CHAPITRE VIII : RECOMMANDATIONS
Au terme de notre étude, nous voudrions émettre
quelques recommandations en vue de mieux circonscrire les problèmes
relatifs au foncier urbain en général et en particulier, se doter
d'un guide technique à même de mettre en exergue les
potentialités qui existent en matière de gestion des zones
à risque.
Ainsi, nous exhortons tous les acteurs de la chaîne
foncière ayant en partage la gestion du domaine urbain et en particulier
l'Etat de Côte d'Ivoire à observer les recommandations
ci-dessous.
1. Reprise en main par l'Etat de la politique de
l'habitat
A Abidjan, l'une des causes de la prolifération de
l'habitat spontané et quartiers précaires est le manque de
logements engendré par le désengagement de l'Etat en
matière de production d'habitat socioéconomique. Aujourd'hui, les
besoins en logements restent très élevés chaque
année.
L'Etat de Côte d'Ivoire devra donc reprendre en main la
politique de l'habitat pour combler le déficit de 500 milles demandes de
logements enregistrés depuis les années
198014 pour la seule ville d'Abidjan. A cette
demande malheureusement non satisfaite, il faudra aussi ajouter les 42 milles
demandes sur l'étendu du territoire national dont 21 milles pour la
ville d'Abidjan (Amon Tanoh, 2009). Sur toutes ces demandes, seulement 3 milles
(7,1%) sont satisfaites par an. Aujourd'hui, nous enregistrons environ un
déficit cumulé de 600 milles besoins en logements non satisfaits
par an avec une population qui ne cesse de croître.
2. Redynamisation des structures publiques en charge
des travaux d'aménagement foncier
La quasi-totalité des structures de l'Etat ayant en charge
les travaux d'aménagement doivent être soutenues et
redynamisées.
En effet, après la disparition de certaines structures
de l'Etat, ces travaux ont été concédés à
la SATCI (Société d'Aménagement de Terrains de
Côte d'Ivoire), une société à capitaux
privés liée à l'Etat de Côte d'Ivoire par une
14 Source : District d'Abidjan (2004).
convention de concession. Malheureusement, l'acquisition des
terrains
produits par la SATCI ne sont pas à la portée des
populations défavorisées.
Les structures de l'Etat, telle que l'AGEF, sensée
résoudre le problème n'existe que de nom aujourd'hui. Il faudrait
donc que l'Etat mette à leur disposition les moyens adéquats afin
que tous les sites à risque préalablement recensés, soient
viabiliser et mis en valeur. A défaut, il faudra les protéger
institutionnellement et juridiquement lorsqu'ils n'auraient pas
été viabilisés. Ainsi, ces espaces constitueront des Zones
d'Aménagement Concertée (ZAC) 15.
|