Centre Ressources AROBASE
10, av Alsace Lorraine 38000 GRENOBLE
L'Alternance,
levier tendance pour
Mémoire de stage - Dominique POSTEL
Coordinatrice de l'Intervention Sociale et Professionnelle
Session Grenoble Janv-Juillet 2011
MIJIR Mission Locale Vienne Roussillon 9, rue Laurent Florentin
38200 Vienne
Où comment mobiliser les jeunes et les
entreprises, pour une meilleure corrélation entre
projets professionnels et offres d'emplois
l'emploi des jeunes
Introduction
Malgré une déccrue amorcée en 2010, le
chômage des jeunes demeure très élevé en France.
Pour le faire baisser durablement les pouvoirs publics agissent depuis quelques
années sur des leviers relativement stables : contrats aidés,
formations courtes, réduction de travail dans le secteur marchand. La
loi sur l'alternance et la sécurisation de l'emploi récemment
votée, vient réactiver une tradition française pourtant
régulièrement dévalorisée. L'alternance sera la
clé 2012 pour enrayer le chômage des jeunes. Et pour parfaire
l'effet d'annonce, des objectifs ambitieux sont annoncés : atteindre les
800 000 apprentis d'ici 2015 !
L'ensemble des acteurs de l'insertion professionnelle et de la
formation, les branches professionnelles et les entreprises sont donc
conviés à la table des réflexions pour mettre en oeuvre ce
grand chantier de l'emploi. Forces de propositions en tout genre, les
collectivités locales, Régions en tête, réhaussent
leurs objectifs et mettent en place des actions offensives pour mobiliser
l'ensemble des partenaires sur ce terrain prometteur.
Les Missions Locales, concernées au premier chef par
cette mesure, s'engagent également à valoriser et
développer les contrats d'apprentissage et de professionnalisation
auprès de leur public jeune. L'ensemble des outils sont donc
sollicités et les initiatives se multiplient. La MIJIR Mission locale de
Vienne et Roussillon a choisit d'apporter sa contribution en révisant
à la hausse ses objectifs de contractualisation sur l'alternance, et
notamment au profit des publics des ZUS (Zones Urbaines Sensibles) et des
quartiers concernés par les projet CUCS (Contrats Urbains de
Cohésion Sociale).
Cet engagement pose toutefois de réelles questions
liées à la fois au profil du public et également à
un facteur bloquant : le décalage notable entre les propositions
d'emplois en alternance de la part des entreprises et la réalité
des projets des jeunes suivis par la Mission Locale. L'action mise en place par
la MIJIR visant à améliorer l'accès à l'alternance
tente de répondre en partie à cette problématique :
comment mobiliser les entreprises pour que ces dernières soient source
d'emplois en alternance compatibles avec les projets professionnels des jeunes
?
Dans ce mémoire, après avoir
réalisé un état des lieux du territoire et posé les
conditions de réussite de l'alternance pour le jeune et pour
l'entreprise, nous apporterons des pistes de réflexion sur la
manière de sécuriser le pro-jet d'alternance du jeune. Enfin,
nous proposerons des outils opérationnels permettant d'optimiser la mise
en oeuvre de l'action de la MIJIR et de valider en même temps sa
pertinence.
Sommaire
I. Des actions pour l'emploi des jeunes menées par la
MIJIR de Vienne Roussillon p7
A. Présentation des Missions Locales p7
1 . Historique des ML p7
2. La MIJIR de Vienne p9
3. Le public de la ML de Vienne p9
4. Un maillage du territoire, de Heyrieux à Roussillon
p11
5. Economie et géographique du territoire p13
B. La MIJIR Mission Locale de Vienne s'engage sur l'alternance
p15
1/L'alternance : la voix royale pour l'emploi des jeunes ? p15
a/Cadre juridique de l'alternance p15
b/ Alternance : deux contrats pour réussir p17
c/ Avantages et inconvénients pour le Jeune p17
d/ L'alternance, un ticket gagnant pour l'entreprise p19
e/ L'Alternance : un budget à 1 million d'euros p23
2/L'action « Améliorer l'accès à
l'alternance » de la MIJIR de Vienne p25
a/ Enjeux de l'action p25
b/ Les objectifs p27
c/ Le financement de l'action p29
c/ le public cible : jeunes des ZUS et CUCS p29
d/ méthodologie et application p31
e/ Un réseau de partenaires mobilisés pour
l'alternance p33
Interview de Stéphanie Laurent, Chambre de Métiers
de l'Isère p35
II. Comment faire pour que les propositions d'emploi en
alternance des entreprises
correspondent aux projets professionnels des jeunes ? p 39
A. Mobiliser les entreprises, mais pas seulement p39
1/ Mobiliser le corps enseignant p39
2/ Ouvrir d'autres secteurs à l'alternance p41
3/ Lever les freins des entreprises à l'embauche p43
4/ Clarifier et simplifier les démarches administratives
p43
5/ Développer et améliorer le tutorat interne
p45
B. Ou comment accompagner les jeunes dans la préparation
de leur projet p47
professionnel ?
1/ Faire correspondre une qualification souhaitée avec une
formation et un projet p47
professionnel cohérent
2/ Sécuriser les projets pour anticiper les ruptures
p47
3/ Motiver le jeune sur la totalité du parcours p49
4/ Identifier et lever les freins du jeune vis-à-vis de
l'alternance p49
5/ Pallier au phénomène de rupture par le suivi et
la médiation p51
C. Deux exemples d'alternance réussies p53
1/ Kafi Lylia : un long parcours vers la réussite p53
2/ Danone - Alternative 500 : une chance pour les jeunes dans
l'agro alimentaire p57
a/Danone et l'alternance une histoire de longue date p57
b/L'action Alternative 500 p59
III. Axes de réflexion pour renforcer et optimiser la mise
en oeuvre de l'action Alternance p61
A. Pistes de reflexion autour de l'action p61
1/ Un conseiller dédié à la mise en oeuvre
du processus p61
2 Renforcer la communication avec le conseiller
référent p63
3/ Solliciter les développeurs de l'alternance pour faire
remonter P63
les offres d'emploi par branches
4/ Se rapprocher des partenaires concernés pour
sensibiliser les p65
différents publics sur les enjeux et potentiels de
l'alternance
B. Des outils pour optimiser la mise en oeuvre de l'action p67
1 /une grille d'évaluation pour valider en amont le projet
en amont p67
a/Méthodologie p67
b/Elaboration de la grille p69
c/Mode d'emploi p69
2 / Un module de préparation à l'Alternance :
Formation Emploi Alternance p69
a/Contexte p69
b/Objectifs p69
c/ Organisation et Contenu p71
Conclusion p77
Glossaire p79
Bibliographie p81
Annexes p83
Ce document a été réalisé par une
stagiaire dans le cadre d'un cycle de formation AROBASE. Son contenu est
confidentiel et n'engage que son auteur. La reproduction ou la diffusion de
ce mémoire sont interdites sans l'accord de son rédacteur et du
Centre de formation.
« Il convient d'inventer de nouvelles modalités
d'insertion dans une société qui n'est pas fixe et immuable, mais
au contraire en voie de bouleversements et de restructuration... Il faut que
d'une part, les adultes soient à l'écoute du comportement des
jeunes, et d'autre part, qu'on donne à ces derniers les instruments
individuesl et collectifs nécessaires, au premier rang de ceux ci,
l'autonomie, la gestion d'eux-mêmes, de leur travail de leur
vie»
(In Rapport Schwartz, L'insertion professionnelle et sociale
des Jeunes,
Bertrand Schwartz, 1981)
La qualification profesionnelle et l'insertion sociale des
jeunes gens et jeunes filles de seize à dix-huit ans constituent une
obligation nationale. l'Etat, les collectivités locales, les
établissements pulics, les établissements d'enseignement, les
associations, les organisations professionnelles, syndicales et familiales
ainsi que les entreprises y concourent. Les Missions Locales, ont pour objet
d'aider les jeunes à résoudre l'ensemble des problèmes que
pose leur insertion sociale et professionnelle.»
(Ordonnance du 26 mars 1982°
I - Les missions locales : objectif emploi jeunes
A - Les Missions Locales : présentation
générale
1/ Rappel historique
« La qualification pro- fessionnelle et
l'inser- tion sociale des jeunes gens et jeunes filles de 16
à 18 ans, consti- tuent une obligation nationale
»
Les années 70 voient l'emploi se dégrader et
dans la tourmente le chômage des jeunes en particulier ne fait
qu'augmenter. Le système scolaire mis à mal, ne répond
décidément pas aux besoins des entreprises. Dans un courrier
adressé au Professeur Bertrand Schwartz (à l'époque
considéré comme Le spécialiste des questions sur la
formation professionnelle des adultes), le Premier Ministre Pierre Mauroy fait
la commande expresse de « proposer un ensemble de solutions permettant
une meilleure articulation des services publics de l'éducation, de la
formation professionnelle, et des services d'information d'orientation et de
placement. » Objectifs « que les jeunes ne soient jamais
condamnés au chômage, ni à des emplois par trop
précaires, qu'ils aient la possibilité d'acquérir la
culture et la formation qui leur permettront de s'adapter aux changements
à venir et qu'ils bénéficient des moyens d'orienter leur
vie professionnelle, vers les emplois qui correspondent le mieux à leurs
goûts et à leurs capacités ».
Un rapport confirmé par l'ordonnance du 26 mars 1982,
et qui stipule dans son article premier « la qualification
professionnelle et l'insertion sociale des jeunes gens et jeunes filles de 16
à 18 ans, constituent une obligation nationale. ».
L'ordonnance jettait alors les bases des premières permanences
d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO) et des Missions Locales. Ces
structures remplissent de fait « une mission de service public pour
l'orientation et l'insertion professionnelle et sociale des jeunes,
confiée par l'Etat et les collectivités territoriales, chacun
dans son champ de compétence ». Sur le territoire national on
compte aujourd'hui 471 structures, dont 438 missions locales et 36 PAIO. La
masse salariale des Missions Locales et PAIO représente près de
11 000 salariés, dont 73% de conseillers en insertion sociale et
professionnelle chargés de l'accompagnement des jeunes. Et chaque
année ce sont plus d'1 million de jeunes qui sont accompagnés par
ces structures. Le financement étant assuré à part quasi
égale par les collectivités locales (46%) et par l'Etat (40%).
Les Missions Locales remplissent une mission de
service public pour l'orienta- tion et l'insertion
pro- fessionnelle et sociale des jeunes, confiée
par l'Etat et les collectivités territoriales, chacun dans son
champ de compétence
UN RÉSEAU STRUCTURÉ
L'ensemble des Missions Locales sur le territoire national est
structuré et encadré par des instances nationales et
régionales qui font le lien entre l'Etat, les collectivités
territoriales, la Région et les autres partenaires pour toutes les
décisions impactant l'accès à l'emploi des jeunes et leur
insertion sociale et professionnelle. Ainsi la création du Conseil
national des missions locales (CNML) en 1990, marque la volonté des
pouvoirs publics de renforcer la collaboration entre l'État et les
collectivités territoriales au sein du réseau.
Au niveau régional chaque région est
coordonnée par une entité fédéra- trice. Pour
Rhône-Alpes l'Union Régionale, association créée par
les Prési-
dents des Missions Locales de Rhône-Alpes en 1995, a
pour vocation de regrouper et représenter l'ensemble des Missions
Locales sur le territoire rhônalpin ; d'être une force de dialogue,
de proposition, de négociation avec les partenaires régionaux ;
de promouvoir les actions menées par les Missions Locales. Enfin,
d'être à l'écoute des jeunes pour adapter au mieux les
réponses à leurs besoins
2/La MIJIR de Vienne.
« Parmi ces jeunes nombre d'entre eux sont dans
une situa- tion d'échec scolaire et n'ont pour une
bonne partie, que de très va- gues notions de
l'en- treprise et du monde professionnel.»
La MIJIR Mission Locale Vienne Roussillon fait partie des
premières Missions Locales créées dans la dynamique du
rapport Schwartz. Elle voit le jour en 1984 à l'initiative des
partenaires institutionnels locaux. Présidée par Mme Lydie
Bayoud, élue à la Mairie de Vienne, en charge de la politique de
la Ville, elle est animée en co direction par Véronique Charleux,
et Patrice Mouret. Une cinquantaine de conseillers accompagne les jeunes sur le
territoire de la Mission Locale. Elle remplit les missions d'accueil et
d'accompagnement global des jeunes dans leur insertion sociale et
professionnel. Elle prend en compte et soutien les jeunes sur les questions de
la vie quotidienne (logement, santé, mobilité...). Elle construit
avec eux leur parcours de formation.
3/Le public de la MIJIR : un public jeune et pas
forcément autonome
La Mission Locale a pour objectif de pallier aux
problématiques d'insertion sociale et professionnelle des jeunes de 16
à 25 ans. Parmi ces jeunes nombre d'entre eux sont dans une situation
d'échec scolaire et n'ont pour une bonne partie, que de très
vagues notions de l'entreprise et du monde professionnel. C'est donc une
population peu autonome qui peine à définir un dessein
professionnel et à se projeter dans l'avenir.
En 2010, près de 2300 jeunes ont
bénéficié d'un suivi par la Mission Locale de Vienne, dont
un peu plus de la moitié sont des femmes (55%). Parmi les 1048 jeunes
suivis en premier accueil 14.7% d'entre eux sont mineurs. En termes de
qualification une grande majorité ont un niveau IV et +(40%), 38% ont un
niveau V et 22% sont peu ou pas qualifiés (niveaux VI et V bis).
Poussés par la famille, les amis, ou le système éducatif
lorsqu'ils sont également exclus du cercle familial ou social, ils sont
à la recherche d'un nouveau projet de formation ou en recherche d'un
emploi, mais sont la plupart réticents à revenir dans le
système éducatif traditionnel.
UN ACCOMPAGNEMENT GLOBAL
Le suivi et l'accompagnement des jeunes se fait globalement en
prenant en compte non seulement sa situation vis-à-vis de la formation
et de l'emploi, mais également les problématiques annexes qui
peuvent créer des freins à la réalisation du projet
professionnel. Il s'effectue donc en relation avec les partenaires (...) «
afin de créer ou de recréer le lien avec la
société en tentant de trouver des solutions à des
situations critiques de logement, de finance, de santé (...)
