Chapitre 3 : Méthodologie
La méthodologie s'articule autour de trois phases
essentielles : la phase documentaire, la phase de terrain et la phase
d'analyse des données.
3.1. La recherche documentaire
Elle concerne la recherche des documents qui ont traité
le sujet. La recherche documentaire s'est effectuée dans les structures
suivantes : SOTELMA/Malitel, Orange-Mali, CRT et des bibliothèques
(des archives nationales, du Centre Culturel Français, du Centre
Djoliba, de l'Institut Supérieur de Formation et de Recherche
Appliquée (ISFRA), de la Faculté des Lettres, Langues, Arts et
Sciences Humaines (FLASH), de l'université Gaston Berger de Saint-Louis
et sur le net.
Pour une meilleure connaissance sur la relation entre l'espace
urbain et le téléphone mobile, beaucoup de travaux scientifiques
ont été réalisés dans le but de comprendre le
rôle du téléphone mobile dans le changement de
l'organisation de l'espace urbain. Parmi ces travaux on peut citer ceux des
auteurs qui suivent :
DIALLO Fatimata dans son article «Espace public et
technologies numériques en Afrique : Émergence et dynamique et
gouvernance du cyberspace sénégalais» en 2008, traite
comment dans un contexte de numérisation accrue l'espace public
sénégalais, pris entre la spirale d'intérêts
contradictoires du pouvoir politique, du marché et des citoyens, se
redessine. DIALLO explore les différentes dynamiques qui pourraient
rendre compte de la virtualisation accrue des technologies de la communication
et les tentatives multiples, souvent vaines, de les canaliser. Son travail aide
à comprendre les processus de virtualisation des technologies de la
communication et la non maîtrise de ceux-ci au Sénégal.
GHOZALI Faïza «La course folle à
l'innovation», 2009, son travail porte sur les opérateurs qui
redoublent d'imagination pour diversifier leur offre et enrichir leurs
contenus. Transferts de données, M-Banking, accès à
Internet... Le téléphone mobile est bien plus qu'un simple
téléphone surtout en Afrique. Ils doivent se montrer plus
offensifs dans la course aux services à plus forte valeur
ajoutée. Et être le plus innovants possible. Le travail de GHOZALI
nous aide à comprendre la diversification des produits et des services
offerts par les opérateurs de la télécommunication.
SYLLA Ibrahima dans son mémoire de maîtrise
«Approche géographique de l'appropriation des NTIC par les
populations : l'exemple des télé-centres et des
cybercafés dans le quartier Ouagou Niayes à Dakar»,
2003-2004, note la présence massive des télé-centres
à Ouagou Niayes et dans tout l'espace urbain dakarois. Selon lui, les
cybercafés sont moins présents mais suivent au pas l'empreinte
des télé-centres qui les «engendrent» parfois.
Télé-centres et cybercafés sont des créneaux
porteurs, créateurs d'emplois et de richesse. Ils intéressent
presque tout le monde et caporalisent de ce fait beaucoup d'acteurs en
même temps qu'ils suscitent de multiples enjeux. Ils ont colonisé
l'espace du quartier même s'ils ne le structure pas encore. L'auteur
nous fait comprendre la multiplication des télé-centres et des
cybercafés dans l'espace urbain de Dakar.
KWAN Mei-Po, «Mobile Communications, Social Networks, and
Urban Travel: Hypertext as a New Metaphor for Conceptualizing Spatial
Interaction» en 2007 montre que l'utilisation
généralisée des communications mobiles conduit à de
nouvelles pratiques dans la vie familiale et la vie sociale, et ces changements
ont des implications importantes pour l'étude de voyage en milieu
urbain. En raison de l'adoption de nouveaux modes de coordination espace-temps,
changement du temps, et évolution de noyaux urbains, le brouillage des
frontières entre le domicile et le travail, l'importance des
réseaux sociaux et du capital social, et le passage à la
connectivité de personne à personne, la structure spatiale et les
processus d'interaction entre les individus sont devenues beaucoup plus
compliquer en cette ère de communications mobiles. Ce qui est important
à retenir dans cet article, est : l'usage massif des communications
mobiles entraine une nouvelle pratique dans le milieu urbain. Cette pratique se
situe au niveau des usagers (vie familiale, vie sociale).
LAURIER Eric, «Why people say where they are during
mobile phone calls», 2001, traite la
caractéristique souvent remarquée des appels de
téléphonie mobile comme une forme géographique
localisation après un message d'accueil. L'auteur utilise certains cas
singuliers de conversations téléphoniques pour fournir une
réponse quant à pourquoi cette fonction géolinguistique a
émergé. En examinant deux «cas concrets» et une
vignette, un peu de lumière est fait sur un sujet spatial: la
mobilité. Dans notre travail, ce qui est important à noter est
que LAURIER examine la question géolinguistique dans un contexte de
mobilité, comme pourquoi les usagers disent où ils sont
lorsqu'ils s'appellent au téléphone donc une question de
localisation.
