2.1.2.3. Détresse psychologique
La détresse psychologique se caractérise par la
présence de symptômes, le plus souvent dépressifs ou
anxieux. Ces symptômes, relativement communs, apparaissent
généralement dans un contexte d'accidents de vie ou
d'événements stressants et peuvent être transitoires.
Dans la majorité des cas, les personnes en
détresse psychologique ne présentent pas de maladie psychiatrique
et n'en présenteront jamais (European Commission, 2004).
Toutefois, mal repérée ou mal
accompagnée, la détresse psychologique peut faire basculer la
personne dans une maladie ou multiplier les difficultés sociales.Dans
l'enquête décennale santé, la proportion de jeunes
exprimant une détresse psychologique est significativement plus
élevée parmi ceux qui ont vécu des
événements de vie dramatiques (décès ou maladie
grave d'un des deux parents, graves disputes ou divorce des parents...). En
effet, ces
événements constituent des facteurs de risque
d'une détresse psychologique chez les jeunes, qu'ils en soient «
victimes » directes ou « témoins » (maladie d'un
proche...). Leur impact varie toutefois selon les individus, en fonction de
leur capacité de résilience, c'est-à-dire leur
capacité à surmonter les événements de vie
douloureux. Certaines situations, comme par exemple une bonne entente avec les
parents ou des activitésextrascolaires favorisent la résilience
et peuvent aider à surmonter des événements difficiles.
Mieux connaître, comprendre et promouvoir ce qui favorise la
résilience, notamment dans les familles à risque, constitue
aujourd'hui un des axes d'action pour prévenir la souffrance psychique
des jeunes (HCSP, 2000).
Par ailleurs, les analyses réalisées à
partir de l'enquête décennale santé montrent que, chez les
garçons uniquement, le risque de détresse psychologique
apparaît plus élevé lorsque les parents ont eux-mêmes
connu des événements de vie négatifs comme
décès, maladie ou divorce des parentsdans la jeunesse,
décès d'un proche, divorce, difficultés matérielles
au cours de l'année ou lorsque l'un d'eux souffre de dépression
(INSEE, 2003). Certains pédopsychiatres avancent que les garçons,
habituellement peu enclins à exprimer leur mal-être
s'autoriseraient alors à reconnaître ou exprimer leur souffrance
en présence de tels événements.
Les jeunes exprimant une détresse psychologique
déclarent également davantage d'incapacités physiques
(difficultés à courir, marcher, monter des escaliers...) que les
autres. Il est en effet bien établi, chezles adultes comme chez les
enfants, que la détresse psychologique et les troubles de santé
mentale sont plus fréquents chez les personnes souffrant de
problèmes de santé physique, notamment de maladies
chroniques(diabète, maladies respiratoires...) que chez les autres
(Barlow, 2006 ; Pratt, 2007).
Après 18 ans, les jeunes inactifs ou au chômage
expriment significativement plus souvent une détresse psychologique que
les jeunes actifs occupés chez les filles comme chez les garçons
et ce, indépendamment de la situation socio-économique du foyer
et de leurs antécédents en termes
d'accidents de vie ou de problèmes de santé
mentale. Deux explications sont possibles : ces situations peuvent être
à l'origine d'une détresse psychologique, notamment parce
qu'elles s'accompagnent souvent d'un isolement social et qu'elles
entraînent une mauvaise estime de soi. Inversement, les cas les plus
sévères de détressepsychologique pourraient être
à l'origine de difficultés sociales, notamment de
problèmes d'insertion par le travail. Cette relation à double
sens entre état de santé mentale et situation sociale devrait
impliquer une collaboration entre les acteurs, du soin et du social, qui sont
en contact avec ces jeunes (HCSP, 2000).
Plusieurs signes, facilement repérables, sont indicateurs
de la détresse psychologique chez toutes les couches sociales.
Signes de détresse psychologique
Les signes de la détresse psychologique sont de quatre
ordres : physique, cognitif, émotif et comportemental. Pour être
significatives, ces manifestations doivent correspondre à un changement
dans les habitudes et le comportement.
Signes physiques
Il s'agit plus précisément de fatigue,
nervosité, maux de dos ou de tête, sensation de lourdeur dans la
poitrine ou l'estomac, accélération des battements du coeur,
tensions musculaires, insomnie.
