Nous ne pouvions produire ce présent mémoire
sans avoir consulté, étudié et exploité un certain
nombre d'ouvrages et d'écrits pertinents notamment des publications sur
le même sujet, des revues de presse, des documents didactiques, des
documents d'urbanisme et administratifs, des mémoires, des rapports de
synthèse, les moteurs de recherches via Internet, etc.
Ce travail préliminaire connu sous le vocable de
« recension des écrits pertinents » qui fait l'objet du
présent chapitre est une démarche qui consiste à faire
l'inventaire et l'examen critique de l'ensemble des publications pertinentes
qui portent sur un domaine de recherche. Au cours de cette recension ou revue
de la littérature, le chercheur apprécie pour chacun des
écrits examinés le concept à l'étude, les liens
théoriques établis, les méthodes utilisées et les
résultats obtenus. La synthèse et les résumés de
ces écrits fournissent la matière première essentielle
à la conceptualisation de la recherche (Paul N'DA, 2002).
Aussi, certains écrits ont-ils retenu notre attention
dans la mesure où les themes qu'ils traitent cadrent, un temps soit peu,
avec l'objet de notre étude. Ces écrits sont de deux ordres :
- Des écrits empiriques.
- Des écrits théoriques et
méthodologiques.
Selon Alphonse Diahou-Yapi (2000), l'existence de quartiers
précaires caractérisés par des constructions en planches
édifiées sur des terrains illégalement investis constitue
un défit pour les pouvoirs publics à Abidjan et dans la plupart
des grandes villes du tiers monde.
Ces quartiers attirent une population diversifiée
à la fois par les origines ethniques et culturelles et par des
itinéraires migratoires et socioprofessionnels. Cette situation met en
exergue la croissance démographique d'une part, et des convulsions
économiques d'autre part, soutient-il.
Par ailleurs, les populations vivant dans ces quartiers
précaires dont l'existence date des années 1909, selon l'auteur,
font depuis 1970, l'objet d'une attention particulière de nombreuses
institutions regroupées pour la plupart sous la bannière de la
Banque Mondiale. Cette institution recommande aux pouvoirs publics de
procéder à une intégration dans le
système urbain afin de prendre en compte les aspirations
de ces populations démunies.
A l'analyse des propos de l'auteur, nous constatons qu'il est en
phase avec nous sur la question de problématique des quartiers
précaires.
Cependant, il propose aux bailleurs de fonds telle que la
Banque Mondiale (BM) d'assister nos pouvoirs publics dans la gestion du foncier
en prenant en compte les aspirations des populations démunies.
Il y a néanmoins une convergence entre la solution de
l'auteur et la notre. Seulement, la proposition que nous faisons va
au-delà de sa recommandation. La notre est pratique car elle prend en
compte les aspects pragmatiques sur le plan technique et
méthodologique.
Par ailleurs, selon l'auteur, cette institution (BM) souhaite
que l'habitat précaire cesse d'être une vitrine de la «
culture de la pauvreté », une concentration de « ruraux
déracinés » et sans culture urbaine. Ces lieux deviennent
ainsi la plateforme de négociation, de marchandage entre citadins en
quête de pouvoirs et collectivités nanties de pouvoir.
L'auteur semble avoir raison dans son analyse, dans la mesure
où ses recommandations n'ont pas été prises en compte par
les pouvoirs publics. Aucune intégration dans le système urbain
des populations démunies n'a été faite jusqu'à ce
jour. Nous pouvons noter que depuis la parution du livre « Baraques et
pouvoirs dans l'agglomération Abidjanaise », aucun changement n'a
été constaté. Notre rôle dans cette recherche est de
faire le petit pas supplémentaire pour fournir à tous les acteurs
en matière de développement urbain : les ONG - l'Etat de
Côte d'Ivoire - les partenaires au développement - les
collectivités locales - etc., un outil de référence et un
guide pratique pour appuyer leurs programmes relatifs à ce secteur.
De même, le groupe de chercheurs composé de
Réjane Blary, Serge-Marie N'Guessan et François André,
s'appuyant sur les recherches de Alphonse Yapi-Diahou, fait une analyse des
signes révélateurs d'urbanité moderne ainsi que les
éléments traditionnels auxquels les habitants des quartiers
précaires sont rattachés.
Cinq quartiers précaires7
cibles ont permis d'effectuer cette étude. Le collectif met en exergue
la réaction de ces habitants face au foncier et aux infrastructures,
avant et après la restructuration de deux d'entre eux.
7 Ces quartiers sont Nanan Kouassi N'Goh (Yopougon),
Blingué (Cocody), Pointe aux fumeurs (Port-Bouët), Zoé Bruno
(Koumassi), Agnissankoua (Abobo). Seuls les deux derniers ont
bénéficié d'une restructuration.
Au-delà d'un travail d'évaluation
comportementale des habitants de cinq quartiers précaires, à tout
point de vue, il (le collectif) rejoint Alphonse Diahou-Yapi dans son analyse
comportementale des habitants des quartiers précaires. Au-delà
donc de cette analyse, les chercheurs ne proposent non plus aucune solution
« circonstancielle » pour répondre à la
problématique que posent les quartiers précaires dans la ville
d'Abidjan.
Néanmoins, il est à noter que l'étude
comportementale sur les habitants des quartiers précaires faite par ce
collectif de chercheurs nous indique sur l'orientation que nous devrions donner
à notre recherche de solutions aux problèmes posés par les
quartiers précaires d'Abidjan. Ces solutions doivent être non
seulement pragmatiques mais aussi pérennes et ensuite tenir compte du
facteur socioculturel des habitants en termes de type d'architecture des
logements à proposer.
En définitive, à travers ces deux ouvrages, les
réponses proposées sont plutôt théoriques. Par
conséquent, elles donnent une orientation à d'autres chercheurs
plus techniques à disposer de variables leur permettant de
conceptualiser les solutions qu'ils vont proposer pour répondre à
la question récurrente : comment freiner la prolifération des
quartiers précaires dans la ville d'Abidjan afin de soumettre à
cette agglomération un développement urbain durable et harmonieux
pour le bonheur des populations, quelque soit leur niveau sociale ?