CHAPITRE 4. DISCUSSION
Nous avons prélevé 15 mesures
craniométriques (paramètres) contrairement à Akuboy (2009)
qui en avait seulement prélevé 13 pour son étude sur le
dimorphisme sexuel secondaire chez Crocidura olivieri et
Scutisorex somereni.
Comme le signale les tableaux (1) et (2) qui nous
présentent des valeurs statistiques des mesures craniométriques
de C.olivieri et S.somereni, il existerait des mesures
stables (qui varient très peu càd dont le coefficient de
variation est inférieur à 5%) dans les deux populations qui
pourraient être considérer comme fiables pour dégager des
éventuelles variabilités craniométriques.
Pour le test F de Snédécor, les tableaux (3),
(4), (5), (6), (7), (8) ont montré qu'il existe plusieurs mesures
présentant des différences significatives qui
témoigneraient une certaine variabilité craniométrique au
sein de différents blocs étudiés. Cette variabilité
s'expliquerait d'abord par le fait que les caractéristiques de ces
habitats sont différentes.
Beaucoup d'auteurs comme Katuala (2009) par exemple qui ont
effectués des études biogéographiques sur les petits
mammifères de la région ont signalé que le fleuve Congo
jouerait le rôle de barrière écologique pour ce groupe
d'animaux. La variabilité observée entre les individus de la rive
gauche et ceux de la rive droite de ces deux espèces
étudiées serait due à la présence de cette
barrière et expliquerait l'existence des mesures craniométriques
qui ont des différences significatives entre les spécimens de ces
deux rives.
En faisant le test d'Anova pour voir s'il existerait une
variabilité inter localités, les tableaux (9) et (10)
appuyé par l'annexe 3, signalent que bien qu'il existe une quelconque
variabilité entre les localités, celle-ci respecte la logique de
variabilité inter blocs. C'est à dire qu'on n'a pas trouvé
des mesures qui se démarquent entre les individus des localités
se situant dans un même bloc. Ce constant corrobore ce que nous avons dit
plus haut.
Nous restons tout de même sans explication pour le fait
que pour le tableau(10), le test d'Anova a signalé qu'il existerait une
différence significative(DS) pour le paramètre M3W (largeur de la
base de la molaire M3) mais le test post hoc (le test de Tuckey) au moyen du
logiciel « Past 2.0 >> n'a pas su déterminer avec
précision si celle-ci se retrouverait entre quelle localité et
quelle autre.
Les ACP (Analyses en Composantes principales) nous ont permis
de confirmer que notre matériel appartenait effectivement soit à
C.olivieri soit S.somereni comme considérait au
départ à l'exception de quelques spécimens qui se sont
démarqués de leur groupe et appartiendraient à un autre
groupe que celui dans lequel il était répertorié. Cette
démarcation serait peut être aussi due au fait que l'individu
serait encore jeune et que ses différentes mesures prises ne
correspondent pas encore à celles de son groupe.
Considérant les tableaux (11) et (12) relatifs au
dimorphisme sexuel secondaire, chez C.olivieri de la rive droite,
plusieurs mesures craniométriques ont présenté des
différentes significatives et permettraient d'établir le
dimorphisme sexuel secondaire. Un seul paramètre (P4-M3) chez
S.somereni permettrait d'établir ce dimorphisme.
Akuboy (2009) avait aussi répertorié plusieurs
mesures permettant d'établir le dimorphisme sexuel mais n'avait obtenu
aucune mesure présentant une différence significative et de ce
fait ne permettant pas d'établir un dimorphisme sexuel chez
C.olivieri et S.somereni des localités de Bomane,
Batiamanoka et Kasugho.
Il nous conviendra tout de même de retenir que nous avons
effectué ce dimorphisme sexuel dans notre travail juste à titre
indicatif.
Pour la détermination de classes d'age, nous avons
seulement observé degré de l'usure dentaire des molaires
supérieures et de l'état de fusion de la suture entre la
basioccipital et le basisphénoïde tandis que Nicolas et al (2003)
lors de son étude sur la structure de population et la reproduction de
Heimyscus fumosus avait utilisé deux méthodes : le
degré de l'usure dentaire ainsi que le poids de la bête pour
estimer l'age des animaux.
Il s'est avéré que les adultes étaient
nombreux dans les populations de ces deux espèces dans la plupart des
localités. Les juvéniles sont totalement absent et les
séniles sont faiblement représentés. Ce résultat
s'expliquerait par le fait que comparativement à d'autres classes d'age,
les juvéniles et les très vieux adultes sont moins actifs et se
font difficilement capturés.
En étudiant les Musaraignes de la forêt tropical
du Gabon, Nicolas et al(2004) signala que pour les deux sexes, les vieux
adultes (TW3B et TW4) ont été représentés mais
à faible proportion dans la population. Il remarqua aussi qu'aucun
spécimen des juvéniles de Crocidura batesi et
Paracrocidura schoutedeni n'a été capturé.
Etant donné que notre matériel a
été prélevé d'une collection se trouvant au
laboratoire LEGERA, nous pensons que si on considérait ces populations
en entièretés selon leur milieu de capture, leur structure de
population se pourrait se présenter autrement.
|