5. Diagnostic :
5- 1. Arguments d'orientation :
(De Bruyne et al., 2006; Dieusaert P., 2005)
L'orientation vers le diagnostic de la trichinellose est souvent donnée
par la symptomatologie clinique assez typique pendant la phase d'état ou
par la notion de petite épidémie familiale et d'habitudes
alimentaires.
L'interrogatoire des patients permet toujours de mettre en
évidence une tendance à la consommation de viande peu cuite
d'espèces de mammifères (cheval, ours, sanglier, porc...,)
particulièrement sensibles à la trichinellose.
L'analyse de la formule numération sanguine (FNS) avec
une forte éosinophilie et une élévation des enzymes
circulantes musculaires (créatine phosphokinase CPK, lactate
déshydrogénase LDH) sont de bons indicateurs.
On note également un syndrome inflammatoire plus ou
moins marqué, qui entraine une accélération de la vitesse
de sédimentation et une augmentation du taux de CRP (Protéine C
Réactive).
5- 2. Diagnostic indirect :
Le diagnostic sérologique consiste en la recherche
d'anticorps anti Trichinella dont la détection a une bonne
valeur diagnostique.
Le diagnostic immunologique est basé sur la
détection d'IgG spécifiques qui apparaissent dès les 10-20
ème jours après infestation.
Cependant, le taux d'anticorps est très variable en
fonction des individus, de la charge parasitaire et des espèces
infestantes (Bruschi et al., 1990; Pozio et al., 1993).
Les tests sérologiques indirects sont nombreux et font
appel à la technique d'immunofluorescence indirecte (IFI) et surtout la
méthode ELISA, qui sont les deux méthodes les plus
utilisées pour le dépistage de la trichinellose, mais de
nombreuses méthodes sérologiques ont été
décrites : hémagglutination indirecte, agglutination au latex,
contre-immunoélectrophorèse, et le test de confirmation consiste
en une immuno-empreinte ou competitive inhibition assay (western
blot).
5- 3. Diagnostic direct de certitude :
(Ripert C., 2007; In : Poirrier M., 2010) Il est
rarissime de retrouver les larves de Trichinella dans le sang ou dans
les selles. De même, les adultes sont très rarement
identifiés dans les selles puisque lysés dans le tube
digestif.
On peut en trouver quelquefois dans le liquide du tubage
duodénal ou dans le liquide céphalo-rachidien s'il y a eu une
atteinte méningée.
Le meilleur moyen pour rechercher la présence du parasite
est la biopsie musculaire. Cet examen est fondé sur une digestion
artificielle adaptée ou un examen microscopique après
écrasement pour identifier les larves.
L'étude anatomopathologique de la pièce (fixation,
coupe et coloration) visualise non seulement la larve mais aussi la
réaction inflammatoire.
La biopsie musculaire permet également l'isolement et
le typage de la souche de Trichinella, par amplification
génomique, réservée uniquement aux laboratoires
spécialisés.
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