A-CADRE THEORIQUE
I-JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME
Quatre raisons ont guidé le choix de ce
thème : une motivation personnelle, une motivation objective, une
motivation scientifique et une motivation académique.
1) MOTIVATION PERSONNELLE
En tant que citoyens nous remarquons que l'insalubrité
crée d'énormes désagréments à la population
urbaine. Celle-ci est exposée aux odeurs nauséabondes, aux
maladies comme la fièvre typhoïde et la diarrhée. Pire, nous
cohabitons avec les ordures dans nos quartiers, sur nos lieux de travail, dans
les espaces de divertisement au grand dame des autorités
compétentes. C'est ainsi que confrontés aux
désagréments causés par les déchets, nous avons
trouvé opportun de mener une investigation sur la gestion des ordures
à Abidjan.
Mais, nous avons fait le choix d'axer notre recherche sur les
acteurs non conventionnels qui s'emploient quotidiennement à
débarrasser nos cités de leurs ordures.
2) MOTIVATION OBJECTIVE
A l'origine, la collecte porte à porte des ordures
ménagères se pratiquait dans les périphéries et
dans les zones populaires. Les voies dans ces quartiers étant
impraticables et ne pouvant permettre la circulation aisée des camions
de ramassage des ordures. Mais, curieusement dans la commune de cocody
spécialement à la Rivera Palmeraie ou les voies et ruelles sont
carrossables, la pré collecte informelle des ordures
ménagères est aussi très développé.
3) MOTIVATION SCIENTIFIQUE
La gestion des déchets constitue un défi majeur
pour les grands centres urbains, puisque le taux de couverture de collecte des
déchets solides ménagers en Afrique au sud du Sahara atteint,
rarement les 50% de ses déchets (NYASSOGBO, 2005). Par exemple, Abidjan
ne débarrasse qu'entre 30 et 40% (YAOTREE, 2009). On note un
dysfonctionnement dû à l'inadéquation du cadre
législatif et réglementaire et au dépérissement des
financements (ATTAHI, 2002). Cette situation entraîne la collecte
partielle des ordures, par conséquent favorise une situation
d'insalubrité.
BAHILI (2002), va plus loin en évoquant la cause des
crises environnementales. Il soutient que la crise économique de 1980 a
eu un impact négatif sur les services étatiques. Tous les
services ont vu leurs dotations réduites du fait de la baisse des
prévisions budgétaires. Ainsi, on assiste à une
dégradation de l'environnement. HARSH (2001), de renchérir pour
affirmer que l'austérité budgétaire qu'ont
entraîné les programmes d'ajustement structurel a
empêché les autorités municipales de maintenir et de
financer les services de base comme les routes, l'eau,
l'électricité et le ramassage des ordures.
Pour remédier à cette situation
d'insalubrité urbaine, l'on assiste à partir des années
1990, à l'émergence d'associations qui pour pallier à
l'incapacité de l'Etat face à ses dépenses dites de
souveraineté, essayent d'intervenir dans les secteurs communautaires
tels que la gestion des déchets en créant au passage quelques
emplois. L'on observe en terme réel sur le terrain à
l'émergence de nouveaux acteurs pour faire face aux besoins de la
population en matière de service (TINI, 2003).
C'est l'entrée en scène d'un nouveau type
d'acteur à un moment donné dans la chaîne de la gestion des
ordures ménagères urbaines qui a suscité notre attention
pour ce thème d'étude. Qu'est ce qui fonde l'entrée en
scène de ce nouveau type d'acteur, dans la chaîne de la gestion
des ordures ménagères et les stratégies mises en place
pour l'enlèvement ?
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