6.3. Suggestions
A l'issue de notre étude, nous formulons des
suggestions, d'abord à l'endroit des autorités politiques et
administratives, ensuite à l'endroit de la population et enfin à
l'endroit des toxicomanes.
A A l'endroit des autorités politiques et
administratives
- Réduire l'offre et la demandede la drogue en luttant
contre le trafic et le commerce des drogues illicites,
- Encouragerla création des centres de prise en charge des
toxicomanes,
- Promouvoir la multiplication des structures
spécialisées de prise en charge des toxicomanes,
- Développer des politiques de soins et d'aides
adaptés dans la prise en charge des toxicomanes en se
référant aux psychologues.
A A l'endroit de la population
- Collaborer avec les spécialistes afin de leur
permettre de mieux comprendre les événements que vivent les
toxicomaneset de pouvoir les aider à abandonner la consommation des
drogues,
- Eviter de stigmatiser les toxicomanes car les condamner les
conduit davantage vers les drogues.
A A l'endroit des toxicomanes
- Prendre conscience des conséquences que vous encourez en
consommant les drogues,
- Se rendre disponibles pour se faire aider par les
spécialistes dans le but abandonner les pratiques addictives,
- Participer activement aux thérapies proposées
par les spécialistes pour vous aider à abandonner les
conduites de consommations de drogues,
- Faire appel aux spécialistes pour vous aider quand
vous vous sentez menacés par l'envie irrépressible de prendre
les produits psychoactifs.
La toxicomanie n'est pas certes une maladie mais c'est le
nouveau cancer de la société. Depuis quelques décennies,
c'est le fléau le plus ravageur de toutes les couches sociales de la
population, malgré les multiples prouesses matérialisées
par la communauté internationale et plus spécifiquement, les
actions menéespar les pays les plus concernés par ce
phénomène.
Au Togo, plusieursrecherches encourageantes et d'innombrables
initiatives louables ont été réalisées dans le
cadre de la lutte contre les conduites de consommations de drogues et le
commerce des drogues illicites. Cependant, beaucoup reste à faire pour
tenter véritablement d'endiguer ce phénomène d'enjeu
sociétal majeur.
Notre étude a porté sur 82 toxicomanes du Centre
Hospitalier National
Spécialisé et avait pour objectif de mettre en
relation les événements de vie
significatifs vécus et les conduites de consommations de
drogues. A l'issue de
cette étude, les résultats auxquels nous sommes
parvenusont surprenants :
- le phénomène de la toxicomanie demeure par
essence un phénomène masculin, touche beaucoup plus les jeunesque
les sujets relativement plus âgés et concerne davantage les sans
profession et les apprenants plutôt que les employés, les
commerçants, les artistes, les élèves et les
étudiants ;
- les toxicomanes proviennent pour la plupart du temps des
familles polygames et recomposées, appartiennent à des familles
de fratries très élargies, environ 7 à 12 membres, et les
mariés et les célibataires sont plus représentés
dans l'échantillon que les séparés et / ou les
divorcés ;
- l'alcool, le tabac et le cannabis sont les drogues les plus
consommées par les toxicomanes de notre échantillon, la
durée de consommation des drogues effectuée par la
majorité des toxicomanes (soit 81,71 %) est de 6 ans et plus, de plus
les deux principales raisons évoquées pour la prise de drogues
selon les sujets sont : la recherche du bien-être ou du bonheur et la
fuite de la réalité difficile ;
- les événements de vie significatifs vécus
ont fragilisé les jeunes adultes et ont favorisé chez eux la
dépendance aux drogues.
Cette étude permet de mieux comprendre la relation de
dépendance quiexiste entre les événements de
vie significatifs et les conduites de
consommations de drogues.
A partir des résultats obtenus, nous estimons avoir
confirmé toutes nos hypothèses et avoir atteint aussi, la
majorité de nos objectifs, sauf bien entendu, les objectifs
d'application.
La poursuite de cette étude permettra d'obtenir un
échantillon plus conséquent pour valider ces résultats
préliminaires obtenus. Toutefois, gardons à l'esprit que
l'amélioration de la qualité et de la nature des relations
familiales et leur valorisation conduiraient indubitablement à
créer davantage le bien-être ou le bonheur au sein des familles et
par ce fait, à réduire le phénomène de la
toxicomanie dans nos sociétés.
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