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L'amélioration génétique du cacaoyer. Des ressources génétiques forestières aux variétés cultivées

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par Philippe LACHENAUD
Université Montpellier II - Habilitation à  diriger des recherches 2010
  

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4-2 Les cacaoyers spontanés de Guyane

En Guyane française, l'histoire de la cacaoculture se déroule de 1734 aux débuts du XXème siècle, et connaît son apogée vers 1840, où quelques cinquante tonnes d'un cacao réputé de qualité supérieure étaient produites annuellement. La provenance du matériel végétal alors utilisé dans les plantations reste inconnue (Lachenaud & Sallée, 1993). L'utilisation des cacaoyers spontanés locaux, si elle ne peut être totalement exclue, est sans aucun doute restée marginale (Lanaud, 1987).

Depuis 1729 l'existence de "forêts" de cacaoyers sauvages est mentionnée par les explorateurs du sud de la Guyane. Les localisations indiquées, assez imprécises, restreignent toutefois leur présence aux berges des rivières Kérindioutou (nom de l'Oyapok dans son cours supérieur), Camopi, Yaloupi et Euleupousing, toutes affluents de l'Oyapok, frontière actuelle entre la Guyane et le Brésil. Également mentionnés, les cours supérieurs de la rivière Tanpok et de ses affluents, bien qu'appartenant au bassin du Maroni, se situent cependant dans cette même région. Aucun témoignage consistant, passé ou actuel, ne fait état de l'existence de véritables cacaoyers spontanés ailleurs en Guyane (dans ses limites actuelles).

J'ai été affecté en Guyane d'octobre 1988 à juin 1995, puis ai continué à superviser les activités locales jusqu'à aujourd'hui.

Depuis 1978, le Cirad (à l'époque, IFCC, puis en 1981, IRCC) s'est fixé comme objectif l'étude des cacaoyers de Guyane, d'abord ceux anciennement cultivés (Clément, 1986), que l'on pensait issus des cacaoyers sauvages locaux, puis les cacaoyers spontanés (prospection, collecte, sauvegarde, caractérisation, évaluation), dont les populations, d'accès particulièrement difficile, sont situées en zone indienne protégée (extrême sud-est du département). Le but de ces études est bien entendu d'utiliser, si possible, ces cacaoyers "inconnus" dans les programmes d'amélioration génétique de cette plante. J'ai été personnellement impliqué dans tous les aspects liés à cet objectif, depuis la collecte en forêt primaire, la sauvegarde ex situ, la caractérisation et l'évaluation, l'étude de la diversité et de la structuration génétique, la sélection de géniteurs, la mise à disposition des sélectionneurs et l'utilisation dans les programmes d'amélioration (Lachenaud et al., 2005).

4-2-1 Prospection et collecte

J'ai pu organiser (et participer à) deux prospections en forêt primaire : - en 1990 : rivières Kérindioutou et Oyapok

Cette prospection (29 juin - 17 juillet 1990) a concerné le cours supérieur de l'Oyapok, appelé Kérindioutou en amont du village amérindien de Trois-Sauts. Trois populations furent identifiées et collectées : Borne 7, vers les sources de la Kérindioutou, Ker, sur le cours aval de la Kérindioutou et Pina, sur l'Oyapok proprement dit (Lachenaud et Sallée, 1993).

- en 1995 : rivières Oyapok, Euleupousing et Yaloupi

Du 13 au 26 avril 1995, dans le cadre d'un projet F.I.C. (Fonds Interministériel Caraïbes, France) associant le Cirad et le Cocoa Research Unit (C. R. U.) de l'University of the West Indies (Trinidad et Tobago), une seconde prospection sur le haut-Oyapok et ses affluents fut entreprise. Deux nouvelles zones à cacaoyers furent découvertes sur les berges des criques Euleupousing et Yaloupi, (Elp et Yal) et quelques prélèvements furent effectués le long du fleuve Oyapok (Lachenaud et al., 1997).

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