La contribution des ménages au financement des déchets ménagers: une analyse par la méthode de l'évaluation contingente( Télécharger le fichier original )par Adou Kabran Georges KOUADIO Université de Cocody Abidjan - DEA-Master NPTCI 0000 |
JUSTIFICATION THEORIQUE DE LA PARTICIPATION DES MENAGES ET DIAGNOSTIC DU SERVICE DE GESTION DES DECHETS DANS LE DISTRICT D'ABIDJANCette partie traite des fondements théoriques justifiant la participation des ménages dans le processus de gestion de leur cadre de vie. Elle présente également le diagnostic du service de gestion des déchets dans le district d'Abidjan. CHAPITRE I : FONDEMENTS THEORIQUES DE LA PARTICIPATION DES MENAGES DANS LA GESTION DES DECHETSCette partie apporte une justification théorique qui légitime l'implication des ménages dans la gestion des déchets à Abidjan. I.1. Théories des externalitésLes déchets ménagers constituent une production qui émane des ménages. Ce sont des résidus issus du processus de consommation. Traditionnellement, l'économie de l'environnement analyse d'emblée les déchets en termes d'externalités. Ils représentent une part inévitable du processus de consommation des ménages et se traduisent par la présence de dégradation de l'environnement naturel, et de la santé publique associée à la production des déchets. La question des déchets ménagers assimilés à une nuisance pose la problématique de l'internalisation de l'externalisation négative de consommation dans le cadre de l'économie du bien-être. Dans quelle mesure l'analyse des déchets ménagers en termes d'externalité permet-elle d'envisager les solutions possibles de son internalisation ? I.1.1. Les déchets ménagers vus comme des externalités technologiquesLes déchets ménagers sont des biens intrinsèquement joints à un bien consommé sur le marché. L'origine est « technologique », c'est un produit qui accompagne les activités de consommation des consommateurs. Les consommateurs dans l'acte où le processus de consommation créent un produit joint. Les propriétés de produit joint méritent cependant d'être précisées. La première propriété est l'existence d'un effet externe négatif. Un dépôt de déchets ménagers constitue une source de nuisance « non-rivale », même si elle peut être limitée à une zone géographique. Les risques de santé encourus par les riverains ou la pollution des sols constituent « des maux publics ». Ainsi les déchets ménagers sont-ils classés parmi les externalités environnementales du fait des effets externes négatifs sur l'environnement y compris la santé publique. De façon formelle, l'expression du déchet ménager apparait dans la fonction d'utilité des autres agents économiques et son utilité marginale est négative. Or, les pratiques observées montrent que non seulement cette utilité marginale peut être positive mais aussi que le produit joint peut être considéré comme une ressource ou un input. Les déchets ménagers deviennent un input dès lors qu'ils apparaissent dans la fonction de production d'un autre agent économique.5(*) Cet input présente alors un prix qui, de plus, semble a priori inférieur a tout autre input comparable.
Au préalable une dernière propriété doit être examinée. L'externalité technologique est étroitement associée à la notion de bien public pur ou bien collectif. Un bien auquel tout agent économique peut avoir accès à coût nul. Or les propriétés de non exclusivité et de non rivalité qui caractérisent les biens publics ne s'appliquent pas précisément aux déchets ménagers. Ces derniers en tant que produit joint à la consommation, se présentent comme des produits privés dotés d'exclusivité et de rivalité. En revanche, ils sont à l'origine d'effets externes qui peuvent être assimilés à des « maux publics » du fait de leur nature non rivale. L'effet de cette pollution, que constitue, les déchets ménagers sur un individu ou un lieu ne réduit en rien l'effet pour un tiers. Il est difficile d'exclure un riverain, pour une zone géographique donnée, de l'effet de pollution en terme de mauvaises odeurs par exemple. * 5 Nora benrabia, 2002 |
|