Quant à PAUL ROBERT (1993), c'est l'action
d'évaluer, de déterminer la valeur ou l'importance d'une
chose.
Selon notre étude, le mot évaluation signifie
appréciation des connaissances de couples sur les facteurs de la
stérilité primaire.
· Connaissances : selon PAUL ROBERT
(1993), c'est le fait ou la manière de connaitre quelque chose. Pour
notre étude, c'est l'ensemble des savoirs, d'expériences que la
personne a sur quelque chose.
· Couple : c'est l'ensemble
opposé, c'est - à - dire femme et homme. Pour notre étude,
le mot couple représente deux personnes mariées ou non
mariées mais cohabitant ensemble ou ayant des relations sexuelles.
· Facteurs : d'après
BERNARD et G. PIERRE (2002), c'est chacun des éléments qui
contribuent à un résultat. Pour notre étude, le mot
facteur signifie la cause, l'anomalie ou handicape à la base de
stérilité primaire de couples.
· Stérilité
primaire : d'après LEKE (1992), on parle de
stérilité primaire lorsque la femme n'a pas conçu
malgré la cohabitation et l'exposition au risque de grossesse pendant un
an.
En ce qui nous concerne, on parle de stérilité
primaire lorsque la femme n'a jamais été enceinte ou grossesse
depuis sa naissance malgré les relations sexuelles qu'elle a avec son
mari.
2.2.
Généralités sur la stérilité primaire des
couples
FRANCOISE PIQUETTE (1970), définit la
stérilité comme l'incapacité de concevoir un
bébé après deux années de vie sexuelle normale sans
aucun moyen de contraception.
Elle est primaire lorsqu'aucune grossesse ne s'est encore
déclarée dans le couple après deux ans de vie sexuelle
normale sans aucun moyen de contraception. Tandis qu'elle est secondaire quand
le couple qui a déjà eu un ou plusieurs enfants ne peut pas
concevoir ou porter à terme un bébé après bien
sûr des années de vie sexuelle normale sans aucun moyen de
contraception.
La stérilité est un problème majeur en
gynécologie si l'on considère qu'un couple sur dix ne peut avoir
d'enfant. Approximativement 40% des causes de stérilité sont
attribuables à l'homme et 60% à la femme. Ces chiffres
démontrent l'importance d'une investigation chez les deux conjoints.
Les causes ou facteurs expliquant la stérilité
au sein d'un couple sont multiples et concernent les femmes et les hommes.
2.2.1. Causes ou facteurs
favorisants
1. Facteurs de stérilité
féminine
FRANCOISE PIQUETTE (1970), démontre que chez la femme
les causes de stérilité peuvent être vagino-cervicales,
utérines, tubaires, ovariennes, thyroïdiennes et
hypothalamo-hypophysaires (Hypophysaires et hypothalamiques).
A. Facteurs vaginaux et cervicaux
- Facteurs vaginaux : certaines femmes ont un
vagin étroit, conique, sans cul - de - sac postérieur où
peut s'amasser le sperme. Après le coït, le col ne baigne pas, chez
elles, dans un pool séminal où il peut puiser des millions des
spermatozoïdes. D'autre représentent une rétroversion et un
effacement du cul - de - sac postérieur réalisant une condition
analogue. Chez certaines patientes obèses, on observe quelques fois
aussi la présente d'une colpocèle, s'aggravant à l'effort
et formant, lors du coït, une sorte de diaphragme. Les femmes qui ont
ainsi un vagin conique, une rétroversion ou une colpocèle se
plaignent souvent de perdre la semence spermatique après le coït.
Ces malformations vaginales ne permettent pas de retenir le sperme après
le coït.
· Le rétrécissement congénital du
tiers supérieur du vagin, formant un draphragame percé, en son
centre, d'un orifice souvent réduit.
· Les vaginites et le vaginisme qui, par dyspareunie,
peuvent être indirectement causes de stérilité
féminine.
· Afin la modification du PH (Potentil
d'hydrogène) vaginal (l'acidité est nuisible aux
spermatozoïdes).
- Facteurs cervicaux :
· Sténose cervicale ;
· Endocervicite ;
· Déchirures du col exposant l'endomètre
à l'acidité vaginale ;
· Incompétence du col ou inaccessibilité du
col ;
· Anomalie du mucus endocervical : on sait
qu'à la période d'ovulation, le mucus cervical est abondant et
clair, ce qui facilite la pénétration du spermatozoïde dans
l'utérus.
Tout changement du mucus cervical peut empêcher la
mobilité ou diminuer la survie des spermatozoïdes. Il peut s'agir
d'une incompatibilité entre le mucus et le sperme. Dans ce cas, les
spermatozoïdes seront tués avant de pénétrer dans la
cavité utérine.
B. Facteurs utérins
On connaît plusieurs causes utérines de
stérilité :
- Malformations congénitales : cloisonnement de la
cavité utérine, utérus double, bicorne ou
unicorne ;
- Malformations acquises : rétroversions,
prolapsus, fibromes ;
- Endométrite ;
- Endométriose.
