WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les relations inter- coréennes de 1910 à  2009

( Télécharger le fichier original )
par Kossi AHOSSEY
Université de Lomé Togo -  Maitrise ès lettres option histoire contemporaine 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE IV : LES RELATIONS INTERCOREENNES DE 1953 A 2009 ET LE PROCESSUS DE LA REUNIFICATION

Définies comme rapports et flux transfrontaliers, matériels ou immatériels, qui peuvent s'établir entre deux ou plusieurs individus, groupes ou collectivités, les relations internationales sont animées dans la péninsule coréenne par deux États : la Corée du Nord (RPDC) et la Corée du Sud (la République de Corée). Soutenus respectivement par le bloc communiste et celui capitalistes, les deux États connurent des évolutions opposées à l'image de leurs alliés. Les relations intercoréennes évoluèrent donc dans le contexte de la Guerre froide puis dans celui de l'après Guerre froide.

Ces relations toujours conflictuelles, fondées sur des affrontements entre les forces armées, de terrorisme d'État avec de victimes aussi bien civiles que militaires ne furent que le reflet des relations internationales sur la scène mondiale, faites dans un premier temps de bipolarisation puis de monopolarisation ensuite. Comment donc les relations intercoréennes ont-elles évoluées dans ce contexte ?

Par cette présente, nous tenterons d'élucider les différents méandres des relations que les deux États frères de la Corée ont entretenues et voir en quoi le processus de réunification semble hypothéqué. Mais bien avant nous présenterons les deux entités de la Péninsule et leur évolution.

I. Les deux entités de la Corée et leur évolution

Lorsqu'en 1945, les forces alliées conformément aux accords du Caire1 envahirent la Corée pour obtenir la capitalisation du Japon, ni les américains au Sud du 38è parallèle, ni les soviétiques au Nord, encore moins les coréens ne crurent à une partition définitive de la Péninsule. Le nom respect des engagements pris par les Superpuissances, la réticence des coréens et surtout la naissante Guerre froide rendirent difficile la situation. Ainsi aboutit-on à la proclamation de deux États séparée en Corée dès 1948.

L'ambition affichée de chaque partie de réunifier militairement la Péninsule en imposant son idéologie, échoua à l'issue de la Guerre fratricide qui eut lieu entre 1950-1953.

1- Droz B. (1992 : 121) nous rappelle que les coréens furent hostiles à tout ce qui apparu comme tutelles étrangères. Ainsi ils accueillirent avec difficulté les résolutions de la Conférence de Moscou de décembre 1945 qui institua une commission mixte soviéto-américaine, ayant pour tâche l'organisation des élections libres et l'instauration d'un gouvernement pour la Corée réunifiée. Outre cette hostilité, c'est l'opposition idéologique qui aggrava la situation. Confer chapitre deuxième.

Celle-ci se solda par un statu quo et l'armistice de juillet 1953 confirma la situation de départ. La Péninsule fut donc divisée entre deux États qui revendiquèrent représenter chacun l'ensemble de la Corée. Au Nord, la République populaire et démocratique de Corée et au Sud, la République de Corée.

Loin de faire une étude très détaillée de ces Entités de la Péninsule,nous nous contentons de relater leur origine et surtout leur évolution dans la période de notre recherche.

1.1. La Corée du Sud : République de Corée

Conformément aux accords de Moscou de mai 1945, les États-Unis reçurent la reddition des forces japonaises au sud de la ligne de démarcation le 8 septembre 1945. (Duroselle 2004: 138). Le général américain Hodge prépara la rééducation et introduisit des partis politiques. Les américains entreprirent l'élimination des dirigeants communistes. Ils gagnèrent la sympathie de Syngman Rhee qui vécu longtemps aux États-Unis (Droz 1992 : 121). Ce dernier remporta avec son parti les élections organisées par les américains.

Carte n° 8 : la République de Corée après le partage en 1948

Source: www.dinosoria.com; téléchargé le 20 mai 2010.

Cette carte montre la situation géographique de la République de Corée au sud de la ligne de démarcation avec ses principales villes et îles.

Le manque de consensus entre les deux Superpuissances entrava les activités de la commission temporaire1 de l'ONU qui reçu mandat pour organiser les élections sur toute l'étendue de la Péninsule. Ces élections eurent finalement lieu au sud le 10 mai 1948.