Signes cognitifs
On a : difficultés à prendre des
décisions, distraction (faire des oublis, avoir des problèmes de
concentration et d'attention), pessimisme (envisager l'avenir, son futur, de
façon très négative), cauchemars, méfiance.
Signes émotifs
On peut citer : irritabilité, anxiété,
dépression, colère et excitabilité. Signes
comportementaux
Il s'agit de : disputes, agressivité, sautes d'humeur,
isolement, silence, attitudes rigides, passivité, abus de café,
d'alcool, de drogues ou surconsommation de médicaments.
Suite aux nombreuses recherches effectuées, il est
convient inéluctablement de préciser que la détresse
psychologique s'articule très souvent autour d'un tableau clinique fait
d'anxiété et de dépression.
2.1.2.3.1.
AnxiétéL'anxiété n'est pas un
phénomène pathologique en soi, et elle
s'inscritdans le registre émotionnel humain normal.
L'anxiété, liée à des stress de la vie comme les
difficultés professionnelles, financières, familiales ou les
maladies,est légitime et compréhensible. La limite entre le
normal et le pathologique est toujours difficile à tracer, mais on peut
considérer qu'il existe de véritables « maladies de
l'anxiété », qui sont surtout caractérisées
par la persistance dans le temps de leurs manifestations et par leur
retentissement dans la vie du sujet (souffrance subjective, handicap social ou
professionnel par exemple) en développant d'autres pathologies.
2.1.2.3.1.1. Définition
L'anxiété est un état psychologique et
physiologique caractérisé par des composants somatiques,
émotionnels, cognitifs, et comportementaux. En l'absence ou
présence de stress psychologique, l'anxiété peut
créer des sentiments de peur, d'inquiétude, de difficulté
et de crainte. Lorsque l'anxiété devient excessive, elle peut
être classifiée sous le terme de trouble de
l'anxiété. L'intensité et le raisonnement derrière
l'anxiété déterminent si c'est une réaction normale
ou anormale.
L'anxiété est définie par un sentiment
d'insécurité indéfinissable, et ce terme est donc
préférentiellement employé pour caractériser le
versant psychologique du trouble anxieux.
L'angoisse,plutôt réservé pour le versant
somatique du trouble, est l'ensemble des sensations et des réactions
somatiques (sensations de « constriction », d'oppression) qui
accompagnent ordinairement l'anxiété.
L'intensité de l'anxiété associée
aux composantes somatiques disparates observées ainsi que la
durée, l'objet ou la situation mis en jeu conduisent à parler de
types d'anxiété suivant les classifications précises.
2.1.2.3.1.2. Types
d'anxiétéSelon la classification du Manuel
Diagnostique et Statistique des
Troubles Mentaux, 4ème édition (DSM IV),
on distingue différents troubles anxieux.
- Trouble anxieux généralisé : c'est une
inquiétude quasi permanente et durable (au moins six mois), concernant
divers motifs de la vie quotidienne (risque d'accident ou de maladies pour les
proches ou soi-même, anticipation de problèmes financiers ou
professionnels...), sans aucune possibilité de se
« raisonner » et de contrôler ces ruminations.
Elles engendrent un état de tension permanente, physique (myalgies,
céphalées...) et psychique (hypervigilance, irritabilité,
fatigabilité, difficultés de concentration, insomnie...), souvent
à l'origine d'une demande de traitement anxiolytique.
- Attaque de panique :encore appelée « crise
d'angoisse aiguë » à début brutal, imprévisible
et sans raison apparente, avec une durée le plus souvent brève.
On constate : malaise intense, peur d'avoir une syncope, ou une crise
cardiaque, sensation de danger imminent, peur de perdre la raison, peur de
commettre un acte incontrôlé, difficultés de concentration,
troubles de la mémoire, impressions de dépersonnalisation, de
déréalisation, palpitations, tachycardie, gêne
respiratoire, sueurs, bouffées vasomotrices, frissons, tremblements,
nausées, diarrhées, spasmes, pollakiurie...
- Trouble de panique : Il est défini par la
récurrence d'attaques de panique (crises d'angoisse aiguës), dont
certaines sont imprévisibles, entraînant une gêne
quotidienne, des conduites d'évitement et une anxiété
d'anticipation quasi permanente. Ce trouble peut lui-même évoluer
vers une agoraphobie.