»
3/La MIJIR et son territoire : présente de Heyrieux
à Roussillon
« Une des spécificités de notre
territoire, est la diversité de l'ori- gine
géographique des publics : zones rurales, urbaine et
périurbaine»
L'organisation structurelle de la MIJIR facilite le maillage
du territoire sur lequel elle mène ses missions. Les conseillers sont
répartis sur deux antennes : l'une à Vienne, regroupant les
services principaux de la Mission Locale : ateliers Emploi et
Orientation/Formation, permanence du Pôle Emploi, services
administratifs.... l'autre à Roussillon, dédiée à
l'accueil des jeunes de la zone Sud du canton de Vienne. Ces deux
équipes bien qu'ayant des outils communs, optent pour des
méthodologies de travail adaptées à leur propre territoire
économique et social ainsi qu'au profil de leur public cible. Ainsi la
démarche d'atelier collectif pour la recherche d'emploi est
facilitée et bien assimilée par les jeunes suivis sur Vienne ;
sur Roussillon, la mobilisation sur des temps collectifs est plus complexe.
L'accompagnement des jeunes est le plus souvent organisé autour
d'entretiens individuels.
La Mission Locale de Vienne est présente
également dans les quartiers de Vienne, pour ainsi faciliter
l'accès aux services de l'Emploi des publics plus difficiles à
capter. « Une des spécificités de notre territoire, est
la diversité de l'origine géographique des publics : zones
rurales, urbaine et périurbaine » , soulignait
récemment la présidente de la MIJIR, Lydie Bayoud. Les quartiers
de Malissol, l'Isle et Saint Martin (Vallée de Gère), ainsi que
Chasse-sur-Rhône et Pont-Evêque (Plan des Aures) sont ainsi
associés à la dynamique d'accompagnement des jeunes vers
l'emploi. Au total, 12 lieux de permanence sont ainsi investis pour accueillir
les jeunes.
Parallèlement, la Mission Locale travaille en
partenariat avec les Maisons de quartier, les Centres Sociaux et les
associations d'insertion présentes sur le terrain (PREVENIR sur
Malissol, ATOUT'SERV' sur Roussillon, l'ESCALE sur Vienne centre et le quartier
de l'Isle). Elle coordonne ses actions avec les instances territoriales
chargées de l'emploi et de l'insertion : le PLIE (Plan Local d'Insertion
par l'Economie), le CUCS (Contrat Urbain de Cohésion Sociale), le SPE
(Service Public pour l'Emploi), le Pôle Emploi pour n'en citer que
quelques uns... La dynamique de réseau permet une meilleure
identification des jeunes en recherche d'emploi ou de formation. Sur Vienne
comme sur Roussillon, ce travail s'effectue avec des acteurs économiques
locaux :la Communauté d'Agglomération du Pays Viennois (CAPV), la
Communauté de Communes du Pays Roussillonnais (CCPR) ; la Chambre de
Métiers, la Chambre de Commerce et d'Industrie du Nord
Isère...
5/Données économiques et
géographiques du territoire de la MIJIR
Le territoire d'actions de la MIJIR s'étend sur 4
Communautés de Communes. Celles du Pays Viennois, des Collines du Nord
Dauphiné, du Pays Roussillonnais et celle du Pays Saint Jeannais.
UNE ÉCONOMIE DIVERSIFIÉE
Vienne, bordée à droite par le Rhône,
adossée à la montagne sur son flanc gauche, en plein de la
vallée de la Chimie, développe son dynamisme économique
grâce à une forte densité commerciale et par la
présente de locomotives industrielles implantées en
périphérie de la ville : Calor, Candia, Yoplait, Alsthrom,
Finorga, Condat, Easydis, Smurfit Socar, Prezioso ... Le Pays Viennois est
également riche de son tissu de PME/PMI performantes et innovantes :
Beal, Helioscopie, Imhotep Creation, Ascorel... Les activités de
production conservent une place importante dans cette zone : mécanique,
textile, chimie, pharmacie, plasturgie. Vienne est marquée
principalement par la tertiarisation de ses activités porteuses :
loisirs, tourisme, culture, santé, formation, sécurité,
déplacements. Une tendance accentuée du fait de la
proximité des grandes métropoles comme Lyon, Valence ou
Grenoble.
Pour sa part la Vallée du Rhône souvent
identifiée pour ses grands vins, est également connue sous
l'étiquette Vallée de la Chimie avec les sites de Feyzin, Chasse,
Roussillon. En allant dans le Sud du territoire, l'activité est plus
agricole avec une forte présence de producteurs maraîchers,
renforcée par l'implantation de zones commerciales dynamiques.
La Mission Locale exerce donc ses missions sur une zone
géographique à très fort potentiel de
développement, qui permet d'envisager la pérennisation des
emplois dans une grande partie des secteurs d'activités. Malgré
tout, le potentiel économique de la zone ne permet pas de pourvoir
à l'ensemble des demandes d'emplois des jeunes ; ces derniers
étant contraints souvent de se délocaliser dans les
métropoles voisines afin de trouver un emploi en rapport avec leur
projet et qualification.
AU COEUR D'UN RÉSEAU DE COMMUNICATIONS
Particulièrement bien situé au d'un triangle
d'axes de transports et communications Grenoble-Valence-Lyon, le territoire de
la MIJIR de Vienne bénéficie des réseaux
férrés et routiers les plus importants d'Europe. Un avantage
considérable pour pallier la problématique de la mobilité
des jeunes. Pour autant, ce frein n'est que relativement levé dans les
zones rurales où les réseaux de transports en commun ne sont pas
toujours présents.
En juillet 2010 le SPE départemental a
proposé dans la lignée de l'action de la Région, un plan
d'actions pour relancer l'accès à l'emploi via l'alternance des
jeunes habitant dans les quartiers ZUS et CUCS. Dans ce contexte, la MIJIR a
imaginé un processus d'accompagnement complémentaire en
partenariat avec les acteurs de l'insertion et sociaux, pour favoriser
l'accès des jeunes à ce type de contrat. Ce projet tend à
identifier et diminuer les freins inhérents à
l'intégration des jeunes issus des zones sensibles, et à
travailler auprès des employeurs sur une insertion en emploi durable,
par le biais de l'apprentissage et de la professionnalisation.
B. La Mission Locale s'engage sur l'alternance
Pas facile de trouver sa voie lorsqu'on a pas validé sa
troisième ou son bac, ou lorsqu'on ne sait tout simplement « pas
quoi faire de sa vie ». Démarrer dans la vie active demande une
expérience, et s'engager dans une formation implique un niveau minimum
de qualification. L'Alternance est souvent la réponse apportée
à ce type de situation complexe. Apprendre un métier tout en le
pratiquant et valider un diplôme reconnu par les professionnels.
L'alternance est certes un outil intéressant pour positionner les jeunes
sur un emploi durable, mais il requiert néanmoins des aptitudes et une
motivation particulières. En 2010 les Missions Locales ont permis
à près de 2 000 jeunes demandeurs d'emploi d'intégrer une
formation en apprentissage (soit 4,6% de plus qu'en 2009). (source CNML)
1/ l'alternance la voix royale pour l'emploi des jeunes
?
a/Le cadre juridique et légal de
l'alternance
Trois lois majeures font office de référence
depuis une dizaine d'années dans le développement et la
modernisation de l'alternance en France. Elles sont toutes trois directement
liées à des objectifs gouvernementaux de relance de l'emploi,
notamment pour les jeunes et les publics précaires. La première
en votée en mai 2004 relative à la modernisation du contrat
d'apprentissage, vient encadrer les objectifs de résultats de
l'époque : atteindre les 500 000 apprentis en 2009. Elle sera
renforcée par une série de mesures inscrites dans la Loi de
programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005.
Cette loi comprenait deux axes majeurs : la création du
fonds national de développement et de modernisation de l'apprentissage
(FNDMA) qui sera le support permettant d'atteindre une croissance importante
des effectifs d'apprentis, en finançant au niveau de chaque
région des contrats d'objectifs et de moyens entre l'État, les
conseils régionaux et les partenaires intéressés, dont
notamment les chambres consulaires. Deuxième axe : l'instauration d'un
crédit d'impôt de 1600€ par apprenti et par an, au
bénéfice des employeurs d'apprentis.
La Loi sur l'Alternance et la sécurisation des
parcours, adoptée le 27 juin dernier par l'Assemblée et le
Sénat, et recemment portée devant la Commission Paritaire
Technique, fixe désormais les règles de fonctionnement financier
des contrats d'alternance mis à disposition des enteprises et des
acteurs de la formation et de l'insertion. Dans cette Loi Cherpion, du nom
éponyme de ses rapporteurs, les principales avancées portent sur
: l'extension de la carte d'étudiant des métiers aux jeunes en
contrat de professionnalisation ; la mise en place d'une voie de
réorientation vers le CAP pour les apprentis ; un assouplissement du
dispositif permettant aux jeunes n'ayant pas trouvé d'entreprise
d'accueil d'entamer quand meme leur formation en alternance dans le cadre d'un
stage.Elle prévoit également une simplification de la grille de
rémunération des jeunes sous contrat d'appren-
tissage qui ne tiendra plus compte que de leur année de
formation, et non plus de leur niveau de diplôme et de leur âge.
Concernant les CFA (Centres de Formation des Apprentis) ils devienent
décisionnaires de l'affectation aux employeurs de la taxe
d'apprentissage et sont investis de l'inspection de l'apprentissage au
même titre que les CCI. Cette mesure expérimentale, visant
notamment à réduire le taux de rupture de contrat
particulièrement élevé au niveau national (24%).
Rémunération
comparée Apprentissage/ Professionalisation En contrat Pro
: 55% du SMIC la 1ère année de 16 à 20 ans 70% du
Smic pour la tranche 21 à 25ans Au delà de 26 ans :
85% du minimum conventionnel En Contrat d'apprentissa- ge la
rémunération varie selon l'âge et la progres- sion de
l'apprenti. de 25% du Smic la 1ère année pour un jeune
de moins de 18ans, à 78% du smic en fin de par- cours pour les
21 ans et +
Exemple de contrat de professionnalisation en annexe
b/L'alternance : deux types de contrats pour
réussir
Pour les entreprises souhaitant accueillir un jeune alternant,
deux types de contrats sont possibles: le contrat d'apprentissage, en 3 ans, et
le contrat de professionnalisation en 2 ou 3 ans. Le premier a vocation
l'acquisition d'une formation théorique et pratique en vue d'une
qualification professionnelle reconnue et sanctionnée par un
diplôme. Le second, favorise l'insertion ou la réinsertion
professionnelle des jeunes et des adultes. Ce dernier est moins utilisé
car plus côuteux du fait de l'âge des candidats et plus complexe
dans sa mise en place. Car dans l'alternance tout est question de coût.
Le coût réel de l'alternance sera fonction de l'âge du
candidat. Un jeune de - de 18 ans coûtera moins cher à
l'entreprise qu'un alternant de 24 ans.
Aussi pour l'employeur il sera judicieux de former un
très jeune en apprentissage pour qu'une fois atteint le taux maximal de
rémunération le jeune soit complètement
intégré et formé. Tous les employeurs peuvent être
concernés par l'alternance, sur des contrats d'apprentissage comme sur
des contrats de professionnalisation, en CDD ou CDI. Dans les deux cas le jeune
doit être suivi en entreprise. Soit par un maitre d'apprentissage pour le
Contrat d'apprentissage, soit par un tuteur dans le cadre d'un contrat de
professionnalisation. Cet encadrement est obligatoire et soumis à
certaines obligations, notamment en ce qui concerne le niveau
d'expérience du tuteur ou du maître d'apprentissage. Autre
caractéristique : l'âge de l'apprenti. En apprentissage,le jeune
peut être employé dès l'âge de 16 ans un
système dérogatoire pour des jeunes de 15 ans, si ces derniers
ont terminé leur cycle scolaire obligatoire (3eme, CPA...). Concernant
le contrat de professionnalisation, il concerne plus largement les jeunes de 16
à 25 ans, mais également les demandeurs d'emploi, les
bénéficiaires des minimas sociaux et les personnes ayant
travaillé sous contrat aidé.
c/ Avantages et inconvénients pour le jeune
Toutes les études réalisées font le
même constat : les jeunes formés par le biais de l'alternance
s'insèrent mieux et plus rapidement dans l'univers professionnel. Pour
le jeune, la première plus value est celle d'apprendre un métier
sur le terrain en suivant une formation qualifiante. L'alternance permet de
mettre directement en pratique la théorie et d'acquérir une
expérience validée. Après 2 ou 3 ans chez le même
employeur il est alors plus facile pour le jeune de poursuivre soit sur une
qualification supérieure, soit de rentrer dans la vie professionnelle et
faire valoir ses compétences et ses savoir faire.
« L'alternance ne règle pas tout et encore
moins les
mauvais choix.»
Pour autant la première difficulté
rencontrée dans le parcours de l'alternant est bien celui de
l'orientation. Alternance choisie ou subie ? La plupart du temps, le choix de
l'alternance découle d'un échec ou d'une inadaptation au cursus
scolaire initial. : manque d'intérêt pour les cours, besoin
d'apprentissage concret, envie de travailler plus rapidement...
D'autres choisiront cette voie par défaut,
influencés par le cercle familial ou d'amis. Certains se sentiront
portés par une vocation et enfin beaucoup choisiront un secteur en
fonction de leurs centres d'intérêts. Toutes ces motivations sont
à prendre en considération par les acteurs de l'insertion et de
l'orientation, parce qu'ils peuvent être à l'origine plus tard des
ruptures de contrat. L'alternance ne règle pas tout et encore moins les
mauvais choix.
Parmi les idées fausses sur l'alternance : on travaille
et on a un salaire. Certes le jeune travaille dans comme un salarié de
l'entreprise, mais son salaire est plafonné et son enveloppe ne
dépasse rarement 30 % du SMIC horaire brut la première
année. Deuxième idée préconçue : en
alternance plus d'école, plus de devoirs. Faux. Si les cours sont plus
orientés sur l'aspect technique, l'investissement personnel reste
conséquent. Etre en mesure de supporter ces deux rythmes : professionnel
et vie étudiante, voilà un des enjeux majeurs pour les futurs
alternants. D'autant que dans certaines filières, les centres de
formation s'adaptent à l'activité et construisent des alternances
à la semaine. En Bac Pro Commerce par exemple, les étudiants
alternent trois jours en entreprise et deux jours à l'école.
Le passage entre la cour du lycée et les couloirs de
l'entreprise est parfois violent pour le jeune. Les règles, même
si elles sont posées dans l'enceinte de l'école, le jeune se les
approprient pour souvent les transgresser ; il les partagent avec sa
génération. Dans l'entreprise, il n'est plus au centre du
dispositif, propulsé dans un monde d'adultes il ne maitrise plus les
codes et peut se sentir exclu si il est mal accueilli.
