II- REVUE DE LITTERATURE
2.1. DEFINITION DES CONCEPTS
2.1.1. Agriculture
L'agriculture est un secteur composé de ménages
pratiquant des activités de culture, de pastoralisme, d'élevage,
de pêche et d'aquaculture. Elle comprend également d'autres
producteurs et individus cultivant et récoltant des ressources
alimentaires en eau douce ou salée, élevant des arbres ou
arbustes et récoltant des produits forestiers autres que du bois
d'oeuvre ainsi que, notamment, des transformateurs, gestionnaires,
vulgarisateurs, chercheurs et décideurs publiques dont le travail porte
sur les aliments destinés à la consommation humaine ou animale et
les fibres, mais aussi sur les relations entre ces divers
éléments et les ressources naturelles. Cet ensemble
systémique englobe également les procédés et les
institutions, y compris les marchés, en rapport avec le secteur
agricole1.
2.1.2. Théorie de la croissance
économique
La croissance économique désigne une
augmentation régulière de la production des biens et services
dans une économie donnée, généralement sur une
longue période. En pratique, l'indicateur utilisé pour la mesure
de la croissance est le PIB en volume ou à prix constant pour corriger
les effets de l'inflation. On utilise souvent la variation du PIB par habitant
comme indicateur de l'amélioration du niveau de vie. Le
phénomène de la croissance économique est relativement
récent dans son contexte actuel. D' après GRELLETE (1986),
l'objet de la théorie de la croissance est d'expliquer
l'évolution d'un seul agrégat, le PIB ou le PNB.
ROSTOW considère que, dans chaque
société, la croissance passe par cinq étapes
déterminées. Les sociétés traditionnelles
correspondent à la première étape où la production
est limitée et surtout agricoles, les échanges en sont rares et
la société est très hiérarchisée. Les
préalables au développement constituent la seconde phase
où l'agriculture permet de dégager un profit, les
mentalités évoluent et les individus cherchent de plus en plus
à s'enrichir. Le décollage est une période brève
pendant laquelle des taux d'investissement élevé (plus de 10% du
PIB) et des industries pivots (textiles, chemin de fer...) permettent une
croissance économique forte. Cette période s'accompagne aussi
d'importantes inégalités sociales. La marche vers la
maturité pose les bases du développement économique,
démographique et social ; Le progrès technique se diffuse dans
1 In VERS UNE CROISSANCE PRO-PAUVRES:L'AGRICULTURE
(rapport OCDE 2006)
tous les secteurs de l'économie et profite à la
majorité des groupes sociaux. L'ère de la consommation de masse
correspond à la dernière période. Les services se
développent, la pauvreté se marginalise et la consommation des
biens durables se répand massivement. L'Etat intervient de plus en plus
dans la vie économique et sociale : c'est l'Etat providence, soucieux du
bien-être collectif.
A court terme, les déterminants de la croissance
économique sont les composantes du PIB à savoir, la consommation
des ménages, l'investissement, les dépense publiques, le solde
extérieur. Il faut signaler qu'à court terme, il n'y a pas
d'effets d'accumulation des facteurs de production ce sont les effets sur la
demande qui vont affecter la croissance.
A long terme l'accumulation des facteurs de production sera la
base de l'explication de la croissance de long terme. L'effet principal
escompté de la croissance économique est la création
d'emplois et la réduction du taux de chômage rendu possible par
les recettes fiscales supplémentaires. Les précurseurs de la
théorie de la croissance sont :
- Adam SMITH (1776) avec sa théorie de la division du
travail, - Thomas MALTHUS (1796) avec son principe de population,
- David RICARDO (1817) avec son principe des rendements
décroissants, - Karl MARX (1844) avec sa théorie de la
destruction du capitalisme,
- Joseph SCHUMPETER (1911) avec sa théorie du rôle
de l'entrepreneur,
- Les modèles postkeynésiens
développés par HAROD et DOMAR (1946)
à la suite de la crise économique de 1929,
- Le modèle néoclassique, tel que l'on
conçoit aujourd'hui, a été développé
successivement par Ramsay (1928), Solow (1956), Swan (1956), CASS (1965) et
Koopmans (1965). Robert Solow2 (Prix Nobel en 1987) en est la figure
pensante. Plus généralement, les théories de la croissance
sont résumées dans le tableau suivant.
2 In« A Contribution to the Theory of
Economic Growth » publié en 1956 dans the Quarterly
Journal of Economics
Tableau 6 : Les théories
de la croissance
LES THEORIES DE LA CROISSANCE
|
ORIGINE DE LA CROISSANCE
|
CARACTERISTIQUES
|
Adam Smith (1776)
|
Division du travail.
|
Croissance illimitée.
|
Robert Malthus (1798)
|
Réinvestissement productif du surplus.
|
Croissance limitée en raison de la loi de
population.
|
David Ricardo (1817)
|
Réinvestissement productif du surplus.
|
Croissance limitée en raison du rendement
décroissant des terres.
|
Karl Marx (1867)
|
Accumulation du capital.
|
Croissance limitée dans le monde de production
capitaliste en raison de la baisse tendancielle du taux de profit.
|
Joseph Schumpeter (1911), (1939)
|
Rôle de l'entrepreneur Grappes d'innovations.
|
Instabilité de la croissance,
théorie explicative du cycle long de type Kondratiev.
|
Harrod (1936, 1948, 1960) Domar (1946,
1957) Modèle post-keynésien
|
Le taux de croissance est fonction du rapport entre le
taux d'épargne et le taux d'investissement.
|
Instabilité de la croissance.
|
Solow (1956, 1957, 1966) Modèle
néo-classique
|
Population et progrès technique exogène.
|
Caractère transitoire de la croissance en l'absence
de progrès technique.
|
Rapport Meadows (1972) Modèle du Club
de Rome
|
Croissance exponentielle de 5 variables.
|
La croissance est finie en raison de l'explosion
démographique, de la pollution et de l'épuisement
des ressources naturelles.
|
Michel Aglietta (1976) Boyer et Mistral
E. (1978) Robert Boyer (1986) Théorie de la
régulation
|
Articulation entre régime de productivité et
régime de demande.
|
Diversité dans le temps et dans l'espace des types de
croissance.
|
P. Romer (1986) R.E Lucas (1988) R. Barro
(1990 Greenwood et Jovanovic (1990) Théories de
la croissance endogène
|
Capital physique, technologie, capital humain,
capital public, intermédiaires financiers.
|
Caractère endogène de
la croissance, réhabilitation de l'Etat, prises-en compte de
l'histoire.
|
G. Becatitni (1991) Modèle des
districts industriels
|
Forme d'organisation industrielle et territoriale.
|
Explications des inégalités régionales
de la croissance.
|
Source : compilation de
l'auteur à base de la littérature d'économie
générale
|