C. Facteurs tubaires
Nous savons que la trompe est un conduit destiné
à recueillir l'ovule qui s'échappe de la surface ovarienne lors
de l'ovulation, à devenir le siège de la fécondation et
à propulser en suite l'ovule fécondé vers la cavité
utérine. Mais une atteinte des trompes des Fallope peut empêcher
une fécondation ou une nidation. La possibilité de rencontre
entre l'ovocyte et les spermatozoïdes serait minime ; certains
facteurs liés aux trompes :
- Malformations congénitales (occlusion tubaire,
adhérences pelviennes et autres anomalies) ;
- Sténose ;
- Hyperplasie de la muqueuse tubaire ;
- Infection :
· Maladies sexuellement transmissibles (chlamydiase et
gonococcie) ;
· Infection du post-partum ou du post-abortum ;
· Après manipulation endo-utérines
(stérilet, curetage, etc...) ;
· Appendicite avec péritonite ;
· Tuberculose.
- Causes iatrogènes : après intervention
chirurgicale pelvienne ;
- Endométriose.
D. Facteurs ovariens
- Troubles fonctionnels : Aménorrhée, cycle
anovulatoire, spamiomenorrhée et insuffisance lutéale ;
- Tumeurs ovariennes ;
- Kystes ovariens ;
- Causes suprahypothamiques : dans la plupart des cas des
causes psychogènes et/ou nutritionnelles ;
- Causes hypothalamiques : causes congénitales ou
tumorales prédominantes ;
- Insuffisance gonadique primaire : Anomalies
chromosomiques (syndrome de tumeur 45X, mosaïques etc), ménopause
précoce,
- Pseudohermaphrodisme masculin ;
- Endocrimopathies périphériques extra
gonadiques.
E. Facteurs thyroïdiens
Le rôle de la thyroïdie dans la
stérilité est difficile à évaluer. Une
hypothyroïdie grave (myxoedème) et une thyréotoxicose
amènent quelque fois la suppression de l'ovulation démontre
FRANCOISE PIQUETTE (1970). C'est ainsi que sans conviction ferme mais avec
l'espoir caché d'une réussite, on continue encore à
prescrire des extraits thyroïdiens aux femmes dont les causes de
stérilité nous échappent.
F. Facteurs
hypothalamo-hypophysaires
FRANCOISE PIQUETTE (1970), révèle que les fortes
émotions et l'anxiété peuvent retarder ou abolir
temporairement l'ovulation et rendre la femme stérile durant un certain
temps. L'expérience clinique nous enseigne aussi que des femmes
menstrues normalement mais stériles, deviennent enceintes lorsqu'elles
ont abandonné tout espoir de grossesse et adopté un enfant.
2. Facteurs de stérilité
masculine
FANCOISE PIQUETTE (1970) démontre que les causes
masculines de stérilité sont fréquentes et responsables
d'environ 30 à 40% des cas de stérilité. Nous
n'insisterons pas sur les malformations évidentes comme :
- Le cryptorchidisme (absence d'un ou des deux testicules dans
les bourses) ;
- L'hypospadias (malformation congénitale masculine
caractérisée par une anomalie de l'orifice de l'urètre sur
la face inférieure de la verge (pénis).
Il importe de mentionner surtout les infections qui souvent
rendent le mâle stérile. Parmi celles-ci, citons les oreillons,
suivis occasionnellement d'une orchite bilatérale et d'une atrophie
testiculaire, l'infection gonococcique encore très fréquente,
souvent responsable d'une prostatite, d'une orchite ou d'une sténose des
canaux déférents et la tuberculose, ayant évolué
vers une épididymite.
Mentionnons aussi le syndrome de Fralish (syndrome
adipo-génital), associé à une hypoplasie génitale
et le syndrome de Kline felter pouvant exister chez un homme sexuellement bien
développé et normal. Ce dernier syndrome se manifeste par la
présence d'une gynecomatie et d'une azoospermie on sait aujourd'hui que
ces individus ont une formule chromosomique féminine XX plus un Y, ce
qui donne XXY et que cette condition est d'ordre génétique. Le
plus souvent l'homme est subfertile à cause des maladies
débilitantes (tuberculose, diabète), d'intoxication par l'alcool,
le tabac et les opiacés, d'hypo nutrition, d'avitaminose ou simplement
de surmenage, d'anxiété etc. Il y a dans ce cas réduction
du nombre et de la vitalité des spermatozoïdes. On peut parfois
observer une nécrospermie.
- L'éjaculation prématurée ou
précoce dont l'importance peut être méconnue par un couple
ignorant la physiologie de l'acte sexuel ;
- Les coïts trop fréquents peuvent réduire
pour chaque éjaculation, le nombre requis de spermatozoïdes.
FATOU SOW (1992), stipule que la stérilité
masculine est liée aussi aux anomalies du spermogramme :
- Anomalies de quantité : azoospermie et
oligospermie sévère ;
- Anomalies de vitalité ou vivacité :
asthenospermie et mécrospermie isolée ;
- Anomalies de forme : Teratospermie ;
- Tumeurs, infections ou traumatisme du système nerveux
central (SNC) ;
- Causes iatrogènes (chirurgicales, pharmacologiques et
radiothérapie) ;
- Torsion du cordon spermatique ;
- Varicocèle ;
- Traumatisme testiculaire ;
- Expositions professionnelles et environnementales
(Herbicides, insecticides, métaux lourds, radiations ionisantes,
température élevée ;
- Maladies générales chroniques (tuberculose et
diabète) ;
- Déficits congénitaux en Gn RH ;
- Auto-immunisation : production des
anti-spermatozoïdes ;
- Impuissance sexuelle :
· Troubles d'éjaculation ;
· Anéjaculation (absence d'éjaculat,
éjaculation sèche ;
· Ejaculation précoce.
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