Ces situations de déséquilibre peuvent
générer conflits et démobilisation de la part du jeune
dans son objectif de formation.Il est donc important que l'entreprise ait
également en main les outils pour mener à bien le projet
alternance de son apprenti.Pour les deux parties l'alternance peut être
source d'enrichissement personnel, à condition que le dialogue et la
coopération s'installent des le départ sur de bonnes bases.
d / L'alternance : un ticket gagnant pour
l'entreprise
« On aimerait bien trouver un jeune sérieux,
qui travaille et a qui on pourrait apprendre le métier. »
confiait récemment un garagiste, qui venait de se séparer d'un
apprenti un peu trop paresseux à son goût. Sur la question de
l'alternance les employeurs sont quasi tous unanimes : «On a tous
à y gagner mais... »
Examinons d'abord les aspects positifs pour l'employeur.
L'alternance n'est pas un fait nouveau dans l'organisation du travail. Dans les
années 60 les jeunes contribuaient déjà à la
production industrielle en plus de leurs études, moyenant quelques
rétributions. Une pratique plutôt répandue d'ailleurs dans
le monde agricole. Aujourd'hui le cadre de l'alternance s'est renforcé
et présente des avantages pour les employeurs, financiers notamment.
Qu'il soit engagé en contrat d'apprentissage, ou en contrat
professionnel, le jeune fait économiser des charges sociales à
son patron. Selon l'âge la rémunération impacte plus ou
moins le budget de la masse salariale, mais les primes et autres aides
régionales et d'Etat viennent compenser le léger manque à
gagner.
« Au sein de l'entre- prise classique,
le jeune peut symbo- liser une ouverture et de nouveaux
en- jeux commerciaux, économiques».
Pour le chef d'entreprise faire le choix de l'alternance c'est
aussi un moyen de dynamiser ses ressources humaines. La nomination d'un tuteur
ou d'un maître d'apprentissage (dans le cas de l'artisanat il s'agit
souvent de l'artisan lui même), développe une dynamique
d'échange et de remise en question positive de l'expérience. Dans
une société idéale on parlerait volontiers de transmission
intergénérationnelle. Au sein de l'entreprise classique, le jeune
peut symboliser une ouverture et de nouveaux enjeux commerciaux,
économiques.
LES REVERS DE L'ALTERNANCE
« Il ne s'agit pas seule- ment de
transmettre un savoir et une pratique en vue de l'amener
au diplôme : l'entreprise s'engage également dans une
démarche éducative».
Les représentations des chefs d'entreprise vis à
vis des jeunes freinent souvent la motivation des premiers à faire le
choix de l'alternance : « il n'était pas à l'heure, il
rechignait à faire ce qu'on lui disait, il n'avait pas l'air
motivé ». Un discours récurrent chez les employeurs,
mais qui soulève d'autres inquiétudes. Prendre un jeune en
formation en entreprise n'est pas neutre. Il ne s'agit pas seulement de
transmettre un savoir et une pratique en vue de l'amener au diplôme :
l'entreprise s'engage également dans une démarche
éducative. Certains employeurs en ont pris conscience : «
lorsqu'on prend un jeune chez nous, on l'accueille et c'est notre devoir de
lui donner une vision concrète de son futur métier. Notre
objectif ce n'est pas de le dégouter », explique Didier
Meggiolaro, PDG de Sib Bordas (Rhône), une entreprise du bâtiment
spécialisée dans le revêtement de sols industriels. Le
jeune arrive dans l'entreprise avec son bagage de problématiques
résolues ou non, et en même temps avec des représentations
du métier, un comportement pas forcément adapté, une
motivation parfois fragilisée.... L'employeur va devoir trouver
la clé pour intéresser, motiver et former dans les meilleures
conditions ».
Ainsi, accepter un jeune en formation n'équivaut pas
simplement à une exonération de charges, mais bel et bien
à un investissement en énergie et en temps.Et souvent on oppose
ce choix à celui de « prendre un stagiaire » à moindre
risques. Les questions liées au statut, à la
rémunération, au double rythme scolaire/salarié, ou encore
la, notion d'engagement sur un long terme.... Ces questionnements sont bien
réels chez les employeurs et font encore hésiter un bon nombre
d'entre eux.
L'autre point d'achoppement concerne la lisibilité de
l'information donnée aux entreprises. Alors que les campagnes de
communication nationales abordent l'alternance comme l'antidote pour le
chômage des jeunes, l'opacité et la complexité des
dispositifs d'alternance est souvent remise en cause par les employeurs. Les
organismes de formation prennent spontanément en charge les
démarches administrative pour l'entreprise, pour pallier aux defections
de certains employeurs découragés.
Une enquête récente menée par l'AJE
(Assciation Jeunesse et Entreprises) sur la perception de l'alternance, met
à jour un point essentiel : ce sont les grandes entreprises qui
adhèrent le plus à l'alternance, parce que mieux informées
sur les modalités. Les PME et TPE n'étant pas concernées
par l'obligation de quotas (imposés dans la loi de 2005) sont moins
impactées par les mesures gouvernementales. Seulement 28% des petites
entreprises déclarent ne pas connaître ces dispositifs.
e/ L'Alternance, un budget estimé à
milliard d'euros
En ce qui concerne l'apprentissage, le financement est
essentiellement constitué de la taxe d'apprentissage, versées par
les employeurs d'apprentis soumis à l'impôt sur les
sociétés ; de la contribution au développement de
l'apprentissage par les fonds régionaux de l'apprentissage et de la
formation professionnelle. La troisième part de financement est
assumée par l'Etat et correspond aux exonérations de charges
sociales, crédits d'impôts et autres exonérations pour les
familles d'apprentis. Au regard des objectifs fixé par le gouvernement,
qui prévoit la signature de 800 000 contrats en alternance d'ici 2015,
ce sont donc au final les Régions qui devront assurer la plus grosse
part du financement, dans le cadre de la prise en charge des formations
supplémentaires. Par ailleurs en ce qui concerne
Tableau synthétique du financement de
l'alternance pour 2011
(source : DIREECTE ext Loi de Finance Rectificative 2011)
les contrats de professionnalisation, ce sont les OPCA via la
taxe perçue par les employeurs adhérents, qui peuvent financer
ces contrats.
Commentaires
350 millions d'€ de crédits sont ouverts sur la
mission « Travail et emploi » afin de financer les mesures en faveur
de l'emploi et de l'alternance annoncées par le Président de la
République, à Bobigny, le 1er mars 2011. Ces mesures
représentent un coût global de 500 millions d'euros réparti
sur 2011 (350 millions d'€) et 2012 (150 millions d'euros). Le volet
« Amélioration de l'insertion dans l'emploi » du plan
prévoit un dispositif « zéro charge » de 40 millions
d'€, consistant à verser une aide aux employeurs de jeunes de moins
de 26 ans embauchés en alternance dans les entreprises de moins de 250
salariés. L'aide, versée sur 12 mois, a été
calibrée de manière à compenser l'essentiel des charges
patronales supplémentaires suscitées par l'embauche. 15 millions
d'€ sont en outre consacrés à la création d'un
portail de l'alternance (5 millions d'€), au versement de 10 000 primes de
2 000 € aux employeurs recrutant des chômeurs de plus de 45 ans en
contrat de professionnalisation (5 millions d'€ en 2011, compte tenu du
rythme de la dépense), ainsi qu'au financement d'une aide à la
restauration et à l'hébergement des alternants en
résidence universitaire (5 millions d'€).
Source : Ministère de l'Economie et des Finances
Chaque année la Chambre de Métiers de
l'Isère propose près de 400 offres d'ap- prentissage
dont une centaine sur des divers métiers en tension,
reste non pourvue. Dans le même temps, le contrat
de professionnalisation accuse une sévère chute sur
l'exercice 2009-2010, passant de 3622 à 2960 signatures en
à peine un an.
2 / L'action «Améliorer l'accès à
l'alternance» de la MIJIR
a/ Enjeux nationaux et territoriaux
Lors de l'annonce du plan de relance pour l'économie et
des objectifs fixant à 800 000 le nombre de contrats d'apprentissage
attendu d'ici 2015, les Missions Locales ont souhaité participé
à cet effort et ont posé les conditions et limites de leurs
contributions. Le CNML (Conseil National des Missions Locales), s'est
engagé dans le cadre d'une proposition transmise au ministre du Travail
en janvier 2011, de participer à hauteur de 10.000 jeunes, soit 10% des
jeunes accueillis chaque année dans le réseau.
Pour la MIJIR, cet engagement volontaire se traduit par une
augmentation des objectifs de contractualisation de contrat d'alternance, soit
35 contrats supplémentaires (apprentissage ou contrat pro) à
réaliser, ce qui porte le nombre total sur 2011 à 100 contrats.
Parallèlement le SPE (Service Public de l'Emploi) départemental a
proposé un plan d'actions avec comme objectif particulier l'accès
des jeunes habitant dans les quartiers ZUS (Zones Urbaines Sensibles) ou
portés par le CUCS (Contrat Urbain de Cohésion Sociale). La
Mission Locale a également adhéré à ce plan
d'actions et a mis en place en février 2011, une nouvelle action visant
à améliorer l'accès à l'emploi de son public jeune,
par le biais de l'alternance.
Schéma d'acteurs autour de l'action
«Améliorer l'accès à l'alternance»
BRANCHES PROFESSIONNELLES
OPCA
Syndicats d'employeurs Réseaux
CHAMBRES CONSULAIRES CMAI /CCI /Ch. Agriculture
ENTREPRISES PME/PMI/TPE
MER Jeunes Réception des OE Info Conseil
Développeurs d'Alternance
Mise en place des contrats
Apprent. et Contrats Pro Tutorat externe
et suivi du Jeune
Partenariat
Dév Alternance
Partenariat
Dév Alternance
Candidature /Entretien
MIJIR Mission Locale Isère Rhodanienne + Animation ARML
RA
Centres de Formation (CFA, GRETA,...)
Financeurs de l'Action "Amérliorer l'accès à
l'alternance"
Fonds d'Etat dédiés à la Politique de la
Ville - L'ACSÉ ; -CAPV (AggloVienne) ; - Fonds propres
PARTENAIRES CTEF / SPEL (DIREECTE) /REGION
Partenariat
Dév Alternance
Accompagnement global et vers l'emploi Alternance
Co traitance
JEUNES 16-25 ans
candidature tests d'entrée
POLE EMPLOI
b/Les objectifs de l'action
Le dispositif envisagé par la Mission Locale poursuit 4
objectifs. Le premier d'entre eux, implique une reflexion constructive avec les
jeunes des quartiers ZUS, sur les discriminations à l'emploi, qu'ils
pourraient subir en fonction de leur quartier, de leur âge ou de leur
origine. Une sensibilisation est engagée sur ces thèmes, au sein
de la Mission Locale mais aussi avec le réseau de partenaires et les
associations relais telles que OxyJeunes.
Deuxième objectif, valider leur connaissance de
l'alternance en les informant des enjeux et modalités liés
à cette démarche.
Ensuite, l'action doit également permettre de
fédérer et capter un réseau d'entreprises locales,
régionales pourvoyeuses d'alternance. Un travail de sensibilisation
que la Mission locale mène dans le cadre d'un partenariat
Depuis 2006, l'Acsé dispose d'un nouvel outil dans
la mise en oeuvre du projet de développement social et urbain
en faveur des habitants de quartiers prioritaires : les contrats
urbains de cohésion sociale (Cucs). Conclus entre l'État
et les commu- nes (ou l'EPCI) et d'autres partenaires, ils
intègrent les dispo- sitifs préexistants sur le territoire,
fédérant les actions des signa- taires autour de
cinq champs prioritaires : emploi et activité
éco- nomique, habitat et cadre de vie,
réussite éducative, prévention de la
délinquance et citoyenneté, santé.
avec les OPCA ( Organisme Paritaire Collecteur
Agréé ). Enfin, et c'est là tout l'enjeu de
l'alternance, l'action prévoit une préparation et un
accompagnement des entreprises au recrutement et à l'intégration
des jeunes. Avec l'idée d'une valorisation de l'action par le biais du
tutorat externe
c/Le financement de l'action « Améliorer
l'accès à l'Alternance »
L'action mise en place par la MIJIR bénéficie
d'un financement de l'Etat, ponctionné sur les fonds
dédiés à la Politique de la Ville. Dans cette enveloppe on
retrouve une partie issue de l'AggloVienne (Communauté
d'Agglomération du Pays Viennois) et une autre directement de l'ACSE
(Agence Nationale pour la cohésion sociale et l'égalité
des chances). Le troisième tiers étant assuré par des
fonds propres de la MIJIR. Pour cette première action, la MIJIR a
bénéficié d'un financement à hauteur de 25 000
€.
d/Le public cible : jeunes des ZUS et CUCS
Les jeunes des quartiers ZUS et CUCS sont au coeur des
dispositifs emploi de ces cinq dernières années. L'alternance
fait partie des outils leviers sollicités pour accompagner à
l'emploi ce public fragilisé et doublement sujet à
discrimination.
UN CONTEXTE SOCIO ÉCONOMIQUE A REVALORISER
L'action Améliorer l'accès à l'alternance
de la MIJIR concerne ces publics particuliers. A Vienne ces quartiers sont
répartis tout autour du coeur de ville : Estressin au Nord, quartier de
l'Isle au Sud, Malissol en sortie Est et le quartier de la Gère,
auxquels s'ajoutent certains quartiers de Chassesur-Rhône et de
Pont-Evêque. Globalement ce sont des jeunes qui « à leur
sortie du système scolaire, par un manque de qualification voire une
désocialisation précoce, compromettent leur accès à
l'emploi. » La Mission Locale en orientant son action alternance vers
ce public, valide son positionnement d'acteur de l'insertion, au même
titre que son partenaire, Pôle Emploi, également saisi du suivi de
cette population sensible. Elle répond dans le même temps aux
recommandations posées en 2009 par la Mission d'Evaluation des
Conditions de l'Accès à l'Emploi des Jeunes des quartiers
prioritaires de la politique de la ville de l'IGAS, et qui soulignait
l'importance du travail à effectuer par les structures types Mission
Locale, justifié par leur connaissance précise de ce public, dans
le cadre de l'accompagnement global réalisé avec les partenaires
sociaux.
UNE POPULATION À FAIBLE NIVEAU DE QUALIFICATION
In Rapport Agnès Jeannet Laurent Caillot Yves Calvez
L'accès à L'emploi des Jeunes des quartiers prioritaires de la
politique de la ville, IGAS, juillet 2010
Le rapport de l'IGAS sur l'insertion des jeunes des quartiers
issus de la politique de la ville, précise que « le faible
niveau de qualification des habitants des ZUS constitue le principal handicap
pour l'accès à l'emploi. En effet, le facteur discriminant est la
détention d'un diplôme. Ainsi, pendant les trois premières
années de leur vie active, 36% des non-diplômes passent plus d'un
an au chômage alors que cette proportion n'est que de 22% pour les
titulaires d'un CAP ou d'un BEP*. Les variations du taux de chômage
apparaissent fortement déterminées par l'ampleur du
chômage
des jeunes peu ou pas qualifiés » Sur le
territoire de la MIJIR, cette tendance est plutôt à la hausse sur
certains quartiers comme celui du Plan des Aures à Pont-Evêque,
qui en 2009 comptait parmi la population des - de 25ans près de 25% sans
diplôme.
