III- Le partage des rôles
Pour contourner la tendance des grandes puissances à
gérer les crises selon leurs intérêts, nous proposons une
définition claire de l'architecture de gestion des conflits politiques
en Afrique. Cela revient à définir explicitement, et ce au regard
du chapitre VIII de la charte des NU, l'étape à laquelle l'UA
passera le témoin à l'ONU en ce qui concerne les mesures à
prendre dans le cadre de la gestion des conflits politiques.
A cet effet, nous proposons que l'étape de la
médiation soit confiée à l'UA et les décisions
d'intervention militaire au CS. Cela n'exclut nullement que les Nations Unies
interviennent dans les négociations ou que les forces pré
positionnées de l'UA soient sollicitées dans le cadre d'une
résolution du CS.
Ainsi, à l'éclatement d'une crise politique sur
le continent, l'UA aura pour charge de conduire une médiation --- la
première étape --- afin de trouver une solution pacifique au
problème. Les deux organisations peuvent aussi désigner un
émissaire ou un médiateur commun pour le règlement de la
crise. En cas d'échec des négociations dûment
constaté par le CPS ou le CS, le dossier sera transmis au CS pour des
mesures coercitives.
Ce mécanisme que nous proposons vient en appui aux
dispositions du chapitre VIII de la charte des NU. Il permet de définir
la frontière entre les actions des deux organisations ; ce qui a
toujours constitué jusque-là une insuffisance du mécanisme
actuel et permis aux grandes puissances de gérer les crises selon leurs
intérêts. Nous estimons qu'en précisant clairement le
rôle de chaque institution, cela réduirait considérablement
l'élan de ces puissances.
|