2.3. Stock de la dette extérieure de la
R.D.Congo
A la fin décembre 2002, le stock de la dette s'est
établi à 10.311,95 millions de l'USD contre 13.573,3 millions une
année auparavant, le repli de 24,0% ainsi observé résulta
essentiellement des annulations accordées par le club de Paris à
la R.D.Congo en septembre 2002.
Ce stock qui représente 1.074,3 % des exportations de
biens et services de la même année est constitué à
18,5% des dettes à moyen et long terme et à 1,5% des dettes
à court terme l'encours représente 96,8 %, les
intérêts 2,0% et les intérêts de retard 1,2%.
Le club de paris détient 58,2% du stock global, la
part des institutions multilatérales est de 33,5% et celle des autres
créanciers de 8,3%.
Le stock de la dette a progressée de 4,0% au 31
Septembre 2003, se situe à 10.722,7 millions de USD contre 10.311,9
millions à la fin Décembre 2002 cette évolution s'explique
pour les nouveaux crédits obtenus des institutions multilatérales
et les intérêts générés pour la dette
rééchelonnée. Les stocks de la dette représentent
735,7% des exportations de biens et services et 158,8% du PIB de la part
relative des dettes à court terme de 1,6% par ailleurs, ce stock de la
dette est constitué de 97,0% d'encours, de 1.9% d'intérêts
et de 1,1% d'intérêt de retard.
Le club de Paris et les institutions multilatérales,
principaux créanciers détiennent respectivement 56,0% et 35,6% du
stock global en 2003.
A la fin Décembre 2004, ce stock envers le club de
Paris et les organismes internationaux représentés respectivement
57,4% et 35,2% de stock global contre 56,0% et 35,1% au 31 Décembre
2003.
Tableau 1 : Evolution du stock de la
dette (en millions de USD) 2002 à 2004.
|
2002
|
2003
|
2004
|
Encours
|
9983.1
|
10403,5
|
10943,5
|
Intérêts
|
209,0
|
203,7
|
169,5
|
Intérêt de retard
|
121,3
|
115,6
|
73,6
|
Stock
|
10313,4
|
10722,8
|
11186,3
|
|
Source : OGEDEP ET BCC
Les dettes envers le club de paris et les organismes
internationaux ont représenté respectivement 57,7% et 35,5% du
stock global à la fin 2004 contre 56,0% et 35,1% au 31 Décembre
2003.
Nous avons constaté que les stocks de la dette
extérieure de la R.D.Congo s'accroissent par année. Cette
situation s'explique essentiellement par la dépréciation des
dollars américains, les nouveaux prêts des échéances
en intérêt.
2.4 Service de la dette
La R.D.Congo vit une situation d'endettement qui date de
plusieurs années. En effet, la R.D.Congo avait contracté
d'énormes emprunts dans l'idée de mener des projets
d'investissements conduisant au développement.
Tous ces projets d'investissements n'ont pas produit le
succès escompté, les différentes dettes contractées
ont commencé à accroître tout en produisant des
intérêts, les remboursements se sont avérés
impossibles pour le pays.
Une bonne part de l'endettement initial a servi à
mener de très grands projets dont la pertinence en matière de
développement est fortement mise doute. Citons la ligne à haute
tension Inga-Shaba, qu'a couté 1460 millions de $, dont 463 millions
furent fournis par des prêts étrangers. De même
l'aciérie de MALUKU qui coutant 350 millions de $ a en grande partie
été construite avec de l'argent étranger. En 1978,
c'est
un crédit de 203 millions de $ qui fut octroyé
pour ONATRA et la SNCZ (transport et chemins de fer)43.
La dette extérieure congolaise est un fardeau et un
handicap qui entravent le développement du pays et du peuple congolais.
Le drainage substantiel et systématique de maigre ressource à
travers les mécanismes de l'endettement est un suicide.
En effet, la R.D.Congo après plus de trente ans de
dictature et après les récentes turbulences est un pays appauvri
avec les besoins énormes en ressources humaines et financières
pour sa reconstruction, de paiement nets de la dette ont souvent
été plus élevés que les besoins fondamentaux,
l'emploi.
En fait, le remboursement des dettes aux IFI pèse d'un
poids lourd sur tous les secteurs de la vie nationale et favorise le maintien
du peuple congolais dans une situation de précocité.
Le service de la dette est accru par les
intérêts capitalisés, consolidés de
rééchelonnements précédents. C'est ainsi que, par
exemple le rééchelonnement de l'année 1983 aurait
ajouté à lui seul 1,2 milliards de $ USD au service de la dette
à assurer pendant les six prochaines années44.
La dette extérieure consolidée de la R.D.Congo
1965 au 31 Décembre 1980 s'élevait à un milliards cent dix
millions de $ USD, dont le principal 751 et les intérêts 367
millions. Après évolution, la dette extérieure
s'élève à plus ou moins 14 milliards de $USD ainsi, on
constate que l'important endettement extérieur représente un
goulot d'étranglement qui hypothèque tout espoir de
développement en R.D.Congo.
Les 14 milliards de dollars de dette extérieure de la
R.D.Congo représente un boulet qui hypothèque tout espoir de
développement un tant soit peu durable. Cette dette limitée
à 30 ans au côté des prêts
43 CNCD - OP2RATION 11.11.11. Pour l'annulation des
créances belge sur la R.D.Congo, Bruxelles, juin 2002, P.11
44 MABI MULUMBA, les délivres d'une gestion
prédatrice, éd. CEDI, Kinshasa, 2002, P.79
douteux, les causes principales sont à chercher dans
l'accumulation et la hausse des taux d'intérêts, qui ont
provoqué un effet boule de neige cauchemardesque45.
La R.D.Congo étant au point de décision de
l'initiative PPTE, les allégements intérimaires ont permis de
ramener la dette extérieure de 14 milliards de $ USD à 9
milliards de $ US.
Jadis, la R.D.Congo payé chaque mois 50 millions de $
US pour financer le service d'achèvement permettant de
bénéficier de l'annulation intégrale prévue
à ce vieux problème d'endettement46.
Quand on compare la dette l force économique du pays,
le bilan est lourd, le stock de la dette représentait 212% du PIB en
1998 et 782,7% des revenus d'exportations. En théorie, le Congo devrait
rembourser une somme d'environ 500 millions de $ par an. En pratique, la
saignée est post posée car le pays n'a presque rien
remboursé depuis 1993. Il n'y a eu que de remise de la dette
Congolaise47.
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