Source INSEE, Situ DE, chiffres 2009
DES DISCRIMINATIONS LIÉES À LEURS ORIGINES ET LEURS
QUARTIERS
« L'accès à l'emploipour les
jeunes des
quartiers ZUS est alors rendu plus difficile en raison
de ces discriminations. Alors que parado- xalement, les
solu- tions apportées par l'alternance sont les plus
appropriées à ce type de public la plupart du temps sans
qualification.»
Les jeunes des quartiers déjà
défavorisés par le niveau d'étude ont globalement 1,7 fois
moins de chance d'accéder à l'emploi à critères
égaux de sexe, de qualification et de nationalité. Ces
discriminations dont ils sont victimes, visent principalement la localisation
du quartier, mais également les origines culturelles, ethniques.
L'accès à l'emploi pour les jeunes des quartiers ZUS est alors
rendu plus difficile en raison de ces discriminations. Alors que
paradoxalement, les solutions apportées par l'alternance sont les plus
appropriées à ce type de public la plupart du temps sans
qualification. Ces jeunes multiplient les expériences professionnelles
précaires, apprennent « sur le tas » mais ne valident pas
forcément un vrai projet professionnel, diplôme à la
clé.
Pour autant, cette génération de 16-25 ans dont
la Mission Locale a la charge, est une génération d'envies,
d'aspirations à une plus grande reconnaissance de ses compétences
et de son potentiel pour se sortir d'un contexte social et économique
difficile. La mobilisation autour de l'idée d'alternance en apporte la
preuve s'il en faut. « Je veux travailler et apprendre un métier
» nous disent souvent ces jeunes quand ils évoquent l'alter-
nance.
e/Un processus en trois étapes
L'action « Améliorer l'accès à
l'alternance » vient en appui de l'accompagnement vers l'emploi des
conseillers. Dans ce cadre, ce dispositif offre de nouvelles perspectives
à proposer au jeune, dans le cadre de l'élaboration de son projet
professionnel.
Cette action est organisée en trois étapes,
chacune d'entre elles pouvant être complétée par des
dispositifs d'insertion ou de formation, selon que le jeune possède ou
non une qualification suffisante dans le secteur visé.
Ledéroulement de l'action s'effectue grâce à l'appui des
services internes de la MIJIR (ateliers ACE et pôle
formation/orientation) ainsi qu'avec les partenariats externes : CCI, CMA,
Agglo, etc....
ETAPE 1 DONNER UNE INFORMATION CLAIRE ET COMPLÈTE SUR
L'ALTERNANCE
La première étape consiste à transmettre
aux jeunes intéressés par l'alternance une information claire
précise sur à la fois : les contrats, les droits et devoirs du
salarié. Dans l'enquête réalisée par l'AJE, cinq
grands types d'informations souhaitées par les jeunes sur l'alternance
ont été repérés : « fonctionnement de
l'alternance, les formes d'alternance, le rythme de travail, la
rémunération et les perspectives de débouchés.
»
Les Parrains de la MIJIR
La MIJIR travaille en collabo- ration étroite avec une
équipe de parrains. Une vingtaine d' hommes et femmes, à
la retraite pour la plupart ou séniors encore actifs,
qui mettent à disposition leurs compétences, leurs
expé- riences et leur temps pour accompagner les jeunes dans la
préparation de leur entrée dans l'entreprise. Le jeune peut
solliciter ou être présenté à un parrain
pour : préparer des tests à des concours, préparer
des entre- tiens, debriefer un entretien d'embauche,... En 2010 98
jeunes ont béné- ficié de cet
accompagnement spécifique.
DEUXIÈME ÉTAPE : L'ÉLABORATION DU PROJET
PROFESSIONNEL DU JEUNE.
Il s'agit là de vérifier la cohérence du
projet et si le métier et le poste correspondent bien à une
réalité professionnelle ; d'identifier les freins tels que ceux
liés à la mobilité, au logement, à l'impact sur
l'environnement familial. Globalement cette deuxième phase est
utilisée pour identifier et vérifier les aptitudes à
exercer le futur métier. Cette étape de validation est le plus
souvent formalisée par un mini stage, ou une EMT (pour les jeunes
inscrits au Pôle Emploi) d'une durée pouvant aller jusqu'à
3 semaines. Cette période d'immersion en entreprise est décisive
la plupart du temps. Le jeune prend pleinement conscience de l'environnement de
travail et estime lui même si son choix est le bon ou pas. Pour
l'employeur c'est également le moment pour déterminer quel
candidat a le meilleur potentie, car c'est aussi bien souvent à l'issue
de cette période que le contrat est signé ou du moins
envisagé. Après cette période de sensibilisation terrain,
la MIJIR accompagne le jeune dans sa recherche de centre de formation et
éventuellement valide le financement. Dans le cas notamment ou le projet
est financé par un projet Région ou autre OPCA.
TROISIÈME ÉTAPE : PREPARER LE JEUNE A
L'ENTRÉE EN ENTREPRISE.
Avec l'aide des Parrains de la MIJIR et des outils dont
dispose l'atelier Emploi et Orientation, le jeune travaille son savoir
être, sa motivation ses représentations du travail et acquiert les
notions de base sur l'entreprise et son fonctionnement. Cette phase est
validée en partie par la Chambre de Métiers via le Centre d'aide
à la Décision. Le jeune effectue une série de tests sur
les savoirs fondamentaux mais également des tests psychotechniques. Un
module complémentaire mais autonome, qui peut être utilisé
pour valider non seulement un projet en alternance mais aussi plus simplement
un projet professionnel. Trois étapes qui facilitent la connaissance et
l'ap-
UN RESEAU DE PARTENAIRES MOBILISES POUR
L'ALTERNANCE
Afin de mettre en oeuvre dans les meilleures conditions le
projet Alternance, la Mission Locale de Vienne travaille avec un réseau
de partenaires. Parmi ceux-ci on trouve les représentants du CTEF
(Contrat Territorial Emploi Formation) inclut dans le Plan Régional pour
l'Emploi ; la DIREECTE représentée dans le cadre du SPEL (Service
pour l'Emploi Local). Côté Entreprises, on compte egalement les
Chambres consulaires (Chambre de Métiers de l'Isère, Chambre de
Commerce et de l'Industrie, la Chambre de l'Agriculture avec laquelle des
contacts ponctuels sont entrepris), les OPCA , les Syndicats d'employeurs et
syndicats patronaux. Au niveau des OPCA, la MIJIR tente également
d'entretenir des relations privilégiées avec les
développeurs d'alternance. Ces développeurs, au nombre de 15 en
Isère et mettent en oeuvre des actions et modules de promotion et
d'amélioration de l'alternance auprès de leurs adhérents
et ressortissants. Parallèlement la MIJIR au sein du réseau
régional valide la signature d'accords de partenariats avec des branches
professionnelles : citons par exemple celui signé avec la branche
Industrie et son syndicat l'UDIMERA, qui permet à ce dernier de
positionner en priorité les jeunes de la MIJIR sur des offres d'emploi
de son secteur.
préhension par le jeune de l'univers professionnel. Une
action qui améliore l'accès à l'alternance en mettant en
exergue les enjeux, les contraintes mais surtout l'ensemble des avantages pour
le jeune et l'entreprise.
Rencontre avec l'un des partenaires de la
MIJIR
Stéphanie Laurent, responsable du département
Alternance et du CAD Centre d'aide à la Décision, à la
Chambre de Métiers de l'Isère - site de Vienne.
La Chambre de Métiers fait partie des
développeur d'alternance. Qu'est ce que cela signifie ?
Il faut tout d'abord replacer notre mission de
développeur dans un contexte précis. Celui de la fusion des
chambres de métiers de grenoble et de Vienne en novembre 2010. Cette
restructuration a réparti la Chambre de Métiers en trois sites
Vienne Bourgoin-Jallieu et Grenoble. Ensuite nos missions passent par plusieurs
services en interaction mais notamment par le Centre d'aide à la
Décision.Il a été créée en 1994 pour assurer
la promotion des métiers de l'artisanat sur l'impulsion des élus,
avec les partenaires de l'insertion et de la Formation. Le CAD à charge
de mettre en oeuvre la promotion de l'artisanat ; de diffuser de l'info sur
l'apprentissage et les métiers concernés et d' apporter une aide
au recrutement pour les artisans. Etre développeur d'alternance c'est
donc être au plus proche des entreprises pour répondre à
leurs besoins. Dans toute notre démarche nous partons du besoin de
l'entreprise ; notre rôle n'est pas de faire du placement sur
l'emploi.
« Etre développeur d'alternance c'est
donc être au plus proche des entreprises pour
ré- pondre à leurs besoins. Dans toute notre
dé- marche nous partons du besoin de
l'entrepri- se ; notre rôle n'est pas de faire du
placement sur l'emploi»
Quelles sont les types d'actions que vous pouvez
mener en tant que développeur ?
Nous avons tout d'abord une batterie d'actions à
destination des jeunes. Cela va de l'information dans les collèges sur
l'apprentissage, en lien avec les enseignants ; à des actions
spécifiques sur les classes de 3e DP3 ou DP6, durant lesquelles nos
intervennants travaillent avec les jeunes sur leur projets professionnels. Nous
avons également mis en place l'action Bravo les Artisans, qui donne
l'occasion aux jeunes de 3e de découvrir les métiers de
l'artisanat avec les professionnells de chaque métier. Ces actions ont
des résultats encourageants : près d'un 1/3 des sollicitations de
jeunes pour trouver un CA sont faites à l'issue de notre venue dans
l'établissement scolaire.
Et pour les entreprises ?
A l'adresse des Entreprises, qui est notre cible
privilégiée, nous avons une action de sensibilisation pour
créer des postes. Depuis 2 ans, nous bénéficions d'un
poste à plein temps financé à 50% par l'Etat, de
développeur de l'alternace sur le contrat d'apprentissage. Cet agent
commercial à pour mission de contacter les entreprises qui n'ont jamais
accueilli d'apprentis ou celles qui n'en n'ont pas accueilli depuis longtemps.
Depuis le début de l'année nous avons contacté dejà
74 entreprises, et depuis 2009 pres de 200. Par ailleurs, nous contactons une
fois par ans l'ensemble de nos
ressortissants pour les encourager à nous transmettre
leurs besoins en apprentis, en alternance ou pas. A l'issu du mailing, nous
effectuons un, profilage des postes, nous en réceptionnons pas loin de
300 par an. La grande majorité sur les poste de qualification V (72%)
Comment procéder vous pour sensibiliser vos
publics, jeunes et entreprises ?
L'alternance est une fonction régalienne dans les
statuts des Chambres de Métiers. C'est bien plus qu'un état
d'esprit, c'est une obligation pour nous. Nos process sont donc très
bien huilés depuis de très nombreuses années. Dans un
premier temps nous rencontrons les jeunes dans le cadre d'une information
collective.Les jeunes qui viennent à ces réunions sont ceux
rencontrés lors des démarches dans les collèges soit des
jeunes venus nous solliciter spontanément. A l'issue de cette
information, nous les convoquons individuellement, et déterminons avec
eux leur niveau : si le niveau des notes est correct nous pouvons directement
les mettre en relation avec des entreprises, sinon nous les positionnons sur
des tests de positionnement. ON ne fait pas de selection, mais ces tests nous
permettent quand même de proposer des jeunes en cohérence avec les
besoins des entreprises en termes de profil.
En 2010 nous avons reçu 877 jeunes dont 62% avaient
moins de 18 ans et 68% s'étaient arrêtés en 3e. Les tests
sont assez variés : psychotechniques, tests d'orientation spatiale, de
raisonnement, et également des tests pour évaluer les savoirs
fondamentaux.En 2010, nous avons réalisé (sur l'ensemble des 877
jeunes ) 182 bilans , dont 47 se sont avérés négatifs.
Dans ce cas, nous renvoyons le jeune vers les Missions Locales pour que leur
projet soit réajuster ou modifié. Les tests sont négatifs
s'il on note un manque de motivation du jeune, un projet pas précis, ou
encore un niveau insuffisant nécéssitant une formation
préalable.
« Malheureusement nous ne pouvons
pour- voir à,toutes les offres déposées par
les en- treprises, et de surcroit certains secteurs
de l'artisanat sont déjà en saturation»
Dans le cas ou les tests sont bons, nous mettons alors en
relationles jeunes avec les entreprises. Malheureusement nous ne pouvons
pourvoir à,toutes les offres déposées par les entreprises,
et de surcroit certains secteurs de l'artisanat sont déjà en
saturation. Le secteur de la Plomberie sanitaires et thermique par exemple
n'offre plus de débouchés en alternance, en revanche nous avons
du mal à répondre à la demande dans celui de la
chaudronnerie métallurgie et sur les métiers de service et
cuisine en restauration. Il faut désormais aller mobiliser les grandes
entreprises, et surtout la fonction publique, qui au regard des métiers
de l'artisanat sont les pourvoyeurs d'offre de demain ».
Quel pourrait être le profil type pour un jeune
alternant ?
Exemple de tests en annexe
Dans nos mises en relation, nous partons
systématiquement de la demande de l'Entreprise pour positionner un
jeune. Bien entendu le jeune doit répondre à certains
critères pour pouvoir être proposé sur un contat
d'apprentissage. Il doit avoir au minima une connaissance du métier
choisi, connaître les qualités exigées pour l'exercer. En
connaître également les inconvénients ou les contraintes.
Il doit avoir pris connaissance des tâches qu'il devra effectuer et bien
sûr les principes de l'apprentissage. Après lentreprise
demande toujours à peu près la même chose
quand il s'agit d'un,apprenti. Que le jeune soit motivé, qu'il ait une
bonne présentation et qu'il ait un minimum de savoir être; ce qui
induit la politesse, la ponctualité et le sérieux. Viennent
ensuite les critères propres à chaque patron liés à
l'âge, moins ou plus de 18 ans, mobilité, etc... Nous refusons
tout critère discriminatoire, ou du moins nous ne l'entendons pas lors
du profilage. Sur ce point nous menons des actions de sensibilisation
auprès des Maîtres d'apprentissage mais aussi auprès des
jeunes. »
Les premiers chiffres de l'action lancée en
février 2011 sont encore timides. Difficile de prévoir si
l'objectif d'atteindre les 100 contrats signés en décembre 2011
sera ou non atteint. En effet, les jeunes suivis par les deux antennes de la
Mission locale adhèrent volontiers et presque naturellement pour
certains à l'idée de l'alternance. Mais en contre partie, le
vivier d'entreprises locales ou régionales, susceptibles d'offrir des
contrats en alternance n'est pas suffisant. Les questions sont donc
posées aux acteurs et partenaires : comment fédérer et
mobiliser plus d'entreprises sur le territoire ? Comment faire que celles ci
soient sources de demande et permettent ainsi aux jeunes d'être porteurs
d'offres d'alternance ?
