VIII.6. Gestion intégrée des ordures
ménagères et des eaux usées domestiques
Le but visé ici est de faire le rapprochement entre ces
deux problématiques de l'environnement urbain. Aborder ensemble ordures
ménagères et eaux usées domestiques ouvre sur la question
plus générale de la saleté dans la ville, tant dans le
comportement et les pratiques domestiques des habitants que dans le
positionnement des différents types d'acteurs face au service public
global qu'est l'environnement.
La gestion des ordures ménagères relève
de la responsabilité exclusive des Collectivités Locales à
la suite du transfert de compétences avec la loi de la
décentralisation alors que tel n'est pas le cas pour les eaux
usées, toujours gérées par l'Etat à travers ses
démembrements. Les mêmes problèmes d'ordre social,
financier, institutionnel etc. observés avec les ordures
ménagères se répercutent dans la gestion des eaux
usées domestiques. En effet, l'évolution rapide de la population,
l'extension du périmètre communal avec la naissance de nouveaux
quartiers n'ont pas été suivies par les moyens destinés
à la collecte des OM et à la mise en place de réseaux
d'égouts. Les déchets solides, avec la fréquence
d'enlèvement qui laisse à désirer, sont souvent
mélangés aux déchets liquides formant ainsi des immondices
aux odeurs insupportables.
Ce qu'il faut retenir pour ces deux secteurs au niveau de DVF
et à Thiès dans son ensemble est le manque ou l'insuffisance
d'information et de sensibilisation des populations sur les modes de gestion
adéquates des eaux usées et des ordures ménagères,
l'insuffisance des moyens et des techniques de gestion importées pour la
plupart et non adaptées au contexte socio-économique et culturel
des populations.
Donc après ces deux études successives, les
résultats montrent que le phénomène de
l'insalubrité n'est pas encore jugulé à Thiès
notamment à DVF. Les ordures jonchent les rues et les eaux usées
mal évacuées sont une réalité visible. Les
dépôts d'ordures souffrent de l'irrégularité de la
collecte là où le taux de raccordement à l'égout
demeure très faible.
De ce fait, nous estimons que les acteurs responsables doivent
en faire une gestion intégrée parce que ce sont deux secteurs qui
représentent les deux faces d'une même médaille.
Ce chapitre montre l'existence d'une méconnaissance des
liens étroits existant entre l'homme, l'environnement et la santé
de la part des différents acteurs. La mauvaise évacuation des
eaux usées domestiques est à l'origine de diverses pathologies
rencontrées en milieu urbain et porte atteinte également à
l'environnement.
Pour juguler tout ceci, les populations estiment qu'il faut
une plus grande volonté politique des autorités responsables de
cette question mais également une responsabilisation des populations qui
doit passer nécessairement par une sensibilisation adaptée au
contexte socio-culturel du milieu et non par des techniques importées et
inadaptées aux réalités locales.
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Babacar Diouf mémoire master II 2010/2011
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