Conclusion partielle
Au terme de cette analyse, il ressort que les enfants majeurs
des citadins de case dépendent moins de leurs parents en matière
de logement. Ce sont surtout les filles qui ont une longue durée de
séjour dans la résidence familiale. Mais la situation s'inverse
dès qu'elles se marient car on constate une large consécration
résidentielle après le changement matrimonial. Quant aux hommes
ils arrivent à accéder à un bon logement par diverses
voies.
On retient donc qu'il n'y a pas de reproduction de la
précarité en milieu urbain du fait de l'ascension fulgurante des
enfants. Les facteurs de l'ascension sont le mariage, le commerce, les
activités professionnelles et l'école.
Conclusion générale
Au terme de ce travail d'étude et de recherche, nous
sommes loin d'avoir traité tout le thème. Tout de même la
présente étude a le mérite d'avoir couvert certaines zones
d'ombre sur la thématique abordée. Concernant la ville de Niamey
; on peut retenir qu'au début du XXème siècle
que c'était un village essentiellement rural dominé par des
cases. L'installation des Français dans le village consacra son essor
démographique et spatial. Cet essor sera suivi d'énormes
investissements en matière d'urbanisation. C'est ainsi que suite
à un incendie en 1931, l'administration coloniale interdit la
construction des cases à Niamey. Cette décision fut
respectée pendant des années. Mais durant la seconde guerre
mondiale (1939-1945) les cases font de nouveau leur apparition à Niamey.
Les cases seront surtout le refuge des migrants et les populations pauvres. La
prolifération des cases va continuer jusqu' après
l'indépendance du pays en 1960. Les cases seront ainsi les indicateurs
d'une misère urbaine mais aussi les difficultés d'accès au
logement pour bon nombre de citadins.
Les citadins occupant les cases viennent de toutes les
parties. Cependant, on note une présence assez marquée des
ressortissants de l'Ouest du Niger. Ces citadins sont des personnes du
troisième âge, avec une charge familiale assez importante qui
contraste avec leurs revenus mensuels, qui sont le plus souvent
inférieurs à 50 000 FCFA. Quant
au cadre de vie il est délétère avec un
environnement insalubre où les équipements de base sont quasi
absents. Le cadre de vie reflète une certaine marginalisation à
la fois sociale et spatiale des ménages qui y vivent. Ces ménages
se caractérisent par une instabilité résidentielle
marquée. Cette instabilité résidentielle se traduit par
une mobilité résidentielle à deux échelles des
ménages dans la ville de Niamey: à l'échelle de la ville
inter-quartier ou à l'échelle du quartier intra quartier.
S'agissant du parcours matrimonial, on note les caractéristiques
suivantes :
- une diminution de la proportion des célibataires au fur
et à mesure que le citadin avance en âge ;
- une faible pratique de la polygamie ;
- une hausse de la proportion des veufs (ves) surtout à la
dernière étape du parcours.
Concernant le parcours résidentiel, il peut être
représenté par une courbe résidentielle descente qui
présente le plus souvent les mêmes caractéristiques
à savoir le type d'habitat et la raison de déménagement.
La fréquence de ces caractéristiques à chaque étape
du parcours résidentiel permet de conclure à l'émergence
d'une catégorie résidentielle spécifique. Le parcours
résidentiel de cette catégorie se singularise par le même
type d'habitat et évoque quasiment les mêmes raisons pour
justifier leur changement de logement.
Néanmoins, on note que l'émergence de cette
catégorie résidentielle spécifique ne s'accompagne pas
d'une reproduction socio spatiale de la précarité en milieu
urbain. En effet, on assiste à une large consécration
résidentielle des enfants des citadins occupant les cases. Les facteurs
de la consécration sont le changement matrimonial, les activités
professionnelles ou commerciales, l'école.
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