Développement urbain et prolifération des quartiers précaires à Abidjan: le cas du quartier Banco 1 (commune d'Attécoubé )( Télécharger le fichier original )par Kouame Prosper YAO Institut national polytechnique Houphouët Boigny de Yamoussoukro - Ingénieur des techniques en batiment et urbanisme 2010 |
2. Population cibleLa ville d'Abidjan regorge aujourd'hui au moins 72 poches de quartiers précaires reparties dans ses 10 communes. Certains de ces quartiers sont situés dans des zones à risque et d'autres sur des sites formellement lotis. Notre population cible, c'est-à-dire celle à laquelle s'intéresse particulièrement la présente recherche et à laquelle on souhaiterait généraliser les résultats, concerne les quartiers précaires de la commune d'Attécoubé. Le choix de cette population se justifie par 6 raisons essentielles, non exhaustives, qui sont les suivantes : > Le site de Banco 1 (Figure 5) est voisin à la forêt du Banco qui représente le poumon de la ville d'Abidjan. Il est indéniable de créer un environnement attrayant et convivial ; > Le droit à un cadre de vie agréable étant dévolu à tous citoyens d'un pays, l'intégration des populations de Banco 1 dans tous projets de planification urbaine s'avère capitale ; > La lutte contre la pauvreté débute par la création d'un cadre de vie décent pour les populations vivant dans des lieux précaires principalement en pieds de pentes abruptes (Photo 13) ; > La défection de l'Etat en matière de production de terrains viables et de logements économiques à accentué la paupérisation des populations les plus défavorisées ; > La population de Banco 1 en majorité artisane, commerçante, personnelle des populations nanties des quartiers huppés, etc. fait partie du tissu socioéconomique de la Côte d'Ivoire ; > La déformation accentuée d'origine anthropique du relief constitue un fléau national à endiguer.
3. EchantillonPour des raisons de délai, puisque notre étude était prévue pour durer (12) semaines, il nous était impossible de mener notre travail sur les 10 quartiers précaires que compte la commune d'Attécoubé. Il a fallu donc déterminer dans cette population de référence, le quartier précaire devant constituer l'échantillon (figure 5 ci-dessus). Ainsi, notre choix s'est porté sur le quartier Banco 1 parce qu'il fait partie des quelques quartiers à risque que la ville d'Abidjan regorge. Par ailleurs, suite aux récurrentes pluies diluviennes meurtrières depuis l'année 2004, l'on a déploré environ 20 morts à Abidjan en 2009, dont 16 morts (selon sources officielles) dans ce seul quartier Banco 1 sis dans la Commune d'Attécoubé où les habitants vivent dans une précarité sans précédent, avec tous les risques sur le plan sanitaire (photo 14). Photo 14 : Populations de Banco1 vivant
dans un quartier infâme sans Le quartier Banco 1 est situé au nord de la Commune d'Attécoubé, au sud de la forêt du Banco, à l'Est de la Commune de Yopougon et à l'Ouest de la Commune d'Adjamé. Sa seule voie d'accès est l'ancienne route de Dabou (figure 5). La population de Banco 1 est estimée à environ 2500 habitants selon le Directeur des Services Techniques de la Mairie d'Attécoubé. Alphonse Yapi-Diahou12 a classifié la population abidjanaise par rapport à l'habitat en cinq strates (A-B-C-D-E) comme l'indique le tableau 4 ci-dessous. Une frange de cette population urbaine qui aspire, dans l'ensemble, à une vie meilleure, se trouve malheureusement confronté à une urbanisation rapidement asphyxiée par une croissance démographique incontrôlée. On assiste donc à une prolifération d'habitats spontanés qui comptent aujourd'hui dans les différentes variables à considérer dans tous les programmes de planification urbaine. 12 Auteur du livre « Baraques et Pouvoirs dans l'agglomération Abidjanaise (l'Harmattan, 2000). Tableau 4 : Stratification de l'habitat Abidjanais
Source : Baraques et Pouvoirs dans l'agglomération Abidjanaise, A. Yapi-Diahou, 2000, Page 30. A l'analyse de ce tableau, la strate E représente la couche la plus défavorisée (celles des bidonvilles) de la population Abidjanaise. Elle n'est malheureusement pas prise en compte dans tous les programmes immobiliers significatifs. |
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