- Trouble de l'adaptation : trouble transitoire qui survient
en réaction à un facteur de stress identifiable venant
déborder les capacités d'adaptation du sujet. Il apparaît
rapidement après un événement stressant. Il y a plusieurs
éléments symptomatiques : tristesse, retrait affectif,
irritabilité, céphalées, myalgies, insomnie, troubles
fonctionnels digestifs, respiratoires ou cardiovasculaires, difficultés
de concentration et d'attention, opposition, fugue, isolement...
- Pathologies post-traumatiques :réaction aiguë de
stress et syndrome de stress post-traumatique.
- Phobies : elles sont toutes caractérisées par
une peur intense, et perçue commeexcessive par le patient, d'objets ou
de situations non réellementdangereuses.
- Trouble obsessionnel compulsif :il correspond à des
pensées irrépressibles et/ou à des actes que le sujetse
sent contraint d'effectuer sous la forme de rituels tout en en admettant le
caractère absurde. L'anxiétésurvient lorsque le patient
tente de résister à ces pensées ou à cesrituels.
De façon générale, les troubles anxieux
ne sont pas exempts des facteurs de risque qui peuvent soit déclencher
ou favoriser leur apparition soit maintenir leur évolution.
2.1.2.3.1.3. Facteurs de risque des troubles
anxieux
Il existe de nombreux facteurs pouvant contribuer au
développement des troubles liés à
l'anxiété.
L'environnement d'une personne peut jouer un grand rôle
dans le développement de l'anxiété. Les problèmes
financiers, les conflits familiaux, des parents trop stricts, des parents
eux-mêmes anxieux et le manque de soutien sont autant de raisons qui
peuvent conduire au stress et à l'anxiété chronique.
Les traits de personnalité ont une influence sur la
façon de réagir au stress et sur les conséquences du
stress. Les gens atteints de troubles liés au
stress perçoivent souvent le monde qui les entoure
comme un endroit menaçant et ont l'impression de ne pas pouvoir faire
face à leur environnement. Cette perspective pessimiste peut conduire
à un manque de confiance en soi et à une faible capacité
à affronter les événements.
Certaines études montrent que des
déséquilibres dans les neurotransmetteurs du cerveau tels que la
sérotonine ou l'épinéphrine peuvent contribuer à
l'émergence de problèmes liés au stress. Des anomalies
dans l'hormone du stress appelée cortisol peuvent aussi être
détectées. De nombreuses médications peuvent être
prescrites pour réajuster ces déséquilibres.
Les troubles anxieux ont tendance à se retrouver de
génération en génération. Les gens atteints
d'anxiété ont souvent des antécédents familiaux de
problèmes liés à l'humeur ou à
l'anxiété. Même les problèmes
d'anxiété sont souvent liés à l'environnement, les
chercheurs pensent aussi qu'il existe des facteurs génétiques
dans l'apparition de l'anxiété. Cela peut être par exemple
une vulnérabilité biologique face au stress.
Un trouble de l'anxiété et du stress peut se
développer suite à un événement traumatisant comme
un accident de voiture ou un divorce. L'anxiété peut aussi
remonter à l'enfance à cause d'un traumatisme
particulièrement fort ayant laissé des traces et des
prédispositions à l'angoisse.
De temps à autre, la détresse psychologique rend
compte d'un état plus abattant, plus accablant et plus
déstabilisant que dans le cas de l'anxiété. Il s'agit
manifestement de la dépression.
2.1.2.3.2. Dépression
Le terme dépression provient du latin « depressio
», qui veut dire enfoncement. C'est autour du XIXe siècle que le
terme est apparu dans son usage psychologique. Le terme dépression
recouvre au moins trois significations. Il peut se rapporter à un
symptôme, un syndrome ou une entité
nosologique qui se manifeste par une perte durable de
l'élan vital (lassitude, dépréciation de soi,
pessimisme).
