1.2- Les débats du changement dans
l'organisation
Ces débats s'articulent au niveau du cadre
théorique d'analyse et sont axées sur l'origine ou la nature du
changement.
1.2.1- Le cadre théorique d'analyse
Les analyses de quelques chercheurs nous ont permis de
comprendre la nature du changement au sein d'une organisation. Ben Kahla
(1999), distingue deux types de changement à partir de certaines
dualités fondamentales : volontarisme / déterminisme ;
changement construit / prescrit.
Le débat « volontarisme /
déterminisme » structure une grande partie des recherches en
théorie des organisations, Van de ven (1983). Alors que certains
considèrent que le volontarisme et le déterminisme s'opposent,
d'autres auteurs sont plus nuancés et relativisent la ligne de
démarcation entre volontarisme et déterminisme. Ainsi, pour
Krantz (1999), ces deux conceptions de l'action ne constituent pas deux
alternatives contradictoires, mais deux dimensions indépendantes qui
peuvent se combiner.
Pour leur part, Quinn et Cameron (1988) considèrent que
le déterminisme et le volontarisme dépendent eux-mêmes des
différentes contingences (exemple de l'étape du cycle de vie de
l'entreprise). L'idée principale est que si le changement ne se
décrète pas, le décret reste une dimension essentielle de
celui-ci.
Dion (1994) renvoie à combinaison entre le
déterminisme et le volontarisme. C'est ainsi qu'il parle de
« volontarisme déterminé » ou de
« déterminisme volontaire ».
L'idée principale ici est que, si le changement ne se
décrète pas, le décret reste la seule dimension de
celui-ci.
Par contre, les recherches autour du « changement
prescrit /construit » s'attachent à analyser un
changement prescrit existant en tant qu'objet de recherche concret,
indépendant et décomposable.
Le changement prescrit peut être soit volontariste (on
met l'accent sur la main visible du dirigeant), soit par une main invisible,
une force transcendante pouvant être l'expression des contraintes
concurrentielles ou des déterminations propres imposées par des
« lois », « le destin » du changement.
Pour Beckhard, (1975), cité par Ben Kahla (1999), deux dérives
menacent cette approche du changement : L'évolutionnisme et
l'historicisme : L'évolutionnisme s'inspire de la
biologie et met l'accent sur des états et des étapes
irréversibles par lesquels les organisations passeraient. Pour sa part,
l'historicisme recherche des lois universelles du changement
permettant ainsi la prévision.
Le changement construit quant à lui relève des
conceptions constructivistes des organisations. Signalons enfin, que la
construction du changement présuppose une participation plus ou moins
volontaire des acteurs.
Ces débats nous présentent deux types
changement qui expliquent sa nature : à savoir le changement
imposé ou prescrit et le changement construit. Le changement prescrit ne
dépend pas de la volonté des dirigeants des organisations. Ici,
les entreprises doivent adapter leurs stratégies à
l'évolution de son environnement et le changement construit ou
volontaire qui est déclenché par l'action des dirigeants des
organisations. Le cadre d'analyse présenté, montrons ses
origines.
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