§.2- Etude de la
stationnarité de la chronique
1. Analyse graphique
Etant donné que nous avons détecté une
composante tendance déterministe dans la série des recettes du
secteur santé, nous allons préalablement enlever cette tendance
de la série corrigée des variations saisonnières. Soit
donc la nouvelle série Yt définie par :
Elle fluctue autour de sa moyenne comme on peut le voir sur
le graphique 11 ci-dessous, ce qui laisse croire que cette série est
stationnaire.
Graphique
7: Série corrigée des variations
saisonnières et débarrassée de la tendance
déterministe
Source : DPB
Ce résultat semble se confirmer par l'examen du
corrélogramme simple de la série Yt (voir graphique 18
en annexes) qui ne présente pas une décroissance lente et dans
lequel les estimations de la fonction d'autocorrélation oscillent autour
de zéro malgré la présence de deux barres qui touchent les
limites de l'intervalle de confiance.
Pour confirmer la stationnarité de la série
Yt, nous allons procéder au test de la racine unitaire de
Dickey-Fuller.
2. Test de la racine unitaire de
Dickey-Fuller
a) Détermination du nombre de retard optimal
pour la réalisation du test
L'application de la stratégie de test de Dickey-Fuller
augmenté nécessite la recherche du nombre de retard optimal qui
permet de « blanchir » les résidus.
· Analyse de la fonction d'autocorrélation
partielle de Yt
Dans le graphique ci-dessous, on peut voir que la
dernière autocorrélation partielle de Yt qui est
significativement différente de zéro, est observée pour
p=4.
Graphique
8: Corrélogrammes simples et partiels de la série
différenciée Yt
Nous allons donc analyser les critères d'information
pour p allant de 0 à 4.
· Minimisation des critères d'information
Nous allons estimer chacun des trois modèles
présentés au chapitre précédent pour un nombre de
retard allant de 0 à 4, puis nous retiendrons celui qui minimise les
critères d'information AIC et SBIC.
Les résultats obtenus sont consignés dans le
tableau suivant :
Tableau 2:
Détermination du nombre de retard optimal pour le test de la racine
unitaire
p
|
Modèle 3
|
Modèle 2
|
Modèle 1
|
AIC
|
SBIC
|
AIC
|
SBIC
|
AIC
|
SBIC
|
0
|
-2,212138
|
-2,180269
|
-2,668359
|
-2,604621
|
-2,642413
|
-2,546807
|
1
|
-2,306351
|
-2,242108
|
-2,654355
|
-2,557990
|
-2,626073
|
-2,497587
|
2
|
-2,408672
|
-2,311537
|
-2,618079
|
-2,488565
|
-2,589097
|
-2,427205
|
3
|
-2,413329
|
-2,282769
|
-2,581759
|
-2,418560
|
-2,552774
|
-2,356935
|
4
|
-2,464115
|
-2,299586
|
-2,559423
|
-2,361988
|
-2,530218
|
-2,299877
|
Il ressort de ce tableau que le nombre de retard optimal pour
la réalisation du test ADF est p=0.
b) Test de Dickey-Fuller augmenté
Le test ADF pour le modèle général
(modèle 1) avec tendance et constante conduit au rejet de
l'hypothèse nulle de non stationnarité DS (ou encore de
présence d'une racine unitaire). En effet, la valeur de la statistique
de test (-6,513253) est inférieure à la valeur critique
tabulée de Dickey-Fuller (quel que soit le seuil) : -4,092547 (1%);
-3,474363 (5%) et -3,164499 (10%) (voir encadré 8 en annexes).
Puisque le processus n'est pas DS, on va voir s'il est TS. Pour cela, on teste
l'hypothèse H0' : b=0 avec le seuil de la loi normale.
En ce référant à l'encadré 8 en annexes, on voit
que la statistique de test tb vaut 0,389052 et est inférieure
en valeur absolue à la valeur critique de la loi normale au seuil de 5%
(1,96). On ne rejette donc pas H0' et par conséquent, le
modèle 1 n'est pas le « bon » modèle ;
on passe au modèle 2.
L'estimation du modèle 2 avec constante et sans
tendance conduit au rejet de l'hypothèse principale H0 de
présence d'une racine unitaire. Dans l'encadré 9 en annexes, on a
en effet la statistique de test t qui vaut -6,558244 et est
inférieure aux valeurs critiques de Dickey-Fuller pour différents
seuils : -3,525618 (1%) ; -2,902953 (5%) et -2,588902 (10%). On teste
ensuite l'hypothèse H0'' : c=0 en utilisant la valeur
critique de la loi normale. Le résultat (voir encadré 9 en
annexes) indique que la statistique de test tc (6,557415) est
supérieure en valeur absolue à 1,96 ; on rejette donc
H0''. Ainsi, le processus générateur de la
série yt est de la forme Yt = c +
t ; c'est donc un processus stationnaire puisqu'il
s'écrit comme étant une constante plus une perturbation
aléatoire.
En conclusion, l'analyse graphique et le test de Dickey-Fuller
augmenté nous permettent d'être en faveur de l'hypothèse de
stationnarité du processus générateur de la série
corrigée des variations saisonnières et débarrassée
de la tendance déterministe.
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