2-POINTs DE RUPTURE
Les points de rupture qui constituent les principaux facteurs
de basculement dans le processus de paupérisation peuvent se
présenter sous formes conjoncturelles ou structurelles, comme ils
peuvent relever de la responsabilité ou de la non responsabilité
de l'homme. Dans plusieurs cas, le basculement observé relève de
facteurs naturels et institutionnels. Cependant, les facteurs anthropiques ne
manquent pas d'avoir eux aussi une forte prégnance dans les conditions
de vie des ménages.
Les facteurs naturels sont l'ensemble des facteurs qui
découlent de ruptures dans l'écosystème et de leurs
conséquences. Les facteurs naturels les plus cités par les
populations sont : (i) les sécheresses successives dont la plus
désastreuse fut celle de 1973 ; (ii) l'érosion
côtière, l'intrusion marine et son corollaire, la salinisation des
terres ; (iii) la dégradation des terres traduite par un
appauvrissement entraînant une faible productivité ; (iv) les
calamités naturelles telles que les incendies, les inondations des
champs et (v) la destruction des cultures par les parasites.
D'autres points de rupture particulièrement
signalée, relèvent également de l'évolution
naturelle, notamment le décès, la retraite ou la perte d'emploi
du principal pourvoyeur de ressources ainsi que l'incapacité physique
découlant de la vieillesse ou à la suite d'une maladie
handicapante.
La croissance réalisée n'est pas encore de
qualité. On a noté une variabilité de près de 1,6
pour une croissance moyenne de 2,7 % sur la période 1980-2002. Cette
croissance est par ailleurs largement tirée par des sous secteurs qui
n'ont pas été suffisamment pourvoyeurs d'emplois (huileries,
traitement de produits halieutiques, phosphates, ciment, tourisme et
télécommunication). La croissance s'est avérée
fragile de la faible productivité de l'agriculture, de la
compétitivité insuffisante des secteurs d'offre de leur
vulnérabilité aux chocs exogènes (sécheresses,
fluctuations des cours des matières premières). La situation du
secteur primaire, restée précaire, combinée à une
atonie du secteur secondaire, insuffisamment compétitif, a
été une contrainte forte à la création d'emplois et
à l'amélioration des revenus, i,nduisant une dégradation
continue des conditions de vie des ménages. Par ailleurs, la faiblesse
et la diversification encore insuffisante des exportations en termes de
produits (3 produits font près de 60% du total) continuent à
inhiber substantiellement le potentiel de croissance.
Au rythme actuel, il faudra 30 ans environ pour doubler le PIB
par tête qui est aujourd'hui l'un des plus faibles au monde (600 $ US) et
le triple pour sauver l'habitant qu quartier spontané. Le
Sénégal fait désormais parti des PMA (Pays les Moins
Avancés).
En ce qui concerne l'éducation, les dépenses. En
effet , les 20% des ménages les plus pauvres qui ont en charge 28%
des enfants âgés de 7 à 12 ans ne bénéficient
que de 17 % des dépenses publiques alors que les ménages les plus
riches, avec un poids démographique moins important, reçoivent
à peu près la même proportion de dépenses pour le
même groupe d'âge. Des différences plus accentuées
dans l'équité sont observées dans les autres niveaux
d'enseignement. Enfin, les transferts sociaux ont en général peu
profité aux pauvres. Durant les périodes d'ajustement et de
crise, il n'y a pas eu suffisamment de transferts sociaux et de mesures de
protection sociale en direction des plus démunis. Les instruments de
politique utilisés à savoir les aides financières ont
profité plus aux riches qu'aux pauvres
La scolarisation des filles demeure encore relativement faible
même si elles sont supérieures aux garçons. Les taux de
scolarisation sont de 43,9% chez les garçons et 54,8% chez les filles
pour notre échantillon.
A titre de comparaison, au niveau national, le taux brut de
scolarisation (TBS) se redresse, mais reste insuffisant. Entre 1989/90 et
2000/01, le taux de scolarisation est passé de 57% à 70%.
(EPPS)Toutefois, ce qui peut être considéré comme une
avancée représente pour d'autres une contre-performance. Le taux
brut de scolarisation est au Sénégal de 70% en 2000/01, alors
qu'il atteint en moyenne 75% en Afrique au Sud du Sahara, tout comme le nombre
d'élèves par enseignant qui est de 51 au Sénégal
contre 44 en moyenne en Afrique au Sud du Sahara. A Baraka, les effectifs par
classe sont pléthoriques, comme nous l'avons vu plus haut.
Le taux d'alphabétisation pour les personnes de 15 ans
et plus sachant lire et écrire, se situe à 19,1%. Toutefois, ce
taux cache d'énormes disparités entre les femmes (70,1%) et les
hommes (29,9%).
Certains facteurs socio-culturel , a-t-on constaté ,
accroissent les risque de famine et de malnutrition chronique . Les tabous
alimentaires , le statut social et familial de la femme -qu'il faut envisager
en fonction des structures familiales -, son influence réelle dans la
famille , la carence de formation des mères aux techniques de la
nutrition , l'analphabétisme généralisé , les
maternités précoces et parfois trop rapprochées , la
précarité de l'emploi ou le chômage , sont autant de
facteurs qui peuvent se cumuler et entraîner la malnutrition en
même temps que la misère . Les mêmes facteurs
entraînent la malnutrition occasionnelle ou chronique de nombreux «
nouveaux pauvres « au moment même ou ils côtoient ceux qui
vivent dans l'abondance et la surconsommation.
|