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Evénements de vie signicatifs, détresse psychologique et dépendance aux drogues

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par Dzodzo Eli Ekploam KPELLY
Université de Lomé - Diplôme d'études supérieures spécialisées  2011
  

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2.2. Cadre théorique : la théorie de l'assuétude de Stanton

La théorie de l'assuétude ou « dépendance » élaborée par Stanton (1982),repose sur l'interrelation entre les facteurs physiques, psychologiques et sociaux de la personne et le rôle que la substance (ou le comportement) occupe dans la vie de celle-ci.

2.2.1. La théorie de l'assuétude de Stanton (1982) :le cycle de l'assuétude

Les drogues ont toutes en commun l'effet d'éliminer l'angoisse et de faire oublier les ennuis de toutes sortes et la douleur chez l'individu. C'est pourquoi certaines personnes les consomment régulièrement pour tenter de rendre permanent ce côté de la drogue. Par contre, lorsque les consommateurs recherchent cet effet à long terme, ils entrent dans ce qui est appelé le cycle de l'assuétude. En consommant de la drogue pour éviter de faire face à la réalité et ce qu'elle comporte, les personnes en arrivent à un point où leurs problèmes ne peuvent plus se régler parce qu'elles les ont évités, c'est cela qui créé de la peur et de l'angoisse. Elles se retournent donc encore vers la drogue pour oublier ces problèmes qui empirent de jour en jour, tout comme leur consommation. Ces personnes en arrivent à un point où leur consommation est le point central de leur vie parce qu'elles ne trouvent plus aucune

satisfaction dans leur vie. Elles essaient de retrouver cette satisfaction dans les psychotropes qu'elles consomment, si bien que les psychotropes consommés deviennent leur seule satisfaction. Les personnes, graduellement, perdent l'envie de faire des choses pourtant aimées auparavant pour se consacrer à leur consommation, qui occupe le temps, structure la vie et procure un rituel rassurant, tout en donnant une certaine identité aux individus. Quatre éléments de base permettent de reconnaître une personne engagée dans le cycle de l'assuétude :

- L'assuétude est un continuum, c'est-à-dire qu'il est un cercle vicieux,
qui recommence sans arrêt et qui n'a pas de fin sans intervention.

- L'assuétude détourne la personne de tous ses autres centres d'intérêt, ce qui veut dire que l'usage des drogues devient omniprésent, enéliminant progressivement tous les autres centres d'intérêt de la personne.

- L'assuétude n'est pas une expérience agréable, la personne utilise des psychotropes presque uniquement dans le but de soulager sa souffrance et qu'il n'y a plus le plaisir lié à la consommation, comme au début.

- L'assuétude est l'incapacité de choisir de ne pas faire quelque chose, c'est-à-dire que la personne a placé les psychotropes au centre de sa vie et qu'elle ne vit que pour cela. Les substances la dominent totalement et la personne n'est plus maître de sa vie.

Figure1 : Le cercle vicieux de l'assuétude

L'individu qui au départ possède des antécédents personnels, vit donc dans un contexte socio-économique défini. Tout au long de sa vie, il est susceptible de se trouver dans les situations favorables ou défavorables qui engendrent des émotions. Les émotions de l'individu peuvent lui donner du plaisir ou du déplaisir et elles peuvent créer de l'angoisse, et un sentiment d'impuissance faisant en sorte qu'il se sente dépassé. L'individu adopte alors une façon qui lui est propre de fonctionner et de rechercher des solutions pour apaiser la souffrance engendrée par ces émotions négatives. Il recherche ces solutions en fonction de sa compréhension du problème. Deux possibilités s'offrent à lui : il peut choisir des solutions adaptées ou des exutoires.

Le premier choix consiste à développer ou à mettre à profit des habiletés qui permettent une réelle satisfaction et un sentiment de confiance et de compétence.

Le second choix consiste à opter pour les exutoires. Ces exutoires apportent une satisfaction apparente, sans toutefois répondre adéquatement aux besoins réels. Elles procurent un apaisement momentané mais elles impliquent une détérioration progressive de la situation de vie, le déracinement de la personne et la perte du sentiment d'efficacité et de l'estime de soi.

Lorsque l'effet de l'exutoire est passé, l'individu se retrouve face aux mêmes difficultés. L'angoisse et le sentiment d'être dépassé reviennent. L'individu applique les mêmes solutions pour soulager sa souffrance. Cellesci engendrent d'autres difficultés, et le problème perpétue. Un continuum s'est installé.

L'anxiété est ainsi prise comme exemple des émotions négatives. Elle est donc la porte d'entrée dans le cycle. L'exutoire constitue le recours aux substances psychoactives qui procurent du bien-être, de l'euphorie, diminuent la peur en décrispant ainsi des échanges sociaux, réinstaurent l'impression de puissance. L'anxiété diminue. Les contraintes sont dégagées. Cela ne dure qu'un bout de temps : en effet, l'effet de cet exutoire diminue et les difficultés réapparaissent. C'est le retour de la tension qui engendre à nouveau des émotions négatives qu'on fuyait au départ. Et comme les substances psychoactives constituent les voies qui soulagent rapidement, on en fait encore recours. Et ainsi recommence le cercle vicieux.

L'assuétude possède des caractéristiques particulières bien déterminées. Elle est l'incapacité de choisir ou de ne pas choisir de faire quelque chose. C'est aussi le désir de fuir la réalité ou le désir de simplification et de facilité. L'assuétude amène l'individu à rechercher la solution adéquate à son angoisse à l'extérieur de soi. Elle créé le besoin d'avoir une satisfaction immédiate. D'après certains chercheurs, c'est à la fois le sentiment d'être incapable d'affronter sa vie et un besoin de sécurité. C'est aussi une tendance à être dépendant et passif. L'assuétude suscite chez l'individu un besoin de pouvoir sur les autres.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand