CHAP II. POTENTIELS FORESTIERS DE LA RDC
II. 1. Ressources et provinces forestières
Au moment où la RDC cherche à faire participer
tous les secteurs d'activités dans le processus de développement
économique, le secteur forestier constitue un atout majeur car, il
s'agit l{ d'une potentialité énorme qui n'a pas encore
joué pleinement son rôle. En effet, des 128 000 000 d'ha des
forêts dont dispose la RDC, soit 54.6% de toute sa superficie et
situées essentiellement au coeur du bassin du fleuve Congo, seuls 60 000
000, soit 41.4%, seraient économiquement exploitables compte tenu des
contraintes diverses notamment l'accessibilité, les marécages,
les forêts inondées,... (FAO, 2000).
Ces forêts se caractérisent par une très
grande hétérogénéité de son potentiel
forestier, une diversité des familles et essences botaniques mais
malheureusement aussi par un faible niveau de productivité moyen.
Elles sont cependant :
- habitat pour une densité floristique et faunique qui
fait du pays un des premiers pays de méga biodiversité au monde
;
- premières d'Afrique pour les espèces
végétales (plus de 10 500 espèces recensées), avec
un endémisme exclusif de faune (gorille de plaines et de montagnes de
l'Est, bonobo, okapi, rhinocéros blanc du nord, paon congolais et bien
d'autres) ;
- le seul pays au monde où vivent quatre des cinq
espèces de grands gorilles,...
Le potentiel forestier de la RDC est encore relativement
intact (ZASY, 2009) : son taux de déforestation est estimé
à 0.2% pendant que sa production en bois d'oeuvre demeure encore en
deç{ de 500 000 m3 par an. L'inventaire effectué dans
la cuvette centrale indique qu'un volume brut de plus de 1 000 000 000
m3 serait disponible (TETE, 2004). Selon des hypothèses
pessimistes, ce volume peut amener une exploitation annuelle de 13 000 000
m3, toutes essences confondues, avec une révolution de 80
ans.
Si nous tenons comptes du fait que l'exploitation du bois en
RDC ne s'intéresse qu'aux essences de grandes valeurs commerciales qui
représentent à peine 30 { 40% de l'ensemble des essences
inventoriées, le volume annuel effectivement réalisable
s'établirait { 4 ou 5 000 000 m3 par an.
La répartition de la couverture forestière de la
République de la Démocratique du Congo à travers ses
différentes régions administratives, accuse des
inégalités frappantes comme illustrée au tableau
ci-après.
Tableau 2 : Importance relative de la couverture
forestière des provinces
Provinces
|
Superficie totale (km2)
|
Superficie forêt (km2)
|
% forêt
|
Bandundu
|
295 658
|
120 000
|
9.7
|
Bas Congo
|
53 855
|
10 000
|
0.8
|
Equateur
|
403 293
|
402 000
|
32.6
|
Province orientale
|
503 239
|
370 000
|
30.0
|
Kasaï occidental
|
156 967
|
40 000
|
3.3
|
Kasaï oriental
|
168 216
|
100 000
|
8.1
|
Kinshasa
|
9 965
|
-
|
-
|
Maniema
|
132 250
|
90 000
|
7.3
|
Nord Kivu
|
59 631
|
41 500
|
3.4
|
Sud Kivu
|
65 128
|
48 500
|
3.9
|
Katanga
|
496 865
|
10 000
|
0.8
|
TOTAL
|
2 344 885
|
1 232 000
|
99.9
|
Source : CHEZEAU, 2003 et Monographies des provinces de l'ancien
Kivu
Le tableau 2 révèle que la plus grande
proportion, soit 32.6%, des forêts de la RDC se trouvent en Equateur.
99,7% de la superficie de cette dernière est couverte des forêts
et est respectivement suivie de la Province Orientale, de Bandundu et du
Kasaï Orientale. Ces provinces représentent, à elles seules,
80.5% de la superficie forestière congolaise. Suite à la forte
urbanisation de la ville de Kinshasa, les superficies forestières y sont
devenues quasi inexistantes.
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