Section 2 : Validation des hypothèses et
recommandations
Paragraphe 1 : validation des hypothèses
Au terme de l'analyse économique des résultats de
nos estimations, il est impératif de tester les hypothèses que
nous avons formulées au début de ce travail.
A-Validation de l'hypothise H1
Pour la validation de l'hypothèse 1 de notre étude
nous utiliserons l'hypothèse qui stipule que « L'aide alimentaire
reçue par le Bénin couvre, chaque année, le déficit
alimentaire intérieur » sera vérifiée à
travers un graphique. Ce graphique sera réalisé à partir
d'un tableau construit avec la formule suivante :
DEMANDE =DEFICIT ALIMENTAIRE + AID des dix (10)
dernières années.
Graphique 6: Evolution du déficit
alimentaire au Bénin
-10000
-20000
-30000
-40000
-50000
-60000
-70000
0
DEMANDE
BILAN ALIMENATAIRE
A la lecture du graphique ci-dessus le bilan alimentaire est
inférieur à la demande en produit céréalier. Cette
différence indique les déficits à combler grâce aux
échanges avec le reste du monde (RDM) notamment les importations.
Les bilanS alimentaires sont recueillies dans les LISA (Lettre
d'Information a la Sécurité Alimentaire) de l'ONASA
En somme l'aide alimentaire reçue par le Bénin ne
couvre pas son déficit alimentaire intérieur.
Par conséquent à base de ce graphique nous
concluons que l'hypothèse H1 est rejetée.
B-Validation de l'hypothise H2
Elle suppose que «L'aide alimentaire influence
positivement la production céréalière du Bénin
». Des résultats de nos estimations, d'une part, de la dynamique de
long terme révèle que «l'aide alimentaire» est
positivement significatif. Quant à la dynamique du court terme,
«l'aide alimentaire » affecte positivement la croissance de la
production céréalière du Bénin mais n'a pas d'effet
sur celle ci. Dans les deux cas de figure, la deuxième hypothèse
de cette étude est vérifiée.
Eu égard à ces résultats nous concluons que
l'hypothèse H2 est acceptée.
C -Validation de l'hypoth:se H3
Elle suppose que « Le niveau actuel des
aides alimentaires accordées au Bénin
lui permet de maximiser sa production agricole.» Cela
signifie que la variable AID doit avoir son coefficient (a1)
positif et le coefficient de la variable AID2 (a5)
négatif.
En effet, a1 et a5 ont des
signes différents (a1 positif et a5
négatif) l'hypothèse H3 est acceptée.
Déterminons le niveau optimal d'aide
L'équation de long terme est :
LProdt= a0 + a1 AIDt + a2 IMPORt +a3PLUt +a4SUPt +a5
AIDt2 Nous pouvons en déduisons :
AID + a2 IMPOR +a3 PLU +a 4 SUP
+a5 2)
AID
PROD = e (a0 +
a1
En passant á la dérivée première par
rapport á la variable AID, nous avons :
P = (a1 + 2*a5 AID) e
(a0+ a1 AID + a 2 IMPORT +
a3 PLU + a 4 SUP + a5
AID2)
~ par la suite nous avons
(a1 + 2*a5 AID)=0 car e (a0 +
a1 AID + a2 IMPORT + a3 PLU + a4
SUP + a5 AID2) #177; 0
En tirant AID, nous obtenons:
44
En remplaçant les coefficients par leurs valeurs
respectives nous avons :
AID= 5.3387 o t 338 to .
De ce qui précède, le niveau actuel des aides
alimentaires accordées au Bénin lui permet de maximiser sa
production agricole.
Eu égard à ces résultats, nous concluons que
l'hypothèse H3 est acceptée. Paragraphe
2 : Recommandations de politique économique
L'étude des variables explicatives de la production
intérieure du Bénin doit normalement aboutir à la
formulation de politiques susceptibles de provoquer une sécurité
alimentaire au niveau de la production céréalière du
Bénin.
La sécurité alimentaire ne concerne pas
uniquement la production mais touche au développement économique
tout entier. Plusieurs paramètres entrent en ligne de compte dans la
formulation d'une politique de sécurité alimentaire. Parmi les
actions à entreprendre, l'Etat peut, à la fois, agir sur les
variables explicatives du modèle et sur d'autres variables quantitatives
et qualitatives, non exprimées dans l'étude. L'Etat doit :
v' maintenir la stabilité politique par l'entremise d'une
bonne gouvernance et d'un renforcement du libéralisme économique
;
v' le renforcement de l'intégration sous- régionale
;
? l'amélioration de la productivité agricole qui
inclura la réduction des coûts de production et de
commercialisation ;
? l'amélioration du fonctionnement des marchés en
assurant une meilleure transparence (informations régulières,
complètes et fiables des prix, des flux sur les marchés nationaux
et régionaux, l'analyse des stocks, le jeu des acteurs, les
problèmes de taux de change F CFA en Naïra ;
v' éviter les distributions gratuites aux situations
d'urgence ;
v' Sécuriser les producteurs à travers le foncier
;
v' Aider les producteurs à avoir accès à
l'irrigation ;
1' Mécanisation de l'agriculture ;
1' Contrôler la sortie frauduleuse de la production
locale.
Les donateurs doivent s'engager sur un certain nombre
d'éléments très importants :
· éviter les actions qui contribueraient à
modifier les habitudes alimentaires;
· ajuster les aides pour éviter les effets de
concurrence avec les productions locales ;
· affecter le produits des ventes (les fonds de
contrepartie) au financement d'actions de développement visant un
objectif de sécurité alimentaire ;
· promouvoir les échanges céréaliers
régionaux. Et en dernier ressort les producteurs doivent :
> voir en l'aide un stimulant et non une concurrence.
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