2.1.2.3.2.1. Définition élargie
La dépression caractérise essentiellement un
état de perte de motivation ou d'élan vital chez un individu,
associé ou non à différents symptômes. C'est une
véritable maladie qui se caractérise notamment par une grande
tristesse, un sentiment de désespoir et l'impression de ne pas avoir de
valeur en tant qu'individu.Les symptômes les plus caractéristiques
sont une perte d'espoir, de l'envie, d'estime de soi. D'autres signes peuvent
survenir, tels que l'angoisse, la fatigue, la tristesse, des pensées
négatives, des idées noires, des intentions suicidaires.
Pour Sillamy (1983), la dépression est un état
mental, morbide plus ou moins durable, caractérisé par une
diminution du tonus musculaire et psychique.
La dépression, parfois appelée dépression
unipolaire, est un trouble mental courant se caractérisant par une
tristesse de l'humeur, une perte d'intérêt pour toute
activité et une baisse d'énergie. Elle se distingue des
changements de l'humeur qui font normalement partie de la vie par son
degré de gravité, ses symptômes et la durée des
troubles. Toutefois, sa description clinique pose un problème de
précision face à la variabilité théorique et
culturelle.
2.1.2.3.2.2. Description clinique
La Classification Internationale des Maladies,
10ème révision(CIM-10) décrit trois
symptômes typiques de la dépression, la déprime,
l'anhédonieet une forte baisse d'énergie (élan vital).
Deux de ces trois symptômes doivent être présents pour
conclure à une dépression majeure.
D'après le Manuel Diagnostique et Statistique des
Troubles Mentaux, 4ème édition, Texte Révisé
(DSM-IV-TR), il existe deux symptômes de
dépression : humeur dépressive et perte
d'intérêt ou de plaisirdont au moins un de ces deux
symptômes doit être présent pour conclure à une
dépression majeure.
Le terme « épisode dépressif majeur »
proposé par le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux,
4ème édition (DSM-IV), signifie en fait «
dépression caractérisée ». Bien qu'ils ne fassent pas
l'unanimité, les critères américains du Manuel
Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux, 4ème
édition, Texte Révisé du trouble dépressif majeur
sont :
- Humeur dépressive présente pratiquement toute
la journée, presque tous les jours, signalée par le sujet ou
observée par les autres. Eventuellement irritabilité chez
l'enfant et l'adolescent ;
- Diminution marquée de l'intérêt ou du
plaisir pour toutes ou presque toutes les activités pratiquement toute
la journée, presque tous les jours ;
- Perte ou gain de poids significatif en l'absence de
régime ou diminution ou augmentation de l'appétit presque tous
les jours. Chez l'enfant, prendre en compte l'absence de l'augmentation de
poids attendue ;
- Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours ;
- Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours
; - Fatigue ou perte d'énergie presque tous les jours ;
- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité
excessive ou
inappropriée (qui peut être délirante)
presque tous les jours ;
- Diminution de l'aptitude à penser ou à se
concentrer ou indécision
presque tous les jours ;
- Pensées de mort récurrentes (pas seulement une
peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan
précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se
suicider.
Une personne dépressive doit présenter au moins
5 des 9 symptômes suivants pour une durée d'au moins deux semaines
et avoir présenté un changement par rapport au fonctionnement
antérieur ; au moins un des symptômes est soit une humeur
dépressive, soit une perte d'intérêt ou de plaisir.
La fluctuation des symptômes ainsi que leur nette
prédominance orientent vers un afflux des formes de dépression
constatées inlassablementen clinique.
2.1.2.3.2.3. Formes de dépression
Le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux,
4ème édition, Texte Révisé reconnait d'autres
classifications du trouble dépressif majeur. Il s'agit de :
· La mélancolie est caractérisée
par une perte de plaisir dans la plupart des activités, une
réactivité très faible voire inexistante du plaisir, une
humeur dépressive plus prononcée, réveil tôt le
matin, retard psychomoteur, perte de poids excessif (ne pas confondre avec
anorexie), ou culpabilité sévère.
· La dépression atypique est
caractérisée par une réactivité (anhédonie
paradoxale) et positivité, gain de poids significatif ou appétit
très confirmée, sommeil lourd et excessif (hypersomnie),
sensation de paralysie à certaines parties du corps et haute
sensibilité au rejet interpersonnel.
