3 - COMMENTAIRES
Les taux publiés de séroprévalence en
Afrique chez des adultes bien portants varient fortement selon la population
étudiée.
En général, les taux les plus
élevés ont été rapportés en Afrique Centrale
où 4 à 15 % de la population adulte des grandes villes seraient
infectés par le VIH1 (6).
Par contre, la séroprévalence de l'infection
à ce virus semble inférieure à 1 % parmi les adultes dans
la plupart des pays de l'Afrique (6, 7). Au Congo- Kinhsasa, elle était
estimée à 0,36 % (8).
Un autre indicateur qui rend également compte de
l'importance du SIDA comme problème prioritaire de santé publique
est la proportion élevée de patients atteints de SIDA dans les
hôpitaux des grandes villes africaines (7).
SEROPREVALENCE DU SIDA ET DE L'INFECTION AU VIH...
Par comparaison à ce qui est noté ailleurs en
Afrique, les fréquences hospitalières du SIDA et de
séropositifs relevées dans cette étude (respectivement
0,70 % et 0,28 %) apparaissent
relativement faibles. Ainsi, déjà en 1987
à Kinshasa, 24 % des malades hospitalisés étaient
séropositifs et 11 % présentaient des signes évidents de
SIDA (7). Ailleurs à Brazzaville, les travaux de BIENDO et coll. (1),
menés de Juin à Décembre 1988 et portant sur 200
hospitalisés, révélaient que 21,5 % de ceux-ci
étaient porteurs d'anticorps dirigés contre le VIH1. La situation
est particulièrement dramatique en Côte d'Ivoire (3) :
d'après l'enquete de DE COCK et coll., conduite dans les 2 plus grands
hôpitaux d'Abidjan de Juillet à Novembre 1988 et
portant sur 1 501 admissions, la prévalence
hospitalière globale de l'infection à VIH (types 1 et 2)
étaient de 43 % dans l'un des hôpitaux et de 28 % dans le second,
tandis que celle du SIDA était respectivement de 19 % et 9 %.
Par contre, le Gabon semble beaucoup moins touché que
la Côte d'Ivoire puisque seulement 5,31 % des malades hospitalisés
étaient infectés par le VIH (4).
Sur le plan épidémiologique, il est remarquable
de noter qu'à une exception près, tous nos malades porteurs du
VIH avaient été contaminés à l'étranger
(Côte d'Ivoire : 4 cas ; Gabon : 2 cas). C'est dire l'importance des
migrations de
population dans la propagation du VIH au Bénin. La
prévention de cette maladie, axée sur l'information,
l'éducation et la communication, doit tenir compte de cette
réalité pour les actions diligentes à mener en direction
de la population et des voyageurs en particulier.
Quant aux manifestations cliniques observées chez nos
sidéens, elles rejoignent les données de la littérature
africaine (2, 5, 6, 8). Enfin, il est à noter que les
séropositifs présentaient tous les deux un amaigrissement
important qui pourrait être aussi en rapport avec la pathologie
associée (cirrhose décomposée et insuffisance
rénale chronique).
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