II. Comment faire pour que les propositions d'emploi en
alternance correspondent aux projets professionnels des jeunes ?
A/Mobiliser les entreprises mais pas seulement
La mobilisation des entreprises autour de l'alternance est
primordiale pour le développement de celle ci. Faire en sorte qu'elles
soient spontanément sources de demandes de contrats d'alternance
relève sans doute de la gageure : pourtant des améliorations ou
facilitations peuvent être engagées pour un résultat plus
performant. Il y a encore quelques années l'alternance pour les jeunes
était considérée par le corps enseignant et par les
familles comme une solution de la dernière chance, pour des jeunes sans
motivation et sans réelle envie.
1/ Mobiliser le corps enseignant
Dans son discours sur l'emploi et la formation à
Bobigny en mars 2011, le Président de la République
Française soulignait l'importance du choix des familles et des
enseignants à mobiliser les jeunes sur la voie de l'alternance, «
en faisant ce choix, vous avez la quasi certitude qu'ils aient un emploi
». Or on constate encore des représentations très
marquées sur l'alternance : une « voie de garage », voire une
solution par dépit pour un jeune qui n'ar-
riverait pas à rester dans le cursus scolaire
classique. Pour autant les mentalités changent et les
établissements scolaires s'ouvrent de plus en plus sur l'entreprise,
acceptant l'information directe sur les différents modes de contrat
(voir article sur Chambre de Métiers).
Des expériences locales ont lieu, associant les
enseignants, l'entreprise et les collectivités territoriales
mobibilisées sur la quesiton de l'emploi des jeunes, Les
résultats sont plus que satisfaisants et ont valeur d'exemple pour
certains. Citons dans ce cadre l'action du Conseil général de
l'Ain qui mène depuis 2003 une expérience réussie
d'information et de sensibilisaiton aux métiers de l'apprentissage sur
son territoire. Chaque année, des centaines de jeunes poussent les
portes de l'opération AinFormations Métiers. Un
événement porté par le Département, et
organisé avec le concours des Chambres Consulaires. La clé de la
réussite : les jeunes rencontrent en direct, durant deux jours et demi
des professionnels des filières porteuses d'emploi dans les quatre Pays
de l'Ain. Ils sont volontaires sur cette démarche et encadrés et
mobilisés par leurs professeurs, qui les préparent aux rencontres
avec les professionnels des filières. Cet événement qui
fêtera sa 8eme année, s'adresse aux jeunes de 3e et 2nde, inscrits
dans les collèges de l'Ain. En Isère également les
initiatives fleurissent avec des résultats prometteurs : la MIJIR sera
présente aux côtés de la CCI et de la Chambre de
Métiers de l'Isère au forum de l'apprentissage en octobre 2011
à Vienne.
« Certaines filières artisanales
sont complètement satu- rées(...) Une des
solu- tions pour débloquer cette situation
serait d'ouvrir les contrats sur ces métiers
ar- tisanaux qui sont présents dans
les collectivités.»
2/ Ouvrir l'alternance à d'autres secteurs
Constat est fait depuis quelques années, que les
capacités de contractualisation sur le mode de l'alternance sont mal
réparties selon les secteurs d'activités. Certaines branches
professionnelles en sont totalement absentes, notamment les professions
juridiques ou de santé ; d'autres ne l'intègrent pas dans leur
culture mais pourraient être porteuses d'offres. D'autres encore à
l'inverse en font une priorité, c'est le cas du BTP, sans pour autant
accéder à 100% d'offres pourvues. L'AFJ relève ainsi 5
branches en tête de ligne pour ce type de contrat : le BTP en tête,
le commerce, la comptabilité l'hôtellerie restauration et les
métiers de l'artisanat. Sous la pression des campagnes de communication
gouvernementales et des projets de loi de développement de l'emploi pour
les jeunes le nombre de secteurs d'activités s'ouvrant à la voie
de `l'alternance est en augmentation. Récemment celui des services
à la personne, a revendiqué le regroupement de ses structures en
branche professionnelle et tente timidement le recrutement via
l'apprentissage.
En outre, le débat est lancé depuis quelques
années, sur l'opportunité d'ouvrir le dispositif de l'alternance
au sein de la fonction publique et en particulier dans les collectivités
territoriales. « Certaines filières artisanales sont
complètement saturées, note Stéphanie Laurent de la
Chambre de Métiers de l'Isère, en charge de l'apprentissage.
Une des solutions pour débloquer cette situation serait d'ouvrir les
contrats sur ces métiers artisanaux qui sont présents dans les
collectivités. » La fonction publique peut recourir depuis
1992 à l'alternance, mais reste toutefois très
réservée sur ce type de
contrat. La raison principale est économique. En effet
les institutions sont tenues de financer la part résiduelle de l'action
de formation, non couverte par la Région. Par ailleurs, elles ne
bénéficient pas de la prime régionale accordée aux
employeurs d'apprentis. Enfin, ces derniers accueillis dans le secteur public
voient leur salaire majoré de 10 à 20 % selon qu'il
préparent une qualification de niveau Iv ou III. Une charge
supplémentaire que les collectivités rechignent à
supporter. Malgré tout, le nombre de contrat en alternance dans la
fonction publique marque une légère augmentation ces
dernières années, avec une tendance plus forte dans le secteur
hospitalier.
3 /Lever les freins des entreprises à l'embauche
d'alternants
Loi Cherpion: dispositions finales
Pour les entreprises de 250 salariés et + : quota
relevé à 4%
Pour les entreprises de - de 250 salariés : aide
à l'embauche supp. pour un alternant de - de 26
ans (compensation de charges patronales ; hors contrat
aidés)
Baisse de l'experience minimale pour être
maitre d'apprentissage (de 5 à 3 ans)
Possibilité de signer deux contrats pro successifs
Les emplois intérimaires et saisonniers sont inclus
dans le dispositif d'apprentissage
Les récents forums mis en place sur la toile sur les
méthodes de valorisation de l'alternance, ont fait remonter des
idées communes sur l'engagement des chefs d'entreprises. Celle par
exemple selon laquelle « l'alternance doit être une culture
à développer et à entretenir (...) On pourra faire tout ce
qu'on voudra, la réussite de l'alternance repose d'abord sur la
volonté des chefs d'entreprise de tenter l'expérience mais aussi
de la renouveler y compris si des jeunes les « décevaient
». C'est bien connu, après une chute de cheval il faut
remonter tout de suite. » Le rapprochement avec le monde ardu du
sport équestre est simpliste mais efficace. Force est de constater que
beaucoup de chefs d'entreprises conservent une idée des jeunes assez
négative voire défaitiste : manque de motivation,
problèmes d'adaptation, problèmes de sécurité....
». Aussi « encourager les entreprises à aller vers
l'alternance est un vrai challenge, d'autant que les jeunes ne sont pas
toujours très motivés, très volontaires ou très
performants. Il faut créer la rencontre entre le jeune et le recruteur
et il faut espérer que le jeune sera bon...car pour l'entreprise prendre
une apprentie c'est un vrai recrutement » note également un
responsable de formation en BTS en alternance. On perçoit donc bien la
nécessité de revalorisation non pas du principe d'alternance mais
surtout de re créer un climat serein entre les jeunes en quête
d'emploi et le monde de l'entreprise, souvent incomprise car méconnue
par les premiers.
4 /Clarifier, simplifier les démarches pour les
entreprises
Les relations parfois tendues entre les jeunes et les
employeursn polluent et anéantissent la volonté des seconds
à s'engager dans la voie de la formation. Si l'on rajoute à ces
représentations négatives, les lourdeurs administratives et la
complexité de certains contrats : on comprend aisément la
réticence des chefs d'entreprise à choisir cette voie.
Le contrat de professionnalisation en est un parfait exemple,
non seulement parce qu'il inclus une majoration de l'indice de
rémunération selon l'âge de l'alternant ; mais aussi parce
que la procédure de déclaration implique plusieurs niveaux de
validation. A cela s'ajoutent les nouvelles dispositions fixées par la
Loi Cherpion, concernant les quotas pour les entreprises de plus de 250
salariés et les dispositifs de compensations de charges pour les PME de
moindre taille.
Enfin, l'employeur doit tenir compte, pour la
rémunération des accords collectifs de sa branche qui peuvent
modifier substantiellement la grille initiale de rémunération.
Les entreprises découragées pour la plupart
rechignent naturellement à se lancer sur cette voie, et
préfère au final envisager des contrats d'embauche classiques ;
passant à côté des primes et crédits d'impôts
qui accompagnent le dispositif d'alternance. D'après l'enquête
réalisée par l'AJE en 2010 sur la représentation des
employeurs sur l'alternance, il apparaît que ce sont plutôt les
grandes entreprises qui sont les mieux informées des mesures
d'incitation gouvernementales, car plus concernées par les quotas
d'emploi.
5/ Développer le tutorat interne dans
l'entreprise
Reconnaître, valoriser et promouvoir la fonction
tutorale au sein de l'entreprise est un thème récurrent dans le
débat sur l'alternance. Les entreprises en générale
souhaiteraient que les jeunes soient accompagnés par un tuteur
qualifié : cet accompagnement participant largement de
l'intégration de l'alternant et de sa contribution au processus de
production de la société. Or, si l'accompagnement et la formation
des jeunes en alternance requièrent des compétences
particulières, aucune formation spécifique n'est imposée
ni pour le maitre d'apprentissage ni pour le tuteur dans le cadre d'un contrat
de professionnalisation.
Des pistes de réflexion sont engagées sur ce
point : la mise en place d'une lettre de mission tutorale, adressée au
tuteur ou maitre d'apprentissage qui fixerait les objectifs du tutorat, les
moyens consacrés et le cas échéant les indemnités
accordées. Ces lettres de mission seraient adressées à
l'initiative des acteurs de l'alternance : développeurs, chambres
consulaires...Le deuxième champ d'exploration concerne la reconnaissance
et la certification des compétences tutorales, dans le cadre de la VAE.
Ce qui permettrait sans doute d'une part de valoriser le travail du tuteur mais
également de garantir la qualité de l'accompagnement. La Loi
Cherpion impose désormais 5 ans d'expérience (au lieu de 3
précédemment) pour le salarié souhaitant être
Maître d'Apprentissage.
L'idée de généraliser la fonction
tutorale dans l'entreprise parait donc évidente. En distinguant
toutefois le tutorat interne, responsabilité de l'entreprise, de celui
« externe » pris en charge par d'autres secteurs et destiné
à aider le jeune à résoudre les problèmes externes
(santé, logement, déplacements, problèmes familiaux
...)
B/ Où comment accompagner les jeunes à
anticiper et préparer leur projet d'alternance
Parmi les revendications exprimées par les employeurs
la nécessaire la préparation en amont du projet professionnel du
jeune revient en première ligne. En effet le choix de l'apprentissage ne
doit pas être fait par défaut et doit découler d'une
réelle motivation sinon d'un projet construit et anticipé
d'accès à l'emploi. Pour ce faire, la Mission Locale peut jouer
pleinement son rôle dans la préparation de ce projet, en
accompagnant le jeune dans l'identification à la fois du métier
et des postes les plus adaptés à son profil, au choix de la
formation idoine et surtout à la résolution des freins
susceptibles de remettre en question son projet d'alternance.
«La Mission Locale aidée par les branches
profession- nelles de ces sec- teurs ont donc
une mission de séduction à entreprendre afin de faire se
rencon- trer les jeunes sur ces
terrains d'emploi»
1 /Faire correspondre une qualification avec une formation
et un projet professionnel cohérent
Bien souvent le jeune pousse les portes de la MIJIR avec en
tête une représentation de son métier, et pas
nécessairement une idée claire de la manière dont il
pourra l'exercer un jour. Quelle qualification poursuivre ,, choisir sa
formation, construire un projet cohérent... Autant d'étapes que
les conseillers doivent mettent en place avec le jeune.
L'alternance ouvre certes des portes vers l'entreprise et
l'expérience d'un métier, mais le choix de la qualification et de
la formation sont essentielles. Nombre de formations sont proposées en
dépit des référentiels métiers et de fait, ne
correspondent pas aux réelles attentes des employeurs. Par ailleurs
certaines formations ne sont accessibles que par la voie de la formation
initiale ; réduisant parfois à néant le choix du jeune
à s'engager dans l'alternance.
Autre problématique plus conjoncturelle : on note un
écart souvent important entre les propositions d'alternance
émanant de certaines entreprises sur des secteurs spécifiques
(production, logistique, entretien, industrie...) et la demande réelle
des jeunes. Globalement l'activité de vente, coiffure, animation, ou
commerce séduit beaucoup plus que ceux de l'industrie chimique ou des
postes en production pur. La Mission Locale aidée par les branches
professionnelles de ces secteurs ont donc une mission de séduction
à entreprendre afin de faire se rencontrer les jeunes sur ces terrains
d'emploi.
2 / Sécuriser le projet pour anticiper les
ruptures
Sur 300 000 contrats d'apprentissage signés chaque
année en France, prés de 25% sont rompus, aussi bien à
l'initiative des jeunes que des entreprises. C'est la proportion relevée
par une récente étude menée par la l'ACFCI
(Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d'Industrie.
Selon les entreprises interrogées, les principales causes de ruptures
évoquées concernent : une mauvaise orientation du jeune sur son
projet professionnel, des difficultés d'adaptation, des problèmes
personnels survenus
lors des premiers mois du contrat ou enfin un manque
d'accompagnement et de soutien. 16 % des ruptures ont eu lieu au cours de la
«période d'essai» Et 79 % relèvent d'un commun accord.
En grande majorité, l'initiative a été prise par le jeune.
Les entreprises interrogées pour deux tiers d'entre elles
déclarent avoir tenté, avec le jeune, une mediation afin
d'éviter la rupture de contrat.
Pour l'AFCCI, la divergence entre les deux camps s'explique sans
doute par le fait que l'entretien n'a pas toujours été
formalisé.
3 /Motiver les jeunes sur la totalité du parcours
vers l'alternance
L'un des enjeux de l'accompagnement vers l'alternance
réside également dans la capacité des jeunes à se
mobiliser sur la totalité du parcours qui les conduira à l'emploi
en alternance. En effet, on le constate au cours du suivi individuel et
collectif, la difficulté à trouver un employeur, l'énergie
mobilisée pour les démarches auprès des centres de
formation, l'inquiétude générée par l'incertitude
de trouver un patron avant le début de la formation... Tout ces
obstacles découragent et éloignent les jeunes les moins
armés. Ils sont très nombreux à perdre non seulement
espoir, mais à renoncer à ce type de projet en cours de route.