GUY Gnamien, «Téléphone mobile, modes
d'appropriation et structuration de l'espace urbain : exemple de la ville
de d'Abidjan», 2001-2002, développe la question sur l'impact du
téléphone mobile sur la ville d'Abidjan. L'accès aux
infrastructures de télécommunication, facteur de
développement humain, est en passe d'être amélioré
en Côte d'Ivoire et ce par le biais de la téléphonie
mobile. La propension à communiquer, la rapidité et
l'instantanéité dans la circulation de l'information, le gain de
temps et l'optimisation de la productivité qui en découle, sont
des facteurs d'amélioration de l'existant. Cette dynamique devient
possible grâce à l'insertion du téléphone mobile.
L'auteur nous fait comprendre les facteurs d'attirance du
téléphone mobile.
DULAU Caroline, «Systèmes de communication,
acteurs et réseaux du grand commerce à Kayes au Mali»,
2000-2001, aborde la complémentarité
transport-télécommunication. Un système économique
performant repose autant sur la circulation de l'information que sur celle des
marchandises. Les TIC pourront abolir les distances virtuellement, mais il
faudra toujours des moyens physiques pour acheminer les hommes et les
marchandises. La complémentarité
transport-télécommunications est fondamentale quand on parle de
commerce. La ville de Kayes est mal raccordée au reste du pays et au
monde à cause d'infrastructures de télécommunication
souvent défectueuses.
CHENEAU-LOQUA Annie, «Les territoires de la
téléphonie mobile en Afrique», 2001, a pour sa part,
montré que le téléphone mobile connaît en Afrique un
succès qui dépasse les prévisions les plus optimistes,
succès plus immédiat que celui d'Internet. Du point de vue de
l'infrastructure installée, à l'échelle d'un pays comme le
Sénégal le réseau cellulaire, la structure des anciens
réseaux installés, mais aussi, étant donné que sa
configuration spécifique, permet des accès dans les zones
périphériques aux lieux centraux dépourvues de toute autre
infrastructure moderne. Cette relative «égalitarisation» de
l'espace de circulation de l'information permet une création d'usages
à moindre coût dans les zones urbaines ou périurbaines
pauvres. L'auteur met l'accent sur l'usage de plus en plus massif du
téléphone mobile dans le milieu urbain et dans les
périphéries pauvres.
BAKIS Henry, «TIC et Aménagement numérique
des territoires», 2010, estime que la diffusion massive des technologies
de l'information et de leurs usages a été comprise comme relevant
d'un phénomène de société.
Des termes à la mode ont été
avancés et notamment l'expression de "société de
l'information" consacrée par les politiques quoique souvent
critiquée. A l'échelle régionale ou à celle des
agglomérations, il souligne le poids croissant des activités
liées à l'informatique et les TIC dans les nouvelles dynamiques
territoriales. La mise à disposition d'infrastructures et de services
apparaît comme une action fondamentale et obligatoire de
l'aménagement des territoires. Il ne s'agit plus seulement de faire
à distance, mais bien d'offrir aux habitants citadins des services de
proximité, interactifs et personnalisés; d'offrir aux
professionnels des services mobiles performants. Les TIC ont été
beaucoup plus abordées dans cet article par l'auteur, ce qui nous permet
de d'accéder à une certaine connaissance de leur
évolution.
FRACCHIOLLA Béatrice, «Le téléphone
portable pour une nouvelle écologie de la vie urbaine?»,
2001, aborde la question de définition des relations au sein de
la ville, qui prend en compte tous les moyens technologiques dans leur
ensemble, et le téléphone portable plus particulièrement.
L'apparition du téléphone mobile, comme le développement
des vélos et moyens de locomotions différents sont des
réponses à une sorte de délocalisation de la sphère
du privé.
En 2007, KHAINNAR Smail, dans son article intitulé
«TIC et stratégies d'acteurs urbains: Quelle utilisation pour
quelle finalité ?» s'interroge sur la question d'intégration
des TIC au service des politiques urbaines contemporaines, et voir comment
à travers l'articulation des messages, des supports (TIC) et des
dynamiques identitaires territoriales, un partage informationnel harmonieux
puisse s'établir dans un cadre décisionnel élargi et
transparent. Les TIC s'avèrent comme des outils stratégiques qui
permettent de faciliter les diverses démarches urbaines,
d'accompagnement communicationnel pour susciter de nouvelles pratiques
urbaines, .... Cet article nous permet de voir que les TIC peuvent influencer
d'une manière générale sur les déroulements et
l'issue des démarches urbaines, et déterminer le degré de
réussite de celles-ci auprès de l'habitant (principal
destinataire et premier utilisateur de la ville).
Tous ces auteurs ont traité de façon
générale sur TIC mais dans notre investigations, nous nous
tacherons de cerner les stratégies des opérateurs de la
téléphonie mobile et l'organisation spatiale urbaine de Bamako
qui demeurent un champ peu exploré au Mali. À la suite de cette
phase il est nécessaire de passer à l'activité de terrain,
qui a permis d'analyser les cas spécifiques de la ville de Bamako.
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