L'association nationale pour la réalisation rapide de l'indépendance coréenne, parti de Syngman Rhee remporta la majorité des sièges. Il constitua un gouvernement après l'élaboration de la constitution.

Photo n° 14 : Syngman Rhee, Président de la Corée du Sud en 1948

Source: www.flickr.com du 20 mai 2010.

Sur cette photo, on observe le premier Président de la Corée du Sud (République de Corée). On peut observer au tour de lui des Autorités militaires américaines au cours d'un discours qu'il prononce pendant la campagne électorale en 1948. Ce qui témoigna du fort soutien qu'il obtint des américains et que nous démontrons le long de ce travail.

1-Cette commission, mise en place par l'ONU, remplaça la commission mixte soviéto-américaine. Elle est présidée par l'Inde et composé de 8 membres à savoir : Australie, Canada, Chine France, Inde, Philippines, San Salvador, Syrie et Ukraine. Confer chapitre II pour plus d'informations.

La République de Corée fut donc proclamée et reconnue par les États-Unis et les pays Occidentaux. Son premier Président fut Syngman Rhee. Les américains réussirent à instaurer ainsi une démocratie à la Coréenne faite de dictature militaire, d'autocratie, de despotisme, de coups d'État militaire, d'arrestations d'opposants et surtout d'émeutes (Balaize 1991 : 76-78). En effet, ce ne fut qu'en décembre 1992 que le pays connut l'élection d'un Président civil (Courmont : 2006)1, soit une trentaine d'année plus tard après que le premier Président, réélu trois fois, fut contraint à l'exil2 en 1960. Kim Yang-Sam aussitôt après son élection lança les bases d'une réelle démocratie et mit fin à l'intervention militaire dans la vie politique en imposant une remise en ordre de l'armée et de la classe politique, après trente ans de régime militaire. Il permit à son successeur Kim Dae-Jung (1997-2002) de redonner vie à la culture coréenne. Il entreprit une ouverture vers le frère du nord grâce au Sunshine Policy3.

Voici la liste chronologique des différents Présidents coréens depuis 1948:

- Rhee Syngman (Yi Sung man) 1948-1960

- Yun Po-Sun (Août 1960-mai 1961)

- Général Park Chung-hee (1963- 1979)

- Choi Kyu-hah (1979- 1980)

- Chun Doo-Hwan (1980- 1993)

- Roh Tae-Woo (1988- 1993)

- Kim Young-Sam (1993- 1998)

- Kim Dae-Jung (1998-2003)

- Roh Moo-hyun (2003-février 2008)

- Lee Myung-Bak (février 2008-à nos jours)

La vie politique, organisée autour de deux grandes tendances politiques : la Droite conservatrice et la Gauche démocrate, est animée par plusieurs parties politiques4. On assista

1-Source : www.diploweb.com. Il rappelle que la marche vers la réelle démocratie permit aux coréens du Sud d'élire leur premier Président civil Kim Yong-Sam (1993-1997). Il lança une importante vague de mesure contre la corruption et mit en place de vastes reformes économiques visant à assouplir les réglementations nationales, à favoriser les investissements étranger et à promouvoir la concurrence.

2-Né le 26 mars 1875 à Haeju aujourd'hui situé au Nord, Syngman Rhee fit ses études aux Etats-Unis en Sciences Politiques sanctionnées par un Doctorat. Chef de gouvernement coréen en exil sous la dictature coloniale japonaise à Hawaï. Il fut élu président de la Corée du sud en 1948.Il exerça le pouvoir d'une manière autocratique et entraîna le pays dans la guerre de 1950-53. Il fut réélu en 1952, 1956 et 1960 mandats au cours desquels il mit en place une reforme sur l'éducation et le foncier, mais en 1960 sa réélection suscita de violentes manifestations le conduisant à la démission. Il quitta le pays pour Hawaï où il mourut en 1965 (Balaize 1991).

3-Nom donné aux efforts de réconciliation intercoréenne prônée par ce dernier. Confer partie II du chapitre. 4-Source : www.wikipediat.fr .

à des manifestations1 populaires contre le pouvoir, des renversements politiques ou coups d'Etats. Ainsi en 1987, d'énormes rassemblements populaires eurent pour conséquence des reformes politiques significatives. Il y fut élaborée une révision constitutionnelle permettant des élections présidentielles directes. Ce qui permit d'ailleurs l'élection de Roh Tee-Woo comme Président (décembre 1987). Il exerça son pouvoir entre 1988-1993.