· La dépression catatonique est une forme rare
mais sévère de dépression majeure impliquant des troubles
du comportement moteur et autres symptômes. L'individu est muet, et
exhibe certains mouvements bizarres parfois dénués de sens. Les
symptômes catatoniques surviennent lors d'épisodes de
schizophrénie ou maniaques, ou peut être causés par un
syndrome malin des neuroleptiques.
· La dépression post-partum, est une
dépression soutenue et très intense dont une femme fait
l'expérience après avoir donné naissance à un
enfant. La dépression post-partum possède un degré
d'incident entre 10-15 % parmi les nouvelles mamans. Le Manuel Diagnostique et
Statistique des Troubles Mentaux, 4ème édition, explique que,
dans l'ordre de qualifier la dépression postpartum, cette
dépression dure environ plus de trois mois.
· La dépression psychotique se caractérise
par des délires de culpabilité, de honte universelle, de
punition, de damnation, d'appauvrissement mental, de négation
d'organes.
· Les dépressions alexithymiques ou d'involution
caractérisent des difficultés dans l'expression verbale des
émotions.
· La dépression hostile ou agressive
caractérise la personnalité du sujet qui semble avoir
changé radicalement. Il est devenu plus agressif, plus impulsif, ses
colères sont mal maitrisées, il a des violences soudaines
inhabituelles. Cela viendrait du fait que le sujet ne supporte plus
l'idée d'être l'objet de remarques blessantes (existantes ou
supposées) à son égard.
· Les dépressions masquées, ou
hypocondriaques, se caractérisent par une absence de symptômes de
l'humeur dépressive avec une prépondérance des plaintes
somatiques. Elles prennent souvent l'aspect d'une douleur atypique, continue,
fixée, qui reste malgré la prescription d'antidouleurs.
Habituellement,le sujet est inconscient qu'il souffre moralement, c'est la
raison pour laquelle il « somatise ».
· Les dépressions anxieuses ou agitées
caractérisent des sujets qui courent un risque suicidaire
élevé. Contrairement aux caractéristiques courantes de la
dépression, les agitations psychique et motrice sont majeures, ils sont
enclins à des crises de panique.
Il nous est apparu nécessaire, voire indispensable de
préciser que cette pléthore des formes de dépression
rencontrées dans la routine n'est pas exonérée des
facteurs de risque.
2.1.2.3.2.4. Facteurs de risque de la
dépression
Plusieurs facteurs sont susceptibles d'engendrer les troubles
dépressifs.
Les facteurs psychosociaux et environnementaux peuvent
parfois prédisposer ou précipiter la dépression. La
manifestation de symptômes dépressifs peut provenir d'une perte de
repères sollicitant davantage de capacités d'adaptation. Il
existe une relation entre niveau élevé de facteurs de stress et
déclenchement d'une dépression.
On sait désormais aussi qu'il n'existe pas un
gène de la dépression.En revanche, le terrain
génétique a une influence dans le déterminisme de ces
pathologies. Chez les jumeaux monozygotes ou vrais jumeaux : lorsque l'un est
atteint de dépression, la probabilité que l'autre le soit
également est de 50% ; chez les jumeaux dizygotes ou faux jumeaux, cette
probabilité diminue à 30%.
Quelquefois, les facteurs toxiques jouent un rôle non
négligeable dans l'apparition de la dépression. L'alcool est
dépresssogène : alors que son usage ponctuel peut produire un
effet de bien-être, son usage répété finit par
favoriser l'émergence de symptômes dépressifs.Les signes
dépressifs sont fréquents lors d'un sevrage de certains toxiques
comme l'alcool, le tabac, le cannabis ou l'héroïne.
Les facteurs somatiques peuvent aussi être à
l'origine de la dépression. Chez la femme, pendant les phases
prémenstruelles, en fin de grossesse ou à la ménopause ;un
changement de statut hormonal peut être contemporain d'états
dysphoriques.
La dépression est une maladie à
déterminisme complexe et multifactoriel. Elle peut résulter d'une
addition de faits :
- Vulnérabilité qui peut être soit
innée soit acquise ;
- Eléments de fragilisation tels que les troubles de la
personnalité ou de l'adaptation ;
- Existence d'une pathologie somatique ou psychique ;
- Stress, rupture affective, situation sociale difficile ;
- Rôle éventuel de toxiques.
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