CONCLUSION
Le travail que nous venons de réaliser avait
pour sujet « Incidence de l'entrepreneuriat sur la réduction de
la pauvreté » et avait pour objectif de contribuer à la
réflexion sur la libération de l'entrepreneuriat en prenant comme
bouillon de cultures les initiatives des micro-entrepreneurs du secteur
informel traduisant un esprit d'entreprise manifeste.
La question fondamentale de notre étude
était celle de savoir si l'accompagnement assuré aux populations
par le Bureau Diocésain Caritas-Développement et les
différentes Commissions Paroissiales de Développement au moyen
des formations et autres appuis à travers les différentes
paroisses débouchait sur la création des unités
économiques de production des biens et services rentables ,
performantes, prospères et susceptibles de procurer de l'emploi à
des dizaines de personnes de manière à contribuer à la
réduction de la pauvreté.
L'hypothèse que nous avons formulée
à l'égard de cette question posait que si nous
considérions les multiples formations dispensées dans
différentes paroisses, nous pouvions observer une prolifération
des AGR. Paradoxalement, nous avions l'impression que les
bénéficiaires de ces différentes formations étaient
motivés par le seul souci d'assurer leur propre survie et celle de leurs
ménages respectifs et donc qu'ils ne mettaient sur pieds que des
unités de moindre importance, sans prospérité et moins
capables de créer des emplois significatifs.
Pour vérifier cette hypothèse, nous
avons recouru à la méthode inductive. Il s'agissait de tenter des
généralisations à partir d'un cas particulier. Ici, nous
nous sommes intéressés à un groupe, celui des
récipiendaires de la session de formation en
Boulangerie-Pâtisserie organisée à la Paroisse
Cathédrale Notre-Dame du Congo en 2006.
L'enquête par questionnaire est la technique que
nous avons utilisée pour collecter les données, que nous avons
par la suite analysée et interprétées en vue d'une
extrapolation.
Les résultats obtenus à l'issue de
l'analyse des données recueillies nous donnent de confirmer notre
hypothèse, c'est-à-dire que malgré les efforts
déployés par l'église catholique, à travers les
différentes Commissions Paroissiales de Développement, relais
local du Bureau Diocésain Caritas-Développement, les
récipiendaires n'arrivent pas à tirer du néant des
Activités Génératrices de Revenus viables, rentables,
performantes, procurant de l'emploi et distribuant de revenus. Ce qui voudrait
dire que l'entrepreneuriat n'a pas encore été
libéré de manière contribuer à réduire la
pauvreté.
Ces propos s'appuient sur les résultats du
tableau 20 qui montre que sur les 30 trente récipiendaires, sept
seulement (23,3%) avaient réussi à créer des AGR contre 23
(76,7%) qui n'y sont pas arrivés.
A quelques rares exceptions, on peut trouver par
endroit des unités tenues par des personnes dotées
d'organisation, de volonté, mues par l'ambition de prospérer.
Partant de ces quelques exceptions, nous pensons que si les
récipiendaires bénéficient d'un encadrement
adéquat, si les moyens conséquents sont mis à leur
disposition ils pourront effectivement créer des AGR qui pourront
évoluer jusqu'à rejoindre la catégorie de « Petites
et Moyennes Entreprises ».
Nous devons néanmoins reconnaître que la
taille de la population que nous avons étudiée est très
minime et qu'il serait souhaitable d'ouvrir des pistes de recherche en
élargissant la taille de l'échantillon et en intégrant
d'autres variables dans le modèle de
référence.
Nous devons aussi relever que certains aspects qui
auraient pu être abordés ne l'ont pas été. Nous
aurions voulu, par exemple, nous intéresser aux différentes
interventions du Bureau Diocésain Caritas-Développement dans les
différentes paroisses en vue d'une évaluation.
Soulignons enfin que la limitation spatiale de notre
enquête ainsi que la faiblesse de la population étudiée et
la limitation des thèmes pris en compte dans nos analyses constituent
des limites de notre propos. Ainsi, souhaitons-nous que toutes ces limites et
tous les aspects non abordés soient pris en compte dans le cadre des
travaux similaires plus extensifs.
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