CHAPITRE II
OBJECTIFS RÉELS DU SOMMET DES
AMÉRIQUES
A- Mondialisation ou Globalisation de l'économie
de la région américaine
Depuis 1945, la libération des
échanges commerciaux est en forte augmentation au niveau de
l'économie mondiale et a été à la base des taux de
croissance extraordinaires qu'ont accusés beaucoup d'économies
des pays très industrialisés durant l'époque que nous, les
économistes, appelons « les Trente Glorieuses
» de l'économie mondiale en dépit de certaines
alertes au protectionnisme et certaines guerres commerciales limitées.
En outre, à Genève, en 1947, les
délégués de vingt trois(23) nations non communistes ont
signé un traité donnant naissance à l'Accord
Général sur le Tarif Douanier et le Commerce qui est
traduit en anglais par General Agreement on Tarifs and
Trade(GATT). Et, le but principal de cet
accord est de mettre sur pied une organisation internationale destinée
à encourager l'expansion du commerce multilatéral en arrivant
à une baisse des barrières à l'échange
international tant sur les plans tarifaires (droits de douanes) que
non tarifaires (quotas).
En 1994, le GATT est devenu l'Organisation
Mondiale du Commerce (OMC) et celle-ci a été le principal
instrument de libération du commerce international et elle a aussi pour
rôle de faciliter le règlement des différends commerciaux
internationaux.
En fait, la création de la ZLEA sera une union
douanière, en tenant compte de la mondialisation. Elle sera une union
économique dans la région des Amériques et non une union
monétaire comme l'union européenne. La ZLEA repose sur un motif
précis : c'est de créer un vaste marché capable
d'offrir de nouveaux débouchés aux entreprises
américaines.
Selon l'administration américaine, la dynamique de la
ZLEA saura avoir des effets bénéfiques en termes de croissance
dont personne ne pourrait discuter le bien-fondé.
Enfin, beaucoup de sociétés multinationales
américaines sont, dans la totalité, favorables à
l'ouverture de l'économie régionale, car cette dernière va
leur permettre de faire des économies d'échelle et de
rationaliser leurs investissements et ceci même au prix de
restructurations et de réductions d'effectifs.
B- Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD)
L'année 2015 est la date que la
communauté internationale s'est fixée pour arriver aux
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), un
nombre de huit (8) objectifs en accord de buts que les pays se sont
engagés à atteindre pour combattre la pauvreté et les
autres causes de privation humaine et pour arriver au développement
durable. La Chine et l'Inde qui ont plus de personnes pauvres dans le monde
sont sur la bonne voie pour réduire de moitié la pauvreté
d'ici à 2015, car ces deux pays ont fait pendant ces dernières
années une croissance forte et soutenue.
Ainsi, la Banque Mondiale (BM) pense que l'Asie de l'Est a
déjà atteint l'un de ces objectifs parce qu'elle est
arrivée déjà à diminuer sa pauvreté de
moitié. Cependant, certains pays de l'Afrique et de l'Amérique
comme Haïti ne sont pas sur la route de les atteindre. Selon un rapport de
suivi mondial publié par la BM et le FMI dans l'année 2005 pour
évaluer les progrès annuels vers les OMD, il a été
proposé, dans le souci de renverser la donne actuelle, un programme bien
ficelé et élaboré en cinq (5) points, tels que :
v internaliser l'action : c'est-à-dire
l'intensification de l'effort de développement des pays doit être
guidée par des stratégies de réduction de la
pauvreté (SRP) ou autres stratégies nationales de
développement élaborées par les pays
eux-mêmes ;
v développer
l'économie : pense que la croissance doit
être au centre de toute stratégie visant à la
réalisation des OMD ;
v renforcer les services de santé et
d'éducation : les OMD en matière de
développement humain ne sauraient être atteints sans une expansion
considérable des services d'éducation et de santé.
L'éducation primaire, les soins de santé de base, la
maîtrise des grandes maladies comme le VIH/Sida et l'accès des
femmes à l'éducation et à la santé sont autant de
domaines qu'Haïti devra redoubler l'effort.
v lever les obstacles aux échanges
commerciaux : on doit arriver à
l'amélioration de l'accès des pays en développement aux
marchés (comme la ZLEA) pour donner une forte impulsion à leur
croissance économique et leur permettre de progresser vers les OMD. La
BM et le FMI pensent qu'une libéralisation multilatérale,
mutuelle et sans aucune discrimination des échanges est la meilleure
possibilité d'atteindre le développement souhaité par le
commerce. Et, la communauté internationale doit fixer un objectif
ambitieux au cycle de Doha.
v accroître et améliorer
l'aide : pour les économistes de la BM,
l'apport d'une aide plus grande et de meilleure quantité est un
élément important des efforts déployés en vue
d'atteindre les OMD. Pour quelques pays à faible revenu, l'APD reste et
demeure la source majeure de financement extérieur. Pour les pays
pauvres et les pays moins avancés, l'aide est la source
prédominante.
En résumé, nous voyons que la dynamique des
échanges commerciaux (ZLEA, CCE, ALENA, CARICOM, etc.) est
considérée comme le quatrième point du programme de la BM
et du FMI dans l'esprit d'atteindre les OMD en 2015.
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