Paragraphe 2 : Les dispositifs techniques
La persistance des atteintes avérées ou
potentielles aux droits humains par l'effet du fonctionnement de l'internet a
conduit les intermédiaires et concepteurs techniques à imaginer
différents procédés à même de garantir une
certaine confidentialité sur le web et les autres services de
l'internet. Ainsi est née la cryptographie, qui a été
suivie par d'autres initiatives comme les logiciels de protection (ou de
sécurité) et les nouveaux langages de communication,
compréhensibles uniquement par des machines équipées du
même protocole de communication.
I. La cryptographie :
Le cryptage des messages et des pages du web les rend
inaccessibles à quiconque ne dispose pas du code en permettant le
décodage. C'est un moyen plutôt sUr pour assurer la
confidentialité des communications. Ainsi, un message crypté
expédié à une adresse ne peut être lu que par le
destinataire. Une page web cryptée ne peut être
décryptée que par les détenteurs de la clé y
autorisant l'accès.
La cryptographie est une technique de conception de document
par chiffrement : le document se présente sous la forme d'une suite
incompréhensible de chiffres. Seul le rend intelligible le
décryptage, qui n'est possible qu'au moyen d'une clé. Et la
clé reste à la seule disposition de son propriétaire. Il
s'agit donc d'un « processus de transcription d'une information
intelligible en une information inintelligible par l'application de conventions
secrètes92 » à effets réversibles.
Il y a principalement deux techniques de chiffrement : la
méthode symétrique ou « à clé secrète
» et la méthode asymétrique ou « à clé
publique » (ou révélée). Dans la première
méthode, l'émetteur du message le rédige en utilisant une
clé93 connue de lui seul et communique cette clé au
destinataire pour lui permettre de décrypter son message. Quant à
la seconde méthode, elle est un tantinet plus compliquée et
recourt à deux clés. L'émetteur du message le crée
en se servant de la clé publique du destinataire (que celui-ci laisse
à la disposition de tous). A la réception, le destinataire
utilise sa clé secrète pour le décrypter, en sorte que nul
autre ne peut prendre connaissance du message, la clé secrète
étant détenue
92 J.-C. BURKEL, op. cit., page 40
93 La clé de cryptage est un code,
c'est-à-dire un texte en chiffres de quelques octets (entre 64 et 128
octets)
par le seul destinataire. C'est un bon moyen d'anéantir
toutes velléités d'interception. Parfois, la clé
secrète est confiée à un tiers de confiance, dont le
rôle est de conserver les clés94.
La cryptographie est d'un secours immense à la
protection des Droits de l'Homme. Elle réduit notamment les
possibilités d'intrusion dans la vie privée. Ainsi, en
matière de travail95, elle aide le travailleur à
soustraire ses e-mails personnels à la connaissance de son employeur.
Elle renforce la sécurité des transactions en ligne et annihile
les tentatives d'interception, d'utilisation ou de modification des messages
empruntant les réseaux internationaux. La protection des données
personnelles est donc facilitée.
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