Les impératifs économiques sont souvent d'ailleurs
évoqués dans les motifs d'abandon : « finalement je
préfère trouver un emploi direct, car j'ai besoin de gagner de
l'argent rapidement » avouent ils, laissant alors passer l'occasion
d'obtenir en même temps une qualification et un emploi durable.
« les limites géo- graphiques
au-delà desquelles les jeunes ne souhaitent pas
se déplacer pour trouver un emploi, sont assez limitées
: 51,5% ne souhaitent pas sortir de leur ville ou de leur canton, et
seule- ment 23% envisagent leur mobilité sur
leur département de résidence.»
4 / Identifier et lever les freins du jeune vis à
vis de l'alternance
« Cherche jeune disponible, sérieux et
motivé pour emploi en alternance. Permis B et véhicule
exigés ». Voici schématisé le profil idéal
recherché par une grande majorité des employeurs, quel que soit
le type de contrat et les modalités, en emploi direct ou en alternance.
Un recrutement en réalité plus compliqué dû aux
obstacles qui jalonnent l'accès à l'emploi d'un certain nombre de
jeunes : mobilité, logement, financier....
LA MOBILITÉ : UN OBSTACLE RÉCURRENT
Aujourd'hui un employeur sur deux exige le permis dans son
offre d'emploi. L'Association Nationale des Missions Locales (ANML) a
réalisé en 2010 une enquête nationale auprès des
jeunes suivis par 338 Missions Locales et 12 PAIO (Permanences d'Accueil,
d'Information et d'Orientation), soit 690 000 jeunes concernés. Les
résultats montrent que globalement les jeunes sont mobiles (30% des
jeunes possèdent le permis B ou utilisent régulièrement
les transports en commun (42%). Mais que leurs aires de mobilité, c'est
à dire les limites géographiques au-delà desquelles les
jeunes ne souhaitent pas se déplacer pour trouver un emploi, sont assez
limitées : 51,5% ne souhaitent pas sortir de leur ville ou de leur
canton, et seulement 23% envisagent leur mobilité sur leur
département de résidence.
Une problématique rendue encore plus prégnante
dans le cadre de l'alternance, où le jeune doit assurer en double ses
déplacements : de
son domicile au lieu de formation mais également sur
son lieu de travail. La Mission Locale de Vienne, référent
Mobilité dans le cadre des actions portées par le CTEF (Contrat
Territorial pour l'Emploi et la Formation) Isère, estime à
environ 60% la part de jeunes non mobile suivis par ses services. Elle met en
place des partenariats avec les différents partenaires et prescripteurs
pour faciliter la mobilité des jeunes suivis sur son territoire :
location de deux roues; aides au permis (Hirsch); aides pour l'accès aux
TC régionaux et départementaux...
Dans le cadre des réflexions menées par les
Ateliers de l'Apprentissage, cette question de la mobilité a
été placée au coeur des aménagements et solutions
à apporter. Ainsi plusieurs pistes d'actions ont été
proposées : la création de plate forme de mobilité,
mutualiser les moyens de transports collectifs au plan local être les
différents réseaux....
«Les contingences liées notamment
au transport, au logement, parce qu'elles peuvent être aussi des
raisons d'abandon, doivent être prises en compte par
les accompagnants.»
LA QUESTION CRUCIALE DU LOGEMENT POUR LES APPRENTIS.
Les jeunes qui bénéficient d'une formation en
alternance doivent, s'ils n'ont pas la possibilité d'effectuer les
déplacements, se loger au plus près de leurs lieux de formation
et de leur entreprise. Faute de logement ou d'offres locales dans ce domaine,
beaucoup de jeunes chaque année renoncent à un parcours en
alternance. Les centres de formation (CFA, MFR,...) ne sont pas nombreux
à proposer un internat ou des solutions adaptés à ce
public pas forcément autonome.
La Mission Locale de Vienne dans ce cadre
bénéficie d'un partenariat avec l'association RIVAHJ (Relais
d'Initiative dans la Ville pour l'Habitat des Jeunes) qui peut répondre
à la problématique du logement. Dans certains cas
également des centres de formation proposent une solution d'internat
pour leurs alternants mais ces structures sont encore peu nombreuses.
AVOIR LES MOYENS FINANCIERS D'ASSURER LE QUOTIDIEN DE LA
FORMATION
Même si la plupart des formations professionnalisantes
sont financées soit par la Région dans le cadre de Conventions ou
d'accord avec des branches professionnelles (OPCA), le reliquat à charge
de l'apprenti ou du jeune en contrat professionnalisation est parfois lourd
à assumer. Les contingences liées notamment au transport, au
logement, parce qu'elles peuvent être aussi des raisons d'abandon,
doivent être prises en compte par les accompagnants.
Des solutions existent au niveau des Missions Locales ainsi
que de ses partenaires, qu'il convient de préciser lors de la
préparation du projet avec le jeune.
5/ Pallier au phénomène de rupture : suivi et
médiation
Le nombre de ruptures de contrats d'apprentissage, augmentant
considérablement, l'Etat et les Régions dans le cadre du Contrat
d'Objectifs en vue de moderniser, développer et valoriser
l'apprentissage ont encouragé la création de services de
médiation au sein des Chambres de Métiers
et des CFA. Ces espaces de médiation on pour mission
d'offrir un espace d'écoute et de parole entre le jeune et l'employeur.
« La médiation est là, pour faire avancer les choses. On
fait parler, on fait évacuer, il y a une dimension d'écoute qui
est importante aussi bien pour `l'employeur que pour le jeune »,
explique Stéphanie Laurent, responsable du pôle Apprentissage
à la Chambre de Métiers de l'Isère. Le premier effet
de ce temps d'échange est de dépasser la situation de crise et
d'éviter les situations conflictuelles tout en amorçant un
changement de comportement de chacune des parties. La Médiation doit
avant tout faciliter le dialogue. Il n'est pas question de donner des
leçons mais de donner les codes pour une meilleure communication.
» In fine, c'est bien la sécurisation du jeune dans son
nouvel emploi qui est en jeu. C'est également le moyen pour les acteurs
de l'insertion et de la formation de valider l'accès à l'emploi
durable, via la démarche d'alternance.
De même, pour répondre a ce
phénomène de rupture le suivi des jeunes entrés dans
l'emploi, s'impose pour l'ensemble des acteurs comme une posture indispensable.
Ce suivi, caractérisé par une relation de dialogue et de
recadrage si besoin entre le jeune, l'employeur et éventuellement le
centre de formation, permet également de conforter et de rassurer le
jeune du-rant les premiers mois de son apprentissage ; de rassurer l'employeur
dans les premiers mois de tutorat. « Ce suivi est essentiel dans la
démarche de placement du jeune chez le chef d'entreprise, confirme
Stéphanie Laurent de la CMAI. Il permet de verrouiller le suivi et
le placement avec un minimum de certitudes que le jeune ne décrochera
pas.»
C / Deux exemples d'alternance réussies
1 / Monographie d'un jeune ayant réussi son parcours
vers l'alternance.
Actuellement en contrat de professionnalisation chez KIABI
à Givors (69) sur une qualification en Animation des ventes, Lylia, 22
ans, prépare son Bac Pro Vente.
Lylia a quitté l'Algérie en 2006, pour rejoindre
ses parents venus s'instaler en France. Partie avec rien, elle
«débarque» en Métropole, ne sachant pas parler
français et sans projet de vie.»Je ne savais pas vraiment ce
que j'allais devenir dans ce nouveau pays. Mes parents sont partis avant moi,
pour s'installer et pouvoir m'accueillir. Quand je suis arrivée je ne
savais pas non plus ce que je voulais faire.» Une seule certitude :
« je voulais travailler dans le commerce.» Mais le parcours
de Lylia sera long avant d'atteindre cet objectif. En premier lieu, direction
la Préfecture pour avoir des papiers en règle. «J'ai
d'abord du faire mes papiers, ça n'a pas été facile car je
ne parlais pas bien du tout le français.» Lylia comprend qu'il
faut qu'elle apprenne vite la langue de son nouveau pays, si elle veut arriver
à stabiliser son projet.
Elle se renseigne et sur les conseils d'amis, elle pousse la
porte de l'Acfal, à Vienne, puis celles de la MIJIR. « Des amis
de mes parents m'ont dit qu'il fallait que j'aille me faire aider pour
apprendre le français. Je suis allée à l'ACFAL, qui m'ont
conseillé d'aller à la Mission Locale». A la MIJIR,
elle rencontre une conseillère qui l'inscrit sur une formation FLE
(français langues étrangères), pour apprendre le
français. « J'ai fait cette formation à Saint
Romain-en-Gal pendant six mois. Ce n'était pas simple, mais j'ai
rencontré des gens comme moi là bas». Puis Lylia
retourne au pays quelques temps. A son retour elle y voit déjà un
peu plus clair et commence à se projetter sur un possible métier.
« A mon retour avec mes parents on est allés dans un
supermarché faire des courses et là j'ai découvert ce que
c'était qu'être caissière. J'ai posé des questions
et cela m'a donné envie de faire ce métier. Je trouvais cela
intéressant d'être toujours au contact des gens. Je souris
beaucoup et tout le temps, ça me paraissait facile ».
Elle fait donc un essai pendant les vacances, mais rennonce
finalement à s'engager dans cette voie : « j'ai
découvert qu'en fait je n'aimais pas trop manipuler l'argent».
Retour à la case départ. Sa conseillère
à la Mission Locale l'oriente sur une autre formation en français
de six mois. Un peu plus autonome et à l'aise avec la langue
française, Lylia commence à repenser à sa première
idée : le commerce. Elle envisage de faire des stages dans ce secteur,
pour voir. « J'ai pu faire des stages dans le commerce grâce
à la Mission Locale. J'en ai enchaîné trois à la
suite : un à la Halle aux Chaussures, un à Princess Boutik
à Vienne et un autre à Côté Bazar à
Estressin. Ca m'a beaucoup plu.»
« Un jour une cliente m'a demandé : «
est -ce que vous avez des pullovers.. » je n'ai pas compris ce
que c'était. C'est quand elle m'a dit « des pulls
» que j'ai compris ! »
Motivée et décidée à apprendre ce
métier, elle entreprend des démarches pour se former. Lylia a une
préférence pour le prêt-à-porter. Elle retourne voir
l'ACFAL et se positionne sur des formations en vente. « j'ai
trouvé un autre stage chez KIABI à Givors, et du coup j'ai fait
un remplacement direct de trois mois pendant l'été.»
Fin 2008. Nouvelle interruption et bref séjour en Algérie. A son
retour Lylia entre entre pré-qualification de vendeur en rayon. «.
J'ai fait mon stage chez Bosson Chaussures à Givors. C'était
pas mal. Et je suis retournée ensuite chez Kiabi. Comme j'aimais bien
cette société, je leur ai demandé si je pouvais faire un
contrat pro chez eux et ils ont accepté.» Le projet de Lylia
est bien engagé. Malgré le handicap de la langue et aussi de son
origine Lylia se perfectionne et donne entière satisfaction à son
employeur. «Au début ce n'était pas facile parce que je
ne parlais pas bien le français. Du coup je prenais des notes sur des
mots que je ne comprenais pas et après je demandais la définition
aux collègues. Un jour une cliente m'a demandé : « est -ce
que vous avez des pullovers.. » je n'ai pas compris ce que c'était.
C'est quand elle m'a dit « des pulls » que j'ai compris ! Je suis
restée un an chez eux pour valider le premier niveau d'employée
commerciale en magasin et ensuite ils m'ont rappelé pour un remplacement
pour les soldes.»
A la suite de ce contrat, Kiabi fait de nouveau appel à
Lylia pour la période des soldes. Mais pour ce faire elle est
obligée d'arrêtée momentanément les cours. Sa
situation financière critique, elle fait le choix de tra-
« Et ce qui est sur c'est que c'est mon sourire
et ma sympa- thie qui m'ont ouvert toutes ces
portes»
vailler chez Kiabi, préférant
l'expérience au diplôme. « J'ai rappelé l'ACFAL
à Villeurbanne pour savoir si je pouvais continuer ma 2e année
chez Kiabi pour valider le niveau bac. Mais en fait comme j'avais
arrêté avant la fin ca posait problème. Je n'avais pas
validé tous les CCP pour la première année.»
L'Acfal lui précise que si elle souhaite reprendre l'année
en cours, il lui faut impérativement un employeur dans les trois mois.
Mais Lylia a une idée derrière la tête et retourne
solliciter Kiabi. La négociation est difficile, jusqu'au dernier moment
Lylia ne sait pas s'il elle pourra valider la fin de sa formation. Et puis
Kiabi accepte de la reprendre et la voilà de nouveau dans un univers qui
lui plaît et dans lequel elle souhaite se perfectionner. « En ce
moment je termine mon bac pro Vendeur Spécialisé en Magasin, chez
eux et je suis en train de valider le CCP Animation Point de Vente. J'aime
beaucoup cette société parce qu'ils prennent le temps de
comprendre et de répondre à mes questions.»
Lylia s'intègre rapidement et bien dans
l'équipe, essentiellement féminine. Elle progresse dans sa
formation et acquiert une réelle expérience. Et pour le
français aussi Lylia est assez fière d'elle : « En fait
en un an j'ai appris à parler « la France » mais pas encore
très bien le français ! Mais j'ai encore 70 heures de cours
à faire cette année, donc ça devrait aller. En tout cas je
suis fière d'avoir réalisé tout cela. En Algérie
j'avais plutôt un profil littéraire et je n'avais pas de projet
précis. Aujourd'hui j'ai envie de continuer de passer des
diplômes.» Lylia souhaite désormais aller plus loin
«J'aimerais après mon bac faire un BTS MUC pour devenir manager
ou responsable de boutique. Mais il va falloir que je travaille une 2e langue,
l'anglais par exemple. Mais j'ai une copine qui a fait ce BTS et qui n'a pas
été obligé de faire de l'anglais. J'ai déjà
deux langues, le français et l'arabe, donc ça devrait
aller.» Et plus loin ça veut forcément dire chez
Kiabi l'entreprise qui lui a tout appris : « En tout cas j'aimerais
bien pouvoir signer mon premier vrai contrat chez Kiabi. Et ce qui est sur
c'est que c'est mon sourire et ma sympathie qui m'ont ouvert toutes ces
portes.»
