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Les déterminants du salaire au Maroc

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par Younès EL MENYARI
Université Mohamed V Rabat - Agdal - Maroc - Master en sciences économiques 2007
  

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3. LA CRITIQUE DE LA COURBE DE PHILLIPS

3.1 La vision des monétaristes

Selon l'argument avancé par Friedman-Phelps (1968), on peut concevoir une courbe de Phillips à condition que les travailleurs s'attendent à un autre salaire réel que celui anticipé par les entrepreneurs, c'est-à-dire les anticipations des travailleurs à l'égard du niveau général des prix sont différentes de celles des entrepreneurs. Dans ce cas, on suppose généralement que les entrepreneurs ont des anticipations de prix plus justes et plus correctes puisque ce sont eux qui les fixent.

L'interprétation de la courbe de Phillips par Friedman et Phelps parvient donc à un résultat différent de l'interprétation faite par Lipsey. Dans ce dernier cas, nous obtenons le fondement théorique d'une seule courbe de Phillips qui n'est pourtant pas cohérente puisque les agents économiques effectuent leurs calculs sur la base du salaire nominal. Dans le premier cas, nous obtenons plusieurs courbes de Phillips (c'est-à-dire une relation de Phillips instable), mais qui, par contre, sont cohérentes avec la théorie économique puisque les agents économiques orientent leurs plans selon des variables réelles - à savoir le taux de salaire réel anticipé.

De ce fait, la (les) courbe (s) de Phillips selon la version de Friedman - Phelps4 s'écrit (s'écrivent) :

dp
dt

1dw 1

wdt

f

U ,

p

(8)

( )

U

a

W = +

Ð f

Ð Ð
=

t

a
t

+

f( U)

Où le terme de gauche représente le taux de variation soit des salaires, soit des prix.

La relation (8) représente ce qu'il convient d'appeler dans la littérature macroéconomique la courbe de Phillips augmentée des anticipations d'inflation. Cette formulation a deux principales implications :

· Première implication : La relation entre le taux de variation du salaire et le taux de chômage n'est pas stable à court terme. Cette relation dépend en effet de la formation des anticipations et pourrait correspondre à une famille de courbes « paramétrées » par des niveaux différents de l'inflation anticipée Ða t .

· Deuxième implication : A long terme, la position d'équilibre de la courbe de _

Phillips correspond à celle où U U

=

. Cela signifie qu'il n'existe pas de choix

 

possible entre la hausse des salaires (ou l'inflation) et le chômage. Le taux de

_

chômage serait égal au taux de chômage naturel5, soit U U

= et la courbe de

Phillips serait verticale.

4 M. Friedman « Prix et théorie économique », Economica., (1983).

5 Selon Friedman, Le taux de chômage naturel est « le taux qui découlerait du système Walrasien des équations d'équilibre général si y étaient intégrées les caractéristiques structurelles effectives des marchés des biens et du travail, y compris les imperfections de marché, la variable aléatoire des offres et des demandes, le coût de collecte de l'information sur les emplois vacants, les coûts de mobilité, etc. ».

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon