7.3. Les modes d'approvisionnement sont un facteur
d'influence sur la santé des populations et sur leur cadre de vie;
7.3.1. Approvisionnement en eau
Les résultats de notre enquête montrent que
l'accès est une contrainte majeure pour la population de Touba. Cette
contrainte se manifeste à deux niveaux, la zone centre où le
réseau existe, mais la population n'est pas satisfaite de la gestion
avec les pénuries sont fréquentes. Par contre la zone
périphérique non seulement le réseau n'existe que dans
certains quartiers mais également les pénuries demeurent une
contrainte surtout lors de la période du Grand Magal.
En effet, le village de Touba Mosquée qui constitue
notre zone témoin est bien alimentée en eau potable avec un
réseau de plus de 10 forages et la périphérie (quartiers
précaires, bidonvilles) où la population fait de longue distance
ou dépense une grande somme pour trouver la ressource
précieuse.
Le schéma ci-dessous montre le circuit de distribution
de l'eau potable d'un forage donné. Plus la distance de desserte est
longue plus le circuit est vulnérable aux problèmes de pollution,
de branchement clandestin et aux fuites.
Schéma 3: Composition système
d'AEP
Source : Rapport annuel DHR 2005
La communauté rurale est desservie par 19 forages dont 17
équipés et fonctionnels et
1 non fonctionnel.
> 1 forage à Touba Belel village,
> forages (dans le domaine agricole),
> 8 forages à Touba Mosquée (Darou Marnane
Samlah, route de Belel, Guédé, Ndamatou, Darou Rahmane,
Khaïra,
> 1 forage à Kere MBAYE, > 1 forage à
Baoura,
> 1 forage à Aïnou Rahmaty,
> 5 forages à Touba Mosquée (Khaïra).
Parmi les ménages enquêtés, 95% disposent
d'un branchement individuel, 5% s'alimentent à partir des branchements
de voisin et 2,5% s'approvisionnent à partir des BFP.
Graphe 9: Proportion des modes d'approvisionnement en eau
potable des ménages de la zone de référence
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Le graphe 7.6 ci-dessus illustre ces chiffres et montre que le
niveau d'accès à l'eau dans la zone centre est
élevé. Ceci grâce à la concentration des points
d'eau soit plus de 10 forages dans cette zone.
Dans tous les ménages l'eau est utilisée pour la
boisson, la toilette, la vaisselle et la lessive. Ceci montre que l'agriculture
urbaine est non fréquente dans la zone centre car il n'y a pas une
utilisation pour l'irrigation.
80% des enquêtés sont confrontés à des
pénuries d'eau pour des durées variées 01 jour (35%), 1/2
jour (22%) et plus de 04 jours (2,5%). Donc malgré la
disponibilité des points d'eau il demeure des difficultés parfois
dues aux pénuries qui entravent les activités économiques
des femmes qui sont tenues de chercher l'eau domestique.
Photo 3: Borne fontaine publique au niveau quartier de
Sekhewgui
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Cette photo nous renseigne sur les ouvrages hydrauliques des
zones périphériques constitués essentiellement de bornes
fontaines publiques dont le service est gratuit et la gestion pour la plupart
n'est confiée à aucune tierce personne. D'où le gaspillage
et la pénurie en cas de panne. Le quartier Sekhewgui situé dans
le village de Darou Marnane a un niveau d'accès amélioré
avec les BFP dispersés dans les artères du quartier. Donc le
problème d'approvisionnement n'est trop visible dans le village de Darou
Marnane.
Par contre au niveau du village de Boukhetoul Moubaraca, la
situation est déplorable car une 40% des ménages
enquêtés s'approvisionnent à partir des revendeurs qui
puisent l'eau soit dans les BFP ou les bassins de stockage situés dans
la zone centre comme Touba Mosquée, Darou Minam ou Darou Khoudoss
Graphe 10: Modes d'approvisionnement des ménages
du village de Boukhetoul Moubarak
Photo 4: Borne fontaine publique au niveau du village
Boukhetoul Moubarak
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Pour le stockage de l'eau 95% des ménages stockent l'eau
contre 5% qui optent le non stockage. Parmi les ouvrages ou récipients
utilisés pour le stockage de l'eau il y'a des bassins couverts (37,5%)
non couverts (10%) installés à l'intérieur des concessions
plus précisément à proximité des cuisines. Par
contre les autres utilisent les ustensiles réservés pour puiser
l'eau (canaris, bidons seaux, bassines). Il y'a deux ménages
recensés dans la zone centre où les bassins sont localisés
à proximité des toilettes, d'où les cas de choléra
dans certains concessions.
Graphe 11: Stockage de l'eau dans la zone
centre
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Pour le dispositif de stockage de l'eau, les ménages
utilisent pour la plupart un bassin couvert et les bidons. Donc les
résultats de la sensibilisation menée par les autorités
sur les moyens de stockage ont atteint un effet positif sur le comportement des
populations.
Graphe 12: Dispositif de stockage de l'eau dans les
ménages du quartier témoins
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Dans la zone périurbaine les populations rencontrent
beaucoup de difficultés pour approvisionner en eau potable. Ce graphe 12
illustre l'état des faits avec 53% des ménages qui
achètent l'eau à partir des vendeurs qui puisent à travers
les BFP ou les bassins dans la zone de référence soit un trajet
de 0 à 3 km donc dépasse les 15 mn de marche que l'OMS propose
pour l'accès à l'eau.
Graphe 13: Modes d'approvisionnement en eau des
ménages dans les quartiers périphériques
Graphe 14: Réponses des répondants sur les
pénuries d'eau au niveau de la périphérie
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Compte tenu des facteurs démographiques, socioculturels
l'approvisionnement en eau potable constitue l'une des principales contraintes
de la population de Touba surtout celle de la zone périphérique.
Alors dans certaines poches de la ville, l'eau est en abondance jusqu'à
même arriver au gaspillage au moment où d'autres font plus de 3 km
pour trouver l'eau dont la qualité reste à voir.
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