Commentaires
Lylia en arrivant en 2006 d'Algérie a
réalisé un beau parcours d'intégration sociale et
professionnelle. Aujourd'hui son projet est bien construit et son orientation
solide.Depuis le début de son parcours elle a su développé
une très bonne philosophie de vie, a acquis de la maturité et une
confiance en elle. Elle a également développé des
compétences dans le conseil et l'écoute des clients.Son projet
d'alternance est donc une réussite, d'autant qu'elle partait avec un
handicap linguistique sérieux ;
Concernant son projet de préparer un BTS MUC elle devra
toutefois continuer à progresser dans les langues, française
notamment. Et devra également travailler l'anglais, langue quasi
incontournable dans le secteur commercial. Son suivi à la Mission
Locale, devrait lui permettre d'être positionnée sur des
formations adéquates.
« Je crois que le goût d'améliorer ses
per- formances est dans la nature de l'homme.»
A. Riboud
2 / Danone s'engage pour l'alternance : Action
ALTERNATIVE 500
1/Danone et l'alternance une histoire de longue
date
Danone un des derniers fleurons français du secteur
agro alimentaire, s'inscrit depuis de nombreuses années dans la
formation des jeunes. Aujourd'hui, les filiales du groupe sont
régulièrement classées parmi les meilleurs employeurs
locaux dans leurs pays d'implantation. Face à l'évolution des
contextes, à l'apparition de nouveaux enjeux ou défis, Danone
continue à réinventer sa politique humaine. Depuis plus de trente
ans, la gestion des ressources et des relations humaines repose chez Danone sur
une conviction « il n'y a pas de développement
économique durable sans l'implication et le développement des
hommes ». Ainsi le groupe s'engage depuis une dizaine d'années
dans des campagnes de recrutement visant à développer le principe
de la diversité. Danone poursuit deux enjeux dans sa politique RH : le
premier est de permettre à toutes les compétences et les talents
de se développer au sein de l'entreprise. Le second permet
d'accélérer l'innovation par le « frottement » entre
différentes manières de penser, de la mixité des
équipes (origine sociale, ethnique, mélange des
générations, différents back grounds).
Récemment Danone a signé le Plan Espoir Banlieue
en nov 2008 et s'est engagé à intégrer dans ses
recrutement un pourcentage de jeunes issus des quartiers relevant de la
politique de la ville (zones CUCS) et de le faire passer de 8% à 10% en
3 ans.
GRETA NORD ISERE: Centre de formation professionnelle
des adultes basé à Bourgoin Jallieu (38) et Saint
Romain-en-Gal (38)
AGERAFORIA, est le partenaire emploi-formation des
industries agro-alimentaires
2/L'opération Alternative 500
Dans le même esprit et pour répondre aux
recommandations gouvernementales de développer l'alternance, Danone
s'est également positionné en 2009 sur une action visant à
intégrer des jeunes en alternance sur des postes en production et en
logistique. « Les objectifs de cette action sont ambitieux,
explique Mélanie Jouffre, Responsable des Ressources Humaines sur le
site de production Danone à Saint-Just Chaleyssin(38). Nous
envisageons de recruter sur l'ensemble du territoire national et sur les 3
prochaines années et d'ici trois ans, 500 jeunes sans qualification sur
des contrats de professionnalisation. Pour ce faire nous avons mobilisé
les partenaires locaux pour nous aider à mener à bien le
recrutement des jeunes : Pôle Emploi, les Missions Locales (Nord
Isère et Isère Rhodanienne), le GRETA Nord Isère et
AGERAFORIA , qui est le partenaire privilégié des formations dans
le secteur de l'agroalimentaire ». En 2010, 7 jeunes de la Mission
Locale ont été embauchés sur ces contrats pro et l'action
a pu être renouvelée avec les partenaires.
UN RECRUTEMENT SUR 6 SEMAINES
Le processus de recrutement mis en place par Danone court sur
environ 6 à 8 semaines, un délai particulièrement lourd
à suivre pour les jeunes ciblés traditionnellement difficiles
à mobiliser. « Un repérage des jeunes est d'abord
effectué par nos partenaires, explique Mélanie Jouffre,
Les chiffres de l'Action Danone Alternative 500 -
2011 (MIJIR uniquement)
Information collective : 17 jeunes
convoqués -13 présents
Visite entreprise 12 jeunes
convoqués -11 présents
Préparation Tests Mijir -4 jeunes
présents
Tests GRETA 11 jeunes
convoqués -10 présents (1 ayant trouvé un emploi)
Entretiens Danone 7 jeunes
convoqués -3 non retenus
en fonction des profils types recherchés. Ensuite
nous les invitons à une information collective, pour une
présentation du projet, des métiers et qualifications
proposés. Les plus motivés et les pré
sélectionnés reviendront ensuite pour une visite de l'entreprise
avec les futurs tuteurs et formateurs. Ensuite, nous leur faisons passer une
série de tests au GRETA, afin d'opérer un positionnement
individuel. Enfin ceux qui auront réussi les tests seront reçus
en entretien et la sélection de la nouvelle promotion sera
effectuée à partir de ces entretiens finaux. »
Cette année, la recrue s'annonce prometteuse, avec
néanmoins un niveau de qualification plus bas et des profils plus
compliqués à gérer (problématiques sociales et
familiales, freins liés à la compréhension et l'exercices
des savoirs fondamentaux, ...)
LA MIJIR UN PARTENAIRE PRIVILÉGIÉ DANS LA
PRÉPARATION DES JEUNES CANDIDATS.
« Pour la Mission Locale, c'est une grosse
opération, car elle demande un investissement important, note Marie
Christine Verrier, conseiller d'insertion à la Mission Locale et
reférente Mission Locale sur cette action depuis 2 ans.
Au-delà de positionner les jeunes que nous suivons, nous les
préparons pour l'ensemble du processus.» De l'information
collective à l'entraînement aux tests jusqu'à la
préparation aux entretiens définitifs, la Mission Locale a
déployé dans le cadre de cette action un ensemble d'outils.
« Cette année et pour la première fois, nous les avons
préparé à passer les tests psycho-techniques du GRETA,
explique Marie Christine Verrier. Nous avons sollicité pour
organiser cette préparation les parrains qui sont au fait et à
jour de ce type de tests. Grâce à eux, les jeunes ont pu
évaluer la difficulté d'un recrutement de haute
qualité. » Et les résultats ont été
plutôt concluants. Seuls trois candidats ont échoué aux
tests du GRETA, pour des raisons essentiellement de motivation ou de savoir
être. Toutefois on peut s'interroger la pertinence de ces tests pour
déterminer la capacité ou non du jeune à entrer sur les
postes proposés. La mise en place d'une période d'immersion dans
l'entreprise permettrait d'avoir un rendu plus juste des capacités des
jeunes à être en emploi.
Enfin les jeunes ayant réussi leurs tests sont ensuite
convoqués à un entretien individuel en présence du tuteur,
du maitre de formation et de la direction. « Pour préparer ces
entretiens nous allons également solliciter les par-rains pour une
préparation approfondie », confirme Marie Christine Verrier.
III. Axes de réflexion pour renforcer la mise en
oeuvre de l'action « Améliorer l'accès à l'alternance
»
A / Pistes de réflexion autour de l'action
Dans cette troisième partie il est proposé une
réflexion sur les enjeux du poste de conseiller chargé de
l'alternance à Mission Locale et plus précisément sur sur
la manière de conduire l'action Améliorer l'accès à
l'alternance.
1/Un conseiller dédié à la mise en
oeuvre du processus
Le processus mis en place par la Mission Locale on l'a vu met
en exergue l'importance du suivi du jeune en amont et en aval de la
construction de son projet professionnel. Le rôle du conseiller
spécifique Alternance réside donc dans la juste coordination des
différents acteurs qui gravitent autour du jeune : son conseiller
référent, les conseillers de l'ACE et de l'Atelier formation,
ainsi que les partenaires intervenants sur les problématiques sociales
(logement, santé, transports, familial...).
Le Conseiller Alternance doit aussi combiner son action en
lien avec les partenaires économiques et stratégiques. Voici
à ce stade quelques pistes de travail aux fins d'expérimentation
de nouveaux outils (voir articles sur grille d'évaluation et formation
Cible emploi Alternance). Dans les différentes étapes constituant
l'action, il est amené à suivre un processus bien
identifié permettant cette coordination : réception de la
prescription, entretien individuel, accompagnement sur les ateliers emploi ou
formation, mise en relation avec les employeurs potentiels et enfin suivi du
jeune en emploi.
A ce jour, au vu de l'observation réalisée
durant ces 2 mois, on peut envisager une série d'améliorations
possibles, avec à la clé de nouveaux outils contribuant si
nécessaire à faciliter sa mise en oeuvre. Voici quelques pistes
de réflexion et propositions d'actions pouvant permettre l'optimisation
de cette action.
2/ Renforcer la communication et l'échange avec le
conseiller référent
Dans le processus, le Conseiller référent qui a
validé lors de l'entretien un positionnement du jeune sur une
démarche de recherche d'emploi via l'alternance, rédige une
prescription détaillée pour le conseiller en charge de ce suivi
spécifique. Il y indique, hormis l'état civil, le niveau de
formation, la qualification recherchée et le métier visé,
et les motivations qui poussent le jeune à choisir l'alternance. Une
fois cette prescription réalisée, le dialogue, l'échange
ne se fait plus forcément entre les deux intervenants, rendant plus
compliqué l'accompagnement global du jeune. Seules les informations
synthétiques saisies dans Parcours3 permettent de suivre
l'évolution du suivi.
Action/Proposition
-Mettre en place des points de suivi plus réguliers et
plus formels entre le conseiller référent et le conseiller
spécifique alternance.
-Créer un livret de suivi Alternance, dans lequel
serait reporté les échanges, recherches et travaux
réalisés par le jeune (entretien individuels, ateliers
orientation, recherche emploi, démarches, entreprises
contactées,...) dans le cadre de cette démarche. Ce livret
servirait de repère pour le Conseiller référent et d'outil
de liaison entre les différents intervenants dans le cadre de
l'accompagnement.
3/Solliciter plus les développeurs d'alternance pour
faire remonter l'information concernant les offres cachées en contrat
pro.
Dans le cadre des objectifs gouvernementaux sur le
développement de l'alternance notamment via les contrats de
professionnalisation, le SPEL et le CTEF (DIREECTE) ont souhaité la
désignation d'un développeur de l'alternance dans chacune des
structures concernées par le développement de l'emploi : Chambres
consulaires, OPCA, organisations interprofessionnelles,
fédérations professionnelles... Ces développeurs ont la
charge de prospecter les entreprises afin de lever les potentialités
d'emploi en alternance, et de les accompagner si besoin dans leurs
démarches. Ce réseau existe en Isère et rassemble une
10aine de développeurs.
Action/Proposition
-se rapprocher des développeurs pour corréler les
offres avec les projets des jeunes.
-Mise en place d'un processus de liaison régulier entre la
ML et les développeurs de l'Isère
4/Se rapprocher des partenaires concernés pour
sensibiliser les différents publics sur les enjeux et potentiels de
l'alternance
La Chambre de Métiers et la Chambre de Commerce mettent
en place des actions d'information et de sensibilisation au sein des
collèges et lycées du département. Ces interventions,
construites avec l'appui des enseignants, permettent une diffusion directe de
l'information sur l'alternance auprès des jeunes : enjeux,
modalités, contrats, rémunération,
débouchés... De la même manière, les
développeurs de l'alternance sont en contact direct avec les chefs
d'entreprise. Enfin, les quartiers animés par les centres sociaux
culturels et les associations de quartiers, sont prescripteurs des
potentialités d'emploi auprès des jeunes.
Ce vivier exploité partiellement en l'état,
pourrait dans le cadre du développement de l'alternance l'être de
manière plus constructive.
Action/Proposition
-Pour les entreprises : se rapprocher des partenaires type CCI,
CMAI, Agglo, pour se positionner sur des réseaux de chefs d'entre-
prise existant et développer l'information sur
l'alternance en propo- sant un panel de candidature en fonction de secteurs
d'activités.
-Enrichir les outils de présentation de l'alternance dont
dispose la MIJIR et renforcer la communication locale sur ce point (presse,
réseaux socio professionnels, virtuels ou physiques...)
-Organiser des opérations de communication et
d'information par secteur d'activités et notamment ceux qui sont le plus
demandé
par les jeunes: commerce, hôtellerie, secrétariat,
services à la personne
-Pour les jeunes : se rapprocher des partenaires pour participer
aux actions de sensibilisation dans les collèges et dans les
quartiers.
B /Des outils pour évaluer et valider les
projets
Dans le cadre du cahier des charges lié à la
réalisation de ce mémoire, il a été demandé
la réalisation d'une APST (Analyse Pratique en Situation de Travail ).
Cette APST dans le cadre du stage à la Mission Locale de Vienne n'a pas
pu se réaliser sur un poste de production, ni sur un poste de
Conseiller. Il a donc été choisi de réaliser cette analyse
à partir de rencontres avec des responsables de recrutement
mobilisés sur l'action Alternance, aux fins de réaliser in fine
une grille d'évaluation standard, qui pourrait être
utilisée dans le cadre de l'accompagnement du jeune dans la construction
de son projet professionnel et notamment lors de la prescription par le
conseiller référent sur l'action Alternance.
Dans le cas de Danone, il s'agit d'une procédure de
recrutement pour un poste. Concernant la Chambre de Métiers, il s'agit
d'identifier des candidats potentiels afin de pouvoir à des offres
transmises par des entreprises artisanales directement à la CMAI.
1/ Une grille pour évaluer en amont le projet du
jeune
a/ Méthodologie
Lors de deux entretiens réalisés auprès
de l'entreprise DANONE d'une part et avec la Chambre de Métiers de
l'Isère d'autre part, on peut dégager un certain nombre de
critères communs concernant un profil type d'alternant. Ces
critères font référence essentiellement aux savoir
être et à la connaissance préalable que le jeune est
sensé avoir sur
-l'entreprise et conditions de vie qui y sont liées,
-les contraintes et implications liées à
l'alternance
-les acquis fondamentaux.(validés par des tests au cours
de -l'entretien d'embauche)
D'autres critères techniques liés directement
à l'exercice du métier visé,
sont validés au cours de la formation par le tuteur ou
le maitre d'apprentissage.Par conséquent ces critères ne seront
pas repris dans cette grille générale, mais pourront faire
l'objet d'une évaluation préalable séparée,
à partir des référentiels métiers dont disposent
les entreprises ou les centres de formation.
Personnes rencontrées :
Mme Mélanie Jouffre Responsable RH, Groupe Danone, site de
Saint Just Chaleyssin (38190).
Mme Stéphanie Laurent, Responsable du pôle
Apprentissage et du CAD, Chambre de Métiers de l'isère, antenne
de Vienne (38200)
b/Elaboration de la grille
Afin d'élaborer cette grille, nous nous appuierons
également sur les outils utilisés à la Mission Locale pour
effectuer les prescriptions sur l'action Alternance. . Un
référentiel de tâches à valider par le jeune sur le
projet Alternance est ensuite rédigé. La grille permet sur des
critères de type
Réalisé ; A réaliser ; En cours
de contrôler les phases de l'accompagnement vers
l'emploi.