L'un des évènements majeurs qui marquèrent la vie politique de la Corée du Sud fut l'affaire de la destitution de février 2004. En effet, le parlement sud-coréen (Parlement Monocaméral) vota le 12 mars 2004 une motion qui suspendait Roh Moo-Hyum de ses fonctions présidentielles plongeant ainsi le pays dans un vide constitutionnel2. Mais, les législatives du 12 mai 2004 rétablirent le Président dans ses fonctions, puisqu'à ces élections l'opposition perdait sa majorité au profit du Président dont les partisans se mobilisèrent pour transformer le jout électoral en un plébiscite pour Roh Moo-Hyum3.

Sur le plan international, le pays connut une évolution très remarquable. En effet, contrairement à la doctrine Holstein, Park Chung-Hee, Président de 1963-1979 maintint des relations diplomatiques avec tout les États qui en établissaient également avec la Corée du Nord. Les jeux olympiques de 1988 à Séoul entérinèrent cette Politique de la Corée du Sud. Cet évènement permit au pays de se rapprocher des Républiques de l'est dont la Hongrie. Cette situation s'accentua après la chute du Mur de Berlin (1989) et entraîna l'écroulement de l'URSS et le bloc soviétique. En effet la nouvelle politique de Gorbatchev4 à l'égard des occidentaux permit le réchauffement des Relations internationales. La Corée du Sud en profita énormément. Ainsi intervint en juin 1990 une rencontre Roh-Gorbatchev à San Francisco. En septembre, Edouard Chevardnadze se rendit à Séoul suivie de l'annonce de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux États le 30 septembre.

En décembre de la même année, Roh se rendit aussi à Moscou pour y signer plusieurs accords commerciaux. La plus grande ouverture de la Corée du Sud fut l'établissement des relations avec la Chine qui demeura alliée sans faille de la Corée du Nord. En effet, dès 1989 intervint le développement des relations commerciales avec la Chine à hauteur de 3 milliards

1- Source : www.lesechos.fr . Ces manifestations s'explique par la croissance économique que connue la Corée du Sud. La corruption et la répartition inégale des fruits de la croissance ont généré la monté des revendications populaires ce qui aboutit, en 1980, à une démocratisation du régime.

2-Source : www.wikipédia.fr. Première dans l'histoire du pays, cette situation n'acquit de l'initiative de l'opposition majoritaire au parlement. Par 193 voix contre 47 boycotts, ils reprochaient au Président sa sympathie pour un parti politique : URI constituée majoritairement par ses fidèles.

3-Confer le www.wilipédia.fr.

4- C'est sous la direction de Gorbatchev que l'URSS se vida de sa substance grâce de sa politique de Glasnost et de Pérestroïka. Ce qui suscita des mécontentements au sein du bloc soviétique et en URSS (Duroselle 2004).

de dollars US (Balaize 1991 : 82), avec accords sur les bureaux d'échanges commerciaux qui se transformèrent en consulats dans les deux pays.

En 2002, la Corée du Sud organisa un grand évènement mondial qui réunit 32 pays du monde. La coupe du monde de la FIFA organisée avec la Japon et qui connut un grand succès unanimement reconnu par les participants. Elle signa un traité le 22 juin 1965 avec le Japon prévoyant un versement d'assistance japonaise au développement à hauteur de 300 millions de dollars et des prêts bancaires de 500 millions de dollars1.

Cette reprise du dialogue contribua au développement du pays. Le Japon devint à partir de 1969 le premier partenaire commercial de la Corée du Sud, même si cela n'exclût pas de régulières tensions2. Park Chung Hee fit remarquer d'ailleurs que l'accord avec le Japon s'inscrit aussi dans le resserrement des liens avec les États-Unis. Ce lien avec les ÉtatsUnis3 aussi bien sur le plan politique, économique que militaire permit à la Corée du Sud de passer de l'étape de pays sous-développés dans les années 60 à un Pays Industrialisé de nos jours. En effet la Corée du Sud, contrairement à la Corée du Nord (qui concentre beaucoup de ressources du sous-sol sur son territoire) fut une terre de culture surtout de riz, car elle regroupe les meilleures terres agricoles selon la colonisation japonaise. Puis, la guerre de Corée (1950-1953) rendit plus pauvre la Péninsule au Sud4 comme au Nord (Courmont 2006). Mais au sortir du conflit, les sudistes adoptèrent une stratégie d'expansion basée sur le développement des échanges avec l'extérieur. Ainsi le pays recourut à des emprunts et technologies étrangers pour se retrouver parmi les dix plus grands pays exportateurs au monde et les quinze grandes puissances économiques du monde (Balaize 1991: 89).

