4. Les aspects socio-culturels de la médecine
traditionnelle rénovée
La technologie, l'économie, la parenté, le
politique, la personne, les représentations de la maladie et de la
guérison sont les indicateurs qui permettent
d'appréhender la dimension socio-culturelle de la
médecine traditionnelle. En effet, ils expriment les canaux à
l'articulation du social et du culturel à travers lesquels une
collectivité déterminée, en un moment donné, prend
en charge globalement l'événement maladie.
4.1. La technologie
Pour l'administration du centre, la direction dispose, de
locaux confortables, de deux ordinateurs avec imprimantes, de
téléphone fixe, des ventilateurs. Des produits modernes comme
l'alcool, le vin rouge sont employés au centre pour la conservation et
la fabrication des produits médicinaux. L'alcool, un produit pourtant
reconnu en médecine moderne est parfois utilisé dans la
préparation des médicaments. Afin d'assurer le conditionnement
des remèdes, des sachets en plastique ou en papier sont utilisés
et comportent des étiquettes indiquant la posologie. Interrogé
sur les aspects modernes de la technologie utilisée dans le centre, le
directeur général s'insurge :
Encadré 9
« La technologie n'appartient à personne,
c'est un patrimoine universel. Le fait d'employer un peu de technologie
occidentale ne fait pas de nous des médecins modernes. Nous n'avons pas
de complexe, mais nous n'utiliserons jamais des médicaments modernes,
parce que nous faisons de la médecine traditionnelle »
Dossou-Yovo B., Directeur du centre.
4.2. L'économie
Les ressources économiques du centre sont
constituées pour l'essentiel de la vente des produits pharmaceutiques.
Ces ressources n'arrivent pas à couvrir les charges de fonctionnement de
la maison. C'est ce qui a poussé le promoteur du centre à dire
que « le centre fonctionne sans un sous de l'Etat Béninois ; je
dois
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toujours faire un complément pour assurer le bon
fonctionnement du centre, afin de maintenir son caractère social
».
En effet, la majorité des produits de la pharmacie du
centre ne sont pas les produits du promoteur. Sept ONG de
tradithérapeutes de l'Ouémé-Plateau qui sont partenaires
avec le centre exposent également leurs produits dans la pharmacie. Le
principe est qu'après vente, l'ONG prend 50 pour cent du prix de vente
et le centre également 50 pour cent. Signalons au passage que les
plantes employées dans le centre sont soit récoltées par
le personnel, soit achetées au marché.
Les malades achètent un carnet de consultation à
200F. Dans ce carnet, le tradithérapeute se charge de mettre tous les
signes cliniques observés et les médicaments à utiliser.
La plupart des patients hospitalisés sont ceux souffrant d'hypertension
avec paralysie. Après la consultation ; ceux-ci sont hospitalisés
au prix de 1000F par jour. Le patient devra payer pour une semaine d'abord et
en suite suivra l'achat des médicaments. Tous les travailleurs du centre
sont salariés.
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