La grille est disponible en annexe
Une première phase concernant la préparation du
projet et la seconde en lien avec l'entrée du jeune en entreprise.
Elle pourra être intégré à un outil de
suivi plus global de type livret de l'alternant.
c/ Mode d'emploi Cette grille a pour objectifs :
-de mieux cerner le projet du jeune qui a choisi de s'engager sur
la démarche d'alternance
-de valider avec lui que toutes les étapes ont
été suivies
-de suivre son parcours de préparation de projet
professionnel -de réajuster, corriger, completer les apports
manquants
- de faire le lien entre l'accompagnement spécifique sur
l'alternance et le suivi régulier réalisé par le
conseiller référent .
Cette grille sera à mettre en perspective avec les
référentiels métiers (ou fiches métiers) concernant
l'activité et le poste proposé par l'entreprise ou choisi par le
jeune.
2 / Un module de préparation à l'alternance :
Formation Emploi A lternance
a/Contexte
Le 2e outil proposé concerne la mise en oeuvre d'un
module de préparation à l'alternance interne à la MIJIR.Ce
module permet de renforcer la préparation du projet professionnel du
jeune. Sous forme de mini formation il s'adresse aux jeunes prescrits sur
l'action alternance par les conseillers référents.
b/Objectifs
Donner une présentation claire, précise et pratique
sur l'alternance et répondre à toutes les questions qui
pourraient émergées :
-de valider les connaissances des jeunes sur : l'univers de
l'entreprise : droits et devoirs
-le métier et secteur d'activité choisi
-de valider le CV et la lettre de motivation pour la recherche
des employeurs
-en alternance ainsi que du centre de formation
-Accompagner dans les démarches de recherche de centre de
formation et d'employeur
c/Organisation et contenu
Séquence de 10 jours ouvrés. Groupe de 6 à 8
jeunes 2 entretiens individuels.
8 seances collectives en 1/2 journée.
Séance collective 1
Matinée- 9h00 -12h
Présentation de la formation Objectifs et planning
Moyens et encadrement : Présentation du livret de
l'alternant Calage des rendez vous individuels sur les 2 séances
Après Midi : 14h - 17h
Présentation de l'alternance
Participation et présentation par des partenaires : CCI,
CMAI Témoignages de Jeunes qui ont réussi le parcours
d'alternance
Objectif : le jeune a les informations de base en main, et peut
d'ores et déjà se positionner sur le reste de la formation :
l'alternance est elle vraiment faite pour moi
Séance 2 : Entretiens Individuels 1
Jr 2 - entre 9h et 12h et 13h30 et 17h Rdv de 45' chacun
Le point sur le projet professionnel individuel souhaits du
jeune
Objectif : le jeune a l'occasion de présenter son projet ;
de recadrer certaines incertitudes
Séance collective 2 : atelier CV
Jr 3 - 13h30 - 17h
Travail sur les compétences, aptitudes
Outils de travail : carte des savoirs, blason, Pass Avenir
Objectif : le jeune part avec un CV qui lui correspond et qui est
conforme à une recherche d'emploi en alternance
Séance collective 3 : Découverte Métiers et
Formations
Jr 4 - 8h45 - 12h
Travail sur les fiches métiers et fiches formations ;
Pôle Orientation de la MIJIR sur le secteur géographique
défini, les postes, missions et salaires du secteur d'activités,
contraintes et opportunités de progression
Outils : fiches métiers du pôle
Orientation/Formation de la ML
Objectif : le jeune part avec une idée plus précise
du secteur d'activité dans lequel il veut travailler, il a validé
la formation qui correspond au métier visé.
Séance collective 4 : atelier Lettre de Motivation
Jr 5 - 8h45 - 12h
Travail de la lettre en fonction des enteprises et secteurs
ciblés lors de la précédente séance
Participation collective à la construction de la lettre de
motivation
Jeu de rôle pour la présentation de la Lettre de
Motivation aux autres jeunes du groupe
Objectif : le jeune a les outils (CV+ LM) pour
démarcher les entreprises pour son projet alternance ; il a une vision
plus précise des entreprises et des métiers. Il peut
démarrer la démarche de contacts
Séance entretiens individuels 2
Jr 6 - 9h00-12h et 13h30-17h
Bilan après 1 semaine de formation
Vérifier les objectifs et réajuster si besoin
Le jeune peut choisir de quitter le dispositif a ce moment en
justifiant sa
décision. On fait le point sur les candidatures
envoyées ou sur le point d'être envoyées.
Objectif : étape importante dans le module, le jeune est a
meme d'auto valider si l'alternance est fait pour lui ou pas.
Séance collective 5 :Atelier Découverte de
Entreprise
Jr 7 - 8h45 - 12h
Notions de base sur l'entreprise : fonctionnement ; droits et
devoirs
Ce qu'il faut faire et ne pas faire. Animation sous forme de jeu
pédagogique en après midi, on peut prévoir la visite d'une
entreprise sur un secteur qui emploie
NB Cette séance sera préparée et
animée avec les parrains et des professionnels chefs d'entreprises, ou
responsables RH.
Objectif : le jeune acquiert des notions de base sur l'entreprise
son environnement et ses règles, et ce de manière ludique.
Séance collective 6 : Atelier Savoir
Etre
Jr 8- 13h30 - 17h
Séance avec les Parrains ; travail sur les entretiens
d'embauche Les jeunes travaillent ensemble et individuellement la technique de
l'entretien
Séance collective 7 : Questions /Réponses
ouvertes
Jr 9 - 9h- 12h
Le point collectif sur la formation : échange de
ressentis
Objectif : espace de questions libres ; le jeune peut profiter
de ce temps pour consulter son conseiller si ce dernier peut le recevoir, pour
des questions généralistes n'ayant pas trait à
l'alternance .
Séance bilans individuels 2
Jr 10 - Entretien final 1h -
Matin et après midi
bilan formation ; situation des démarches ;
entretiens, réponses candidatures, projets mini stages,
emt... Validation livret alternance
A la suite de cette session de formation le jeune doit être
en mesure de suivre un stage ou EMT pour valider le projet.
Les jeunes qui à l'issue de la première phase,
ont interrompu la démarche sont réorientés sur l'atelier
Orientation/Formation classique en lien avec leur conseiller
référent. Ils peuvent également le cas
échéant être orientés vers l'ACE pour une recherche
d'emploi direct..
Conclusion
Si le choix de l'alternance peut permetttre l'accès
à l'emploi durable des jeunes et en même temps la
sécurisation de leurs parcours professionnels, cette démarche
implique au préalable une réflexion et une mobilisation de ces
derniers sur leur capacité à se projeter réellement sur ce
dispositif.
Réunir ces conditions dans le cadre d'un accompagnement
individualisé implique pour le conseiller référent : un
travail en coordination et en concertation avec l'ensemble des personnes
ressources de la Mission Locale la création et l'utilisation d'outils
d'évaluation du parcours d'alternance ; le recours plus
systématique au dispositif de parrainage losrque celui ci est
présent au sein de la structure, aux fins de valider les savoir
être du jeune alternant.
De même un travail en partenariat avec les entreprises
et les centres de formation est essentiel pour une sortie positive du jeune
vers l'alternance. Par ailleurs et au délà de la signature du
contrat avec l'employeur, il semblerait pertinent d'inclure une ultime
étape dans ce processus : celle du tutorat externe, notamment pour les
jeunes les plus fragiles et en contrat de professionalisation. Ce tutorat
externe assuré de manière tripartite par la Mission locale, le
centre de formation et le tuteur chez l'employeur, apporte une réelle
valeur ajoutée au process initial.
Globalement l'alternance pour le jeune doit être un
choix avisé, volontaire et perçu comme une opportunité
d'enrichissement personnel. Elle ne doit en aucun cas devenir une voie de
garage pour des publics peu qualifiés positionnés sur des
métiers exclusivement de production ou peu gratifiants pour le jeune.
Elle doit être inscrite solidement dans un vrai projet professionnel et
de progression sociale.
Nonobstant la nécéssité de
réorganiser le travail d'équipe de chacun des intervenants, ce
tutotrat externe apparait comme une des clés réelle d'un emploi
durable pour le jeune dans l'entreprise.Il peut être d'une aide
précieuse notamment pour les PME PMI, qui n'ont pas
systématiquement la possibilité d'assurer ce tutorat en interne.
Par ailleurs, cette médiation extérieure pourrait permettre de
valoriser l'apprentissage dans des secteurs qui n'en ont pas traditionnellement
la culture: hotellerie restauration, arts graphiques, éducation...
Toutefois l'alternance n'est pas forcément faite pour
tout le monde.. Elle demande des capacités de savoir être
d'adaptation, des aptitudes positives vis à vis de l'autorité et
de la hiérarchie, ainsi que des capacités d'adaptation :
contraintes liées au mix formation/
emploi. et elle n'est viable que si on
accompagne le jeune de la naissance de son projet jusqu'à ses premiers
mois suivant son entrée en emploi. Le parcours ainsi tracé permet
de valider son projet, valider ses aptitudes et capacités à
entrer dans le monde professionnel, à consolider ses acquis, et à
sécuriser ses premiers pas en entreprise.
Glossaire
ACSE : Agence pour la Cohésion Sociale et L'Egalité
des Chances
AFCCI : Assemblée Française des Chambres de
Commerce et d'Industrie
AJE : Association Jeunes et Entreprises CAD : Centre d'Aide
à la Décision
CAPV : Communauté de Communes du Pays Viennois CCPR :
Communauté de Communes du Pays Roussillonais
CCPD : Communauté de Communes des Portes du
Dauphiné
CCPSJ : Communauté de Communes du Pays Saint Jeannais
CCI : Chambre de Commerce et d'Industrie CFA : Centre de
Formation des Apprentis CIVIS : Contrat d'Insertion dans la Vie Sociale CNML :
Conseil National des Missions Locales CMAI : Chambre de Métiers de
l'Isère
CTEF : Comité Territorial Emploi et Formation CUCS :
Contrats Urbain de Cohésion Sociale DIREECTE : Directions
Régionales des Entreprises, de la Concurrence,
de la Consommation, du Travail et de l'Emploi
EPCI : Etablissements Public de Coopération
Intercommunale
FAJ : Fonds d'Aide d'Urgence (Conseils Généraux)
FIPJ : Fonds d'Aide pour les Jeunes (incluant le Civis) IGAS : Inspection
Générale des Affaires Sociales MFR : Maison Familiale et
Rurale
OPCA : Organisme Paritaire Collecteur Agréé
PAIO : Permanences d'Accueil d'Information et d'Orientation
PLIE : Plan Local pour l'Insertion et l'Emploi PME : Petites et
Moyennes Entreprises
RIVAHJ : Relais d'Initiative dans la Ville pour l'Hebergement des
Jeunes
SPE : Service Public de l'Emploi
SPEL : Service Public de l'Emploi Local TPE : Très Petites
Entreprises
VAE : Validation des Acquis de l'Expérience ZUS : Zones
Urbaines Sensibles
Références bibliographiques
+« Histoires de ruptures », Récits
d'expériences et d'expérimentations croisés autour des
causes et des mécanismes de rupture entre des jeunes apprentis ou
stagiaires et leur entreprise d'accueil.Etude de Françoise Renaut,
déc 2008, Région Centre
4Projet de loi sur Le développement de l'alternance et la
sécurisation des parcours professionnels ; loi Cherpion, proposition
adoptée par le Sénat le 27 juin 2011-07-07
4Rapport d'activité 2010 Mission Locale Vienne Roussillon
4Chiffres Clés Missions Locales Rhône Alpes, 2009
4Rapport Scwhartz, Rapport sur l'insertion professionnelle et
sociale des Jeunes, éléments de réédition,
edt° originale 1981
4Contributions du Forum de l'Alternance, 2010
4Rapport des Ateliers de l'apprentissage et de l'Alternance, Min
de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi,
4Rapport de la mission de Laurent Henart « Développer
les formations en alternance dans le secteur public », octobre 2009
4Etude, « Inégalités d'accès aux
emplois et inégalités de salaries : la situation des enfants
d'immigrés et des jeunes résidant dans une zone urbaine sensible
», Pascale Petit, Université Evry Val d'Essonne, Centre d'Etudes de
l'Emploi, 2010
?« L'accès à l'emploi des jeunes des
quartiers prioritaires de la politique de la ville » IGAS Inspection
générale des affaires sociales , Agnès JEANNET Laurent
CAILLOT Yves CALVEZ, juillet 2010
4Enquête AJE (Association Jeunesse et Entreprise) 2010
« Regards croisés sur l'alternance ». La perception des
jeunes, des entreprises, des enseignants et des parents vis-à-vis de
l'alternance.
4Rapport d'enquête AJE « Ce que pensent les chefs
d'entreprise de l'alternance » juin 2010
4Discours du Président de la République à
Bobigny, sur l'Emploi et la formation ; 1er mars 2011
4Enquête ANDRH - INERGIE, L'insertion des Jeunes, pratiques
des entreprises en matière de recrutement et d'intégration des
jeunes, janvier 2011
4Rapport de mission Régis MARCON, « l'alternance dans
les métiers de la Restauration » 2009-2010.
4Contrats d'objectifs et de Moyens, Etat Région,
2010-2015 . Circulaire DGEFP no 2011- 06 du 2 février 2011 relative
à la mise en oeuvre des contrats d'objectifs et de moyens (COM)
apprentissage 2011-2015
4Contrats d'Objectifs, Mission Locale Rhône Alpes
2010-2013
Sites Internet
Site du Ministère de l'EmploiSite
Legifrance
Sites CGPME Rhône Alpes , MEDEF Rhône
Mes remerciements sincères à Mme Lydie
Bayoud, Présidente de la MIJIR Mission Locale de Vienne
Roussillon Mme Véronique Charleux, Directrice de la MIJIR Mission
Locale de Vienne Roussillon M Patrice Mouret, Directeur adjoint de la MIJIR
Mission Locale de Vienne Roussillon Marie-France Dufour et Marie-Christine
Verrier, Responsables du Pôle Entreprises à la MIJIR Toute
l'équipe de la MIJIR Mission Locale, à Vienne et à
Roussillon Mme Stéphanie Laurent, de la Chambre de Métiers de
l'Isère Mme Mélanie Jouffre, DRH Danone Saint Just
Chaleyssin
Merci aussi à Babette et Manu pour leur aide et
soutien précieux, à Florent pour ses relectures et commentaires
constructifs, à Lylia pour son témoignage et son sourire
Merci à tous ceux et celles qui m'ont soutenu et
encouragé lors de cette formation et
en premier lieu mes parents et mes proches.
CRÉDITS PHOTOS : CNML - FRANCIS MAINARD, AROM
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