Le tableau qui suit nous permet de réaliser la véritable croissance économique de la Corée du sud. En effet, pour une population de plus de 42 millions atteints en 1989, le PNB par habitant fut 4968 dollars US. Ce dernier était, en 1949,de l'ordre de 70 dollar pour une population, pratiquement la moitié de celle de 1989 (un plus de 20millions). Ainsi, pendant

1-Source : www.stratégicinternational.com . La normalisation de réaction entre la Corée du Sud et le Japon suscita de vives manifestations d'opposition dans les deux pays liées surtout au passé coloniale.

2- Source : www.stratégicsinternational.com. Le problème coréen toucha directement le Japon qui ne resta indifférent à la situation dans la Péninsule. Ceci se justifia par les dramatiques évènements en Corée du Sud tels que : en 1979 l'assassinat du Président coréen Park Chung Hee, le coup d'état qui porta au pouvoir Chun Doo Hwan, en 1980 le massacre de Kwangju ; qui fit selon Balaize officiellement 200 morts, et la condamnation à mort de Kim Dae Jung, renforcèrent l'image négative du Japon en Corée du Sud.

3- Confer chapitre III.

4-Source : www.lesechos.fr. La Corée du Sud fut plus pauvre que la plupart des pays africains en 1960. Mais elle rejoignit, en une génération le cercle des pays industrialisés. Elle connut entre 1962-1990 un taux de croissance de l'ordre de 10% par an. Pour elle, ce miracle économique fut le résultat d'un développement d'industries intensives en main d'oeuvre comme le textile, l'assemblage électronique et automobile pour l'exportation.

que la population doublait en espace de 40ans, le PNB par habitant lui se multipliait par 71. Quel miracle économique?

Tableau n° 3: Evolution du PNB de la Corée du Sud pendant la Guerre froide.

Année

1949

1961

1966

1971

1976

1981

1986

1989

Population en

20,2

25,8

29,4

32,9

35,8

38,7

41,6

42,4

M hab.

 
 
 
 
 
 
 
 

PNB/hab.

70

1O7

134

276

765

1719

2300

4968

$US courant

 
 
 
 
 
 
 
 

PNB, Mid $

1,4

2,8

3,7

9,1

28,7

66,2

95,3

210,1

US courant

 
 
 
 
 
 
 
 

Source: (Balaize 1991 : 100).

Mais sans perdre de vue, ceci est à mettre à l'actif de la puissance américaine qui fut un soutien économique sans faille, histoire de permettre à la Corée du Sud de résister à l'avancée du communisme. Le Tableau qui suit fait un récapitulatif de ce que fut la croissance économique dans le pays au cours de divers périodes.

Tableau n°4: Évaluation de la croissance économique de la Corée du Sud (taux moyen annuel en %)

1962-1965

1966-1970

1971-1975

1976-1980

1981-1985

1986-1988

6,7

10,4

10,9

10,1

7,5

11,1

Source: (Balaize 1991 : 109).

La grande dépression des années 1981-1985 est liée aux soubresauts politiques, mais quand revint la stabilité, la croissance reprit de fort belle manière.

Les divers plans de développement économique sont surtout caractérisés par le dirigisme et l'intervention de l'État à tous les stades de l'économie. La construction d'une économie à forte croissance, soutenue par les exportations; le développement volontairement déséquilibré en concentrant les efforts sur les industries stratégiques cibles, enfin la politique de croissance d'abord et redistribution plus tard; conduisirent la Corée du Sud à un stade de miracle économique. Elle qui, en 1970 était plus pauvre que le Cameroun, atteignît en 1990 le

niveau du Portugal1 et fait parti, aujourd'hui des treize (13) pays les plus industrialisés du monde.

Mais tous ces exploits ne furent possibles sans le soutien et la présence sur son territoire de la première puissance mondiale, lui accordant protection militaire, sécurité militaire. Ceux que sa soeur du nord devait à tous prix assurer, elle autre, sans aucun soutien inconditionnel de l'étranger.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King