2- Une répartition inéquitable des
services bancaires entre les différents secteurs de l'économie :
La situation économique du
Sénégal est marquée par l'occupation du secteur primaire
de la majeure partie de la population. Paradoxalement, c'est le secteur qui
contribue le moins à la croissance économique du pays. Les
banques si on se fie aux données de la banque centrale évite ce
secteur. D'après ces chiffres, ne serait-il pas ce délaissement
qui aggrave la situation ? En outre le secteur tertiaire qui occupe le moins la
population mais se place au premier rang des secteurs générateurs
de revenus semble être privilégié par les banques. Le
tableau ci-dessous donne de plus amples informations.
Tableau 2 : Répartition du
crédit à l'économie selon les branches d'activité
en %
Type de crédits
|
Crédit à CT
|
Crédit à MLT
|
Années
Branches d'activités
|
2005
|
2006
|
2005
|
2006
|
Agriculture, sylviculture et pêche
|
2,9
|
2,7
|
2,1
|
1,9
|
Industries extractives
|
0,3
|
0,4
|
0,5
|
0,7
|
Industries manufacturières
|
32,7
|
28,0
|
22,4
|
18,5
|
Electricité, gaz, eau
|
4,8
|
3,6
|
3,7
|
5,0
|
Bâtiments, travaux publics
|
5,7
|
6,9
|
5,4
|
4,9
|
Commerce gros et détail, restaurants,
hôtels
|
27,3
|
30,9
|
17,5
|
16,6
|
Transports, entrepôts et
communications
|
7,5
|
7,7
|
7,1
|
9,9
|
Assurances, Affaires immobilières,
services aux entreprises
|
6,4
|
6,7
|
10,0
|
9,1
|
Services fournis à la collectivité,
services sociaux et personnels
|
12,5
|
13,1
|
31,3
|
33,3
|
Montant total du crédit
|
813113
|
795948
|
314353
|
350494
|
Source : BCEAO (2007), op.
cit., p. 75. Tous les calculs de pourcentages sont
effectués par nous (DIENG).
Le tableau ci-dessus révèle que le
secteur agriculture, sylviculture et pêche n'obtient que 2,9 % et 2,7 %
des crédits à court terme en 2005 et 2006. Quant aux
crédits à moyen et long terme, c'est au secteur des services
fournis à la collectivité, services et personnels que revient
près du tiers du total des encours de prêts. Le secteur des
industries manufacturières - 22,4 % en 2005 et 18,5 % en 2006 - et celui
du commerce, restaurants, hôtels - 17,5 % en 2005 et 16,6 % en 2006 -
sont les deux autres grands
bénéficiaires des crédits
à moyen et long terme. Le secteur agriculture, sylviculture et
pêche demeure à la traîne car il ne recueille que 2,1 % et
1,9 % des crédits à moyen et long terme en 2005 et en 2006. On
doit s'attendre au cours des prochaines années à un accroissement
très substantiel du volume de crédits destiné à ce
secteur si le Sénégal veut atteindre l'autosuffisance
alimentaire.
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