CONCLUSION
L'internet est à la croisée des chemins de la
protection des droits humains. Son apport est plus significatif que ses
inconvénients qui restent importants et gagneraient à être
réduits au minimum. Ce ne pourra être que le résultat d'un
long processus qui est déjà en cours sous l'impulsion des
différents acteurs de l'internet. En effet, soucieux de préserver
les droits et libertés, les Etats, les Organisations des droits de
l'Homme et les acteurs de l'internet euxmêmes ont engagé de
multiples actions destinées à sauvegarder les droits humains
contre les menaces de l'internet.
DEUXIEME PARTIE : LES EFFORTS DE SAUVEGARDE DES DROITS
DE L'HOMME
Les Etats - seuls ou collectivement -, les organismes
internationaux de défense des droits humains, les Organisations
internationales, les associations de consommateurs des services de l'internet,
les sociétés de fourniture de service et d'accès à
l'internet, les particuliers, tous les utilisateurs et intervenants du
Réseau ont mis en oeuvre diverses actions pour atténuer les
impacts négatifs de l'internet. Les actions engagées, selon
qu'elles sont exercées par l'autorité publique, par les
intervenants de l'internet ou par un organisme réunissant l'une et les
autres, sont qualifiées de régulation, d'autorégulation ou
de corégulation , avec ce postulat que les textes de loi
préexistants sont applicables à l'internet mais que des efforts
d'adaptation sont nécessaires82. Il est également
admis qu'un organisme supranational à compétence universelle est
inapte à réguler l'internet et qu'en toute occurrence, les
utilisateurs doivent jouer un rôle prépondérant dans
l'oeuvre de régulation du Réseau83.
Il en est résulté une diversité dans la
réponse apportée par la communauté internationale aux
atteintes portées aux droits de l'Homme par l'internet (Chapitre
1er). Cependant, les solutions retenues ne sont pas
entièrement satisfaisantes (Chapitre 2). En effet, face à la
nouveauté des problèmes posés par l'internet, la recherche
de solutions efficaces est difficile.
82 Rapport du conseil d'Etat français sur
« Internet et les réseaux numériques », op. cit.
83 Rapport de Christian PAUL sur les « Droits et
libertés sur l'internet » op. cit.
CHAPITRE I : La diversité de la réponse
de la communauté internationale
Les problèmes de droit posés par l'internet sont
nouveaux. On hésite pourtant à leur chercher des solutions
nouvelles. Les idées qui voulaient que l'internet fUt un no man's
land juridique sont maintenant révolues. Toutefois, les solutions
classiques s'appliquent avec peine aux difficultés juridiques
soulevées par l'internet. D'ailleurs, le droit seul ne peut
résoudre les difficultés à caractère juridique
soulevées par l'internet. C'est pourquoi des solutions technologiques
ont été pensées parallèlement aux solutions
juridiques. Ainsi, les intervenants du Réseau cherchent à se
prémunir par des parades techniques susceptibles d'atténuer les
atteintes aux droits de l'Homme (section première) pendant que
activement sont également recherchées des solutions
institutionnelles (section 2).
Section I : La recherche de solutions techniques
Les utilisateurs (fournisseurs et consommateurs) sont
attentifs aux atteintes aux droits de l'homme. Ils s'emploient donc à
réglementer leurs propres comportements sur le fondement de
l'adhésion volontaire. Cette volonté de protection a donné
naissance à diverses initiatives d'autorégulation sous forme de
règles de déontologie (paragraphe premier) et de dispositifs
techniques (paragraphe 2).
Paragraphe 1er : L'instauration de règles
déontologiques
Des codes de conduite aux ententes sur certains usages des
possibilités de l'internet, les intervenants ont été
prolixes en initiatives.
I. Les codes de bonne conduite :
Le premier code de conduite est la « netiquette »,
ensemble de règles de conduite instaurées entre les premiers
utilisateurs de l'internet. La « netiquette » s'adressait à un
cercle restreint d'utilisateurs, à savoir les chercheurs et les
universitaires qui portaient le Réseau sur les fonts baptismaux. Les
règles qu'elle portait ont vite été
dépassées par l'ampleur acquise par le réseau en termes
d'étendue, de volume et de diversité d'acteurs et de contenus.
La « Charte internet confiance84 » du
groupe français Vivendi participe du même objectif, visant
à instituer chez ses adhérents le respect des données
personnelles, des enfants, de la propriété intellectuelle ou la
sécurité des transactions et échanges sur
l'internet85.
La « Charte de l'internet86 »,
proposée par la mission BAUSSANT et qui n'a eu guère de
succès, s'était assigné un objectif identique.
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