Résumé
Au Niger, l'agriculture est la principale activité et
l'économie du pays en est tributaire. C'est aussi la seule alternative
pour assurer la sécurité alimentaire de la population.
Malheureusement, elle reste confrontée à plusieurs contraintes
dont les conditions climatiques défavorables, la pauvreté accrue
des sols, un accès difficile aux intrants de qualité. Cette
situation occasionne d'importants déficits céréaliers dans
plusieurs ménages agricoles. La FAO, dont le but est d'améliorer
la sécurité alimentaire et les conditions de vie des
ménages vulnérables, a amorcé depuis 2005, un programme de
multiplication de semences avec les OP et de distribution de semences
améliorées au niveau des ménages vulnérables. Ce
programme est exécuté par l'unité de coordination des
urgences et de réhabilitations agricoles ECU/FAO, Niger. Après
son intervention de 2010 (où chaque ménage vulnérable
devrait recevoir un kit de 10kg de mil HKP et 5kg de niébé
TN5-78), elle lance la présente étude «
Evaluation des impacts socio-économiques de l'utilisation
des variétés améliorées (mil HKP et
niébé TN5-78) au niveau ménage dans la région de
Zinder : cas de Garagoumsa, Tirmini et Tanout ». Plusieurs
objectifs étaient assignés à cette étude à
savoir : apprécier le niveau d'adoption des variétés
améliorées par les populations bénéficiaires, de
vérifier les performances agro économiques des
variétés distribuées, connaître l'apport de
l'utilisation des variétés améliorées dans
l'amélioration du niveau de vie de ces ménages et enfin
identifier les contraintes, solutions et opportunités pour une meilleure
promotion des variétés améliorées. Dans le cadre de
cette étude, un échantillonnage à plusieurs degrés
a été fait :
- dans chaque commune, 1/10 des villages
bénéficiaires de l'appui a été pris comme
échantillon : 3villages à Garagoumsa, 5 à Tirmini et 6
à Tanout soit un total de 14villages.
-dans chaque village, 5 ménages
bénéficiaires ont été enquêtés, soit
un total de 70 ménages. Pour évaluer et comparer les rendements
de ces variétés à ceux des variétés locales,
des carrés de rendements ont été placés dans les
champs des ménages échantillon. Pour compléter les
données surtout l'identification des contraintes et solutions, un
entretien a été ouvert auprès des partenaires
incontournables dans ce domaine, il s'est agi des agents de l'agriculture et
des OP de la zone d'étude. Malgré les difficultés
rencontrées, l'aspect agro économique des variétés
améliorées a été mis en évidence en
comparaison avec les résultats des variétés locales, les
performances de diffusion des variétés améliorées
sont appréciées en relation avec
xi
les difficultés et contraintes soulignées par
les bénéficiaires. 70% des chefs de ménage
enquêtés, n'ont aucune connaissance sur les variétés
améliorées et sur les 30% qui en connaissent, seulement la
moitié en a déjà utilisé soit 15%. Le rendement
moyen obtenu est de 756 kg/ha pour le mil HKP contre 290 kg/ha pour le mil
local. Pour le rendement du niébé TN5-78 obtenu, il est en
moyenne de 242 kg/ha. Malgré la grande divergence dans la distribution
des intrants, l'utilisation des variétés
améliorées, aurait un impact socio économique sur le bien
être de la majorité des ménages enquêtés,
surtout par rapport à leur situation de référence,
où la couverture des besoins alimentaires 2009, n'a pas atteint (2) mois
pour une moyenne de 12 personnes par ménage. Grâce aux semences
fournies et la production obtenue, la plupart des bénéficiaires
ont de bonnes perspectives sur la couverture de leurs besoins alimentaires mais
aussi sur le renforcement de leur pouvoir d'achat. L'autoconsommation est
prévue à hauteur de 70% de la production et le revenu qu'ils
généreront de la vente d'une partie de leur production de mil HKP
et niébé TN5-78, est estimé à 60 950 FCA. Selon les
enquêtés, cet argent sera surtout destiné au remboursement
des dettes, aux dépenses cérémoniales et pour une petite
part dans la diversification alimentaire et au renouvellement du cheptel. La
part de l'achat d'intrants est négligeable. Globalement, tous les
enquêtés ont apprécié les variétés
améliorées mais la cherté et la non disponibilité
de ces dernières, ont été citées comme principaux
facteurs limitant.
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