La relation ville / rivière: Albi et la dynamique Unesco: vers un renouveau des discours et pratiques autour de la rivière du Tarn( Télécharger le fichier original )par Naà¯la SMATI Centre universitaire Jean François Champollion - Master 1 géographie et aménagement spécialité aménagement développement et environnement 2012 |
1.2 Lyon et le plan bleu : Le Rhône, la Saône et le patrimoine UnescoLa ville de Lyon est une ville du centre de la France, située au confluent du Rhône et de la Saône. Son site historique fut inscrit le 5 décembre 1998 au patrimoine mondial de l'Unesco. Cette reconnaissance mondiale des monuments met en relief leur environnement immédiat et donc le fleuve (Figure3). Autrement dit, la mise en valeur de ce patrimoine bâti passe souvent par celle du fleuve. Source : http://pjd69.blogspot.fr/2010/05/lyon-la-ville-aux-trois-fleuves.html consulté le 02/06/2012 Figure 2 : Illustration de la mise en valeur du patrimoine bâti à travers le fleuve à Lyon Cette situation oriente les politiques publiques vers la reconsidération du fleuve en ville, comme le signal Gérard Colomb, président de la Communauté Urbaine de Lyon : « les projets urbains les plus emblématiques se construisent à partir du fleuve. Le site historique de Lyon tire toute sa spécificité de l'occupation d'un site exceptionnel (deux collines au confluent de deux rivières) combinée avec la matérialisation d'un style de vie original à travers son urbanisme et son architecture »5. Ce changement de statut lié à la patrimonialisation de Lyon a donné naissance à de nouvelles politiques territoriales qui s'intéressent à la qualité de vie des citadins. Cette notion de qualité de vie et donc de durabilité passe par la proximité des riverains de l'eau. En outre, le classement mondial favorise l'activité touristique représentée souvent par le tourisme fluvial qui reflète l'image de la ville autrement, et offre une vision du fleuve vers la ville (figure3). 5 Interview Gérard COLOMB, président de la Communauté Urbaine de Lyon ; Dans liste du patrimoine mondial, N° 872, Lyon Source : http://www.lyon-france.com consulté le 02/06/2012 Figure 3 : Actñités fluviales touristiques à Lyon Source : http://www.lyon-photos.fr/2011/01/les-berges-du-rhone.html Figure 4 : Réappropriation des usages des berges à Lyon Ainsi, le fleuve sort de sa vision réduite. Riverains et acteurs sociaux se le représentent différemment, on peut parler alors de reconquête fluviale. Des discours politiques aux pratiques sociales: Pour réconcilier la ville et le fleuve, Lyon est passée par les berges du Rhône et la Saône après s'en être détachée peu à peu au cours du XXe siècle au profit de la voie ferrée6 . La ville adopte en 2005 une politique fluviale de la communauté urbaine de Lyon : Le Plan Bleu (CF annexe I). Ce plan constitue le premier document de référence traitant de l'aménagement des berges. L'objectif était d'élaborer un schéma global d'aménagement de ses "espaces bleus", afin de coordonner les efforts, de planifier les actions et les financements. Ainsi nombreux projets témoignent de cette volonté de créer une proximité de la ville au fleuve et ceci en créant des espaces et des aménagements urbains publics qui renforcent cette aspect de loisir vis-à-vis du fleuve. Le principe étant de développer l'image patrimoniale et l'attractivité territoriale de la ville, avec une mise en avant de la qualité de vie pour les habitants (figure 5), 6 J. PELLETIER, J.P. BRAVARD, Lyon et ses fleuves : des berges perdues aux quais retrouvés Revue de géographie de Lyon. Vol. 65 n°4, 1990. pp. 300-307. Le plan bleu comprend trois volets : Environnement et patrimoine : Cette partie est consacrée à la préservation du patrimoine naturel, et la restauration des berges, tout en prenant en considération les enjeux liés à la gestion de l'environnement. Il prend aussi en compte la qualité de vie des habitants et donc de l'eau et des berges, et la prévention des risques liées aux crues et à la pollution, cela veut dire instaurer une mise en scène des paysages fluviaux tout en atténuant les atteintes au paysage. Urbanisme et aménagement et usages : Cette partie représente une vision globale de gestion de l'agglomération par rapport au fleuve, le schéma d'aménagement met en relation les aménagements proposés avec les usages des riverains avec leur fleuve, les aménagements sont alors créer dans une démarche d'intégration urbaine, et de gestion des usages afin de combler les besoins des citadins en espace naturel, de détente, et leur procurer ainsi une meilleur qualité de vie, tout en sauvegardant l'équilibre naturel dont a besoin le fleuve. Economie : Cette partie traite les retombées économiques ou les dépenses liées au fleuve. On y consacre toute une partie car les activités économiques ont toujours existé sur le fleuve dont l'histoire et sa reconqu~te est une préoccupation importante. Après l'analyse de ce document il s'avère que cette politique fluviale lyonnaise peut se définir comme étant une démarche incitative et ne peut satisfaire les obligations de chacun de ces trois volets. On s'aperçoit finalement que ceux sont des recommandations sans grand poids juridique. La protection des espaces fluviaux naturels quant à elle est loin d'rtre un objectif dominant autour duquel serait organisée toute la "reconquête" du Rhône et de la Saône dans leur traversée de la ville7. On pourrait dire que ce référentiel politique tend vers le changement des pratiques des citadins de leur fleuve. « La façon dont les élus lyonnais envisagent aujourd'hui la coexistence du patrimoine bâti, naturel et les citadins semble en effet témoigner de ce que la production de nouvelles matrices cognitives, normatives ou symboliques suppose »8. Pour les acteurs concernés, ceci apporte une transformation de leurs représentations et de leurs pratiques qui n'a rien de l'évidence. |
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