3. Problématique
Les États extériorisent leur puissance
par des démonstrations de force (affrontements) ou puissance
diplomatique. Dans ce cas, c'est à l'issu d'un affrontement ou d'une
relation quelconque de puissance qu'un État donné soit
qualifié de faible ou de puissant par rapport à un autre. A titre
illustratif, vers la fin des années 30, la situation internationale
était marquée par les ambitions de deux grandes puissances de
l'époque, l'Allemagne et le Japon, dont les appétits
expansionnistes en Europe et en Asie déclenchèrent la seconde
guerre mondiale.
Actuellement aussi, pas mal d'États veulent se
tracer une quelconque ligne de conduite en prouvant leur existence par la
recherche de la puissance sous toutes ses formes, se posant en
s'opposant.
L'extériorisation de la puissance d'un
État ou la manifestation de cette puissance peut se traduire par des
actes de force (la guerre), qu'on appelle « Hard power » ou par une
persuasion diplomatique lors des négociations, qu'on qualifie de «
Soft power ». Chaque État fait ainsi face aux ambitions de
puissance des autres sur lui. De cette confrontation ressortent les forces et
les faiblesses de chacun. C'est depuis son indépendance que la RDC est
en face des autres États du continent comme État
indépendant et souverain. Dans ce parcours diplomatique qui exige qu'il
(l'État congolais) s'impose devant ses pairs du continent, il convient
de focaliser une attention particulière sur les forces et les faiblesses
de cet État. Pour y arriver, deux questions conduiront cette
étude :
1. Quels sont les facteurs de puissance des
États en relations internationales et lesquels d'entre eux se retrouvent
en République Démocratique du Congo ?
2. Comment la République Démocratique
du Congo exploite les facteurs de puissance dont elle dispose dans la
matérialisation de sa puissance ?
4. Hypothèses de travail
Plusieurs facteurs seraient à la base de la
puissance des États sur la scène internationale. Plusieurs
auteurs les ont évoqués en accordant, les uns ou les autres,
beaucoup d'importance sur tel ou tel autre facteur selon leur aspiration ou
plutôt selon leur formation scientifique. Ces facteurs se regrouperaient
en conditions géographiques et stratégiques, conditions
démographiques, forces économiques et financières en
sous-entendant les concurrences ou conflits et les ententes, en facteurs
militaires et technologiques, les avancées socioculturelles et un
puissant leadership entraînant une bonne gouvernance.
La RDC regorge des ressources naturelles d'une valeur
insoupçonnée qui justifie le qualificatif de « scandale
géologique » (ressources minières, forestières,
hydriques, énergétiques, spatial...) qui lui permettraient de
reprendre très vite une place de choix dans le concert des nations tant
au niveau continental que mondial. Cette connotation qu'elle porte fait qu'elle
soit convoitée par les pays voisins qui cherchent à tout prix
à asseoir aussi leur contrôle sur une partie de ses
greniers.
Cependant, dans la matérialisation de sa
puissance, un constat serait très amer pour la République
Démocratique du Congo. Le laisseraller de l'État congolais dans
l'exercice de ses fonctions régaliennes (la paix, la
sécurité, la justice, la fiscalité...) donne libre cours
à une multitude de rébellions internes et ouvre des
brèches à des ingérences plurielles et extrêmement
ravageuses. Tant sur le plan géostratégique qu'économique
de ses différentes ressources réelles potentielles, on
assisterait à leur forte inexploitation. Le manque de transparence dans
la négociation et l'octroi des marchés, les conflits
d'intérêts non déclarés, le manque
d'évaluation appropriée des atouts et des apports congolais
(produits ou marchandises) aux marchés, l'inclusion des clauses
désavantageuses pour l'État congolais, l'incapacité de
gérer l'espace pourraient, à cet effet, être
dénoncés.
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