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Entrepreneuriat et développement

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par Ababacar Sadikh BEYE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Certificat d'aptitude à  l'enseignement secondaire technique professionnel 2012
  

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B. L'entrepreneur à travers l'histoire économique.

Dans une thèse de doctorat des Sciences de gestion, Kamavuako-Diwavova Justin illustre les différentes formes d'entrepreneuriat à travers les théories économiques. Au XVIIème et XVIIIème siècle, l'activité économique est essentiellement dominée par les marchands et les commerçants. Ce sont les grandes compagnies de commerce qui se développent avec les colonies et les comptoirs coloniaux. L'entrepreneur est un parfait négociant qui tient les marchés et l'entrepreneuriat se réduit au seul comportement qui consiste à faire naître le profit de l'échange des produits et de la circulation de la monnaie : c'est le « capitalisme marchand ». Dans cette phase du développement économique, l'entrepreneur (donc le commerçant) est un preneur de risque car il engage ses capitaux dans un métier où les achats se font à des prix certains mais les ventes, les recettes, donc le profit sont par contre aléatoires. L'évaluation de l'état de marché (savoir fixer les prix convenables pour ses marchandises et acceptés par les acheteurs) constitue dans ce contexte un acte essentiel de l'entrepreneur (Cantillon, 1755 cité par Tounes, 2004).

A côté des marchands, Jean-Baptiste Say théorise au début du XIXème siècle l'entrepreneur industriel. Celui-ci réunit et harmonise les facteurs de production pour créer pour son compte, à son profit et à ses risques un produit quelconque : « c'est le capitalisme industriel ». Dans la pensée de Say (1803), diriger et organiser d'une part,

prendre des risques, d'autre part, sont les deux traits les plus caractéristiques de l'activité de l'entrepreneur. En distinguant marchandises et richesses, il souligne que la production (l'activité de l'ingénieur-entrepreneur) est avant tout création des richesses, donc d'utilité et soutient que le bien-être d'un pays repose sur sa population active et sur le dynamisme de ses entrepreneurs.

Avec l'industrialisation et avant la crise des années 1970, on observe une diminution progressive et relative, du degré de maîtrise de l'entrepreneur sur son outil de production et son système de distribution, lesquels dépendent, dans une large mesure, des données techniques et de l'évolution rapide des marchés. « Le développement du capitalisme s'appuie sur le mythe de la grande entreprise, hiérarchisée, bénéficiant des avantages liés à la grande dimension (les économies d'échelle) et à la diversification des activités (les économies d'envergure) » (Julien et Marchesnay, 1996, p. 9). Dans un tel contexte, il vaut mieux que les entreprises existantes croissent, plutôt que de créer de nouvelles entreprises. Le centre d'intérêt et d'étude se déplace, en conséquence, de l'entrepreneur vers l'entreprise. S'ouvre alors, l'ère des managers qui supplantent progressivement les entrepreneurs individuels : « c'est le capitalisme managérial ». La petite entreprise subsiste, mais elle est présentée très souvent comme un sous-traitant ou un partenaire de la grande entreprise industrielle et financière.

La crise des années 1970 a conduit à renverser petit à petit la proportion pour mettre au premier plan l'importance de la création d'entreprise. Cette position correspond à la nécessité de trouver de nouveaux emplois, essentiellement dans les services, pour remplacer les emplois disparus (dans l'agriculture et dans l'industrie), mais aussi pour répondre à des technologies nouvelles et des besoins nouveaux. « On a donc vu apparaître des politiques industrielles, pratiquement dans tous les pays du monde, axées sur la promotion d'entreprises nouvelles ou de petites tailles, à l'aide d'incitations financières et fiscales, de soutiens matériels et technologiques, pour l'essentiel ». L'entrepreneur devient donc le personnage-clé de la dynamique capitaliste dans la mesure où il assume les risques inhérents au fonctionnement du marché : « c'est le capitalisme entrepreneurial ». « De nos jours, l'entrepreneuriat dépasse le simple phénomène de mode. Au-delà de la seule observation des pratiques de gestion

individuelle d'unités de petite taille, force est de constater l'émergence d'une société et d'une économie entrepreneuriales, suscitant l'attention des politiques, en termes notamment de dispositions législatives destinées à accompagner, puis à encourager la création d'entreprises » (Hernandez et Marchesnay, 2008, p. 83-84)7.

Au regard des analyses précédentes, de l'observation de la société sénégalaise, et à travers les niches investies par les entrepreneurs qui sont entre autres, les activités artisanales liées à la transformation, la préparation et la distribution des produits alimentaires, les services, il apparaît que les différentes formes d'entrepreneuriat jadis évoquées sont d'actualité au Sénégal. Il s'est développé même d'autres dimensions de l'entrepreneuriat dans les pays du tiers monde en réponse au contexte économique difficile dont la vitalité et le dynamise dans le processus de développement méritent une grande attention.

Ce qui nous amène à examiner le poids de l'entrepreneuriat dans ce que nous avons coutume de désigner par les secteurs formel et informel.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle