REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE ARCHIDIOCESE DE KINSHASA
INSTITUT FACULTAIRE DE DEVELOPPEMENT
« IFAD » FACULTE DES SCIENCES ET
TECHNIQUES DE DEVELOPPEMENT 2317, Avenue Saïo KINSHASA /
KASA-VUBU
INCIDENCE DE L'ENTREPRENEURIAT SUR LA
REDUCTION DE LA PAUVRETE A KINSHASA
ETUDE EVALUATIVE DES ACTIVITES DU BUREAU DIOCESAIN
CARITAS- DEVELOPPEMENT
Par
Engels KASONGO NGIESU
Mémoire présenté et défendu
en vue de l'obtention du
Grade de Licencié en Sciences & Techniques de
Développement
Option : Gestion & Administration des Projets
Directeur : CT Antoine OTSHUDI MPOYI
DES en Economie de Développement
Rapporteur : Assistant Don Bosco MBO
Année Académique : 2011 -
2012
II
EPIGRAPHE
« CHI VA PIANO VA SANO, CHI VA SANO VA LONTANO
»
(Proverbe italien)
Traduction : Qui va lentement va sûrement,
qui va sûrement va loin
« Qui veut aller loin ménage sa monture
»
III
A toi, Anastasie MABIALA,
Ma tendre épouse,
A vous,
Nathan Daniel KASONGO,
Axel Georges KASONGO,
Ségolène KASONGO,
Tobie Israël KASONGO,
Mes enfants,
Pour tous les sacrifices qui vous ont été
imposés durant deux années,
Je dédie ce travail.
IV
ABREVIATIONS
AGR : Activités Génératrices des
Revenus
BCA : Banque de crédit Agricole
BDCD : Bureau Diocésain
Caritas-Développement
CADICEC : Centre chrétien d'Action pour Dirigeants
et Cadres d'Entreprises au
Congo
CEPETEDE : Centre de Perfectionnement aux techniques de
Développement
CNDC : Cathédrale Notre-Dame du Congo
CPCC : Conseil Permanent de Comptabilité au
Congo
CPCD : Commission Paroissiale
Caritas-Développement
CPD : Commission Paroissiale de
Développement
DSCRP : Document de Stratégie de Croissance et de
Réduction de la Pauvreté
EPSP : Enseignement Primaire Secondaire et
Professionnel
FEC : Fédération des Entreprises du
Congo
FMI : Fonds Monétaire International
FPI : Fonds de Promotion de l'Industrie
IDH : Indicateur de Développement
Humain
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OPEC : Office pour la Promotion de la Petite et Moyenne
Entreprise du Congo
PEG : Programme Economique du Gouvernement
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RDC : République Démocratique du
Congo
TPE : Très Petite Entreprise
VIH : Virus d'immunodéficience humain
REMERCIEMENTS
Un rêve se matérialise ! Voici
déjà plus de quinze années qu'à l'occasion de la
« fin de mes études » j'avais réalisé un travail
sur l'environnement de la Petite et Moyenne Entreprise congolaise
(zaïroise à l'époque) ; je sentais que ce travail devait
être poursuivi, mais je ne pensais pas reprendre ou poursuivre les
études un jour.
Voilà que mon parcours professionnel plus ou
moins mouvementé m'a donné de me décider à
actualiser mes connaissances en prenant en compte le secteur d'activité
dans lequel j'évolue. C'est dans ce contexte que je me suis
retrouvé à l'Institut Facultaire de Développement (IFAD),
pour y entreprendre des études en Gestion de l'Environnement et
Assainissement. Et après échanges, je me suis rendu compte que
les études en Gestion et Administration des Projets me conviendraient
bien.
Les enseignements reçus, l'encadrement dont
j'ai bénéficié, les conseils reçus,... m'ont
aidé à identifier l'angle dans lequel j'allais poursuivre ce
travail là. C'est dire que j'ai beaucoup appris à l'IFAD. J'ai
été façonné durant ces deux dernières
années par tous les membres du corps professoral de l'IFAD. A chacun
d'eux je dis mes remerciements.
Je me dois de remercier de façon
singulière le CT Antoine OTSHUDI MPOYI ainsi que l'Assistant Don Bosco
MBO pour avoir accepté de diriger ce travail, le premier comme Directeur
et le second comme Rapporteur.
L'originalité de mon travail réside dans
l'enquête que j'ai réalisée auprès de quelques uns
de mes coparoissiens qui avaient suivi la formation en
Boulangerie-Pâtisserie en 2006. Je me dois de remercier le professeur Luc
N'TUMBA pour les colloques amicaux que j'ai toujours eus avec lui ainsi que ses
encouragements, mais aussi pour l'assistance qu'il m'a apportée pour le
traitement des données que l'enquête m'a donné de
recueillir.
Je ne peux omettre de remercier Messieurs les
Abbés Jean-Paul LWANGA et Freddy NGWASHI, respectivement Recteur et
Vicaire à la Cathédrale Notre-Dame du Congo, pour avoir permis
que je mène une étude sur une activité paroissiale, mais
aussi les organisateurs de la session de Formation pour m'avoir
communiqué la liste des récipiendaires ainsi que tous les
renseignements nécessaires : Papa MATA et Josaphat MBEMBA. Merci
également aux différentes personnes qui m'ont aidé dans la
collecte des données : Georges MABIALA (Pamadi), Nadya TSHIBOLA et Fils
LOBANDA.
Que dire du réseau des relations tissé
à travers l'IFAD durant ces deux années ? L'ambiance avec les
différents collègues de tous les âges a été
très chaleureuse. A chacun d'eux, et plus particulièrement aux
membres de mon groupe de travail, Evelyne MBATA et Urbain MFUMUTUMBI, je dis
merci pour les encouragements mutuels et félicitation pour le rêve
aujourd'hui réalisé.
Je terminerai mon propos en adressant mes
remerciements à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont
été pour moi un soutien fût-il moral. Je pense à mon
frère Albert MBOMA, pour sa contribution dans la multiplication du
présent travail, à tous mes frères et soeurs,
beaux-frères et belles soeurs, mes filleuls, et tous ceux qui ont eu
à me porter dans leurs prières, ainsi que mon épouse qui a
compris et a accepté que soit réduit, durant deux ans, le temps
passé en couple.
INTRODUCTION
1) OBJECTIF
L'objectif poursuivi dans le cadre du présent
travail est d'apporter une contribution à la réflexion sur la
question relative à la libération de l'entrepreneuriat
privé en République Démocratique du Congo, en nous basant
sur l'esprit d'entreprise manifeste dans les initiatives des
micro-entrepreneurs du secteur informel.
Puisqu'il existe un lien entre pauvreté et
secteur informel, étant donné que les activités
informelles sont menées dans la lutte pour la survie, pour faire face
à la situation de pauvreté, il s'agit plus spécifiquement
de valoriser ces activités grâce à une attention soutenue
dans le cadre des structures d'encadrement et de promotion de
l'entrepreneuriat.
L'analyse de la situation des récipiendaires
de la session de formation en »Boulangerie et Pâtisserie»
organisée en 2006 à la paroisse cathédrale Notre-Dame du
Congo doit nous permettre d'identifier leurs besoins et problèmes
spécifiques et de proposer une solution appropriée.
2) PROBLEMATIQUE
Notre étude porte sur « l'incidence de
l'entrepreneuriat sur la réduction de la pauvreté
».
La pauvreté est un phénomène
ancien, un phénomène aussi vieux que l'humanité. Elle pose
et a toujours posé problème. La Bible, dans plusieurs de ses
passages, parle de la pauvreté et des pauvres....et de la faim. A titre
exemplatif, nous citons : « Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de
Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim, car vous serez
rassasiés. » (Lc. 6, 20 - 21). Ou encore : « Vendez vos biens,
et donnez-les en aumône. Faites vous des bourses qui ne s'usent pas, un
trésor inépuisable dans les cieux, où ni voleur n'approche
ni mite ne détruit. Car où est votre trésor, là
sera votre coeur. » (Lc 12, 33) ; « Main nonchalante appauvrit, la
main des diligents enrichit. » (Pr 10, 4) ; « Malheur à ceux
qui décrètent des décrets d'iniquité, qui
écrivent des rescrits d'oppression pour priver les faibles de justice et
frustrer de leur droit les humbles de mon peuple, pour faire des veuves leur
butin et dépouiller les orphelins. » (Is.10, 1 - 2).1
etc....
La bible est un livre écrite sur une longue
période de plus de mille ans allant de l'an 1000 avant
Jésus-Christ jusqu'en 125 après Jésus-Christ, et les
quelques versets cités ci-haut montrent qu'à cette
époque là déjà, la pauvreté et la faim
étaient des
1 Tous ces versets sont tirés de La Bible de
Jérusalem, Edition du Cerf/verbum bible, 2002
réalités sociales et constituaient des
problèmes auxquels il fallait apporter des solutions. Autant l'Ancien
Testament que le Nouveau Testament en fait échos.
Dès le début de son discours sur les
béatitudes, Jésus -Christ rend compte de l'existence des pauvres
et de la faim : »Heureux, vous les pauvres...» ; »Heureux, vous
qui avez faim...». Dans un autre contexte, il en appelle à la
solidarité en demandant aux nantis de vendre leurs biens pour en
partager le fruit avec les pauvres. Si la littérature de sagesse
considère parfois la pauvreté comme conséquence de la
paresse, les prophètes, quant à eux, savent que les pauvres sont
avant tout les opprimés et ils réclament justice pour les
faibles, les petits et les indigènes.
Et l'Eglise a fait de l'amour pour les pauvres une
tradition constante. A ce sujet, les articles 2443 et 2444 du Catéchisme
de l'Eglise catholique indiquent ce qui suit2 :
· Dieu bénit ceux qui viennent en aide
aux pauvres et réprouvent ceux qui s'en détournent : »A qui
te demande, donne ; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos»
(Mt 5, 42). »Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement»
(Mt10, 8). C'est à ce qu'ils auront fait pour les pauvres que
Jésus-Christ reconnaîtra ses élus. Lorsque »la bonne
nouvelle est annoncée aux pauvres» (Mt 11, 5), c'est le signe de la
présence du Christ ;
· « L'amour de l'Eglise pour les pauvres
(...) fait partie de sa tradition constante.» Il s'inspire de
l'évangile des béatitudes, de la pauvreté de Jésus
et de son attention aux pauvres. L'amour des pauvres est même un des
motifs du devoir de travailler, afin de « pouvoir faire le bien en
secourant les nécessiteux » (Ep 4, 28). Il ne s'étend pas
seulement à la pauvreté matérielle, mais aussi aux
nombreuses formes de pauvreté culturelle et religieuse.
A la suite de l'Eglise, la Communauté
internationale a fait de la pauvreté une préoccupation et s'est
engagée à la combattre au point de rechercher son
éradication.
Le PNUD indique alors qu' « en septembre 2000,
les dirigeants du monde réunis sous l'égide des Nations Unies,
ont adopté la Déclaration du Millénaire, engageant ainsi
leurs pays à consentir des efforts plus importants au plan international
en vue de réduire la pauvreté, d'améliorer la santé
et de promouvoir la paix, les droits de l'homme et un environnement durable.
Les Objectifs du millénaire pour le Développement (OMD), qui sont
les fruits de cette déclaration, sont spécifiques et mesurables.
L'un d'entre eux vise à réduire, entre 1990 et 2015,
l'extrême pauvreté qui accable toujours plus d'un milliard de
personnes de par le monde. Ces objectifs, et l'engagement pris par les pays
riches et pauvres de les atteindre, ont été
énoncés
2 Catéchisme de l'Eglise Catholique,
Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Editrice Vaticane, Paris, 1998
dans le Consensus de Monterrey3 qui s'est
dégagé à l'issue de la Conférence des Nations-Unies
sur le financement du développement, en mars 2002, et
réaffirmés lors du Sommet mondial sur le développement
durable et du lancement du cycle de Doha4 sur le commerce
international. »5.
Aux termes de la déclaration du
millénaire de l'ONU, les 189 pays qui l'ont adoptée se sont donc
engagés « à faire du droit au développement une
réalité pour tous et à mettre l'humanité à
l'abri du besoin6 ». A cet engagement correspond un ensemble de
huit objectifs qu'elle fixe. L'objectif 1, qui cadre avec notre travail, est de
»Réduire l'extrême pauvreté et la
faim».
Pour établir une définition plus
approfondie de ces objectifs, un groupe d'experts a mis au point un ensemble
exhaustif de cibles et d'indicateurs pour chacun des OMD. Ainsi pour l'objectif
1, deux cibles ont été définies : »réduire de
moitié, de 1990 à 2015, la proportion de la population dont le
revenu est inférieur à 1 dollar par jour» (cible 1), et
`'réduire de moitié, de 1990 à 2015, la proportion de la
population qui souffre de faim» (cible 2).
Cet état des choses amène des
gouvernements de pays sous-développés à déployer
des efforts pour mettre en place des politiques et des programmes
macroéconomiques, structurels et sociaux visant à encourager la
croissance et à réduire la pauvreté. Ces politiques et
programmes sont consignés dans des Documents de Stratégie de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté
(DSCRP)7.
L'on a toujours dit et on dit de la République
Démocratique du Congo qu'elle est un scandale géologique au
regard d'un coté de la richesse des potentialités minières
dont regorge son sous-sol et de l'autre de la criante pauvreté qui
caractérise la grande partie de la population vivant sur son sol. Il y a
certainement une part de vérité dans une telle façon de
présenter les choses, et nos propos trouvent un soutien aussi bien chez
KODILA que chez IYENDA.
3 Le Consensus de Monterrey est un document issu de la
Conférence internationale sur le financement du développement,
qui s'est tenue à Monterrey au Mexique en mars 2002. Lors de cette
conférence, une soixantaine de chefs d'Etat et de Gouvernement
étaient réunis, représentant aussi bien les pays du Nord
que du Sud ainsi que les responsables des institutions
spécialisées des Nations Unies. Le document, fruit de leurs
délibérations, comporte un ensemble de mesures à adopter
aux plans national et international afin d'offrir des conditions de vie plus
humaines et plus acceptables aux populations des pays pauvres.
4 Le cycle de Doha est une ronde de négociations, d'une
durée de trois ans, effectuée sous l'égide de l'OMC
(Organisation mondiale du commerce). Elles portent surtout sur la «
libéralisation du commerce international », et avaient comme
objectif explicite le « développement » de ce qu'on appelait
naguère le « Tiers-Monde ». La conférence
interministérielle de Doha (Qatar) a eu lieu du 9 au 13 novembre 2001,
tandis que la quatrième conférence ministérielle de l'OMC
lançait un nouveau cycle de négociations multilatérales
(commencées au sein du GATT, le prédécesseur de l'OMC),
baptisé « cycle du développement ».
5 PNUD, Rapport Mondial sur le Développement humain 2003,
Economica, p.15
6 Assemblée Générale des Nations unies,
Déclaration du millénaire des Nations unies, section III,
paragraphe II, 18 septembre 2000. Cité par Dwight H. Perkins et alii,
Economie du développement, De Boeck, 2008, p.72
7 ONUDI, Une voie pour sortir de la pauvreté :
développer l'entrepreneuriat rural et féminin, Vienne, 2003,
p.7
Le premier8 écrit : «
Malgré ses immenses ressources naturelles, la RDC est l'un des pays les
plus pauvres du monde, où les années de guerre ont
égorgé le pays en détruisant les quelques infrastructures
et activités productives qui y étaient. Les populations vivent
dans des conditions économiques et sanitaires déplorables,
notamment dans les régions de l'est où les bandes armées
sévissent encore. Les indicateurs sociaux affichent des niveaux
tellement bas qu'il s'avère pratiquement impossible pour le pays
d'atteindre un seul des OMD (Objectifs du Millénaire pour le
Développement). (...) ».
La situation prévalant en République
Démocratique du Congo semble ainsi trouver une explication dans le fait
de la guerre. Mais même quelques années au par avant, (un peu
moins de 10 ans) avant que la guerre n'intervienne, le second9
écrivait : « Famine, maladie, sous-emploi, sans emploi, impayement,
paupérisation, exclusion sociale ... telles sont les
caractéristiques de la vie de la majeure partie de la population kinoise
(de Kinshasa) en ces jours. En effet, tout le monde est d'avis que la
misère qui frappe la population kinoise dépasse les limites du
tolérable. En dépit du fait qu'il soit parmi les pays les plus
riches d'Afrique quant aux richesses du sol, du sous-sol et humaines, le Congo
occupe actuellement l'une des dernières places au monde quant à
son P.N.B. et son niveau de vie réel. »
Cependant, en observant le vécu du (de la)
Congolais(e) au quotidien, on peut se rendre compte que le Congo
présente un scandale dans plusieurs secteurs. A titre exemplatif, nous
pouvons citer l'agriculture, singulièrement les cultures
fruitières menées à travers tout le pays sans pouvoir
être acheminées dans de bonnes conditions et à temps vers
le consommateur. Malgré la diversité des cultures
fruitières que l'on retrouve ici et là dans le pays, la
consommation des fruits ne semble pas faire partie des habitudes alimentaires.
Ce qui explique que sur les marchés comme sur les routes, les fruits
pourrissent. Pourtant ces diverses cultures fruitières devraient offrir
une opportunité pour l'essor d'une industrie de transformation des
fruits en confitures ou en jus. Il n'en est rien.
Il est encore un scandale, lorsqu'on regarde le
dynamisme dont fait preuve le (la) Congolais (e) dans sa lutte aux multiples
acrobaties pour la survie. Dans sa lutte pour la survie, en effet, il (elle)
exerce telle ou telle autre activité aussi bien dans le domaine de la
transformation, du commerce que celui des services juste pour être
à même de faire face aux problèmes qui se posent
quotidiennement sans aucune vision de long terme. Non seulement
l'amélioration ou la modernisation de son outil de travail n'est pas son
affaire, mais encore il opère dans l'informel depuis 10, 20, 30 ans ou
toute sa vie.
8 Oasis KODILA Tedika, « Pauvreté en
République Démocratique du Congo : Un rapide état des
lieux », in Revue congolaise d'économie, Document de travail
WP01/10, Mai 2010
9 Guillaume IYENDA, « Pauvreté urbaine et secteur
informel à Kinshasa », in D+C Développement et
Coopération, N° 5, Septembre/Octobre 2002, pp.18 - 21
Nous pensons ici à toutes ces personnes dont
les activités arrivent à nourrir leurs familles, à
scolariser les enfants, à faire face aux soins de santé, à
payer le loyer,... Ces hommes qui grimpent le palmier pour cueillir du vin de
palme ; ces hommes et ces femmes qui sillonnent les rues pour proposer de la
glace ou simplement de l'eau fraîche « eau pure » (eau pire,
selon eux-mêmes). Ces femmes qui produisent des beignets, gaufres et
galettes chaque jour ; ou encore celles qui fabriquent l'alcool traditionnel
appelé « lotoko » ou celles initiées à la
pratique des technologies appropriées en général
(fabrication du savon, de la confiture, des jus de fruits, de l'alcool, du
parfum, du vernis, des désinfectants, du cirage, du lait de
beauté, de la pommade à cheveux pour femmes, du pain, des
beignets, des cakes, des gâteaux, de la margarine, du miel, des craies,
la salaison des poissons, la production du lait de soja, etc.).
Il y a lieu de souligner dans ce contexte le
rôle joué par la femme congolaise comme celle d'ailleurs dans
l'économie informelle urbaine. S'occupant des ménages, la femme
urbaine est devenue très active dans l'exercice du petit commerce et la
pratique des technologies appropriées depuis le début des
années 1990. En République Démocratique du Congo, c'est
pendant cette période que beaucoup d'entreprises ont fermé,
réduisant ainsi la plupart d'employés au chômage et au
sous-emploi. Cette fermeture était déjà due à la
crise économique que connaît le pays, crise aggravée par
les pillages de 1991 et 1993 et tout récemment par la guerre dite de
libération de 1997 et »la guerre d'agression» de 1998 à
200310.
Le tableau ainsi peint est celui des activités
informelles ou activités du secteur informel, ou mieux
»micro-entreprises du secteur informel» qui, selon R. MBAYA
M11, sont caractérisées par une dynamique à
deux composantes : une composante qualitative et évolutive, qui fait que
les micro-entreprises procèdent du souci de la rentabilité en
même temps qu'elles répondent à une demande sociale pour
conduire à l'expansion des unités économiques de
production de biens et services mieux organisées et, partant,
performantes ou prospères ; et une autre quantitative et involutive, la
plus en vogue dans nos milieux, fait que l'émergence des
microentreprises relève du simple souci d'assurer la survie et la
subsistance du micro-entrepreneur et de son ménage en
générant des unités économiques de production des
biens et services de moindre importance et sans
prospérité.
L'entrepreneuriat dont il sera question dans cette
étude centrée sur l'incidence de l'entrepreneuriat privé
dans la réduction de la pauvreté concerne les
micro-entrepreneurs, les petits entrepreneurs du tableau peint ci-haut : le
microentrepreneuriat. Les micro-entrepreneurs qui font preuve d'esprit
d'entreprise
10 Willy MUSITU Lufungula, « La femme congolaise : pilier de
l'économie informelle en milieu urbain »
11 R. MBAYA Mudimba, « Aspects sociologiques de la
pauvreté dans les micro-entreprises du secteur informel au
Congo-Kinshasa », cité par Willy MUSITU, op.cit
manifeste dans les initiatives de toutes sortes,
essentiellement, en vue de subvenir à leurs besoins.
Pour mener à bon port cette étude, qui
revêt un caractère évaluatif et se veut une contribution
à la libération de l'entrepreneuriat12, nous avons
pensé qu'il était indiqué d'identifier ou de cibler un
corps de métier, un groupe initié à la pratique des
technologies appropriées. C'est ainsi que nous nous sommes
proposés de nous intéresser à un groupe des paroissiens
(une cinquantaine) de la Cathédrale Notre-Dame du Congo (CNDC) qui ont
suivi, au cours de l'année 2006, une formation en
»Boulangerie-Pâtisserie» et ce, dans le cadre des
activités de la Commission Paroissiale de Développement (CPD). La
fin de cette formation devait, en principe, donner lieu à la
création des »Activités Génératrices des
Revenus» (AGR) et réduire ainsi la pauvreté des
récipiendaires.
Par ailleurs, le BDCD, par le biais du projet
»Genre et Micro Crédits», a formé 50 femmes de
différentes paroisses de l'Archidiocèse, gestionnaires des
microentreprises et des AGR, et les a appuyées en micro crédits
pour renforcer leurs activités d'auto prise en charge.
Partant de tout ce qui précède, la
question fondamentale à laquelle notre étude voudrait
répondre peut être formulée comme suit : L'accompagnement
assuré aux populations par le BDCD et les différentes CPD au
moyen des formations dispensées et autres appuis à travers les
différentes paroisses débouche-t- il sur la création des
unités économiques de production des biens et services rentables,
performantes, prospères et susceptibles de procurer de l'emploi à
des dizaines de personnes de manière à contribuer à la
réduction de la pauvreté ?
De cette question fondamentale peuvent découler
d'autres questions subsidiaires :
4Quels sont les atouts et opportunités
exploités par les récipiendaires qui ont réussi à
créer des AGR à l'issue de la formation donnée à la
paroisse Cathédrale Notre-Dame du Congo en 2006 ?
4Quels sont les faiblesses et menaces qui n'ont pas
facilité la création des AGR ? 4Quelles actions
envisager au regard des problèmes et résultats observés
?
12 Suivant le titre du rapport présenté au
Secrétaire Général des Nations Unies, par la Commission du
secteur privé et du développement.
3) HYPOTHESES DU TRAVAIL
Ici, nous voulons apporter des réponses tout
à la fois anticipatives et provisoires aux différentes questions
posées ci-haut.
En considérant les multiples formations
dispensées dans différentes paroisses à travers la ville
de Kinshasa, nous pouvions observer une prolifération des AGR. Nous
avons l'impression que les bénéficiaires de ces formations sont
motivés par le seul souci d'assurer leur propre survie et de leurs
ménages respectifs, puisque les unités qu'ils mettent sur pieds
sont de moindre importance et sans prospérité, donc ne sont ni
rentables, ni performantes encore moins capables de créer des emplois
significatifs.
Nous pensons que les micro-entrepreneurs une fois
dotés d'une organisation et s'assignent des objectifs et manifestent une
volonté d'aller de l'avant, leurs AGR peuvent bien évoluer pour
atteindre la pérennité.
Cependant, l'environnement économico-social
n'est pas favorable au développement de l'entrepreneuriat, puisque
défini par l'instabilité et l'hostilité
caractérisées ainsi que par une certaine
complexité.
Au regard non seulement des objectifs et de la
mission du BDCD, mais encore de son déploiement à la base, par
les Commissions Paroissiales de Développement, nous ne pouvons pas
douter que les actions de cette structure débouchent sur une
prolifération des Activités Génératrices des
Revenus (AGR) à travers la ville de Kinshasa et donc, qu'elle peut avoir
une influence certaine sur la réduction de la
pauvreté.
4) INTERET ET CHOIX DU SUJET
Le choix porté sur ce sujet ne relève
pas du hasard. En tant que membre du Conseil Paroissial, il est tout à
fait normal et naturel que nous puissions nous interroger sur le bien
fondé des actions menées par les différentes commissions
paroissiales en général, et dans le cas d'espèce, nous
avons voulu appréhender l'impact que la session de formation en
»Boulangerie - Pâtisserie» a eu sur les
bénéficiaires. Le choix de notre sujet dénote aussi de
notre attachement à la problématique même de
l'entrepreneuriat. Nous croyons et nous sommes foncièrement convaincus
qu'une bonne lutte pour la réduction de la pauvreté en
République Démocratique du Congo passera par le
développement de l'entrepreneuriat privé et que le
microentrepreneuriat ou le secteur informel doit être
considéré comme un bouillon des cultures pour le
développement des Petites et Moyennes Entreprises.
Et l'l'intérêt de ce travail se situe
à deux niveaux : pratique et scientifique.
~ Sur le plan pratique, il nous donne d'examiner le
rôle du BDCD et l'impact de ses actions dans la lutte pour la
réduction de la pauvreté à travers la ville de Kinshasa,
et surtout dans la commune de Lingwala.
~ Sur le plan scientifique, notre étude nous
donne l'opportunité d'élargir nos connaissances aussi bien dans
le domaine de l'entrepreneuriat que dans celui de la lutte contre la
pauvreté. En plus, par les réponses spécifiques qu'elle
apporte aux questions soulevées, elle se veut une contribution dans la
réflexion sur la libération de l'entrepreneuriat.
5) METHODOLOGIE ET TECHNIQUES D'APPROCHE
La méthodologie peut, selon Omar
AKTOUF13, se définir comme étant l'étude du bon
usage des méthodes et techniques. Il ne suffit pas de les
connaître, encore faut-il savoir les utiliser comme il se doit,
c'est-à-dire savoir comment les adapter, le plus rigoureusement
possible, d'une part à l'objet précis de la recherche ou de
l'étude envisagée, et d'autre part aux objectifs
poursuivis.
La méthode renvoie aux façons de
procéder, aux modes opératoires directs mis en jeu dans un
travail de recherche. Elle est plus de l'ordre de la conception globale
coordonnant plusieurs techniques. Six grands types de méthodes peuvent
être retenus : la méthode inductive ; la déductive ;
l'analytique ; la clinique ; l'expérimentale et la
statistique.
Quant à la technique, elle est un moyen
précis pour atteindre un résultat partiel, à un niveau et
à un moment précis de la recherche. Cette atteinte de
résultat est directe et relève du concret, du fait
observé, de l'étape pratique et limitée. Les techniques
sont, en ce sens, des moyens dont on se sert pour couvrir des étapes
d'opérations limitées. Ce sont des outils momentanés,
conjoncturels et limités dans le processus de recherche : sondage,
interview, sociogramme, jeu de rôle, tests...
La méthode inductive est celle retenue dans le
cadre de notre étude. Elle consiste à tenter des
généralisations à partir de cas particuliers. On observe
des caractéristiques précises sur un ou plusieurs individus
(objets) d'une classe et on essaie de démontrer la possibilité de
généraliser ces caractéristiques à l'ensemble de la
classe considérée. C'est la succession observation -- analyse --
interprétation -- généralisation. Le sondage d'opinion,
l'étude de marché... relèvent de cette
méthode.
Pour nous permettre de vérifier les
hypothèses formulées plus haut, nous avons eu recours aussi
bien à des informations secondaires qu'à des informations
primaires.
Dans les cas plus simples, indiquent KÖTLER et
DUBOIS14, tout ou partie des informations que l'on recherche existe
déjà, et il suffit de savoir où elles se trouvent. Il
s'agit alors d'informations secondaires, ainsi appelées parce qu'elles
ont déjà été recueillies une première fois.
Les informations primaires sont celles collectées par nous-mêmes
sur terrain, en vue de combler le vide occasionné par les questions
secondaires.
La collecte d'informations a été
possible essentiellement grâce à deux techniques ou approches que
sont : l'interview et l'enquête, sans oublier l'apport de nombreuses
sources bibliographiques.
Nous avons utilisé la technique d'enquête
pour collecter des informations auprès des récipiendaires qui ont
pris part à la session de formation en
»BoulangeriePâtisserie» à la Cathédrale
Notre-Dame du Congo. La technique d'interview a servi pour la collecte
d'informations auprès de la Commission Paroissiale de
Développement (CPD) de la Cathédrale Notre-Dame du Congo. La
Commission Paroissiale étant un relais local, une représentation
du »Bureau Diocésain Caritas - Développement» (BDCD),
il nous a semblé utile de prendre contact avec ce dernier pour avoir
accès aux informations relatives à son historique, sa mission,
son fonctionnement, ses activités, ...
Nous espérions aussi y retrouver les traces de
cette formation en »BoulangeriePâtisserie» dispensée
à la Cathédrale Notre-Dame du Congo. C'est ainsi que nous avons
parcouru différents rapports annuels et le rapport 2006
révèle que pour cette année, l'un des objectifs
spécifiques que le BDCD s'était fixés consistait à
« renforcer les capacités de communautés de base dans le
lancement, la gestion et la rentabilisation des activités
génératrices de revenus »15.
L'enquête se sert du questionnaire comme
instrument de recherche, alors que l'interview est »un questionnement oral
ou discussion avec un individu et qui porte sur un sujet
prédéterminé dont on veut approfondir certains aspects
à travers les réponses de la personne
interviewée»16.
6) DELIMITATION DU SUJET
Notre travail est limité dans le temps et dans
l'espace. Pour ce qui est de la délimitation temporelle nous
avons retenu la période allant de 2006 à 2011. Notre
évaluation portera en fait sur des activités ponctuelles
organisées de 2006 à 2011. Nous allons nous intéresser
à l'évolution non seulement des micro-entreprises et AGR
soutenues par le BDCD, mais encore des boulangers-pâtissiers
formés à la cathédrale
14 Philippe KÖTLER et Bernard DUBOIS,
Marketing Management, Pearson Education France, Paris, 2004, p.147.
15Rapport d'activités du Bureau Diocésain Caritas
Développement de l'Archidiocèse de Kinshasa-Exercice 2006,
Juillet 2007, p.15
16 Omar AKTOUF, Op.cit., p.82
Notre-Dame du Congo. Quant à la
délimitation spatiale, il y a deux niveaux : la commune de Lingwala pour
les boulangers-pâtissiers d'une part, les AGR bénéficiaires
du soutien du BDCD d'autre part à travers les autres communes de la
ville de Kinshasa.
7) SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, le présent
travail s'articule autour de quatre chapitres, à savoir :
- Le chapitre premier porte sur l'approche
conceptuelle : nous y apportons la définition des concepts
d'entrepreneuriat, de réduction de la pauvreté et l'incidence ; -
Le chapitre deux porte sur la présentation du cadre d'étude :
nous présentons le BDCD, la (les) Commission(s) Paroissiale(s) de
Développement et la Commune de Lingwala ;
- Le chapitre trois porte sur l'analyse et
l'interprétation des résultats de notre enquête, c'est ici
que siège l'originalité de notre travail ;
- Le quatrième chapitre présente notre
« Dossier Projet », la réponse aux problèmes qui se
posent aux micro-entrepreneurs que nous avons suivis.
Chapitre I.
APPROCHE CONCEPTUELLE ET THEORIQUE
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE
1.1.1. L'entrepreneuriat
Proposer une définition pour le concept
d'entrepreneuriat est une tâche difficile au regard du grand nombre des
disciplines auxquelles il relève et au regard de la diversité des
considérations et objectifs auxquels il répond.
Lorsque l'on cherche à comprendre le sens d'un
vocable, d'un mot ou d'un concept ou lorsque l'on cherche à cerner la
réalité rangée derrière un concept c'est tout
à fait de manière automatique que l'on recourt à un
dictionnaire de langue française. Nous avons eu ce même
réflexe, cependant le concept d'entrepreneuriat ne figure pas dans le
dictionnaire consulté17.
La littérature consacrée au concept fait
état d'un nombre important de perspectives et d'une diversité des
définitions18 dont aucune ne fait l'unanimité au sein
de la communauté scientifique, et les chercheurs qui s'y sont
intéressés ne l'ont abordé que selon leurs
allégeances disciplinaires (psychologie, économie, sociologie et
anthropologie).
D'après une première définition
trouvée dans la littérature19 « L'entrepreneuriat
(ou, selon une orthographe un peu moins courante, entreprenariat) est l'action
de créer une nouvelle entreprise. L'entrepreneuriat est une
activité difficile et bon nombre de créations d'entreprises se
soldent par un échec.»
Comme cela apparaît, lorsqu'on aborde le concept
d'entrepreneuriat on est tenté de le limiter au phénomène
de création d'entreprises ou encore aux aspects liés à la
création ou à l'évolution d'entreprises. Cependant,
Pierre-André JULIEN et Louise CADIEUX20 ont voulu aller plus
loin et ont avancé que la définition de l'entrepreneuriat englobe
non seulement la création d'entreprises, et le rôle des
entrepreneurs dans celle-ci, mais également les changements au niveau de
la direction et de la propriété, tels que le rachat ou la reprise
d'une entreprise existante, l'innovation sous toutes ses formes à
l'intérieur des entreprises pérennes, ou encore les ajustements
dans ces entreprises pérennes pour faire face à
l'évolution des marchés et satisfaire les besoins
socio-économiques des individus.
17 Le Robert Micro, Edition de poche, 1998
18 Une recension des définitions de
l'entrepreneuriat trouvée dans la littérature est reprise plus
loin
19 `'Qu'est-ce que l'entrepreneuriat ?», article
électronique publié le 03/03/2010 par Entreprendre-iae dans
http://entreprendre-iae-.centerblog.net/rub-qu-est-ce-entrepreneuriat-.html
20 P.-A. JULIEN, La mesure de l'entrepreneuriat,
Rapport d'étude, Institut de la Statistique du Québec, 2010
L'analyse de différentes définitions de
l'entrepreneuriat a permis aux chercheurs précités de
déboucher sur huit dimensions clés reprises dans le tableau 1
ci-après, à savoir : la création d'une nouvelle entreprise
ou de son propre emploi; la création de nouveaux produits ou processus;
la prise de risque tant pour l'entrepreneur que pour l'entreprise;
l'innovation, quelle qu'en soit la forme (radicale ou incrémentale); la
création de valeur; la capacité de l'entreprise à
générer des profits et à croître, le repérage
et l'exploitation d'une ou de plusieurs opportunités d'affaires et la
mobilisation des ressources, qu'elles soient limitées ou
non.
Tableau 1 : Les dimensions de
l'entrepreneuriat
Dimensions de l'entrepreneuriat
|
Auteurs consultés qui mentionnent cette
dimension
|
Création d'entreprise
|
Bygrave et Hofer, (1991); Gartner (1989; 1990);
Landström (1999); Friis et coll. (2002); Ahl (2006)
|
Création de nouveaux produits, méthodes de
production, marchés, sources d'approvisionnement, etc.
|
Landström (1999); Audretsch (2002); Friis et coll.
(2002); Roberts et Woods (2005)
|
Prise de risque
|
Audretsch (2002); Friis et coll. (2002); Gartner (1989;
1990);Landström (1990); Lash et Yami (2008)
|
Innovation
|
Knight (1921); Schumpeter (1934); Commission
européenne (2003)
|
Création de valeur
|
Landström (1999); Bruyat et Julien (2000); Roberts
et Woods (2005); Ahl (2006)
|
Profits et croissance de l'entreprise
|
Kirchhoff( 1994); Caree et Turick (2005)
|
Dépistage et exploitation d'une
occasion
d'affaires
|
Venkataraman (2000); Verstraete et Fayolle (2004);
Buenstorf (2007); Companys et McMullen (2007); Julien et Vaghely
(2008)
|
Mobilisation des ressources
|
Landström (1999); Roberts et Woods
(2005)
|
Source : P.-A. JULIEN et Louise CADIEUX, La mesure de
l'entrepreneuriat, Rapport d'étude, Institut de la statistique du
Québec, Décembre 2010, p. 26
Les chercheurs ont appréhendé ces
différentes dimensions en partant de la nouveauté ou de
l'innovation par rapport au marché et ont débouché sur 4
types d'entrepreneuriat, à savoir :
· La création d'une nouvelle entreprise
;
· La reprise d'une entreprise déjà
existante avec des innovations mineures ou majeures ;
· Une nouvelle entreprise sur un nouveau
marché et
· L'élargissement du marché pour une
entreprise existante.
Tableau 2 : Les différentes formes de
l'entrepreneuriat
Formes entrepreneuriales
|
Définitions
|
Sources
|
Création pure d'entreprise
|
Une création est dite pure si
l'activité exercée ne constitue pas la poursuite d'une
activité de même type exercée antérieurement au
même endroit par une autre entreprise.
|
Counot et Mulic (2004)
|
Essaimage
|
Pratique par laquelle une entreprise favorise le
départ de certains de ses salariés et les aide à
créer leur propre entreprise.
|
Office québécois de la langue
française (2007)
|
Reprise d'entreprise
|
Achat, donation ou héritage d'une entreprise
déjà existante.
|
Counot et Mulic (2004)
|
Développement et croissance d'une
entreprise
|
Nouveaux débouchés commerciaux (produits,
services, procédés) ou mise en application de meilleurs moyens de
répondre à la demande du moment.
|
OCDE (1998)
|
Intrapreneuriat
|
Conception de nouveaux projets ou de nouvelles
activités ou développement des activités actuelles,
à partir d'une entreprise existante, quelle que soit la taille de
l'entreprise.
|
Carrier (2008) Dumais et coll. (2005)
|
|
Source : P.-A. JULIEN et Louise CADIEUX, La mesure de
l'entrepreneuriat, Rapport d'étude, Institut de la statistique du
Québec, Décembre 2010, p. 29
13 Avant de proposer une définition de
l'entrepreneuriat, ils s'appuient sur cette
typologie d'entrepreneuriat pour présenter
différentes formes d'entrepreneuriat, résumées dans le
tableau 2 ci-après.
Tenant compte de la typologie dont il est question
ci-haut et après une abondante discussion, ils ont alors, à
partir de la définition présentée par l'OCDE en
200721, proposé la définition que voici :
« L'entrepreneuriat, c'est l'action humaine,
soutenue par le milieu environnant, générant de la valeur sur le
marché par la création ou le développement d'une
activité économique, évoluant avec cette valeur pour
finalement affecter l'économie, et ce, dans le but de mieux
répondre aux besoins individuels et collectifs d'un territoire
»22.
Cette définition comporte des
éléments qui méritent d'être expliqués
à leur tour pour permettre à tout lecteur d'être bien
cerner la réalité dont il est question :
· L'entrepreneuriat est une action humaine
;
· Cette action humaine est et doit être
soutenue par le milieu environnant ;
· Cette action humaine crée de la valeur par
la création ou le développement d'une activité
économique ;
· Avec cette valeur, cette action affecte
l'économie ;
· Cette action humaine répond et doit
répondre aux besoins individuels et collectifs d'un
territoire.
1.1.1.1. L'entrepreneur
Puisque l'entrepreneuriat est une action humaine, il
n'y a donc pas d'entrepreneuriat, pas d'entreprise sans l'homme. Cet homme
c'est l'entrepreneur. Qu'entendre par
»entrepreneur» ? Existe-t-il un profil-type de
l'entrepreneur ? Peut-on parler des modèles d'entrepreneur ?
Parmi les différentes acceptions que les
dictionnaires réservent au concept d'entrepreneur, on peut noter celle
de chef d'entreprise23, ou encore celle d'une personne qui se charge
de l'exécution d'un travail, ou bien encore celle d'une personne qui
dirige une entreprise pour son compte24. Mais pour Joseph Aloïs
SCHUMPETER, l'entrepreneur représente le pari de l'innovation, et la
réussite de cette innovation est fonction du dynamisme qui
caractérise cet entrepreneur. Il dit de
l'entrepreneur que c'est »un homme dont les
horizons économiques sont vastes et dont l'énergie est
suffisante pour bousculer la propension à la routine et réaliser
des
innovations». Regardé dans ce sens,
l'entrepreneur est plus qu'un simple chef
21 L'OCDE a défini
l'entrepreneuriat comme le résultat de « toute action humaine pour
entreprendre en vue de générer de la valeur via la
création ou le développement d'une activité
économique identifiant et exploitant de nouveaux produits, de nouveaux
procédés ou de nouveaux marchés ».
22 P.-A. JULIEN et Louise CADIEUX, La mesure de
l'entrepreneuriat, Rapport d'étude, Institut de la statistique du
Québec, Décembre 2010, p. 30
23 Le Petit Larousse
illustré, 2005
24 Le Robert Micro,
1998
d'entreprise, plus qu'un simple gestionnaire, plus
qu'un simple propriétaire des moyens de production ; c'est un
réel aventurier prêt à s'écarter des sentiers battus
pour faire autre chose que ce qui a toujours été fait et
embarquer les autres hommes dans une nouvelle manière de
faire.
Difficile de dire s'il existe un profil-type de
l'entrepreneur, mais de nombreuses études font état de
l'existence des caractéristiques et des traits de personnalité,
des traits de comportement dans l'action qui sont le lot commun des
entrepreneurs qui réussissent25. Quels sont ces traits de
comportement ?
~ Energie et dynamisme. On ne devient pas
entrepreneur et, surtout, on ne réussit pas dans cette fonction si le
temps de travail est celui des accords professionnels. On n'est pas
entrepreneur à temps partiel ! Créer une entreprise
représente un effort important, mobilisateur de temps, d'énergie.
La développer de même.
~ Confiance en soi. Un investisseur
n'acceptera pas de placer des fonds dans une affaire gérée par
quelqu'un qui n'aurait pas confiance en soi. Confiance en soi, pas confiance
qu'en soi. Détermination, mais pas l'obstination. Rester sourd aux
avertissements que donnent les faits est l'une des causes fréquentes de
faillite.
~ Capacité à intégrer le long
terme. Créer une entreprise, une organisation suppose, dans le
présent, développer un ensemble d'actions qui n'auront un sens
que plus tard. Il n'y a pas de création d'entreprise réussie sans
capacité à imaginer demain, sans perception de la durée,
sans vision du moyen et du long terme. Les objectifs de l'entrepreneur sont
situés dans le futur. Tout ce qu'il fait dans le présent aura une
conséquence demain.
~ Capacité à résoudre de
multiples problèmes. Lorsqu'on crée une entreprise, on doit
s'attendre et être prêt à surmonter des difficultés
de tous ordres, traiter plusieurs problèmes en même temps. Il ne
suffit pas de les résoudre théoriquement, mais en plus de mettre
les solutions en oeuvre.
~ Acceptation de l'échec.
L'échec fait partie de la réussite. Il n'existe pas d'oeuvre
humaine sans revers ou déconvenues. Pour le vrai entrepreneur,
l'échec, l'erreur, le revers est source de remise en question, de
détection de nouvelles opportunités et donc de réussite
ultérieure.
~ Mesure dans la prise du risque.
L'entrepreneur n'est pas un joueur qui s'enrichit en faisant un coup. Il prend
des risques longuement appréciés, calculés, qui sont dans
une perspective à moyen ou long terme.
~ Ouverture à l'innovation et à la
création. Pour qu'une entreprise survive, elle doit évoluer
: dans ses produits, dans ses structures, sur le plan social. D'où la
nécessité d'une ouverture généralisée
à l'innovation.
~ Capacité à assumer un leadership.
L'évolution positive de l'entreprise créée conduit
vers une structure de plus en plus complexe, et diriger cette
25 Robert Frédéric, Entreprendre et
Réussir, De Boeck-Wesmael, Bruxelles, 1990, p.15
organisation, c'est assumer un leadership. Un
entrepreneur doit être reconnu comme leader par l'équipe qui se
crée autour de lui : des capacités d'animation,
d'entraînement dans l'action, d'arbitrage des conflits, d'adaptation des
structures lui seront nécessaires.
Au-delà de ces caractéristiques, on peut
distinguer trois modèles
d'entrepreneur26, à savoir :
l'entrepreneur inventeur ; l'entrepreneur artisan et l'entrepreneur
manager.
~ L'entrepreneur inventeur est celui qui veut vivre de
son invention, de sa découverte, de sa mise au point. Son approche
procède souvent d'une conviction indéfectible quant à
l'importance de sa découverte. Ce n'est pas le lucre qu'il vise en
premier, mais son souci premier est qu'on reconnaisse son
génie.
~ L'entrepreneur artisan part d'une maîtrise,
d'un savoir-faire manuel ou intellectuel et met ce savoir-faire à la
disposition de tiers. Ce qui préside à la création d'une
activité nouvelle, c'est la conviction qu'une certaine manière de
faire, que la maîtrise acquise dans un domaine permet de s'affranchir
d'un lien de subordination pour devenir son propre patron.
~ L'entrepreneur manager quant à lui, a
vocation de développer sans cesse l'entreprise qu'il a
créée. Il a vécu diverses expériences
professionnelles et sait ce qu'est une entreprise. Il connaît la plus
part des notions qui constituent les thèmes de management, même si
les concepts ne sont pas toujours bien assimilés. Comme une locomotive,
il tire son entreprise et l'entraîne toujours plus loin. Il est
intéressé plus par l'action (diriger, gérer) que par les
produits ou les marchés qui sont l'objet de son action.
~ Il y a des entrepreneurs qui ne sont ni inventeurs,
ni artisans et ni managers, mais appartiennent à un modèle mixte
ou méta modèle ; selon les éclairages que l'on donne
à leur projet et à leur personnalité, il y aura des
dominantes.
1.1.1.2. L'environnement
Le terme environnement a plusieurs acceptions qui
varient avec le contexte et les grilles de lecture qu'on lui applique. Les
dictionnaires sont imprécis à son sujet, et on peut en tirer ce
qui suit :»conditions extérieures susceptibles d'agir sur le
fonctionnement d'un système, d'une entreprise, de l'économie
nationale»27 ; ou encore »ensemble des
éléments objectifs et subjectifs qui constituent le cadre de vie
d'un individu»28.
26 Robert Frédéric, op. cit., p.18
27 Le Robert, Cité dans notre mémoire de
fin d'étude sur `'La Petite et Moyenne Entreprise zaïroise et son
environnement», Ecole d'Ergologie de Belgique, 1996
28 Le Petit Larousse illustré, 2005
Pour Henry MINZBERG29, partant d'une
définition tirée du Larousse selon laquelle l'environnement est
''l'ensemble des éléments naturels ou artificiels où se
déroule la vie'', l'environnement comprend virtuellement tout ce qui est
situé en dehors de l'organisation : sa technologie (le savoir qu'elle
utilise), la nature de ses produits, les clients et les concurrents, la
distribution géographique de ses activités, le climat
économique, politique et même météorologique dans
lequel elle fonctionne, etc
La littérature, poursuit-il30, met
l'accent sur certaines caractéristiques des environnements
organisationnels, et en particulier sur quatre d'entre eux,
présentés brièvement tour à tour ci-après :
la stabilité ; la complexité ; la diversité des
marchés et l'hostilité.
1) La stabilité. L'environnement d'une
organisation peut aller du plus stable au plus dynamique. Comme le soutient
MINZBERG, un environnement stable est celui dans lequel une organisation peut
prédire les conditions dans lesquelles elle se trouvera ; donc, toutes
choses étant égales par ailleurs, elle peut isoler son centre
opérationnel et en standardiser les activités (établir des
règles, formaliser le travail, planifier les actions) ou peut-être
standardiser les qualifications.
2) La complexité. L'environnement peut
également aller du plus simple au plus complexe. Il est simple lorsque
le savoir requis peut être rationalisé, décomposé en
éléments compréhensibles. Il est complexe s'il exige de
l'organisation la possession d'un savoir étendu et difficile sur les
produits, les clients,... La complexité de l'environnement
entraîne la décentralisation de la structure.
3) La diversité des marchés. Elle est
fonction du nombre et de la variété des clients, des produits,
des régions, des marchés auxquels l'entreprise s'adresse. Les
marchés peuvent aller du plus intégrés aux plus
diversifiés. La diversité des marchés amène
l'entreprise à identifier les segments homogènes et à
créer dans leur structure des unités spécialisées
pour traiter chacun d'eux.
4) L'hostilité. Défini à la fois
par la vivacité de la concurrence, la rareté des ressources
disponibles, les relations de l'organisation avec les syndicats, les
gouvernements,... l'environnement de l'entreprise peut aller du plus
accueillant au plus hostile. La variable hostilité affecte la structure
de l'entreprise d'une manière particulière par l'entremise de la
vitesse de réponse : les environnements hostiles exigent des
réactions rapides de la part des entreprises.
29 Henry MINZBERG, Structure et Dynamique des
organisations, les éditions d'organisation, Paris, 1982, p.
30 Op. Cit., p.246
1.1.1.3. La création de la valeur
Parmi les grandes approches conceptuelles
identifiées par les chercheurs31 pour cerner le
phénomène complexe de l'entrepreneuriat dans sa globalité
il y a la conception de la dialogique individu/création de valeur que
BRUYAT définit comme une dynamique de changement où l'individu
est à la fois acteur de la création de valeur dont il
détermine les modalités et objet de création de valeur,
qui par l'intermédiaire de son support (projet, structure, etc)
l'investit voire le détermine.
Pour FAYOL, s'inscrivant clairement dans cette
approche, l'entrepreneuriat est une situation reliant de façon
concomitante, un individu caractérisé par un engagement personnel
fort (consommation de temps, argent, énergie, etc.) et un projet ou une
organisation émergente ou une organisation »stabilisée»
de type entrepreneurial. La valeur créée renvoie aux apports
techniques, financiers et personnels que génère l'organisation
impulsée et qui procure satisfaction à l'entrepreneur et aux
parties prenantes ou intéressées.
Pour l'entrepreneur il peut s'agir de biens financiers
et matériels mais aussi d'autonomie, voire d'un ensemble des mobiles
irrationnels tels que le pouvoir, l'estime de soi, le goût sportif de la
victoire et de l'aventure, la joie d'être à la base des
conceptions et idées originales. Pour les clients, il s'agit de la
satisfaction procurée par la consommation du produit et/ou service
proposé. Du point de vue financier, il s'agirait de la
profitabilité de la structure créée et des gains
monétaires effectifs et potentiels. L'entrepreneur prend des risques par
son initiative créatrice dont le couronnement est le profit. Tel est le
sens de la création de valeur.
1.1.1.4. La création ou le développement
d'une activitééconomique
Par activité économique on peut entendre
toute activité tendant à la création et distribution des
richesses.
1.1.1.5. L'impact sur l'économie
Toute entreprise créée a un impact sur
l'économie, et cet impact peut être analysé à
travers les éléments tels que : elle crée de l'emploi ;
elle distribue des salaires ; elle a une part dans la valeur ajouté,
dans la productivité, dans l'exportation, dans la soustraitance, dans
l'investissement, dans l'innovation,... Le rôle joué par les
Petites et Moyennes Entreprises (PME) dans les économies modernes peut
bien illustrer nos propos.
En effet, les PME jouent un grand rôle dans les
économies modernes au regard des éléments
irremplaçables qu'elles apportent pour le développement de la vie
économique et sociale. La créativité et le dynamisme dont
elles font preuve permettent de satisfaire le besoin de diversification et le
souci de qualité qui apparaissent dans la population lorsque la
quantité est assurée. Car, soutient Léon
GINGEMBRE32, la diversification et la
qualité sont essentiellement le domaine de la petite et moyenne
entreprise qui, plus proche des individus et mieux placée pour
satisfaire et servir leurs besoins, peut détecter les évolutions
et en fonction de sa souplesse de fonctionnement, s'y adapter.
De surcroît, elles constituent un réservoir
quasi inépuisable d'où naissent les grandes
entreprises.
Sur le plan des structures sociales, poursuit L.
GINGEMBRE, la petite et moyenne entreprise apparaît également
comme un élément fondamental de promotion car elle permet
à ceux qui le désirent et qui en ont la capacité de
progresser et de parvenir.
D'autres éléments témoignant du
dynamisme de petites et moyennes entreprises se situent dans l'emploi, dans les
salaires distribués, dans la valeur ajoutée, dans le chiffre
d'affaires, les investissements, dans les
exportations33.
En outre, le rôle joué par les P.M.E.
dans la sous-traitance est fondamental. Bruno MAGLIULO34 note que
bon nombre de grandes entreprises, y compris les plus grandes,
s'effondreraient, ou seraient placées devant de grandes
difficultés, si elles ne disposaient pas d'un important réseau de
P.M.E/P.M.I. sous-traitantes.
1.1.1.6. Une réponse aux besoins individuels et
collectifs d'un territoire
Les besoins individuels et collectifs d'un territoire
doivent être rencontrés par l'entreprise
créée.
A propos de l'entreprise, le dictionnaire35
dit que c'est ce que l'on se propose d'entreprendre, et il renvoie au projet,
défini comme étant l'image d'une situation, d'un état que
l'on pense atteindre.
Dans le cycle d'un projet, la première
étape est l'identification; elle consiste à identifier une
situation jugée insatisfaisante, un problème, un besoin, une
difficulté,... dont la solution viendrait du projet. Il y a donc lieu
dès le départ de procéder à l'évaluation des
besoins.
L'un des critères d'évaluation qui font
un bon projet est, comme le notent Lédent et Leroi36, la
pertinence. C'est le bien fondé du projet, et elle renvoie à des
questions telles que :
* Le projet répond-il à des
problèmes réels ? Ou prévient-il des
problèmes
prévisibles ?
32 Léon GINGEMBRE, op. cit., p.71
33 Nous n'avons pu trouver un tableau illustrant
l'impact économique de différentes catégories
d'entreprises.
34 B. MAGLIULO, Les Petites et moyennes Entreprises,
Coll. Profil n° 549, Hatier, 1983, pp. 44-49
35 Le Robert Micro, Edition de poche, 1998
36 J.P. Lédent et A. Leroi, L'approche cadre
logique dans l'identification de projets de développement : comment y
intégrer l'environnement ?, HDE, Gembloux, 2005
* Ne risque-t-il pas, de par son objectif
spécifique, de provoquer d'autres
problèmes, tels que des impacts environnementaux
indésirables ?
* Les bénéficiaires sont-ils bien choisis,
parmi les personnes qui en ont le plus
besoin, et en tireront donc le plus de
bénéfice ?
* Le projet répond-il à leurs besoins
prioritaires ? Un autre projet n'aurait-il pas
été plus approprié ?
* Bref, est-ce une bonne idée, que de
réaliser ce projet-là ?
La pertinence repose sur deux critères : la
justesse de la finalité poursuivie, qui peut être jugée du
point de vue de l'éthique, des principes auxquels il a été
choisi d'adhérer ; et la cohérence logique de l'objectif propre
du projet par rapport à cette finalité. De nombreux projets ont
manqué de pertinence, ont échoué ou n'ont pas eu de
bénéfices durables par ce qu'ils étaient
déterminés plus par l'offre que par la demande ou par les besoins
locaux. Répondre à des besoins ou à des problèmes
réels est en effet une condition sine qua non de pertinence et d'impact
favorable.
Du point de vue territorial37 le local, qui
avait reculé avec l'universalisation des produits et des comportements
de consommation suite à la globalisation des économies,
connaît un regain avec la multiplication des clusters, des pôles
d'excellence, et des technopôles. Ce retour du local s'accompagne de la
montée des territoires, jouant un rôle déterminant dans la
construction des configurations productives, à travers la qualité
de leurs offres. De facto, on peut parler de »capital territorial»,
constitué d'éléments spécifiques, tels que la
qualité des relations de confiance entre acteurs du territoire,
notamment les entrepreneurs, le capital relationnel ainsi que les
capacités d'apprentissage. La problématique du
développement territorial apparaît donc et donne lieu à la
création et au développement de toutes sortes d'entreprises
(TPE/PME) hétérogènes implantées sur un territoire
donné qui est souvent leur premier marché. D'où la notion
d'entrepreneuriat régional/local. Les entreprises s'inscrivent d'abord
dans leur environnement de proximité.
1.1.1.7. Les Petites et Moyennes Entreprises
(P.M.E)
Proposer une définition pour le moins
satisfaisante du concept de P.M.E. s'avère d'autant plus malaisé
que la réalité ainsi désignée varie tant dans
l'espace que dans le temps.
En effet, la catégorie relevant de ce concept
varie selon les pays, voire, s'agissant d'un même pays, selon les
secteurs d'activité. C'est ainsi qu'en Belgique, comme le signale
DONCKELS38, plus de 50 définitions différentes de
concept sont proposées dans les différentes formes de
législation.
37 Tinasoa RAZAFINDRAZAKA, `'L'entrepreneuriat
comme outil de développement territorial : construction d'un
référentiel théorique», Communication au Colloque
international sur la vulnérabilité des TPE et des PME dans un
environnement mondialisé, 27 au 29 mai 2009
38 Ric DONCKELS, Pleins feux sur les P.M.E. : De la
théorie à la pratique, Roularta Books, 1993, p.21
Toutefois, c'est de la classification basée sur
le critère de taille que découle la subdivision entre «
Grandes Entreprises » (G.E.) d'une part et « Petite et Moyenne
Entreprise » (PME) de l'autre, même si la distinction ainsi mise en
oeuvre n'est pas parfaitement claire. D'autant plus que telle subdivision
réfère quasi exclusivement à un critère de
quantification, de compréhension apparemment facile, au détriment
de tout autre.
Car, en effet, non seulement d'autres critères
quantitatifs seraient à prendre en compte, mais encore des
critères qualitatifs sont susceptibles de contribuer à
révéler au mieux les contours de ce qu'il est convenu d'appeler
« Petite et Moyenne Entreprise », en sigle P.M.E.
Il ressort de différents critères trois
catégories typologiques39 établies par les chercheurs
à savoir : les typologies quantitatives et les typologies qualitatives
dont la combinaison débouche sur une typologie dite complexe et globale
permettant de fournir les caractéristiques des entreprises
rangées derrière le vocable de P.M.E.
1.1.1.7.1. Typologies quantitatives40 des
P.M.E.
Ces typologies, écrit P.A. JULIEN41,
relèvent de l'approche économique
traditionnelle, qui se refuse à
pénétrer à l'intérieur de la boîte noire de
l'entreprise et ne touche ainsi qu'aux éléments les plus
apparents. Elles sont au surplus les premières disponibles et peuvent
donc servir, par exemple, à établir les critères pour
l'application des programmes d'aide gouvernementaux. Ainsi s'offrent-elles aux
chercheurs comme une première porte d'entrée pour obtenir des
échantillons qui seront étudiés par la suite.
Cette approche se base sur différents
critères de choix tels que les effectifs, la production, la valeur
ajoutée ou des ventes, la mesure des actifs, le chiffre
d'affaires,...pour établir les différentes catégories que
sont les Petites Entreprises, les Moyennes Entreprises et les Grandes
Entreprises.
De tous les critères, Pierre
FRANCK42 indique qu'on choisit généralement le
critère des effectifs qui ne dépend d'aucun paramètre
économique et permet facilement des comparaisons internationales du fait
de son indépendance au regard des taux de change.
Mais, malgré cet avantage qu'il offre, il reste
cependant un critère non satisfaisant, car, ainsi que le démontre
Gérard HIRIGOYEN43, la juxtaposition de critères
d'effectif à partir des textes législatifs ne permet pas de
conduire à un classement précis des entreprises en fonction de
leur dimension. Et la même incertitude, poursuit-il, demeure dans les
études économiques et financières pourtant rigoureuses. Il
signale
39 Pierre André JULIEN, Les P.M.E. : Bilan et
Perspectives, Economica, 1994
40 Les autres typologies ne sont pas reprises ici.
41 P.A. JULIEN, Op. cit.
42 Pierre FRANCK, L'économie de l'entreprise, Coll. «
Que sais-je ? » n° 1839, P.U.F., 1980, p. 70
43 Bruno MAGLIULO, Les Petites et moyennes Entreprises, Coll.
Profil n° 549, Hatier, 1983, p.10
alors l'existence en France, par exemple, de
différentes typologies d'entreprises que voici.
Une première typologie établit la
distinction entre : la micro-entreprise, celle dans laquelle on ne rencontre
aucun salarié ou dont l'effectif est au plus égal à 10
(exploitations artisanales inscrites au registre des métiers, commerces
de détail, prestations de services) ; la P.M.E., l'entreprise
industrielle de 11 à 500 salariés ainsi que celle de
négoce ou de prestation de services de 11 à 500 salariés ;
enfin, l'entreprise « d'une certaine dimension », celle dont
l'effectif se situe au-delà de 100 ou 500.
Une autre approche typologique établit quant
à elle, la distinction ci-après : les petites entreprises, celles
dont l'effectif ne dépasse pas 10 salariés ; les entreprises
intermédiaires et les entreprises importantes, dont les effectifs sont
supérieures à 100 personnes.
Une autre typologie rend compte de l'existence de
trois groupes d'entreprises : les petites qui emploient moins de 20
salariés, les moyennes de 20 à 499, les grandes avec 500 ou
plus.
Il ressort de ces différentes approches que les
typologies quantitatives demeurent dans l'ensemble largement insatisfaisantes
de par leurs critères imprécis et
mouvants44.
1.1.1.7.2. Caractéristiques des PME
1. La petitesse de la taille
La petitesse de la taille est l'un des premiers
critères utilisés sinon le premier, pour caractériser les
PME. Cette taille qualifiée parfois d' « humaine » dote
l'entreprise d'atouts essentiels par rapport à la grande entreprise. Car
à cette petite taille est associée une grande souplesse
structurelle, permettant une remarquable capacité d'adaptation au
marché et des prix de revient relativement bas étant donné
la faiblesse des coûts fixes.
2. La centralisation de la gestion
Le système de gestion de la PME est fortement
centralisé. La distinction « propriétaire - dirigeant »
n'est pas visible. P.A. JULIEN45 note qu'on peut même parler
de « personnalisation » de la gestion en la personne du
propriétaire-dirigeant dans le cas de toutes petites entreprises. Mais
cette forte centralisation se retrouve aussi dans les moyennes entreprises des
secteurs traditionnels.
44 Il vient souvent à l'esprit de situer la PME
d'après l'un ou l'autre critère quantitatif. Cependant, les
critères quantitatifs diffèrent d'un pays à un autre,
voire d'un secteur à l'autre dans un même pays.
45 P.A. JULIEN, op.cit., p.34
3. La faible spécialisation
Tant au niveau de la direction que des
employés et des équipements, la spécialisation est faible
et vient avec l'augmentation de la taille de l'entreprise, nécessitant
une mise sur pieds de plusieurs niveaux organisationnels dans les
différentes fonctions.
Une comparaison axée sur la structure des
emplois dans les PME et les grandes entreprises révèle que les
ouvriers, relativement plus nombreux dans les PME, sont aussi en moyenne moins
qualifiés. Plus précisément, la proportion d'ouvriers
qualifiés diminue quand on passe des petites entreprises aux moyennes et
augmente fortement des moyennes aux grandes46.
4. Une stratégie intuitive ou peu
formaliste
Dans les petites entreprises des plans précis
des actions à venir, susceptibles de servir de cadre de
référence pour toute la direction sont inexistants et le
propriétairedirigeant est suffisamment proche de ses
employés-clefs pour leur expliquer au besoin tout changement de
direction.
5. Un système d'information interne peu complexe
ou peu organisé Le transfert d'information dans les petites
organisations s'opère grâce au dialogue ou le contact
direct.
6. Un système d'information externe
simple
Les petites entreprises ne recourent pas à des
études de marché coûteuses et complexes. Ainsi, dans les
entreprises artisanales, par exemple, le propriétairedirigeant peut
discuter directement avec ses clients tant pour connaître leurs besoins
et leurs goûts qu'expliquer différents aspects du (des)
produit(s)47.
1.1.1.7.3. Quelle définition pour la P.M.E.
?
Les typologies et caractéristiques ci-dessus
donnent une idée plus ou moins vague de cette réalité
désignée par le concept de PME.
Ce concept comporte, ainsi que l'ont montré les
typologies, deux dimensions : une quantitative et une qualitative. Les
critères quantitatifs, rappelons-le, sont insatisfaisants puisque
mouvants et imprécis.
Léon GINGEMBRE48 soutient que les
formules quantitatives mettraient dans l'obligation d'adopter des chiffres qui
diffèreraient suivant les secteurs professionnels
considérés, et aboutiraient à des formules
extrêmement complexes sans traduire la réalité des
faits.
En vérité, poursuit-il, si on examine de
façon plus approfondie la notion de PME, on trouve qu'au-delà des
données quantitatives, un certain nombre de caractères sont
permanents et qu'il est donc préférable de s'orienter vers une
définition qualitative.
46 B.MAGLIULO, Les Petites et Moyennes Entreprises, Coll. Profil
-Dossier n°549, Hatier, p.32
47 P.A. JULIEN, op. cit., p.34
48 Cité par B. MAGLIULO, op. cit., p. 15
Il est indiqué49 que les
critères de fond, ceux permettant de refléter fidèlement
les caractéristiques structurelles communes aux PME, peuvent être
ramenés à trois.
· Le premier est la responsabilité
directe, personnelle et finale du patron qui apparaît en
définitive bien souvent comme le seul décideur ;
· Le deuxième est la
propriété du patrimoine social qui est souvent le fait
d'un homme ou de sa famille, quelle que soit la forme juridique adoptée,
ce qui se traduit le plus souvent par une confusion des patrimoines
;
· Le troisième, enfin, est
l'existence d'un objectif particulier de richesse débouchant
sur un rôle important des rémunérations personnelles et sur
une recherche de la rentabilité à court terme.
Ainsi, on pourrait entendre par PME ces entreprises
dans lesquelles les chefs d'entreprises assurent personnellement et directement
les responsabilités financières, techniques, sociales et morales
de l'entreprise, quelle que soit leur forme juridique50.
Le patronat à la tête des PME est un
patronat réel, c'est-à-dire celui qui risque dans ses
affaires ses propres capitaux, exerce une direction administrative et technique
effective, et assure, avec son personnel, des contacts directs et permanents ;
ce patronat s'oppose au patronat de gestion ou de management
qui dirige les grandes entreprises où la propriété et
la gestion sont dissociés, la propriété étant
répartie entre un grand nombre d'actionnaires et la gestion
effectuée par un collège des cadres51.
Si les critères qualitatifs permettent de
refléter les caractéristiques communes à toutes les PME,
nous pouvons noter qu'à l'intérieur du concept de PME les
critères quantitatifs permettent d'établir la distinction entre
les petites et les moyennes entreprises. Des seuils sont établis
tantôt en terme de chiffre d'affaires tantôt en terme d'effectif du
personnel.
1.1.1.7.4. Définition des PME
congolaises
Considérant que les petites et moyennes
entreprises et l'artisanat constituent l'épine dorsale de
l'économie mondiale en général et de l'économie
congolaise en particulier et qu'ils sont l'un des principaux moteurs de
l'innovation, de la création des richesses et de l'emploi ainsi que de
l'intégration sociale en République Démocratique du Congo,
l'Etat Congolais, d'une part, et les organisations patronales et
49 B. MAGLIULO, op. cit., pp. 15-16
50 A. BIZAGUET, Les Petites et Moyennes entreprises, Coll.
« Que sais-je ? » n° 2642, P.U.F., 1991, p. 12. Il s'agit d'une
définition donnée par la Confédération
Générale des PME (CGPME), un syndicat français.
51 A. BIZAGUET, op. cit. p. 12 ; L. GINGEMBRE, l' importance
du rôle des PME dans l'économie moderne, in Revue de la
Société d'Expansion, n° 257, Octobre 1973, pp. 706-711
professionnelles des petites et moyennes entreprises et
de l'Artisanat (PMEA) de l'autre, ont, dans une charte52,
donné une définition de cette catégorie
d'entreprises.
Au sens de ladite charte, on entend par Petite et
Moyenne Entreprise, toute unité économique dont la
propriété revient à une ou plusieurs personnes physiques
ou morales et qui présente les caractéristiques suivantes
:
- Nombre d'emplois permanents : de 1 (un) à 200
personnes par an ; - Chiffre d'affaires, hors taxes, compris entre 1 et 4000
USD ;
- Valeur des investissements nécessaires mis en
place pour les activités de l'entreprise inférieure ou
égale à 350.000 USD ;
- Mode de gestion concentrée.
Se retrouvent dans cette catégorie : la
micro-entreprise ou la très petite entreprise, la petite entreprise et
la moyenne entreprise53.
1.1.2. La réduction de la pauvreté
1.1.2.1. La pauvreté, qu'est-ce ? Qui est
pauvre ?
La pauvreté peut être entendue, selon le
dictionnaire de langue française54, comme l'état d'une
personne qui manque de moyens matériels, d'argent ; c'est l'insuffisance
des ressources. Il renvoie à : indigence, misère,
nécessité. Le pauvre c'est donc une personne qui n'a pas assez
d'argent, un indigent, un nécessiteux.
Au Québec, une loi définit la
pauvreté comme étant « la condition dans laquelle se trouve
un être humain qui est privé des ressources, des moyens, des choix
et du pouvoir nécessaires pour acquérir et maintenir son
autonomie économique ou pour favoriser son intégration et sa
participation à la
société.»55.
La Commission européenne56, quant
à elle, définit la pauvreté comme « un
phénomène couvrant dans son acception non seulement l'absence de
revenus et de ressources financières, mais inclut aussi la notion de
vulnérabilité, ainsi que des facteurs tels que l'absence
d'accès à une alimentation adéquate, à
l'éducation et à la santé, aux ressources naturelles et
à l'eau potable, à la terre, à l'emploi et au
crédit, à l'information et à la participation politique,
aux services et aux infrastructures ».
La réalité rangée derrière
le concept de pauvreté est complexe. Et en France, l'Observatoire des
inégalités57 distingue trois façons de
définir et de mesurer la
52 RDC, Ministère des Petites et Moyennes Entreprises,
Charte des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat en
République Démocratique du Congo, 24 Août 2009.
53 Nous reviendrons sur les typologies plus bas.
54 Le Robert Micro, op.cit.
55 Centre d'étude sur la pauvreté et l'exclusion
(CEPE), »Prendre la mesure de la pauvreté : proposition
d'indicateurs de pauvreté, d'inégalités et d'exclusion
sociale afin de mesurer les progrès réalisés au
Québec», 2009.
56 Commission européenne, La politique de
développement de la communauté européenne, Luxembourg,
Office des publications officielles des Communautés Européennes.
Cité par Oasis KODILA Tedika, « Pauvreté en
République Démocratique du Congo : Un rapide état des
lieux », in Revue congolaise d'économie, WP01/10-Mai 2010
57
http://www.inegalites.fr/spip.php?article
448
pauvreté : par le biais des revenus (approche
monétaire); à travers le nombre de titulaires de minimas sociaux
(approche administrative) ou les privations (approche
sociologique).
Selon l'approche monétaire, la pauvreté
fait penser d'abord à de faibles niveaux de revenus, qui doivent
cependant être définis par rapport à une
référence donnée : le seuil de
pauvreté.
L'approche administrative prend en compte les
personnes qui reçoivent les aides essentielles pour la survie (minima
sociaux), lesquelles sont inférieures au seuil de
pauvreté.
Etre pauvre c'est, selon l'approche sociologique,
»être privé de». Cette approche prend en compte la
réalité sociale des plus défavorisés : le
dénuement, l'impossibilité de subvenir à ses besoins
essentiels tels que se nourrir, se loger, se vêtir.
Dans les pays en développement, le
phénomène de pauvreté repose sur des carences ou manques
observables dans trois aspects ou dimensions essentiels de la vie humaine,
à savoir58 :
· Longévité et santé
: risque de décéder à un âge relativement
précoce, exprimé par la probabilité à la naissance
de ne pas atteindre 40 ans ;
· Instruction et accès au savoir : exclusion
du monde de la lecture et des communications, exprimée par le taux
d'analphabétisme des adultes ;
· Accès à un niveau de vie
décent : impossibilité d'accéder à ce que
procure l'économie dans son ensemble59.
Le seuil de pauvreté dont il est question
ci-haut est déterminé aussi bien au niveau mondial que par chaque
pays et il s'agit d'une valeur monétaire fixée « sur la base
du coût par habitant d'un panier de consommation minimum comportant de la
nourriture et quelques autres produits essentiels
»60.
Chaque pays, région ou province... peut
déterminer le seuil de pauvreté national, régional,
provincial,...et calculer la part de la population vivant en dessous de ce
seuil. A titre exemplatif, ce seuil s'était situé à 315$
par tête pour la ville de Kinshasa, en 2009 ; tandis qu'il était
à 175$ par tête pour la République Démocratique du
Congo pour la même année. Et la population vivant sous ce seuil
était de 41.6% pour Kinshasa et de 71.3% pour la République
Démocratique du Congo61.
58 PNUD, Rapport mondial sur le développement
humain 2003, Economica, 2003, p.343
59 Cette dimension est exprimée par la moyenne
non pondérée du pourcentage de la population privée
d'accès régulier à des points d'eau aménagés
et le pourcentage d'enfants souffrant d'insuffisance pondérale.
60 Dwight H. Perkins, Steven Radelet et David
Lindauer, Economie du développement, de boeck, 2008, p.245
61 PNUD-Unité de lutte contre la
pauvreté, Province de Kinshasa : pauvreté et conditions de vie
à Kinshasa, Mars 2009, P.7 H. Perkins, Steven Radelet et David Lindauer,
Economie du développement, de boeck, 2008, p.245
D'une manière générale, le seuil
de pauvreté est fixé à un dollar62 des
Etats-Unis par tête par jour. Les origines de ce seuil remontent à
la fin des années 80 lorsque la Banque Mondiale préparait son
Rapport sur le développement dans le monde pour l'année 1990. Les
rapports successifs de cette institution étaient toujours centrés
sur un thème d'étude ; et pour l'année 1990,
l'étude examinait la pauvreté dans le monde en
s'intéressant à 34 seuils nationaux de pauvreté
précis, provenant aussi bien des pays développés que de
ceux sous-développés. On s'est rendu compte que ces seuils
augmentaient avec l'élévation du niveau de vie ; et en mettant
l'accent sur les nations à revenu faible, on voyait que les seuils par
pays tendaient à se situer dans une fourchette allant de 275 à
370 USD par personne et par an, mesurés en dollars de 1985 et en
parité de pouvoir d'achat (PPA)63. Ainsi, la limite
supérieure de cette fourchette, soit 370 USD (légèrement
au dessus de 1 USD par jour) a été adoptée comme seuil
mondial de pauvreté. Ce rapport a débouché sur la
conclusion que 1,12 milliard d'humains, soit le tiers de la population des pays
sous-développés en 1985, vivait avec en état de
pauvreté absolue.
1.1.2.2. Concepts apparentés :
Précarité, Vulnérabilité,
Inégalité
Ces concepts qui sont l'un ou l'autre utilisés,
dans le langage courant, parfois à la place de la pauvreté
méritent d'être expliqués.
1.1.2.2.1. PRECARITE
Pour Jean-Claude BARBIER64, s'il existe une
signification universelle du terme précarité,
il faut la chercher du côté de la condition humaine en
général, par essence transitoire et incertaine, qui incite les
hommes à prier ou à invoquer les divinités ou un Dieu
unique. Prier, précisément, vient du latin precor
et précaire du latin precarius, à
l'origine, « qui s'obtient par la prière », donc, par
extension, se dit de ce qui est incertain. L'incertitude est au coeur de la
condition humaine, de même que l'aléatoire.
1.1.2.2.2. VULNERABILITE
La vulnérabilité, dans ses dimensions
économique et relationnelle, précise Valérie
COHEN65, permet de rassembler les différents profils des
assistés. Elle se présente comme une zone intermédiaire,
située entre l'intégration et la désaffiliation : «
espace d'instabilité et de turbulence peuplé d'individus
précaires dans leur rapport au travail et fragiles dans leur insertion
relationnelle ».
61 PNUD-Unité de lutte contre la
pauvreté, op.cit.
62 Dwight H. Perkins, Steven Radelet et David
Lindauer, op.cit., 248
63 Par Parité de pouvoir d'achat il faut
entendre le taux de change destiné à neutraliser les
différences de prix entre pays, afin de permettre les comparaisons
internationales de la production et du revenu en termes réels. Avec 1
USD exprimé en PPA dans un pays donné, il est possible de se
procurer la même quantité des biens et des services que s'il
s'agissait d'un dollar des Etats-Unis dans le cadre de l'économie de ce
pays.
64 J-C BARBIER, »Précarité,
précarité de l'emploi, des catégories politiques qui
s'exportent difficilement», Communication au colloque de l'Association
Française de Sociologie, 24-27 février 2004
65 Valérie Cohen, « La
vulnérabilité relationnelle », Socio-anthropologie (en
ligne), N° 1/1997, mis en ligne le 15 janvier 2003. Consulté le 30
décembre 2011. URL :http//
socio-anthropologie.revue.org/index74.html
1.1.2.2.3. INEGALITE.
Pauvreté et inégalité ne
désignent pas la même réalité. Il existe donc une
différence conceptuelle entre les deux vocables.
Etymologiquement66, inégalité
vient du latin »in', privé de, et de "aequalis",
de "aequus", uni, juste. C'est le caractère de ce qui n'est pas
égal. Les inégalités sociales désignent les
traitements différents pouvant avantager une classe sociale, un groupe
ou un individu par rapport à d'autres et qui établissent des
hiérarchies sociales.
Ce sont, selon le contenu donné par la
BRISES67, des différences entre individus ou groupes sociaux
qui se traduisent en termes d'avantages ou de désavantages et qui
fondent une hiérarchie entre ces individus ou groupes.
Les différences sociales, inhérentes
à la vie en société, peuvent tout à fait conduire
à des traitements différents entre personnes ou groupes sociaux.
Lorsque ces traitements différents avantagent un groupe social ou une
personne par rapport à une autre, ils constituent une hiérarchie
sociale, et on parlera d'inégalités sociales.
Le Centre d'étude sur la pauvreté et
l'exclusion (CEPE) nous éclaire à ce sujet et précise :
»alors que la pauvreté correspond à un manque sur le plan
des conditions de vie, les inégalités indiquent des
différences de conditions de vie entre personnes, entre ménages,
entre des territoires. Elles sont révélatrices des écarts
qui séparent les plus riches et les plus pauvres. Toutefois, de
nombreuses recherches conduisent à reconnaître une forte
corrélation entre inégalités et pauvreté, les
inégalités constituant un des déterminants de la
pauvreté. Appréhender la pauvreté suppose par
conséquent qu'on prenne en compte les inégalités et que
l'on cherche à comprendre comment les deux phénomènes sont
reliés.»68.
1.1.2.3. La réduction de la pauvreté
Le 21ème siècle s'est ouvert
avec une déclaration de solidarité dite »Déclaration
du Millénaire». Adoptée en 2000 aux Nations Unies par les
chefs d'Etat et de gouvernement tant des pays riches que des pays pauvres,
cette déclaration a débouché sur les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD), qui engagent les pays du
globe à redoubler d'efforts pour s'attaquer à l'insuffisance des
revenus, à l'omniprésence de la faim, aux
inégalités sociologiques entre hommes et femmes, à la
dégradation de l'environnement et au manque d'instruction, de services
de santé et d'eau potable69.
Il sied de relever que parmi les objectifs poursuivis
par cette déclaration, la réduction de la pauvreté
vient en première position. »Faire disparaître
l'extrême pauvreté et la
66
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Inegalite.htm
67
Banque de Ressources Interactives en Sciences Economiques et
Sociales (Brises). Cfr
http://brises.org/notion.php/inegalites/inegalites-economiques/inegalites-sociales/notId/65/notBranch/65/
68
CEPE, Prendre la mesure de la pauvreté, op. cit., p. 17
69
PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2003,
p.1
faim», tel est le premier des Objectifs du
Millénaire pour le Développement. La première cible de cet
objectif vise à »réduire de moitié, entre 1990 et
2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur
à un dollar par jour» tandis que la deuxième cherche de
réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la
population souffrant de la faim».
Des efforts sont déployés pour mettre en
place des politiques et des programmes macroéconomiques, structurels et
sociaux visant à encourager la croissance et à réduire la
pauvreté. Et depuis lors les gouvernements de pays
sous-développés établissent des Documents de
Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté
(DSCRP) et ce, dans le cadre d'un exercice impliquant la société
civile et les partenaires du développement70.
Mais concrètement que veut dire, que signifie
réduire la pauvreté ? A notre entendement, la réponse
paraît simple. Puisque le seuil de pauvreté est connu et que les
revenus d'une partie de la population se situent en deçà de ce
seuil, réduire la pauvreté consisterait à réduire
l'écart entre ce seuil et les revenus inférieurs au seuil ; ou
mieux ramener ces revenus au niveau du seuil de pauvreté.
1.1.3. L'incidence
Le dernier vocable tiré du sujet de notre
travail est l'incidence. Qu'entendre par »incidence» ? C'est la
conséquence, ou encore l'influence71. Et l'influence peut
être entendue comme une action qu'exerce une chose, un
phénomène, une situation sur quelqu'un ou quelque chose ; c'est
un effet72. Une conséquence plus ou moins directe de quelque
chose ; une répercussion73.
1.2. PROFIL DE LA PAUVRETE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
DU CONGO
1.2.1. Généralités sur la
pauvreté congolaise
Pays aux richesses potentielles immenses, la
République démocratique du Congo fait partie des pays les moins
avancés et les plus pauvres du monde. Sa population est
pauvre.
Les différents rapports du PNUD74
sur le développement humain indiquent qu'en 2006 la RDC était
classée 167ème sur 177, laissant derrière elle
le Mozambique, le Burundi, l'Ethiopie, le Tchad, la République
Centrafricaine, la Guinée Bissau, le Burkina Faso, le Mali, la Sierra
Léone et le Niger ; et qu'en 2011 tous ces pays se retrouvent devant la
RDC classée 187ème. Le revenu national en
parité des pouvoirs d'achat est tombé de 705 à 280 dollars
par an.
70 ONUDI, Une voie pour sortir de la pauvreté :
développer l'entrepreneuriat rural et féminin, Vienne, 2003,
p.7
71 Le Robert Micro, Edition de poche, 1998
72 Idem
73 Le Petit Larousse illustré, 2005
74 PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2006
; Rapport sur le développement humain 2011
Pour l'ensemble du pays, l'incidence de la
pauvreté (71,34%) est très élevée si on la compare
à celle des autres pays de l'Afrique Centrale. En effet, la
pauvreté atteint des proportions effroyables, touchant plus de 70% de la
population du pays75.
1.2.1.1. Emploi
Le rapport du PNUD76 sur le
développement humain indique qu'en 1958 l'économie congolaise
comptait 1.102.270 salariés des secteurs public et privé sur une
population totale de 13,5 millions d'habitants, une population active de 6
millions de personnes et une population active masculine de 3.121.161 hommes
(15 - 64 ans). Le volume de la main d'oeuvre salariée se situait alors
à 8% de la population totale, 18% de la population active totale, et 35%
de la population active masculine. En 1997 (40 ans plus tard), le volume de la
main d'oeuvre salariée est tombée 981.800 travailleurs sur une
population totale de 52 millions, une population active totale de 21.327.000
personnes et sur une population active masculine de 12.063.000 hommes. Pour
1997, la main d'oeuvre salariée était estimée à 2%
de la population totale (contre 8% en 1958), la main d'oeuvre totale active
estimée à 4% (contre 18% en 1958), la main d'oeuvre active
masculine à 8% (contre 35% en 1958).Au regard de ces chiffres, 20
millions de personnes en âge de travailler n'étaient pas
occupés dans le secteur moderne et étaient soit au chômage,
soit sous-employées dans les milieux ruraux ou dans le secteur
informel.
Il ressort de récentes études
77 que la situation de chômage ou de l'emploi précaire
toucherait la très grande majorité de la population active. La
part du travail informel est en constante augmentation et les salaires restent
dérisoires tant dans l'informel que dans le formel. La nouvelle grille
salariale négociée en 2004, qui n'est toujours pas
appliquée, fixe à 208 dollars le traitement mensuel du dernier
fonctionnaire de l'Etat et à 2080 dollars celui du secrétaire
général de l'administration publique. En attendant, le plus bas
salaire se situe à 826 francs congolais (environ 1.7 dollar) auxquels
s'ajoute une prime mensuelle de 9202 francs congolais (20 dollars).
1.2.1.2. ParitéLes progrès vers la
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
développement
(OMD), remarque KODILA78, sont très
lents. Les inégalités de genre sont très importantes car
les femmes n'ont pas accès aux facteurs de production ni à
l'instruction. Le DSCRP2 note qu'en dépit des avancées sur le
plan juridique et la Constitution congolaise qui érige
l'égalité des sexes en principe inaliénable, la situation
de la femme congolaise est loin d'être reluisante et son autonomisation
reste très faible. La femme congolaise est discriminée sur tous
les aspects (pouvoir et gouvernance, participation politique, situation
socioéconomique, sexualité, santé et éducation,
etc.). Ainsi par exemple, elle n'a pas le droit d'hériter. La femme est
sous-représentée politiquement (4,6% de femmes sénatrices,
8,4% de femmes
75 Ministère de la Santé, Plan National de
développement sanitaire (PNDS 2011 - 2015)
76 PNUD, RDC Rapport national sur le développement humain
2000, Gouvernance pour le développement humain en RDC
77 BAfD/OCDE (2006), Perspectives économiques
en Afrique ; cité par Oasis KODILA Tedika, op. cit
78 Oasis KODILA, op. cit.
députées et 6,8% de femmes
députées provinciales), souvent exclue de la
propriété des moyens de production et soumise à son mari
pour la plupart des décisions domestiques (y compris pour ses propres
soins de santé dans 55% des cas, selon l'enquête EDS 2007). En
2004, 61.2 % des femmes vivaient en dessous du seuil de pauvreté. La
principale cause de la pauvreté des femmes tient, selon Abdoul
Kader79, à l'éventail très réduit des
opportunités ; elles ne disposent que de leur capacité physique
pour affronter à la fois les dures conditions du marché de
travail, le rôle exigeant d'épouse et les devoirs écrasants
de mère. Elles partent donc défavorisées sur le
marché de travail... Les difficultés des femmes quant à
l'accès aux facteurs de production sont renforcées par le
dispositif juridique et institutionnel.
L'indice de parité femmes/hommes pour
l'alphabétisation, très en défaveur des femmes, n'a pas
connu d'évolution entre 2001 et 2007 puisque qu'il est resté
constant à 0,69. Par ailleurs, les femmes occupent une place moindre
dans les emplois qualifiés (cadres, agents de maîtrise, etc.). Par
contre, le pourcentage de femmes salariées du secteur non agricole a
connu une nette évolution en passant de 21% à 34% entre 2001 et
2007. Les femmes sont également exposées aux violences sexuelles
des forces armées et des rebelles. Il existe une forte proportion de
violences envers la femme : 64% déclarent avoir subi des violences
depuis l'âge de 15 ans et 49% au cours des 12 derniers mois. Les femmes
sont plus exposées aux risques de prostitution, de maladies et de SIDA
et à une plus forte mortalité que les hommes. L'explication de
cette forte discrimination réside principalement dans les institutions
religieuses (avec la promotion de l'homme fort et de la femme « femme au
foyer et bonne épouse ») et coutumières.
1.2.1.3. Longévité et santé
Selon les experts80, la République
Démocratique du Congo a été parmi les premiers pays
d'Afrique, et peut-être du monde, à proposer, dès 1974, un
système de prestation de soins qui reconnaissait à la
santé un rôle allant bien au-delà du curatif, en soulignant
quelques principes directeurs pour l'organisation d'un système de
santé à effet durable. Cependant, tous les indicateurs de
l'état de santé des populations, de la couverture sanitaire et du
bien-être général révèlent une
dégradation continue de la situation sanitaire du pays. On note une
détérioration des principaux indicateurs de l'état de
santé : espérance de vie à la naissance, mortalité
infantile, toutes formes de malnutrition, mortalité maternelle, taux de
séroprévalence de l'infection à VIH.
Les chiffres suivants81 illustrent à
suffisance le drame que connaît la situation de santé en RDC.
Environ 20 millions de personnes étaient sous-alimentées en
2005. Entre 1998 et 2004, environ 4 millions de personnes sont mortes de
maladies
79 Abdoul Kader (1996), « Problématique de
la pauvreté au Zaïre », Plan d'action pour la
réinsertion socioéconomique des groupes vulnérables au
Zaïre, Cité par Oasis KODILA, op. cit.
80 PNUD, RDC Rapport national sur le développement 2000,
op.cit.
81 BAfD/OCDE (2006), Perspectives économiques en Afrique ;
cité par Oasis KODILA Tedika, op. cit
courantes et curables faute de services publics,
d'infrastructures, d'équipements et d'accès aux soins,
particulièrement dans les zones rurales. Dans ce milieu, il y avait en
moyenne un seul médecin pour 56 000 habitants en 2005. La RDC figure
aussi parmi les pays au monde les plus touchés par le choléra.
Entre 2002 et 2004, 65 000 cas ont été déclarés
à l'Organisation mondiale de la santé, sur lesquels 3 200
décès.
Le taux de mortalité infantile, de 128 pour 1
000 naissances, est l'un des plus élevés au monde. Seuls 61% des
accouchements sont médicalement assistés, mais les
disparités régionales sont énormes et en moyenne, le taux
de mortalité maternelle est de 1 289 femmes sur 100 000. Un enfant sur
10 est orphelin. En matière de mortalité des enfants, le pays
avait, selon le DSCRP 282, fait des progrès en 2001, mais les
efforts se sont quelque peu relâchés en 2007 et la
mortalité infantile demeure une préoccupation.
En 2004, 4 millions de cas de paludisme ont
été enregistrés et 13 000 personnes en sont mortes.
Cependant, le chiffre ne représenterait en réalité que 20
pour cent des cas de paludisme car 80 % des malades ne consultent pas dans les
hôpitaux. Le DSCRP 2 reconnaît le paludisme comme l'endémie
majeure et la première cause de morbidité avec près de 10
épisodes par an et par enfant alors que le niveau
d'endémicité est de 3 épisodes par an par personne selon
les statistiques sanitaires ; le nombre d'enfants de moins de 5 ans qui meurent
de paludisme se situe entre 150.000 et 250.000 par année.
Le VIH/Sida est un véritable problème
pour le pays car il se propage à une vitesse exponentielle.
Malgré les avancées notées ces dernières
années, note le DSCRP 2, la situation reste néanmoins critique.
Ainsi le nombre de nouvelles infections en 2010 est estimé à
127.135, dont 70.574 femmes. Seuls 12,4% des personnes infectées par le
VIH reçoivent des antirétroviraux. 23,3% des nourrissons
nés de mères séropositives sont infectés par le VIH
et seuls 2,2% des femmes enceinte VIH+ ont reçu une prophylaxie ARV. Le
nombre d'orphelins du sida est estimé à 984.879.
L'espérance de vie qui était de 42 ans
en 2002 contre une moyenne africaine de 51 ans est passée à 48,4
ans en 2011 contre une moyenne africaine de 54,4 ans. Près de la
moitié de la population est âgée de moins de 15 ans, une
situation qui crée d'énormes besoins en termes d'éducation
et de santé pour les jeunes.
La situation sanitaire en RDC atteste, selon le DSCRP
2, de progrès significatifs. Malgré les progrès
enregistrés, il faut noter que le niveau de performance de la plupart
des indicateurs sanitaires en RDC est toujours en dessous de la moyenne des
pays de l'Afrique subsaharienne, et tous les indicateurs présentent des
écarts importants selon le milieu de résidence et les provinces.
Cette situation préoccupante s'explique en partie par le niveau
d'équipement des établissements sanitaires et la
82 RDC, Document de la stratégie de croissance et de
réduction de la Pauvreté (DSRP) 2, Mai 2011
disponibilité d'intrants très
insuffisants, la gestion des ressources humaines et la gestion
financière problématiques, et les financements du système
insuffisants et assez fragmentés. L'amélioration de la
santé maternelle reste l'un des défis majeurs à relever en
République Démocratique du Congo.
1.2.1.4. Instruction et accès au savoir
Différentes publications83 font
état d'une carence de l'Etat quant à ses interventions dans le
secteur éducatif. Du fait de cette carence de l'État, le
système éducatif est essentiellement financé par les
parents.
En ce qui concerne le financement du secteur, le DSCRP
2 indique qu' il est à noter qu'il bénéficie d'un
financement public insuffisant et presque jamais rendu disponible à
bonne date: le financement public du secteur a baissé de façon
drastique en passant de 24% des dépenses publiques en 1980 à 7 %
en 2002 puis à 4% en 2009. Le besoin de financement est majoritairement
pris en charge par les ménages (parents) qui sont pauvres dans leur
majorité (incidence nationale de la pauvreté est de plus de 70%).
En effet, pour 100 USD à dépenser dans l'EPSP84,
l'Etat contribue en moyenne pour 48%, les ménages pour 37% et les
partenaires pour 15%. Cette situation a pour conséquence le
délabrement des infrastructures scolaires par manque d'entretien,
l'insuffisance des équipements et des matériels
pédagogiques, le transfert de la charge de l'Etat vers les
ménages avec comme corollaire la baisse du niveau de scolarisation car
de nombreux enfants ne peuvent accéder à l'éducation
à cause de l'incapacité croissante des parents à payer les
frais scolaires.
Le taux de scolarisation qui était de 52% en
2000 est passé à 75% en 2010. Il y a eu ainsi un accroissement de
23 points en 10 ans, mais le niveau de cet indicateur reste inférieur
à celui attendu pour 2010 (91,8%). Au regard de ces chiffres,
près d'un enfant congolais sur quatre ne va pas à l'école
primaire. À cela s'ajoutent la mauvaise qualité de
l'enseignement, les taux de redoublement très élevés et la
condition difficile des enseignants, qui perçoivent un salaire de moins
de 20 dollars par mois.
Selon les chiffres d'Amnesty International, seulement
29% des enfants iraient jusqu'au bout de l'école primaire et 4.7
millions de jeunes enfants (2.5 millions de filles) ne seraient pas
scolarisés85.
En ce qui concerne l'alphabétisation, la
proportion des jeunes de 15-24 ans alphabétisés a
progressé d'un point entre 2001 et 2007, passant de 71,1% à 72,1%
avec une nette amélioration au niveau des hommes (passage de 78,3%
à 83,1%) et un recul chez les femmes (passage de 64,3% à 62,3%).
Au niveau de l'enseignement technique et de la formation professionnelle, il
est noté que l'offre
83 BAfD/OCDE (2006), op. cit ; Document de la Stratégie de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP) 2
84 Enseignement primaire secondaire et professionnel
85 Oasis KODILA TEDIKA, op. cit.
n'est pas suffisamment développée à
travers le pays et reste de création récente (57% des
écoles sont construites à partir de 1991).
1.2.1.5. Cadre de vie et accès aux services
utilitaires
L'accès à l'eau potable reste
très faible. Environ un Congolais sur 4 a accès à l'eau
potable. Les statistiques disponibles montrent que, malgré les richesses
en eau douce du pays, l'accès à l'eau potable reste faible,
même si elle passe de 25% à 29% entre 2002 et 2007,
dépassant les prévisions du Gouvernement de 24% dans le DSCRP 1.
Cette augmentation a bénéficié en premier lieu aux classes
riches par rapport aux pauvres et aux zones urbaines, Kinshasa en
tête.
La situation de l'assainissement est critique. Seule
une faible fraction des ménages a une toilette avec chasse d'eau
connectée à égout (soit 1,3% en 2001 contre 2,5% en 2007).
De façon générale, seulement 14% des ménages
Congolais utilisent des installations sanitaires améliorées, avec
des niveaux respectivement de 36% en milieu urbain et de 4% en milieu rural
alors que les moyennes pour l'Afrique subsaharienne sont respectivement de 44%
et de 24%. Sur la même période, 12% des ménages font leurs
besoins dans la nature. Les villes congolaises subissent un processus
autoentretenu de destruction. A la destruction du milieu physique
(érosions) s'ajoute celle de l'environnement, résultant de la
mauvaise gestion des villes qui est liée aux problèmes de
transports, à la gestion des déchets solides et liquides et les
différentes formes de pollution. On observe une extension continuelle
des bidonvilles autour de grands centres urbains, sur les terres
laissées pour compte (terres érodables, collinaires, terres
sensibles à l'éboulement, terres inondables) où se
concentre une population vulnérable.
Les enquêtes menées en 1999 font
état de 396.620 bidonvilles pour l'ensemble du pays, dont 94,6% de
constructions précaires, 5,4% d'unités de bâtis
érigées sur des sites à risques. Avec ces tendances les
bidonvilles devaient atteindre le chiffre de 5.211.488 en 2010 sur l'ensemble
du pays.
En ce qui concerne le logement et l'habitat, la grande
majorité des Congolais sont propriétaires de leur principal
logement selon l'enquête 1-2-3 (75,5%), chiffre qui semble être en
conformité avec les données du MICS (74% selon les MICS 2 et 4).
Ceci reste toutefois un phénomène essentiellement rural avec
environ 85% de propriétaires contre 50% en milieu urbain. Toutefois, 81%
de ces logements sont en terre battue ou en paille avec des toitures en paille
(60%) ou en tôle (33%) selon l'enquête 1-2-3. En milieu urbain, la
plupart de ces habitations sont en banlieue périurbaine. On observe un
phénomène d'habitation sauvage dans les villes, ce qui
crée un problème d'érosion et de fragilisation des sols
(dégradation de l'environnement), ainsi qu'en termes
d'aménagement du territoire et d'efficience des villes en tant qu'outil
de promotion de développement. Il sied de souligner avec
KODILA86 que La RDC accuse un
déficit annuel évalué à 240 000 logements et que
l'enquête sur la perception de la pauvreté a
révélé que 81,0 % de ménages ont
déclaré ne pas être satisfaits de leur
logement.
1.2.1.6. Inégalités
D'une manière générale, l'indice
d'inégalité de Gini87 est fort élevé.
D'après le dernier rapport du PNUD88, cet indice se situe
à 44,4%. C'est la preuve de l'existence d'injustice distributive et de
discrimination, soit des inégalités dans le pays.
L'inégalité est marquée par des disparités
considérables. Ainsi on a observé des variations89
allant de 27% à 45% d'une région à une autre, selon qu'on
réside en milieu urbain et rural ainsi que selon les groupes
socioprofessionnels : 27% chez les apprentis ; 37% chez les manoeuvrés ;
39% à Kinshasa ; 40% pour les 2 Kasaï ; 45% dans les ménages
où le chef est un cadre et/ou une aide familiale.
L'ampleur de la pauvreté varie
considérablement (les travailleurs indépendants et les apprentis
sont les plus pauvres (77%) ; suivies des manoeuvres, des employés et
ouvriers semi qualifié (66%). On compte plus de 40% de pauvres parmi les
cadres de direction et de collaboration) ainsi que selon les groupes
sociodémographiques (la pauvreté frappe surtout les
ménages où l'âge du chef est compris entre 30 et 65 ans
(plus de 70% de pauvres).
1.2.2. Spécificités de la pauvreté
urbaine à Kinshasa
Après une présentation de la ville de
Kinshasa, nous évoquerons dans un premier temps le profil de la
pauvreté dans la ville de Kinshasa, pour nous focaliser ensuite sur les
caractéristiques de la pauvreté dans la commune de Lingwala. A ce
sujet, l'étude menée par Françis NZUZI LELO et Claudine
TSHIMANGA90 ainsi que le rapport de l'Unité de lutte contre
la pauvreté du PNUD91 nous ont été d'un
concours sans pareil.
1.2.2.1. Présentation de la ville Province de
Kinshasa
Nous présentons ici quelques repères
géographiques avant d'aborder les typologies des quartiers de
Kinshasa.
1.2.2.1.1. Repères géographiques et
démographiques.
La ville de Kinshasa est, en vertu de la constitution
de la République Démocratique du Congo, dotée du statut
de province et capitale de la RDC. Elle est le siège des
86 Oasis KODILA, op. cit
87 L'indice de Gini mesure le degré
d'inégalité de la distribution des revenus dans une
société donnée.
88 PNUD, Rapport sur le développement humain
2011, p. 156
89 Les chiffres sont tirés de l'étude de
BAfd/OCDE citée par Oasis KODILA
90 Françis LELO NZUZI et Claudine TSHIMANGA,
`'La pauvreté urbaine à Kinshasa», CORDAID, 2004
91 PNUD-Unité de lutte contre la
pauvreté, `'Province de Kinshasa, Pauvreté et conditions de vie
des ménages», Mars 2009
institutions du pays et se trouve à l'Ouest du
pays. Sa superficie est 9.965 Km2. Kinshasa représente 34,2%
de toute la population urbaine de la RDC.
Sa population a augmenté de façon
vertigineuse. Elle comptait 5000 habitants en 1881 ; ce nombre s'est rapidement
accru pour atteindre 200.000 habitants en 1950. De 1950 à 1980, cette
population a été multipliée par 12 pour atteindre
2.400.000 habitants. La ville a connu une véritable explosion
démographique, surtout après l'indépendance : 400.000
habitants en 1960 ; 900.000 habitants en 1969 et près de 6.000.000 en
2003. Donc, de 1960 à 2003 la population kinoise a été
multipliée par 15. Les causes de cette explosion sont : l'accroissement
naturel, l'exode rural et l'incorporation des villages environnants. Les
personnes de nationalité congolaise constituent la grande
majorité de la population kinoise. Les « étrangers »,
toutes nationalités confondues, ne forment que 2,0% de la population.
Ces étrangers proviennent surtout (75%) des « pays limitrophes
».
L'image que la structure de la population kinoise
laisse apparaître est celle d'une population caractéristique des
pays en développement avec une forte proportion de jeunes et une faible
proportion de personnes âgées. 50,3% de la population ont moins de
20 ans. L'âge moyen est de 23 ans. Le taux de dépendance est
très élevé à Kinshasa : 2,9 contre 1,7 en RDC.
Enfin, la taille moyenne des ménages kinois est plus
élevée à Kinshasa (6,0) que dans les autres provinces (5,3
en RDC).
Kinshasa est une ville de plus de
8.663.00092 d'habitants répartis sur 24 communes et 326
quartiers. Elle est construite sur un sol argilo-sableux et un site particulier
ressemblant à un amphithéâtre avec une ville basse (la
plaine au Nord et à l'Est) une ville haute (les collines au Sud et
à l'Ouest).
A. La ville basse. La plaine est un site
urbanisable en forme croissant parce qu'elle suit la courbe du fleuve. Elle
correspond à ce que l'Administration urbaine appelle »ville
basse». Secteur le mieux cadastré, urbanisé et
industrialisé, cette plaine abrite 18 communes avec environ 4.375.000
habitants et elle souffre des problèmes d'inondation et de
marécages du fait des pentes trop faibles, du système de drainage
défectueux et des rivières qui la traversent prenant source sur
les collines.
B. La ville haute. Les collines sont des
sites non aedificandi (non constructibles) sur plusieurs endroits. Elles ont
été occupées après l'indépendance par des
Kinois ignorant les normes urbanistiques. Dans certains endroits on trouve des
bicoques, et dans d'autres on trouve de somptueuses villas qui ont investi les
collines du Mont-Amba (417m), Djelo-Mbinza (545m), Mont-Ngafula (548m) et
le
92 Ministère du Plan - Institut National da
La Statistique, Carte statistique de la RDC 2000 - 2007, Kinshasa, avril 2008 ;
Institut National de la Statistique, Projections de la population de la RDC
2005 - 2010. Les données fournies par ces deux documents sont des
estimations calculées à partir des données de la
dernière opération de recensement scientifique qui a eu lieu en
en 1984.
contre bas du Pic Meuse (675m). Elle correspond
à ce que l'administration urbaine appelle »ville haute» et
abritent 6 communes avec plus de 1.625.000 habitants. La ville haute
connaît des problèmes d'érosions, d'éboulements, de
glissements de terrains et d'effondrement du fait du mauvais drainage des
eaux.
1.2.2.1.2. Typologies des quartiers de
Kinshasa
A. Les quartiers résidentiels sont
ceux qui disposent des routes bitumées et des parcelles spacieuses
souvent supérieures à 1000 m2. Les eaux usées
et les eaux de ruissellement sont évacuées grâce à
un système de canalisation généralement fonctionnel. Les
activités informelles sont faibles dans les rues. L'accessibilité
automobile et pédestre est bonne et aménagée. Les
infrastructures sont présentes ; elles sont en bon état, mais
sous utilisées. Le déplacement se fait essentiellement en
véhicules individuels à cause de la faible demande de transport
en commun. Dans ces quartiers, la densité est faible, soit 20 habitants
à l'hectare.
Les quartiers résidentiels se trouvent dans
les communes de Lemba (Righini), de la Gombe, de Limete (résidentiel et
industriel), de Ngaliema (Mbinza Ma Campagne et Mbinza UPN).
B. Les quartiers des anciennes cités
sont de très vieux quartiers où les habitations sont en
général vétustes et taudifiées. Les rues sont en
partie bitumées, les canalisations d'eau sont bouchées. La
densité de la population est très forte (environ 400 hab. /ha).
Les emplois informels sont très présents. La marche à
pied, comme mode de transport, est très importante. Les infrastructures
sont insuffisantes et dégradées. Les chaussées
piétonnières ne sont pas aménagées. Ces quartiers
souffrent de sérieux problèmes d'assainissement. Les parcelles
sont sur occupées ; elles contiennent en moyenne dix
ménages.
Ces quartiers se trouvent dans les communes de Kinshasa,
Lingwala, Barumbu et Kintambo.
C. Les quartiers des cités
planifiées sont cadastrés, planifiés et dotés
des commodités urbaines. Mais, les canalisations sont vielles et
sous-dimensionnées ; celles des eaux ménagères sont
presque inexistantes. La densité de la population est forte, soit 350
habitants par hectare. Les emplois informels sont très importants. La
mobilité piétonnière est très importante. Les
parcelles ne dépassent pas 300 m2. Les infrastructures sont
saturées et dégradées.
Ces quartiers se trouvent dans les communes de Lemba,
Matete, Ndjili (quartiers 1 à 7), Kalamu et Bandalungwa.
D. Les quartiers excentriques et d'extension
sont essentiellement d'autoconstruction. Ils sont isolés, non
cadastrés et en majorité habités par des couches sociales
à faibles revenus. Certains de ces quartiers sont créés
sur des sites non aedificandi : inondables et collines érodables.
L'accessibilité est aléatoire et
impraticable à certains endroits. La
mobilité piétonnière est importante. Les infrastructures
publiques sont quasi-inexistantes. Les transports en commun sont
aléatoires et, l'accessibilité piétonne est difficile et
non aménagée.
Ces quartiers se trouvent dans les communes de Masina,
Kisenso, Selembao, Makala, Ndjili extension, Bumbu, Kimbanseke et
Ngaba.
E. Les quartiers semi-ruraux sont faiblement
occupés. Les emplois informels
sont faibles et dépendent de
l'ancienneté du quartier. Ces quartiers occupent à eux seuls plus
de 50 % de la superficie de la ville. Ils sont quasiment vides et se trouvent
à plus de 60 km du centre ville. Ils remplissent à la fois les
fonctions de banlieues agricoles, industrielles, maraîchères et de
recréation.
Ce sont les communes de Maluku, Nsele et
Mont-Ngafula.
1.2.2.2. Profil de la pauvreté dans la ville de
Kinshasa
1.2.2.2.1. La perception de la pauvreté à
Kinshasa
Françis LELO et Claudine TSHIMANGA font
échos de la perception que les Kinois se font de la
pauvreté93. Les Kinois vivent dans la pauvreté, mais
refusent de reconnaître cette réalité, n'acceptent pas
qu'on leur colle l'étiquette de »pauvres». Dans le langage
kinois ce qualificatif correspond à une injure. Ils
préfèrent encore et tolèrent le qualificatif de
»précarité» parce que, pour eux, il existe une
différence entre »être pauvre» et »être en
manque». Pour les kinois, le pauvre « est celui qui se retrouve par
terre et sans capacité ni espoir de se relever ». C'est un
misérable, un incapable, un malheureux, un raté de la
société, un irrécupérable. Les personnes du
troisième âge, les personnes vivant avec gros handicap ou celles
âgées malades qui vivent dans la précarité
généralisée, abandonnées à elles mêmes
et qui n'ont pas un grand champ de manoeuvre pour sortir de cette situation,
sont celles qui peuvent être classées parmi les pauvres. Les
Kinois se considèrent donc comme des démunis momentanés,
étant donné que du jour au lendemain, ils peuvent connaître
un revirement de situation pour passer de la situation de
précarité à celle de nanti. Ainsi l'adage kinois en
lingala qui dit «mwana mobali basekaka ye te» ou encore l'expression
«chance eloko pamba»94 prennent tout leur sens. Cet adage
et cette expression traduisent fidèlement l'espoir dont vivent les
kinois, l'aspiration à un lendemain meilleur malgré la
précarité présente.
1.2.2.2.2. L'incidence de la pauvreté à
Kinshasa
C'est en 2005, renseigne le PNUD95, qu'on a
une première estimation de la pauvreté monétaire en
RDC. Si l'incidence de la pauvreté nationale est estimée à
71,3%96 en
93 Françis LELO NZUZI et Claudine TSHIMANGA,
op. cit., p. 53
94 `'Mwana mobali basekaka ye te» peut se
traduire littéralement par `'on ne se moque jamais d'un homme»,
tandis que `'chance eloko pamba» peut se comprendre par `'tout (la
réussite, le bonheur, le bien-être) dépend de la
chance». Par un coup de chance, un homme (ou une femme) vivant dans une
situation de précarité peut du jour au lendemain se retrouver du
côté des nantis.
95 PNUD-Unité de lutte contre la
pauvreté, op.cit., p. 6
RDC, elle varie de 41,6% à 93,6% selon les
provinces. La comparaison géographique montre que la province de
Kinshasa est la plus épargnée par la pauvreté (voir
graphique 1) en RDC. En effet l'incidence de la pauvreté y est de 41,6%.
La province de l'Equateur est la plus touchée par la pauvreté,
avec l'incidence de 93,6%. Par ailleurs, comme elle représente 10,7% de
la population nationale, cette province concentre finalement 6,1% des pauvres
congolais.
L'incidence de la pauvreté à Kinshasa
semble, d'après les données du PNUD97
déterminée par l'importance de la part des ménages
informels qu'ils soient agricoles ou non (44,0%), la taille moyenne des
ménages et l'importance de la part des ménages dirigés par
les femmes, ainsi que le niveau d'instruction du chef de
ménage.
En effet, plus la taille du ménage est faible,
moins celui-ci est exposé à la pauvreté et vice versa.
Dans la province de Kinshasa, la taille moyenne des ménages pauvres est
de 7,3 alors que celle des non pauvres s'élève à 5,0. A
Kinshasa, la pauvreté est plus répandue dans les ménages
dirigés par les femmes (45,7%) que pour les
ménages dirigés par les hommes
(40,7%).
Quant au niveau d'instruction il apparaît que
plus le niveau d'instruction du chef de ménage est élevé,
plus le ménage a plus de chance d'échapper à la
pauvreté. Ainsi, l'incidence de la pauvreté s'élève
à 76,2% chez les ménages dont le chef a atteint au plus le niveau
primaire pour décroitre progressivement vers 36,8% chez les
ménages dont le chef est de niveau universitaire.
96 Une incidence de la pauvreté de 71,3% veut
dire que 71,3% de la population sont des pauvres.
97 PNUD-Unité de lutte contre la
pauvreté, op. cit., p. 7
39 Graphique 1
Source : Enquête 1-2-3, DSCRP
1.2.2.2.3. La consommation
Les données sur la consommation des
ménages98 indiquent que les dépenses globales par
tête par an sont évaluées à 315$ à Kinshasa
avec une prédominance des dépenses alimentaires
représentant 48,8% contre 62,9% pour l'ensemble de la RDC. Il y a
cependant une nette disparité des dépenses, comme le montre le
tableau 1, entre pauvres et non pauvres à Kinshasa. Les non pauvres qui
ont des revenus conséquents font environ 3 fois plus de dépenses
que les ménages pauvres dont la dépense moyenne
s'élève à 161$/tête. Celle-ci est largement
dominée par l'alimentation qui représente 58,1% de la
consommation totale.
Tableau 1
La consommation des ménages
|
|
Kinshasa
|
RDC
|
Dépense par tête par an
|
315$
|
175$
|
· Pauvre
|
161$
|
102$
|
· Non pauvres
|
487$
|
347$
|
Part des dépenses alimentaires
|
48,8%
|
62,9%
|
· Pauvres
|
58,1%
|
67,2%
|
· Non pauvres
|
45,3%
|
60,0%
|
|
Part du quartile le plus pauvre
|
13,0%
|
11,0%
|
Part du quartile le plus riche
|
41,7%
|
46,3%
|
Indice de Gini
|
0,38
|
0,40
|
Source : Enquête 1-2-3, calculs du PNUD-Unité de
lutte contre la pauvreté.
Ces écarts montrent qu'il y a une
inégalité à Kinshasa, comme le confirme l'indice
de Gini qui s'élève à 0,38 et surtout la comparaison de
la part de consommation des ménages du quartile le plus pauvre dans
la consommation à celle du quartile le plus
98 PNUD-Unité de lutte contre la
pauvreté, op cit
riche (voir tableau 1). La part du quartile le plus
pauvre représente 13,0% de la consommation totale à Kinshasa
alors celle du quartile le plus riche se situe à 41,7% de la
consommation de totale de Kinshasa.
1.2.2.2.4. L'emploi
Le taux d'activité de Kinshasa est faible par
rapport à la moyenne nationale : 42,3% contre 60,2%99. Ceci
s'explique entre autres par une plus faible insertion des enfants sur le
marché du travail. En effet, le taux d'activité des enfants de 10
à 14 ans y est de 1,8% contre 9% pour la RDC. Le travail des enfants est
donc moins problématique à Kinshasa que dans les autres provinces
de la RDC. A l'image des grandes capitales africaines, le chômage est
nettement plus élevé à Kinshasa (15,0%) qu'au niveau
national (3,7%). Il touche plus particulièrement les jeunes de 15
à 24 ans (29,5%).
Parmi les actifs occupés, près d'un
tiers gagnent moins du SMIG (1 USD par jour) en 2005 et près du quart
travaillent involontairement moins de 35h par semaine. Ainsi, le
phénomène de sous-sous-emploi est répandu à
Kinshasa puisqu'il touche 53,1% des actifs occupés. A ceci s'ajoutent le
faible taux de salarisation (35%) et l'importance du secteur informel
(70,7%).
1.2.2.2.5. Le secteur informel
Le secteur informel est le principal pourvoyeur
d'emplois à Kinshasa. En effet, comme toutes les capitales des pays en
développement, le marché du travail kinois est dominé par
le secteur informel notamment le secteur informel non agricole. Ce dernier
fournit 65,6% des emplois suivi de loin par l'administration publique (11,9%),
le secteur privé formel (8,8%), l'agriculture (5,2% actifs
occupés) et enfin les entreprises publiques (5,0%).
La province de Kinshasa compte 875.500 unités
de production informelle (UPI), employant près de 1 million de
personnes. Ce chiffre montre l'importance économique des
activités informelles pour la population de la capitale. D'ailleurs,
89,5% du revenu des ménages kinois est tiré du secteur informel.
Si les UPI se concentrent dans les secteurs notamment commerciaux, les
activités de type industriel jouent un rôle non
négligeable. Ces dernières représentent près de
14,0% des UPI.
Le secteur informel joue un rôle positif au sens
où il fait partie des stratégies de survie des ménages en
période de crise. Mais la multiplication des unités de production
informelles dans un contexte de stagnation économique se traduit
également par une précarisation croissante des emplois
créés.
99 Tous ces chiffres sont tirés du Rapport du
PNUD-Unité de lutte contre la pauvreté, op. cit.
41 1.2.2.2.6. Le revenu d'activitéLe revenu
d'activité moyen par actif est faible à Kinshasa : 45$ par actif
par mois.
Néanmoins, il est largement supérieur au
revenu moyen des actifs sur l'ensemble de la RDC (22$).
Ce niveau de revenu varie selon le secteur
institutionnel, on observe le revenu le plus faible chez les actifs agricoles
(27$). Ils sont suivis par les actifs du secteur informel non agricole (34$) et
les fonctionnaires de l'administration publique (34$), montrant la
précarité de leurs conditions de vie. Enfin, les revenus les plus
élevés se retrouvent dans le secteur privé formel (63$),
dans les associations (75$) et enfin dans les entreprises publiques
(106$).
En clair, à Kinshasa, les revenus les plus
faibles sont observés non seulement chez les actifs du secteur informel
(agricole et non agricole) mais également dans l'administration
publique.
Toutefois, il est important de souligner que ces
fonctionnaires sont pourtant parmi les actifs ayant le plus haut niveau
d'étude réussie (13 années) et l'ancienneté dans
l'emploi le plus élevé (14 ans) à Kinshasa. Cette faible
rémunération ne permet pas aux fonctionnaires de s'affranchir de
la pauvreté mais elle peut également conduire à une
dégradation de la qualité du service public.
Finalement, si on agrège l'ensemble des revenus
d'activités des ménages, on obtient un revenu moyen par
ménages de 84$ dans la province de Kinshasa (contre 42$ sur l'ensemble
de la RDC). Comme le marché du travail est dominé par le secteur
informel (agricole ou non), il s'ensuit que 89,5% du revenu des ménages
de cette province sont issus de ce secteur, 6,1% proviennent du secteur public
et enfin la contribution du secteur privé formel est réduite
à 4,4% du revenu total des ménages.
Enfin, la pauvreté dans laquelle vivent les
ménages kinois est une situation structurelle et non conjoncturelle due
essentiellement à la faiblesse du revenu d'activité. Ceci rejoint
d'ailleurs, la perception des kinois de leurs conditions : plus de 80% pensent
que le manque de travail apparait comme la principale cause de la
pauvreté. Cette situation de dénuement est relativement profonde
puisque selon les ménages, ils arrivent juste à satisfaire leurs
besoins essentiels (40,0%) ou bien sont obligés de s'endetter
(40,8%).
1.2.3. Caractéristiques de la pauvreté dans
la commune de Lingwala
Il sied de noter que l'étude sur laquelle nous
nous sommes appuyés100 s'est appesantie sur le cadre de vie
plutôt que sur la pauvreté monétaire. Ainsi, elle
s'était consacrée aux aspects que voici : la promiscuité
dans le logement des ménages ; les autres ménages partageant la
parcelle ; l'historique du logement des ménages ; la qualité de
logement ; l'électricité ; l'eau de boisson ; l'assainissement
des logements.
1.2.3.1. Promiscuité et degré101 de
promiscuité dans le logement.
Plus du quart (27,4%) des ménages
enquêtés à Lingwala habitent des logements ne disposant que
d'une chambre ; 31% des ménages occupent des logements à 2
chambres ; 36,2% des ménages vivent dans des logements à 3
chambres ; le pourcentage des ménages vivant dans des habitations
dotées de 5 chambres est inférieur à 10%. Le nombre moyen
des chambres par logement est de 2,4 chambres. L'enquête conclut que les
matériaux de construction, qui coûtent trop cher, et le niveau de
vie très bas ne permettent pas à la majorité des
ménages de s'offrir des logements plus grands. Les familles s'entassent
dans des habitations exiguës.
Quant au degré de promiscuité
l'enquête révèle que seulement 8,3% des ménages
enquêtés ont une chambre à coucher par personne ; 16% des
ménages ont une chambre pour 2 personnes ; 27% ont une chambre pour 3
personnes ; pour 47% des ménages une chambre loge plus de 3 personnes,
ils vivent une situation de grande promiscuité.
1.2.3.2. Autres ménages dans la parcelle.
A. Type de maison. La répartition des
ménages suivant le type de maison dans la parcelle fait état
d'une forte densification de l'espace habité. Seuls 15% des parcelles ne
disposent que d'une seule maison. La majorité des parcelles disposent
soit de plusieurs petites maisons (42%), soit des maisons avec plusieurs
portes102 (32%), soit encore des immeubles à appartements
(3%).
B. Nombre moyen d'autres ménages dans la parcelle
par type de maison. Le nombre des ménages qui partagent la parcelle
avec d'autres ménages s'élève à 84. Les
ménages vivant dans des parcelles disposant d'une seule maison la
partagent en moyenne avec un autre ménage ; ceux qui vivent dans une
parcelle avec plusieurs maisons partagent la parcelle en moyenne avec 4 autres
ménages ; ceux qui vivent dans des parcelles disposant de maisons avec
plusieurs portes la partagent en moyenne avec 4 autres ménages. La
commune de Lingwala, vieille de
100 NZUZI LELO et Claudine TSHIMANGA, op cit
101 Le degré de promiscuité dans un logement est
désigné par le nombre de personnes par chambre à coucher.
Il montre le niveau d'entassement des personnes dans les chambres.
102 Il s'agit des maisons généralement
rectangulaires dans lesquelles chaque ménage a une entrée (porte)
différente des autres. Ce sont souvent des »appartements» d'un
salon plus une ou deux chambres. On les appelle aussi communément camp
« Tingi-Tingi » en référence aux Camps des
déplacés de guerre de TingiTingi dans la Province Orientale. En
Afrique de l'Ouest, certains les appellent « maison train ».
près d'un siècle, est, du fait de sa
localisation stratégique au coeur de la ville, densément
occupée malgré ses gros problèmes
d'assainissement.
C. Le type de relation entre les ménages. Les
autres ménages partageant la parcelle avec les ménages
enquêtés sont soit des membres de famille (22%), soit
propriétaires ou colocataires, ou locataires (50%) ; le pourcentage
restant est composé des ménages qui partagent la parcelle avec
aussi bien des locataires, des colocataires, des propriétaires que des
membres des familles. L'analyse montre donc que les ménages qui
partagent le logement ou la parcelle avec d'autres ménages la partagent
avec des ménages qui sont soit locataires, colocataires,
propriétaires ou membres de famille.
1.2.3.3. Historique du logement du ménage.
A. L'étude du temps moyen vécu dans la
parcelle par les ménages enquêtés montre que sur un
total 98 ménages 89 y vivent depuis 21 ans. Ce qui veut dire que les
ménages de Lingwala ne déménagent pas
fréquemment.
B. En ce qui concerne la provenance du ménage,
l'étude révèle que sur 98 ménages
enquêtés, 36% proviennent d'une autre commune et que 56% sont
issus de la même commune. La sédentarisation dans la même
commune est très importante. Les gens sont très attachés
à leur commune et préfèrent déménager au
sein de celle-ci, s'ils y sont vraiment obligés (achat parcelle,
mariage, déguerpissement locatif ou familial, catastrophe naturelle,
etc.).
C. Mobile du déménagement. Plusieurs
raisons justifient la mobilité. Pour 21% des ménages
enquêtés, le déménagement fait suite à
l'achat de leur propre parcelle. D'autres peuvent justifier le
déménagement. A titre d'exemple : expulsion, contraintes
environnementales, mariage, quitter la parcelle familiale, mutation ou
migration, vente parcelle,...
D. Statut d'occupation des logements. Sur les 98
ménages enquêtés, 33,7% sont des propriétaires ;
37,7% sont des locataires ; 27,6% sont des usufruitiers d'un membre de famille
; et 1% des usufruitiers d'un membre autre que famille.
1.2.3.4. Qualité de logement.
A. Le type recouvrement du sol utilisé dans le
logement est soit le ciment (85,7% des ménages), soit des carreaux
(10,2% des ménages), soit la terre battue (3,1% des
ménages).
B. Les matériaux utilisés pour la
toiture sont les tôles galvanisées pour 95,9% des ménages
enquêtés ainsi que les matériaux de
récupération pour 4,1% des ménages qui ont un revenu
très bas.
C. Types de matériaux utilisés pour les
murs du logement. 67,3% des ménages ont des murs crépis en ciment
; 29,6% des ménages ont des murs non crépis. Les murs en
matériaux de faible qualité se retrouvent chez 3% des
ménages enquêtés. Les logements de la majorité des
ménages enquêtés ont don des murs en dur ; cela veut dire
que l'aspect extérieur des murs est pris en
considération.
D. L'étude sur la présence ou l'absence
de plafonds montre qu'en général, sur un total de 98
ménages 35,7% n'ont pas de plafonds dans leur logement. L'absence de
plafond dans des logements montre les ménages vivent dans une chaleur
suffocante le jour comme la nuit dans ces petites maisons surpeuplées.
Il n'est donc pas rare de rencontrer des familles entières passer la
nuit à le belle étoile dans leur parcelle pour profiter de la
fraîcheur nocturne lorsque la chaleur étouffe l'intérieur
des maisons.
E. La répartition des ménages suivant
la présence ou l'absence d'une cuisine aménagée dans le
logement montre que seuls 27,1% des ménages ont une cuisine
aménagée dans le logement.
F. Etat des rues. La majorité des personnes
interrogées (86,6%) sur la praticabilité de leur rue
perçoivent leur rue comme étant une rue praticable. Lingwala ne
connaît donc pas de problèmes d'accessibilité.
1.2.3.5. Electricité.
A. Par rapport à la connexion électrique,
89,8% des ménages enquêtés sont officiellement
branchés à l'électricité ; 4,1% sont
frauduleusement branchés pendant que 6% ne le sont pas du
tout.
B. Quant à la régularité dans la
fourniture d'électricité, elle est
régulière pour 37,4% des ménages ;
irrégulière pour 59,3% et 3,3% ne sont pas du tout servis en
électricité.
C. Energie de cuisine. Seulement 28,9% utilisent
l'électricité comme source d'énergie de cuisine ; 17,5%
des ménages utilisent le bois ou la braise pour cuisiner ; 52,9% des
ménages combinent électricité, bois et braise.
1.2.3.6. Eau de boisson.
A. Sources principales d'eau de boisson. A Lingwala
77,6% des ménages sont directement branchés au réseau
de distribution d'eau de la Regideso, alors que 21,4% ne le sont pas et
s'approvisionnent chez les voisins.
B. Temps pour chercher de l'eau. A Lingwala 97,9% des
ménages ont facilement accès à l'eau de boisson en
termes de temps mis à se la procurer.
C. Régularité dans l'approvisionnement de
l'eau par la Regideso. A
Lingwala, 99% des ménages utilisent l'eau de la
Regideso, qui coule des robinets de la parcelle d'habitation ou des voisins.
Cependant, 21% des ménages n'ont cette eau que de manière
irrégulière pendant que 4,9% ne l'ont pas du tout. La proportion
des ménages qui ont cette eau de manière régulière
se situe à 74,1%.
1.2.3.7. Assainissement des logements.
A. Type de latrines. La répartition des
ménages selon le type de latrines qu'ils utilisent montrent que 62,2%
des ménages utilisent des latrines avec fosse septique ; 30,6% utilisent
des latrines avec fosse couverte ; et 4,1% utilisent des latrines avec fosse
non couverte. Il est indiqué que les latrines avec fosse couverte ne
sont pas couvertes ou que lorsqu'elles le sont, le couvercle est souvent
défectueux. La majorité des ménages enquêtés
utilisent des latrines hygiéniques.
B. Localisation des latrines. La répartition
des ménages suivant la localisation des latrines indique que 92,8% des
ménages disposent des latrines dans la parcelle mais hors du logement et
7,2% en disposent à l'intérieur du logement.
C. Localisation de la douche. Selon ce critère
7,2% des ménages disposent d'une douche dans le logement alors que 91,2%
en disposent hors du logement, mais bien dans la parcelle ; et 1% des
ménages n'en ont pas.
D. Mode d'évacuation des eaux usées.
Partant de la catégorisation des modes d'évacuation des eaux
usées par le MICS103 qui considère que
l'évacuation par les égouts, par les caniveaux d'eaux pluviales
ou par les puits perdus sont des d'évacuation hygiéniques, l'on
serait tenté, au regard des données de l'enquête, que 85,3%
des ménages en utilisent un. Ce qui serait trompeur au regard de la
qualité de ces égouts et caniveaux vétustes,
défectueux, bouchés et saturés. Alors que 84,2% des
ménages de Lingwala disent recourir à ce mode
d'évacuation, il a été observé que les
infrastructures présentent une mauvaise qualité. Ce qui veut dire
que l'eau ainsi évacuée stagne dans les rues et les
artères principales. Les trous et les puits perdus ne jouent pas leur
rôle car la nappe phréatique affleure à cause des
remontées capillaires fréquentes. Ainsi donc, en
réalité, 99% des ménages de Lingwala recourent à
des modes d'évacuation des eaux usées non
hygiéniques.
E. Conduite d'évacuation des eaux pluviales.
L'analyse de la répartition des ménages selon la connexion de la
parcelle aux conduites d'évacuation d'eaux montre que 47,4% des
ménages de Lingwala ne sont pas connectés à une conduite
d'évacuation des eaux pluviales. Par rapport aux infrastructures, le
constat fait est que leur qualité laisse souvent à désirer
suite à leur vétusté. Il est aussi signalé
qu'à
103 MICS : Multiple Indicatiors Clustrer Survey
Lingwala tout le système de canalisation existant
est hors usage. Ce qui cause un sérieux problème d'assainissement
dans la commune.
Par ailleurs, les habitants de Lingwala sous-estiment
les risques pathologiques qui pèsent sur eux. Les maladies hydriques
causées principalement par les eaux contaminées provoquent chaque
année des dizaines des cas de choléra
déclarés.
F. Mode d'évacuation des ordures
ménagères. L'analyse de différents
modes d'évacuation des ordures
ménagères démontre que 74,8% des ménages de
Lingwala recourent à des modes d'évacuation d'ordures
ménagères considérés comme hygiéniques :
services organisés (41,1%), incinération (15,8%), enfouissement
(13,7%), compost ou fumier (40%).
L'on retient aussi que 25,3% des ménages de
Lingwala recourent à des modes d'évacuation non
hygiéniques : jet d'ordures sur les voies publiques (13,7%), dans les
cours d'eau (2.1%), dans les dépotoirs anarchiques (9,5%). Le niveau de
pauvreté ne permet pas à certains ménages de louer les
services de ramassage qui s'organisent avec des pousse-pousseurs qui font du
porte à porte moyennant des frais d'évacuation.
1.2.3.8. Synthèse.
L'analyse du cadre de vie des ménages de
Lingwala donne une assez bonne idée de l'état de pauvreté
urbaine dans lequel vivent les populations. D'une façon
générale, les ménages connaissent une situation de grande
promiscuité, un état de précarité des logements
dû à la qualité médiocre des matériaux
utilisés dans la construction de ceux-ci, une irrégularité
dans la fourniture électrique ainsi que dans l'alimentation en eau, un
sérieux problème sanitaire suite à la qualité peu
hygiénique de leur environnement proche (insalubrité dans les
logements et sur les rues) aggravant les risques de contagion des maladies
telles que le choléra qui est bien actif à Kinshasa et qui se
déclenche souvent pendant la saison des pluies.
Le choléra se caractérise par la
diarrhée aiguë. Avec les pluies, les toilettes non
hygiéniques ou saturées sont inondées, et leur contenu se
déverse là où les enfants jouent et là où
les mamans font leur vaisselle ou leur cuisine. Ces eaux infectées
inondent non seulement les parcelles, mais aussi les rues. Les mouches
infectées contaminent les produits alimentaires crus ou
préparés qui son exposés souvent à même le
sol et qui sont rarement couverts. C'est dans les communes de Lingwala et
Kinshasa que les premiers cas de choléra ont été
détectés en 1996 : communes vieilles dans lesquelles les
conditions d'hygiène sont très précaires.
Dans l'ensemble, les ménages des quartiers
touchés par l'enquête104 vivent dans un environnement
malsain, recourent aux modes d'évacuation d'eaux et d'ordures non
hygiéniques. Il arrive que l'aspect hygiénique du mode
d'évacuation se perde suite à la vétusté et
à la défectuosité des infrastructures (caniveaux,
égouts). Les ménages perdent du temps et de l'énergie pour
obtenir de l'eau. La qualité de la voirie laisse à
désirer. De plus, ils vivent dans une promiscuité
indescriptible.
1.3. ENVIRONNEMENT DE L'ENREPRENEURIAT PRIVE
CONGOLAIS
1.3.1. Situation sociodémographique
Avec une population estimée à 64,420
millions d'habitants, mais
disproportionnellement répartie sur le
territoire la RDC figure parmi pays le les plus peuplé d'Afrique
subsaharienne. Selon l'Enquête 1-2-3 (2005), 69,6 % de la population vit
en milieu rural contre 30,4% en milieu urbain. Le pays est sous-peuplé
avec seulement 24 habitants au km2. Il sied de souligner que
particulièrement la ville Province de Kinshasa a une très forte
densité, avec 577 habitants au km2 suite à la
concentration des infrastructures économiques, scolaires, universitaires
et sanitaires ainsi que des institutions administratives et politiques,
à l'exode rural lié aux conflits et à la
dégradation des conditions de vie en milieu rural . Ceci crée
pour la population l'idée de bénéficier une meilleure
offre d'emploi dans la capitale qu'en Province.
La population d'âge économiquement actif
(20-64 ans) c'est-à-dire les adultes qui doivent prendre en charge
à la fois des enfants et des vieillards, représente 40% de la
population totale, soit 38,8% chez les hommes et 41,2% chez les
femmes.
La croissance démographique105 de
3,1% expliquée par une mortalité infantile décroissante au
cours de ces vingt dernières années et une fertilité
constante sur la période avec 6 enfants en moyenne par femme, s'il n'est
pas régulé, fera doubler la population congolaise tous les 25
ans. Cette population restera très jeune et exercera des pressions
nouvelles et plus fortes encore, aussi bien sur le système scolaire, le
système sanitaire que sur le marché du travail. Avec cette
tendance démographique, 50% de la population de la tranche d'âge
supposée active de 15 à 64 ans, serait des jeunes et aggraverait
la situation du marché du travail.
1.3.2. Le contexte socioculturel congolais
La prise en compte du contexte culturel local peut,
comme le note MUAMBA106, »permettre une meilleure
connaissance de la mentalité des gens, et
plus particulièrement du modèle implicite de management que
cette mentalité recèle». Et
104 NZUZI LELO et C.TSHIMANGA, op cit
105 RDC, DSCRP 2, op.cit., p.19
106 MUAMBA MULUMBA NGANDU, Relativité culturelle et
management des entreprises africaines - Le cas du Zaïre, IST/UCL, Cahier
Orange n° 39, 1994, p. 4
cette connaissance, poursuit-il, peut contribuer à
mieux définir les priorités du changement sur le plan de la
gestion.
Les cultures africaines étant multiples et
diverses, la tentation est, dit-il, de »rassembler quelques traits
dominants du système des valeurs en vigueurs» dans
différents groupes. Nous pouvons, dans le cadre du présent
travail, nous arrêter sur les quelques traits ci-après
caractérisant le contexte socioculturel africain107 : la
sociabilité, le rapport au temps et le rapport à
l'argent.
1.3.2.1. La sociabilité.
Contraint par la nécessité de
l'existence, écrit MUAMBA108, l'Africain recherche d'une
manière générale la vie du groupe. Celle-ci s'offre
à lui soit sous forme de société tribale, soit sous celle
de la société moderne. Quel que soit le groupe de vie auquel il
s'attache, il se laissera mouler selon les lois de la socialisation dans les
vues et les valeurs du groupe qui le porte. Le recours aux relations de
parenté, de voisinage et de camaraderie est favorisé par toute la
tradition culturelle qui encourage et impose la solidarité et
l'entraide.
Solidarité et entraide impliquent, selon
BOURDIEU109, que celui qui a réussi doit se servir de sa
propre réussite pour aider les autres, à commencer par les
membres de sa propre famille : chaque individu qui se respecte se sent
responsable de plusieurs parents plus ou moins proches, à qui il se
doit, entre autres choses, de trouver du travail en usant de sa position et de
ses relations personnelles. Cette solidarité, qui repose essentiellement
sur la précarité des conditions de vie, a entre autres
conséquences un esprit de dépendance élevé qui
affecte les relations entre l'individu et les autres membres du groupe, va
à l'encontre de l'efficacité et du développement de
l'entreprise.
Paul KAMMOGNE110 soutient à ce sujet
que l'entrepreneur africain, en cas de réussite, doit payer un lourd
tribut à sa communauté d'origine, tribut auquel il peut
difficilement se soustraire.
D'abord, sa réussite est
considérée comme un don du ciel par toute sa communauté et
il doit en conséquence partager les fruits avec tous. Se soustraire
à cette obligation c'est entraîner la malédiction
collective qui peut aller jusqu' à l'élimination physique.
Remplir convenablement cette obligation, à la satisfaction, c'est
renoncer au développement de l'entreprise, au moins dans un premier
temps, en consacrant des fonds nécessaires à des festins et des
cadeaux divers. Ensuite, la réussite dans certains cas peut être
considérée comme la conséquence d'une pratique de
sorcellerie.
107 Cette liste n'est pas exhaustive. D'autres traits
cités sont : l'exercice du pouvoir, l'attitude envers le travail,
etc.
108 Muamba M. Ngandu, op. cit.
109 BOURDIEU P., Algérie 60- Structures économiques
et structures temporelles, Edition de minuit, Paris, 1977. Cité par
Muamba M ; Ngandu, op. cit., p. 6
110 Paul KAMMOGNE FOKAM, L'entrepreneur africain face au
défi d'exister, L'Harmattan, 1993.
La meilleure attitude que recommande KAMMOGNE, c'est
de rechercher l'équilibre entre la solidarité africaine, qui
possède des vertus évidentes pour la réussite de
l'entreprise, et l'individualisme qui favorise la constitution d'une
épargne abondante susceptible de financer l'investissement.
1.3.2.2. Le rapport à l'argent.
L'esprit communautaire évoqué plus haut,
qui caractérise l'africain, exerce, en outre, une influence sur la place
réservée aux questions économiques. Comme l'indique
Muamba, l'économique n'est valorisé que s'il permet
l'autosubsistance de la famille, le développement des relations sociales
et l'acquisition des femmes, source de fécondité et partant de la
véritable richesse.
Cette prééminence du social est à
la base de l'absence de toute stratégie de développement. Le
profit réalisé est une simple conséquence des
opérations menées pendant une période donnée et non
d'une planification stratégique. L'entreprise vit au jour le jour ; Et
l'absence de stratégie, voire de planification, est liée à
la perception que l'africain se fait du temps et de la
durée.
1.3.2.3. Le rapport au temps.
Malgré l'apparition de la science du temps et
de l'horlogerie, indique Muamba111le rapport que l'Africain
entretient avec le temps reste fortement influencé par le vécu
primitif de la durée où cette dernière »est une chose
en soi, apparentée à la nature. Elle se présente comme une
réalité extérieure qui entoure, domine et parfois
même écrase. L'individu n'a d'autre choix que de s'y soumettre
d'une manière passive. La durée est donc avant tout une
expérience individuelle et socialisée, expérience d'un
conditionnement naturel avec lequel les acteurs sociaux cherchent à
composer, bref, à vivre.
Il y a donc une soumission au temps, dont la
signification est donnée par les activités qui les meublent et
les mythes qui les décrivent. Ainsi dans les langues africaines, chaque
mois ou mieux une période correspondant approximativement à un
mois porte un nom en rapport avec les activités qui doivent y être
menées. Une illustration peut être donnée par la
signification de chacune des expressions luba désignant les
différents mois du calendrier (voir tableau 2).
Ces activités périodiques
relèvent plutôt d'une simple routine que d'une prévision.
Le futur est une simple reproduction du présent, comme celui-ci l'est du
passé. C'est là une représentation du temps basée
sur une logique de reproduction simple et cyclique de la durée. En
effet, écrit Bourdieu112, dans l'optique de la conscience du
temporel, le futur ne peut apparaitre comme un champ ouvert sur une
infinité de
111 Muamba M. Ngandu, op. cit
112 Bourdieu P., Société traditionnelle - Attitude
à l'égard du temps et conduite économique, Sociologie du
travail, Vol. 1, n° 5, janvier - mars 1963, pp. 24-44. Cité par
Muamba M. Ngandu, op. cit., p. 23
choix, mais comme une projection en avant de
l'empirisme vécu, de l'expérience présente. Cet
état d'esprit, poursuit Bourdieu, entraîne une attitude de
prévoyance, qui diffère de la prévision dans la mesure
où elle est dictée par l'imitation du passé et la
fidélité aux valeurs transmises par les anciens. Elle n'a en fait
d'autre ambition que de réduire au minimum la part de l'imprévu.
C'est au nom de cette prévoyance qu'en milieu rural on met de
côté de la nourriture ou les semences pour la saison future en vue
d'assurer la continuité du présent.
Tableau N° 2 : Le mois du calendrier
luba
N°
|
Expression / Mois
|
Caractéristiques ou Activités
|
01
|
Janvier : Ngondo wa kumpala113 => Tshongu
wa minanga
|
Mois sana pluies ; soleil piquant, brûlant
même les
cultures. Période de la petite saison (mi-saison)
sèche
|
02
|
Février : Ngondo muibidi =>Lwishi
|
Fin petite saison sèche, début des
pluies.
|
03
|
Mars : Ngondo muisatu =>Lwabanya nkasu
|
»Distribution des houes».
Période où commencent les travaux de
champs
|
04
|
Avril : Ngondo muinayi =>Tshisanga
nkasu
|
Période d'abondantes pluies (Période
pluvieuse)
|
05
|
Mai : Ngondo muitanu =>Lumungulu
|
Période de la pré-récolte.
Début saison sèche. Cueillette des oranges, citrons,
mandarines,...
|
06
|
Juin : Ngondo muisambombo => Kabalashipu
|
Saison sèche encore à ses débuts.
Poursuite de la
cueillette des oranges, citrons et
mandarines,...
|
07
|
Juillet : Ngondo wa mwanda mutekete => Kashipu
mpumpumpu
|
Pleine saison sèche.
Diminution des fruits (oranges,...)
|
08
|
Août : Ngondo wa muanda mukulu => Tshimungu wa
mashika
|
Période de grand froid. Incendie des brousses.
Cueillette des mangues.
|
09
|
Septembre : Ngondo wa tshitema
=> Kabitende ou Mudila ntongolo
|
Période des grillons, des chenilles et des
cigales
|
10
|
Octobre : Ngondo wa dikumi => Kaswa
mansense
|
Période où l'on creuse des
thermites.
|
11
|
Novembre : Ngondo wa dikumi ne umue =>
Kaswabanga
|
Période de crise alimentaire ou des jeunes pousse.
Début par endroits des »nswa» (=ndonge)
|
12
|
Décembre : Ngondo wa dikumi ne muibidi
=>Tshiswa munene
|
Période de la récolte et de l'abondance
alimentaire.
Période des ananas et des bananes, aussi
des
pangolins, des »bilundu» -> nswa + mankenena
et champignons »bowu bwa bilundu»
|
Remarques : Les champs sont cultivés au bord
des rivières ou dans la forêt et n'ont donc pas de période
de récolte ou plantation à cause de l'humidité du sol ; le
riz est planté dans les marécages et est récolté
pendant la saison sèche.
|
La prédominance du rythme agricole, que les
expressions luba désignant les différents mois du calendrier met
en avant, fait qu'en Afrique, ainsi que le note Muamba114, la vie ne
se conçoit pas comme l'expression d'une course contre la montre qui
exigerait une constante référence au temps, afin de s'assurer des
progrès accomplis ou à accomplir. Cet état des choses
explique l'absence de planification stratégique chez les agents
économiques. C'est bien encré dans les esprits d'autant plus que
les mythes, les contes et les chansons populaires valorisent plus la jouissance
immédiate. La vision à long terme, voire à moyen terme ne
trouve de place dans les enseignements transmis aux générations
successives grâce à ces puissants outils de communication que sont
les contes, les mythes et les chansons populaires.
113 Ngondo = mois. Wakumpala = le premier ; muibidi = le
deuxième ; muisatu = le troisième ; etc
114 Muamba M. Ngandu, op. cit.
Il en résulte une préférence du
présent à l'avenir. Mais cette situation découle aussi de
la conjugaison de certains autres facteurs négatifs, tels que les effets
d'imitation, de démonstration ou d'ostentation, lesquels
décrivent, en fonction des critères reconnus dans la
société comme gages de la réussite, le comportement de
nouveaux riches qui préfèrent la consommation de luxe, les
voitures de luxe, des villas, maisons ou appartements dans le pays comme
à l'étranger. A ce comportement s'ajoute la
préférence de la consommation à
l'épargne115.
1.3.3. Le cadre légal et institutionnel
Ici, nous nous consacrons à la lecture de
l'environnement légal et institutionnel de la P.M.E. congolaise. Par
»environnement légal et institutionnel», nous entendons le
cadre défini par le système politique et son arsenal
législatif, réglementaire et administratif. Il s'agit, comme
précise KANGULUMBA116, des décisions politiques, des
lois portant création, constitution et formes des sociétés
(commerciales), déterminant la nature juridique des entreprises, leur
nationalité, la localisation des capitaux, les codes des investissements
et l'autorité de contrôle.
Compte tenu des caractéristiques qui lui sont
propres - spécialement sa fragilité - et du rôle qu'elle
set appelée à jouer dans l'économie, la PME évolue
dans un environnement spécifique : celui des structures de soutien aux
petites entreprises ou d'appui à la création de petites
entreprises.
Ces structures, qui relèvent tant du secteur
public (Etat, régions, provinces, communes, CEE,...) que du secteur
privé (secrétariats sociaux, organisations professionnelles,
sociétés d'investissement, centres d'entreprises, grandes
entreprises,...) peuvent consister en la mise à la disposition des
nouveaux entrepreneurs de locaux et de certains services communs tels les
télécommunications , la photocopie, le gardiennage, les salles de
réunion, l'archivage, le stockage léger, la restauration
légère,... Une autre vocation de ces structures se situe dans les
services de réception et d'accompagnement des porteurs de projets :
étude de faisabilité, préparation du plan d'affaires,
conseils sur les aides financières, cours d'initiation au baba de la
gestion117.
A coté de ces structures, on observe, au sein
de la plupart des pays industrialisés, une prolifération des
structures plus légères et fortement décentralisées
et composées d'une équipe restreinte d'intervenants, dont on
signale les caractéristiques118 suivantes :
· La prise en compte de l'ensemble de besoins
des entrepreneurs ;
115 Ce comportement ne concerne qu'une infime partie de
la population, car pour la majorité le revenu se situe en dessous du
minimum vital et l'épargne n'est pas envisageable.
116 KANGULUMBA MBAMBI, »L'entreprise africaine
d'assurance et son environnement», Communication faite au Colloque sur
»L'entreprise africaine et son environnement», Maison Africaine de
Bruxelles, 19 novembre 1994.
117 P.A. JUILEN, op.cit., p.86 ; R. FREDERIC, Entreprendre et
réussir, De Boeck, 1990, pp. 101 et ss ; Rik DONCKELS et alii, Guide
pratique pour créer votre entreprise, Générale de Banque,
1987, pp.31 et ss.
118 P.A. JUILEN, op.cit.
· La disposition d'équipes de professionnels
capables d'encadrer les entreprises par créneaux de clientèle
;
· La sélection des projets des entrepreneurs
et des initiatives et assurance d'un suivi et d'un contrôle des
opérations encours avec les entrepreneurs ;
· L'organisation des mesures d'interfaces et la
création des réseaux d'interaction avec les autres entrepreneurs
de leur région.
Ces structures fournissent des services consultatifs
ainsi que des prêts, des garanties de prêts ou de capital-actions
aux futures entreprises ou aux petites entreprises
existantes119.
Le cadre dans lequel évoluent les
sociétés congolaises ainsi que les petites et moyennes
entreprises est constitué d'une mosaïque des textes légaux
et règlementaires dont les plus récents datent de 1973 et les
plus anciens de 1887120.
C'est seulement dans les années 70
marquées par la montée du nationalisme, que l'Etat congolais a
souligné la nécessité d'africaniser les structures
économiques afin d'éviter le contrôle de tous les secteurs
de l'économie nationale par les étrangers. Cette politique
d'africanisation, souligne Mulumba Lukoji121, vise d'une part
à réduire l'importance des cadres étrangers et d'autre
part à exclure les investisseurs étrangers de certains secteurs
économiques.
Ainsi, quatre lois économiques furent
promulguées :
- La loi n° 73/009 sur le commerce;
- La loi n° 73/010 instituant le régime
d'agrément de petites et moyennes entreprises congolaises ;
- La loi n° 73/011 portant création et
organisation de l'Office de Promotion des P.M.E. congolaises (OPEC) ;
et
- La loi n° 73/012 créant et organisant le
fonctionnement d'un Fonds de garantie des crédits aux P.M.E.
L'objet de la loi instituant le régime
d'agrément est de favoriser la promotion des P.M.E., car leurs
activités sont susceptibles de contribuer au développement
économique et social du pays. Ce régime vise à
sélectionner les P.M.E. devant jouir des avantages divers tels que :
allègement fiscal, accès au Fonds de garantie des
crédits.
119 Tel est le cas de « Comités d'aide aux
entreprises » (CAE), l'une des cinq options offertes à
l'intérieur du Programme Canadien « Développement des
Collectivités ». Les autres options sont : l'aide au
déplacement des chômeurs ; l'appui aux activités
indépendantes des chômeurs ; l'assistance au milieu associatif ;
et la formation des travailleurs.
120 Le droit commercial en vigueur aujourd'hui en RDC repose
sur un vétuste décret : le décret du Roi-Souverain du 27
février 1887, modifié et complété par les
décrets du 23 mars 1921, du 18 octobre 1942, du 23 juin 1960 et le
décret-loi du 19 septembre 1965 ; Aussi le décret du 2 août
1913 et les lois du 5 janvier 1973 sur le commerce et les petites et moyennes
entreprises.
121 MULUMBA LUKOJI, `'Les lois du 5 janvier 1973 sur le commerce
et les petites et moyennes entreprises zaïroises», in
Zaïre-Afrique, Kinshasa, 1973.
Deux de ces lois économiques mettent sur pieds
deux organismes : l' »Office de Promotion des Petites et Moyennes
Entreprises» (OPEC) et le »Fonds de garantie des crédits aux
petites et moyennes entreprises».
Outre ces mécanismes mis en place par les lois
du 5 janvier, nous devons signaler l'existence d'un certain nombre
d'institutions appelées à contribuer au développement de
la P.M.E. au Congo. Elles relèvent tantôt du secteur public
tantôt du secteur privé. Elles sont nationales ou
étrangères. Elles sont venues alimenter cet environnement pour
répondre aux besoins spécifiques et chacune a en charge un aspect
du développement de la PME. Dans les lignes qui sui suivent, nous
présentons les différentes initiatives122.
1. L'OPEC.
C'est l'organisme chargé d'encadrer les PME et
de leur servir de conseiller. Il a pour mission de réaliser des
études, concevoir et mettre en oeuvre toutes actions, de nature à
susciter le développement ou la création des petites et moyennes
entreprises congolaises, d'en améliorer l'efficience et la
productivité, d'en promouvoir l'organisation collective et d'en assurer
la défense123.
Concrètement, note Mulumba
Lukoji124, l'OPEC est appelé à mettre à la
disposition des PME congolaises des services d'études techniques des
projets, un conseil commercial, juridique, financier ou comptable, les assister
dans la préparation des dossiers bancables.
2. Le »Fonds de garantie des crédits aux
PME».
C'est un organisme financier dont la mission est,
comme le nom le suggère, de garantir des crédits à court,
moyen et long terme consentis par les banques et les institutions
financières125.
3. Le Bureau d'encouragement pour le développement
de la petite et moyenne entreprise (BEDEPE).
Une création de la Banque Mondiale à la
demande du gouvernement (Conseil Exécutif). Par des ressources
spécifiques, le BEDEPE devait financer des projets de PME aux conditions
simples126.
122 ONUDI, Rapport technique : propositions pour un schéma
directeur de développement des PME zaïroises, Projet ONUDI n°
DP/ZAI/81/014, septembre 1987.
123 Loi n° 73/011, article 4, alinéa 1er
124 Mulumba Lukoji, op. cit
125 Loi n° 73/012
126 Le BEDEPE, la BCA et les Fonds de Convention de
Développement sont inopérationnels à ce jour.
4. Les Fonds de Promotion de l'Industrie (F.P.I). Il
accorde son soutien aux Petites et Moyennes Entreprises du secteur
industriel.
5. Le Conseil Permanent de Comptabilité au Congo
(CPCC).
Il a pour objectif d'instaurer un système
comptable harmonisé pour tout le pays et d'assister les entreprises dans
son application. Pour les PME, le CPCC a mis sur pieds un système de
gestion comptable. C'est une institution d'appui technique à la
gestion.
6. La Banque de Crédit Agricole (BCA) et le Fonds
Agricole.
Ces deux organismes avaient pour objet le financement
des opérateurs
économiques du secteur agricole. Par
définition, ils étaient censés accorder leurs
crédits à toutes les entreprises agricoles (agriculture,
élevage et pêche). Mais la faiblesse de leurs dotations
respectives les orientait davantage vers les PME agricoles.
7. Les Fonds de Convention de
Développement.
Cette institution avait reçu vocation de
financer toutes les activités à l'approvisionnement industriel
d'origine agricole. La mission essentielle du crédit était
d'assurer l'intégration entre l'agriculture et l'industrie.
8. La Fédération des Entreprises du Congo
(FEC).
C'est une organisation d'entrepreneurs, à la
fois syndicat et chambre de commerce, dont l'objet est d'une part, de
promouvoir les intérêts des opérateurs économiques
des différents secteurs et, d'autre part, de représenter
auprès des pouvoirs publics, des organismes nationaux et
étrangers, les activités industrielles, agricoles, de services ou
artisanales ainsi que les employeurs. Elle joue un rôle dans la promotion
des PME et a créé en son sein une direction des PME
appelée à jouer le rôle d'une Centrale de Services pour ces
entreprises.
Cette direction »a pour mission d'identifier les
PME et d'organiser en leur faveur des programmes d'assistance avec ou sans le
concours des organismes internationaux d'aide au développement. Cette
assistance s'oriente dans les domaines économiques et techniques, ainsi
que dans le perfectionnement des méthodes de
gestion''127.
9. Le Centre de Perfectionnement aux techniques de
Développement (CEPETEDE).
C'est une institution de formation qui ne vise pas
spécialement les PME, mais a déjà eu à assurer des
formations des chefs d'entreprises, à la demande de la FEC.
10. Le Centre Chrétien d'Action pour Dirigeants
et Cadres d'Entreprises au Congo (CADICEC).
127 ONUDI, op. cit., p. 46
C'est la deuxième institution privée de
formation. Il s'intéresse en particulier aux problèmes de gestion
des PME et surtout des PME informelles. Il organise des séminaires ou
rencontres ayant pour objet l'échange d'expériences. C'est une
ONG relevant des pouvoirs de la Compagnie de Jésus.
1.3.4. L'environnement technologique
Notre approche de l'environnement technologique de la
PME congolaise s'inscrit dans le contexte du processus d'industrialisation
observé à travers toute l'Afrique subsaharienne vers la fin des
années '60.
Mais qu'entendre par « industrialisation » ?
Selon l'ONUDI, écrit Michel NORRO128, « pour un pays en
développement, l'industrialisation signifie plus que le simple fait
d'augmenter le revenu et le volume de production. Elle constitue pour lui un
moyen de moderniser sa structure primitive de production et de transformer
toute la tradition socioéconomique qui y est associée. Dans ce
contexte, il est important de mesurer l'industrialisation sous toutes ses
dimensions, c'est-à-dire à la fois quant à son
étendue et quant à son intensité. ».
La politique d'industrialisation menée au Congo
est de type »industrialisation par substitution aux importations»
dont l'objectif est de remplacer assez vite les importations qui
déséquilibrent la balance commerciale par des productions
locales. L'idée d'une telle politique consiste à
privilégier les activités industrielles pour les quelles, ainsi
qu'en témoignent les importations, il existe une demande
intérieure.
Le producteur nouveau, écrit Michel
NORRO129, ne doit pas créer son marché mais peut
aisément, moyennant les mesures protectionnistes convenables, se
substituer aux producteurs étrangers.
Dans ce contexte, l'amélioration des
technologies traditionnelles ne pouvait pas être au centre de la
politique d'industrialisation, puisqu'il fallait opérer un »saut
technologique» en optant pour les technologies avancées. Comme
l'indique LOKOTA130, l'assimilation des emprunts technologiques
à l'étranger est considérée comme un des principaux
facteurs de modernisation de l'appareil productif d'un pays. La théorie
de la modernisation a toujours recommandé aux pays
sous-développés, dans leur recherche des voies et moyens de
réduire rapidement l'écart technologique qui les sépare
des pays industrialisés, d'imiter la technologie mise au point par ces
derniers.
128 Michel NORRO, Economie africaine, De Boeck, 1994, p.
176
129 Idem, p. 191
130 LOKOTA, op. cit., p.68
C'est là le rôle joué par le
mouvement de »transfert des technologies''131, qui s'est
opéré selon deux voies : une voie directe et une voie indirecte.
Dans la voie directe, des opérateurs nationaux réalisent pour
leur compte un investissement en recourant à des partenaires
étrangers pour des fournitures de biens et services. Quant à la
voie indirecte, elle correspond au cas où une firme d'un pays
industrialisé implante une filiale dans un pays du Tiers
monde132. Dans tous les cas, il s'agit des opérations d'achat
d'équipements et des services aux pays
industrialisés.
1.3.5. L'environnement économique
Nous nous proposons de faire l'analyse de
l'environnement économique à la lumière des quatre
objectifs fondamentaux poursuivis dans le cadre de toute politique
économique. Il s'agit des objectifs représentés sur le
carré magique de Nicholas Kaldor ou carré magique
d'économie : la croissance économique dont l'indicateur est le
taux de croissance économique ; le plein emploi dont l'indicateur est le
taux de chômage ; la stabilité des prix dont l'indicateur est le
taux d'inflation ; et enfin, le commerce international qui a pour indicateur le
taux de change. Le tableau N°3 ciaprès donne l'évolution de
différents indicateurs économiques ainsi que l'IDH de la
République Démocratique du Congo pour la période allant de
2001 à 2011.
L'économie congolaise des années 2000
est marquée par le Programme Economique du Gouvernement (PEG) conclu,
depuis Juin 2002, entre le Gouvernement de la République
Démocratique du Congo et le FMI à la suite des performances du
Programme Intérimaire Renforcé (PIR) mis en place par le
Gouvernement avec l'appui du FMI, dont l'objectif était de casser
l'hyperinflation ainsi que la dollarisation de l'économie qui en a
découlé dans la décennie 90. Avec ce programme, la
R.D.CONGO a retrouvé le chemin du redressement eu égard aux
progrès accomplis aussi bien dans les domaines politiques
qu'économiques.
En effet, durant cette période, le Gouvernement
a pris d'importantes mesures afin d'instaurer la démocratie et
rétablir la paix. L'économie a réagi favorablement
à ces avancées. Aussi, sur le plan économique, les
réformes et les politiques macroéconomiques prudentes ont
contribué à relancer la croissance et à réduire
significativement l'inflation133.
131 Par »transfert de technologie», dit B.
Verhaegen, on pourrait entendre la vente et l'installation de biens
d'équipement incorporant un certain degré de savoir-faire
technique, tant dans leur conception que pour leur installation et leur
fonctionnement.
132 Voir : G. de Villers, Domination de la technique et
technique de la domination : transferts de technologie et
développement, in Politique africaine n° 18, Karthala, Juin
1985
133 Ministère de la Santé, op. cit., p. 16
1.3.5.1. La croissance économique
Comme le montre le tableau N°3, la croissance
économique de la République Démocratique du Congo est
demeurée positive depuis 2002 et n'a pas cessé de croître
jusqu'en 2005.
En effet, le taux de croissance qui se situait
à 7,2% en 2005 est tombé à 5,6% en 2006 ; il est
monté à 6,2% en 2008, tirée entre autres par les bons
résultats affichés dans le commerce et dans le secteur minier, et
s'est ralentie à 2,7% en 2009, du fait des effets de la crise
financière internationale, qui a induit une baisse de la demande
mondiale. Le taux de croissance était de l'ordre de 7,2% pour 2010
grâce à la reprise de l'activité minière et au
dynamisme du secteur tertiaire, et il est tombé à 6,9% en 2011 en
dépit d'une conjoncture difficile marquée par la montée
des prix des denrées alimentaires et des produits pétroliers sur
le marché international ainsi que les échéances
électorales financées totalement sur les ressources
propres.
1.3.5.2. L'emploi
La situation de l'emploi n'a fait que se
dégrader depuis les années 70 et elle est aujourd'hui l'une des
préoccupations majeures du Gouvernement. Le tableau N° 3 montre
entre autres l'évolution du taux de chômage pour la période
allant de 2001 à 2010. Si la tendance est à la baisse, ce taux
reste tout de même élevé : 59,7% en 2010.
Tableau N° 3 : Evolution des indicateurs
économiques et IDH de la R.D. CONGO de 2001 à
2011134
Année 4
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Taux de croissance du PIB
|
-2,1
|
3,5
|
5,8
|
6,6
|
7,8
|
5,6
|
6,3
|
6,2
|
2,8
|
7,2
|
6,9
|
Taux de change
|
312
|
382
|
373
|
444
|
431
|
503
|
503
|
639
|
903
|
915
|
927
|
Taux d'inflation
|
135
|
15,8
|
4,4
|
9,2
|
21,3
|
18,2
|
10
|
27,6
|
53,4
|
9,8
|
15,44
|
Taux de chômage
|
89
|
89,1
|
88,5
|
72,2
|
67,8
|
66,5
|
66,1
|
64,7
|
63
|
59,7
|
|
IDH
|
0,224
|
|
|
0,391
|
0,260
|
|
|
|
0,227
|
0,239
|
|
Il existe un lien direct de causalité entre
pauvreté et emploi. Ainsi, l'enquête 1-2-3
de 2005135 montre qu'environ 70% des pauvres sont au
chômage ou en situation de
134 Ce tableau est notre propre construction, grâce aux
données tirées : du Rapport annuel 2010 de la Banque Centrale du
Congo ; du Rapport annuel 2010-2011 du Ministère des Finances ; et du
Rapport mondial de développement humain 2006
sous-emploi. Ce chiffre semble proche de celui de la
Banque Centrale qui donne un taux de 67,8% pour 2005.
Selon la même enquête, la tranche 15-35
ans représente plus de 25% et enregistre un taux de chômage de 28%
au moment où la moyenne nationale est estimée à 6%. De ce
fait et au vu de la croissance démographique, sans une politique active
qui impacte positivement le marché du travail, le chômage des
jeunes risquerait de connaître des niveaux les plus alarmants et la
situation deviendrait explosive si rien n'est fait pour trouver à cette
cibles des Activités Génératrices de Revenus (AGR). Au
sein de cette population jeune, les filles sont les plus exposées au
chômage du fait de leur sous scolarisation et des barrières
socioculturelles.
Le taux de chômage moyen au niveau national se
situe à 6,5%, mais cet indicateur n'est pas très significatif
dans un contexte où une majorité de la population vit de
l'agriculture de subsistance, le taux de chômage en milieu rural
avoisinant zéro. Quant au taux de chômage urbain, il était
en 2005 de 17,8%. Les jeunes constituent plus de la moitié de la
population active et sont les plus touchés par le chômage,
particulièrement en milieu urbain. Ainsi, le taux de chômage des
15-24 ans (32,2%) avoisine le double de la moyenne nationale pour le milieu
urbain (17,8%).
1.3.5.3. La stabilité des prix
Le taux d'inflation qui était de 511% en
2000136 a été ramené à 135% en 2001
grâce à la mise en place du Programme Intérimaire
Renforcé. Il est ensuite tombé à 15,8% en 2002, puis
à 4,4% en 2003 avant de remonter à 9,2% en 2004. Ce sont ces
performances qui avaient permis au pays de conclure, en Juin 2002, avec le FMI,
le programme Economique du Gouvernement (PEG).
Le tableau N° 3 montre que la
désinflation, traduisant une exécution satisfaisante du PEG, a
été poursuivie jusqu'en 2004. A partir de 2005, il y a eu un
relâchement dans la conduite de la politique budgétaire qui s'est
accompagné d'un recours excessif aux avances de la Banque Centrale. Ceci
a débouché sur une surchauffe du marché de change qui a
induit l'accélération du rythme de formation des prix
intérieurs. Ainsi, le taux d'inflation est monté de 9,2% en 2004
à 21,3% en 2005, puis est tombé à 18,2% en 2006 puis
à 10% en 2007. Il est ensuite monté à 27,6% en 2008 puis
à 53,4% en 2009 à cause de la hausse des prix des produits
alimentaires et énergétiques. Pour les deux dernières
années, il y a eu amélioration et le taux d'inflation a
été de 9,8% puis 15,44%.
135 Réalisée par l'Institut National de la
Statistique, la dernière enquête 1-2-3 date de 2005 et portait sur
l'emploi, le secteur informel et la consommation des ménages de 2004
-2005 ; les données statistiques qui en ont découlé
peuvent être dépassées et seront actualisées par une
autre enquête qui serait déjà envisagée.
136 Ministère des Finances, Rapport Annule 2010-2011,
p.28
1.3.5.4. Le commerce international
L'évolution du taux de change donnée par
le tableau N° 3 montre une très forte dépréciation du
Franc Congolais pour la période allant de 2001 à 2012 ; De 312 FC
pour 1$ en 2001, le taux de change se situe à 927 FC à fin 2011.
Il y a lieu d'observer dans le comportement du franc congolais une certaine
stabilité pendant deux ou trois ans avant d'effectuer un saut. Il s'est
situé entre 312 et 373 entre 2001 et 2003, puis il a opéré
un saut pour atteindre 444 en 2004 et 431 en 2005. Il monte ensuite à
503 en 2006 et est resté inchangé en 2007. Il et ensuite
monté en 2008. Puis le taux est enfin passé à 903 en 2009
et est resté relativement stable avec de faibles variations d'une fin de
l'année à une autre jusqu'en 2011. La monnaie nationale a connu
une forte appréciation en novembre 2011, forcée par un
accroissement important de l'offre des devises induit par les opérations
relatives aux échéances électorales.
1.3.5.5. Le dualisme de l'économie
congolaise
L'économie congolaise est
caractérisée par un dualisme du fait de la coexistence de deux
secteurs : un secteur formel, officiel, légal, ... et un secteur
informel, souterrain, illégal qui, portant, permet la survie voire le
développement des sociétés et est parallèle au
formel.
Il s'agit d'un dualisme structurel exprimé par
la dichotomie »secteur formel/secteur informel» ou »secteur
structuré/secteur non structuré», une nouvelle
manière de voir l'hétérogénéité des
économies sous-développées, décrite par
Lokota137 en ces termes : « ...il existe, à coté
du secteur capitaliste (salariat, taux de profit positif, argent fonctionnant
comme capital et espace non marchand, absence de circulation monétaire,
production de simples valeurs d'usage, autosubsistance), un ensemble
d'activités que l'on peut, du point de vue, non pas des valeurs d'usage
mais des formes d'organisation de la production, des statuts
socioprofessionnels ou de la division du travail regrouper dans un secteur dit
informel ou non structuré »
Le secteur informel peut être défini,
selon A. De Romana138, comme un agrégat de systèmes de
production à l'échelle relativement modeste, fournissant des
biens et services destinés à l'échange, mais qui sont
basés moins sur l'investissement de capital que sur l'investissement
d'effort et sur la création d'organisation à travers un travail
autonome.
L'importance du secteur informel, écrit Marc
Debare139, peut paradoxalement s'expliquer par la forte
intervention de l'Etat dans nombre des économies. Même si une
évolution se fait jour, les états du tiers monde se sont
longtemps attachés à
137 LOKOTA EKOT'EPANGA, La crise de l'industrialisation, la
problématique des activités informelles et les perspectives du
développement endogène en Afrique subsaharienne - Cas du
Zaïre, Louvain-la-Neuve, CIACO, 1994
138 Cité par LOKOTA, op. cit.
139 Marc Débare, Les milliards de l'ombre -
L'économie souterraine, HATIER, Paris, 1992
impulser le développement, notamment par des
plans et l'implantation d'industries qu'ils espéraient
»industrialisante». Ce dirigisme étatique n'intégrait
pas les modes traditionnels d'activité. Cette conception du
développement condamnait en quelque sorte les activités
traditionnelles, non pas à disparaître, mais à devenir
informelles.
A côté de grands projets industriels,
l'exode rural et l'explosion démographique viennent aussi favoriser la
multiplication de ces activités informelles, qui sont menées en
marge de toute obligation légale et échappant à la
régulation étatique. Ces activités permettent
d'atténuer les tensions sociales en absorbant une partie du sous-emploi
et en réduisant certaines pénuries : raison pour laquelle elles
sont tolérées par les pouvoirs publics.
Les métiers du secteur non structuré
représentent, selon le BIT140, une façon d'accomplir
les choses qui se caractérisent par :
a) La facilité d'accéder aux
métiers en question ;
b) Le recours aux ressources locales ;
c) La propriété familiale des
opérations ;
d) L'échelle restreinte des opérations
;
e) Des techniques à forte intensité de
main d'oeuvre et adaptées ;
f) Des qualifications qui s'acquièrent en dehors
du système du système scolaire officiel ;
g) Des marchés échappant à tout
règlement ouvert à la concurrence.
1.3.6. Typologies des Petites et Moyennes Entreprises
congolaises
Les typologies d'entreprises reconnues dans la
Charte141 sont la Micro Entreprise ou la très Petite
Entreprise, la Petite Entreprise et la Moyenne Entreprise. Mais aussi
l'Artisanat. D'où l'expression « Petite et Moyenne Entreprise et
Artisanat (PMEA).
1.3.6.1. La Micro Entreprise ou la Très Petite
Entreprise (TPE)
Elle répond aux critères et seuils suivants
:
· Effectif : entre 1 et 5
employés
· Chiffre d'affaires annuel hors taxe : entre 1 et
10.000 USD ;
· Valeur des investissements nécessaires mis
en place pour les activités de l'entreprise : inférieur ou
égale à 10.000 USD ;
· Mode de gestion concentrée.
1.3.6.2. La Petite Entreprise
Elle répond aux critères et seuils
suivants :
· Effectif : entre 6 et 50
employés
140 Cité par Lokota Ekot'Epanga, op. cit.
141 RDC, Ministère des Petites et Moyennes Entreprises,
Charte des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat en
République Démocratique du Congo, 24 Août 2009.
· Chiffre d'affaires annuel hors taxe : entre
10.001 et 50.000 USD ;
· Valeur des investissements nécessaires mis
en place pour les activités de l'entreprise : entre 10.001 et 150.000
USD ;
· Mode de gestion concentrée.
1.3.6.3. La Moyenne Entreprise
Elle répond aux critères et seuils
suivants :
· Effectif : entre 51 et 200
employés
· Chiffre d'affaires annuel hors taxe : entre
50.001 et 400.000 USD ;
· Investissements net : variant entre 150.000 et
350.000 USD ;
· Mode de gestion plus ou moins ouvert à la
décentralisation.
1.3.6.4. L'Artisanat
Au sens de la Charte, on entend par Artisanat, le
secteur qui regroupe les entreprises artisanales. Et l'entreprise artisanale
est toute unité économique dont la propriété
revient à une personne physique exerçant une activité de
production, de services ou d'Arts à caractère manuel et/ou
mécanique.
Dans cette catégorie la Charte distingue : le
mono emploi ; le croissant et l'émergent. La Charte précise que,
s'agissant de l'Artisanat minier et forestier, les critères de chiffre
d'affaires et investissement sont illimités.
|
Mono emploi
|
Croissant
|
Emergent
|
Effectif
|
1 employé
|
1 à 5 employés permanents
|
6 à 10 employés
|
Chiffre d'affaires annuel hors taxes
|
Entre 1 à 10.000 USD
|
Entre 10.001 et 30.000 USD
|
Entre 30.001 et 50.000 USD
|
Investissements nécessaires
|
5.000 USD au maximum
|
Entre 5.001 et 10.000 USD
|
Entre 10.001 et 50.000 USD
|
Mode de gestion
|
Concentré
|
Concentré
|
Concentré
|
|
1.3.7. L'environnement politique
En ce qui concerne la gouvernance politique et
sécuritaire, des efforts demeurent à faire, malgré les
progrès accomplis. Après une longue période de transition
débutée en 1997 et entrecoupée de deux guerres, les
efforts pour mettre en place un nouvel ordre politique ont abouti avec la mise
en place des institutions de transition, l'adoption en décembre 2005 de
la nouvelle Constitution et l'organisation des premières
élections législatives et présidentielles - libres et
démocratiques du pays depuis quarante ans. Entre 2007 et 2010, le
Gouvernement a travaillé à consolider la situation politique et
sécuritaire de la RDC. Pratiquement toutes les institutions
prévues dans la Constitution, aussi bien au niveau central qu'en
provinces, ont été mises sur pied et rendues fonctionnelles.
Cependant, l'ensemble de ces institutions souffrent de déficits
importants de capacités qui rendent difficile l'accomplissement de leurs
fonctions. Le processus électoral s'est vu renforcé par la
promulgation et de la mise en place de la loi sur la
CENI142.
142 Commission Electorale Nationale Indépendante
Malheureusement, les résultats du double
scrutin du mois de novembre 2011 accusent beaucoup d'insuffisances et de
faiblesses. Cette situation est de nature à renforcer les obstacles
politiques au développement, en l'occurrence : l'instabilité du
pays, l'insécurité économique, le faible taux
d'investissement, etc...
Chapitre II.
PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE
2.1. LE BUREAU DIOCESAIN CARITAS-DEVELOPPEMENT
(BDCD)143
2.1.1. Historique du BDCD
Le BDCD résulte de la fusion, en
février 2003, du Bureau Diocésain de Développement (BDD)
avec le Bureau de Caritas, en vue d'une coordination unique et ce,
conformément à »l'architecture» de la pastorale sociale
de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO).
Le BDCD est une Association Sans But Lucratif (ASBL)
et a pour tâche essentielle de coordonner toutes les actions de
développement et d'assistance sociale initiées à travers
les différentes paroisses de l'Archidiocèse de Kinshasa en
collaboration avec les Commissions Paroissiales de Développement (CPD)
et de la Caritas
Dans ce cadre, le BDCD est chargé de susciter
des actions de développement et des oeuvres de charité
auprès des personnes vulnérables des communautés de base
ainsi que de coordonner toutes les réalisations de promotion humaine au
sein de l'Archidiocèse de Kinshasa.
Par rapport à l'Archidiocèse de
Kinshasa, le BDCD est un organe technique qui s'occupe des questions de
développement et de l'assistance sociale, conformément aux
orientations de la Commission Episcopale Caritas Développement (CECD) de
la Conférence Episcopale Nationale du Congo.
2.1.2. Objectifs du BDCD
Le BDCD poursuit les objectifs suivants :
· Conscientiser et sensibiliser les
communautés de base, par l'animation, sur les problèmes
spécifiques relatifs à leur auto promotion ;
· Amener les communautés de base, par
l'animation, à identifier leurs priorités et les traduire en
projets ;
· Accompagner les personnes vulnérables
(orphelins, veuves et personnes vivant avec handicap, malades chroniques,
personnes de troisième âge,...) pour une vie digne ;
· Encourager les initiatives de la base et guider
les promoteurs des projets de développement depuis la conception
jusqu'à la réalisation ;
· Susciter et renforcer les structures de
développement à la base.
143 Rapport d'activités du Bureau Diocésain
Caritas Développement de l'Archidiocèse de Kinshasa-Exercice
2006, Juillet 2007
2.1.3. Activités du BDCD
Les activités que mène le BDCD sont
réalisées au niveau des communautés de base de
l'Archidiocèse de Kinshasa.
2.1.4. Vision et Mission du BDCD
2.1.4.1. Vision
La vision du BDCD est celle d'une
société congolaise plus juste, équitable et paisible ; une
société où l'homme, créé à l'image de
Dieu, vit pleinement et librement sa dignité. Cet homme réalise
son autopromotion intégrale et son épanouissement, grâce
à sa propre participation dans la dynamique sociale.
2.1.4.2. Mission
La mission du BDCD/Kinshasa s'articule autour des points
suivants :
· Relayer au niveau diocésain les
idées force de la mission en matière de développement et
de protection sociale assignée à la Commission Episcopale Caritas
Développement (CECD) par la CENCO ;
· Accompagner, sans exclusive, dans un
idéal d'amour, de partage et de solidarité, les populations
locales dans leurs efforts à se prendre en charge par le travail, dans
la dignité et l'amour, en vue de l'éradication de la
pauvreté et de la misère avilissante ;
· Promouvoir un climat de franche collaboration
entre les structures décanales et paroissiales, ainsi qu'avec les
partenaires solidaires des actions du BDCD à Kinshasa.
La mission du BDCD consiste aussi à :
· Accompagner, par la réflexion et de
manière coordonnée et par des moyens appropriés, les
actions et les initiatives des communautés de base ;
· Mener les actions de plaidoyer et de lobbying en
faveur des communautés locales.
2.1.5. Structure du BDCD
2.1.6. Orientations stratégiques
Partant de sa mission et de sa vision le BDCD a, sur
le plan stratégique, deux orientations autour desquelles s'organisent
les activités de développement et de protection sociale
(Caritas).
2.1.6.1. Volet Développement
Ce volet prend en compte les activités relatives
à :
· La promotion et à l'encadrement des
initiatives locales de développement ;
· La prise de conscience sur la matière de
développement et d'auto prise en charge ;
· L'information et à la formation
nécessaires pour l'épanouissement de l'homme et de sa
communauté ;
· La mise en oeuvre, le suivi et
l'évaluation des projets financés
2.1.6.2. Volet Caritas
Ce deuxième volet, quant à lui, prend en
compte les activités ci-après :
· La conscientisation de la population au
travers des communautés de base pour la prise en charge des indigents,
des vulnérables et des personnes en détresse ;
· L'évaluation des besoins des groupes
vulnérables en vue d'une prise en charge efficace ;
· La mise à disposition des
communautés de base de l'information et de la formation
nécessaires en vue d'un engagement efficace pour la cause des plus
vulnérables.
2.1.7. Interventions du BDCD/Kinshasa
2.1.7.1. Bénéficiaires des
interventions
La demande sociale au sein de l'Archidiocèse
de Kinshasa est tellement importante et variée que le BDCD ne peut y
donner satisfaction au même moment, compte tenu de ses capacités
institutionnelles, de ressources dont il dispose et/ou qu'il peut mobiliser.
C'est ainsi qu'il a établi des critères de choix des groupes
à accompagner pour que ses interventions puissent produire des effets
visibles dans le milieu.
De manière générale, le BDCD
travaille avec les membres de toutes les paroisses de l'Archidiocèse de
Kinshasa. Cependant, il joint à ces bénéficiaires d'autres
groupes cibles répondant aux caractéristiques suivantes
:
· Ménages constitués de personnes
vulnérables ;
· Ménages vulnérables
regroupés en associations ;
· Associations qui ont en commun des
activités de production dans le domaine de l'agriculture, de
l'élevage, de la pêche et du petit artisanat ;
Les autres caractéristiques de ces groupes cibles
sont les suivantes :
· Associations qui disposent des documents de base
de gestion ;
· Associations prêtes à oeuvrer pour
la défense des intérêts de la communauté
;
· Associations situées dans le rayon
d'intervention et répondant à l'une ou l'autre des
caractéristiques ci-dessus.
2.1.7.2. Champ d'action
Les activités du BDCD couvrent toute
l'étendue de l'Archidiocèse de Kinshasa, lequel comporte
139144 paroisses et est subdivisé en trois (3) régions
apostoliques, à savoir :
1) Région apostolique Kin-Est. Sur les
quatorze (14) doyennés que compte l'Archidiocèse de Kinshasa,
quatre (4) se retrouvent dans cette région apostolique. Elle est
composée de 41 paroisses. Il s'agit des doyennés :
· Sainte Marthe : 9 paroisses
· Saint Jacques : 5 paroisses
· Saint Marc : 13 paroisses
· Sainte Thérèse : 14
paroisses
2) Région apostolique Kin - Centre. Elle est
composée de 54 paroisses regroupées en trois (3) doyennés
:
· Saint Alphonse : 8 paroisses
· Saint Kizito : 5 paroisses
· Saint Esprit : 6 paroisses
· Saint Gabriel : 12 paroisses
· Saint Joseph : 11 paroisses
· Saint Pierre : 12 paroisses
3) Région apostolique Kin - Ouest. Elle est
composée de 44 Paroisses regroupées en quatre (4)
doyennés, à savoir :
· Saint François : 9 paroisses
· Saint Cyprien : 12 paroisses
· Saint sacrément : 13 paroisses
· Saint Mawaggali : 10 paroisses
2.1.7.3. Nature des interventions
Chaque année, pour apporter sa contribution
à l'accomplissement de la mission sociale de l'église, le BDCD
planifie une série d'actions à mener et ce, au regard de la
situation prévalant, en général, à travers le pays
et, plus particulièrement, à travers la ville de
Kinshasa.
Ainsi, au mois d'avril 2005, le BDCD a tenu un
atelier de programmation qui a pris en compte »le contexte sociopolitique
et économique de la République Démocratique du Congo
caractérisé par une grave paupérisation de la
majorité de sa population à la suite du délabrement du
tissu économique».
144 Centre Pastoral Lindonge, « La cohérence
chrétienne », Orientations pastorales 2011-2012, Edition du Centre
Pastoral, Kinshasa 2011. Cette publication reprend la liste actualisée
des paroisses de l'Archidiocèse de Kinshasa.
Cet atelier tenu au Centre Nganda a permis
d'identifier les problèmes majeurs à résoudre et a
débouché sur la détermination des objectifs à
atteindre par le biais d'une série d'activités, en servant d'une
double stratégie, à savoir : l'approche projet et l'animation
sociale.
4 Les problèmes majeurs identifiés en
2005145
· Faible couverture des besoins alimentaires de
base des populations les plus vulnérables au sein de
l'Archidiocèse de Kinshasa ;
· Activités génératrices de
revenus peu soutenues ;
· Environnement insalubre et assainissement
insuffisant ;
· Faible responsabilisation des communautés
de base ;
· Marginalisation et stigmatisation des victimes du
VIH/SIDA par les autres membres de la communauté ;
· Faible niveau d'accompagnement des personnes
vulnérables.
4 Les objectifs définis pour 2006
~ Objectif global : Améliorer la
qualité de la vie des communautés de base vivant en situation de
précarité par la relance des activités d'autopromotion et
de protection sociale assurée.
~ Objectifs spécifiques :
o Soutenir les communautés de base dans leurs
activités de sécurisation alimentaire ;
o Renforcer les capacités de communautés
de base dans le lancement, la
gestion et la rentabilisation des activités
génératrices de revenus ;
o Susciter et renforcer les capacités de ces
communautés dans les
activités d'élevage du petit bétail
et de l'agriculture de survie ;
o Organiser des initiatives de soutien et
d'accompagnement des malades,
notamment le soutien des personnes vivant avec le
VIH/SIDA ;
o Assister les populations des victimes des
calamités naturelles.
Ces objectifs ont fait l'objet d'une programmation
des actions visant à atténuer l'impact des problèmes
majeurs sur les conditions de vie des communautés locales et ces actions
ont été regroupées en deux programmes :
1) La relance des activités d'autopromotion qui
comprend :
· La sécurité alimentaire des
ménages vulnérables ;
· La promotion des activités
génératrices de revenus.
2) La promotion de la protection sociale :
· L'accompagnement des groupes vulnérables,
notamment les malades.
145 C'est en 2005 que le BDCD a organisé un atelier au
Centre Nganda pour élaborer son plan d'action pour l'exercice 2006.
L'atelier a pu identifier les problèmes majeurs à résoudre
suivant ses domaines d'intervention. Les objectifs fixés pour 2006 ainsi
que les activités prévues pour 2006 tiennent compte de ces
problèmes identifiés en 2005.
4 Activités prévues et
réalisés pour l'exercice 2006
Pour l'année 2006, les projets du BDCD ont
été regroupés autour de six (6) axes que voici
:
· Sécurité alimentaire ;
· Genre et micro crédit ;
· Accompagnement des malades à domiciles
;
· Appui à la lutte contre le
VIH/SIDA146 ;
· Renforcement des capacités des
comités paroissiaux ;
· Projet avec le Programme Alimentaire Mondial
(PAM).
2.2. LES COMMISSIONS PAROISSIALES
CARITAS-DEVELOPPEMENT (CPCD)147
2.2.1. IDENTITE DES CPCD
Les CPCD sont des structures locales de
Caritas-Développement à la base148. Elles sont le
carrefour où les responsables paroissiaux, les représentants des
CEVB149, des comités de la pastorale sociale de l'Eglise et
ceux d'autres initiatives locales de promotion peuvent discuter de leurs
problèmes et des solutions ad hoc.
2.2.2. ROLE ET RESPONSABILITES DES CPCD
* Promouvoir et encourager, en concertation avec le
Curé, les initiatives des populations à la base en matière
de promotion humaine ;
* Identifier les besoins des populations locales en
matière de développement, de santé et d'intervention
humaine ;
* Sensibiliser les communautés locales par
rapport aux problèmes de développement, de santé, de
solidarité et de partage ;
* Développer des plans stratégiques
locaux et des programmes qui prennent en compte les besoins des populations
locales en matière de développement, de santé et
d'intervention humanitaire ;
* Mobiliser localement les fonds nécessaires
pour une participation effective des populations locales à
l'amélioration de leurs conditions socio-économiques et à
la durabilité de leur projet :
* Organiser, au niveau des paroisses, des campagnes
de plaidoyer en collaboration avec les organisations gouvernementales et non
gouvernementales sur les problèmes locaux de développement, de
santé et humanitaires ;
146 Ce projet n'a pu être exécuté qu'en
2007
147 David RAMAZANI KIZONI, La contribution des Comités
Paroissiaux Caritas Développement de l'Archidiocèse de Kinshasa
dans la lutte contre la pauvreté, Mém.Lic., IFAD, 2008-2009
148 Théoriquement le BDCD est relayé dans chaque
paroisse par une CPCD. Dans la pratique, cependant, chacun des volets de
Caritas-Développement fait l'objet d'une commission à part
entière : une commission Caritas et une Commission de
Développement.
149 CEVB = Communauté Ecclésiale Vivante de
Base
* Collaborer avec la Caritas-Développement du
Diocèse et avec d'autres partenaires pouvant appuyer les initiatives
envisagées ;
* Suivre l'exécution des projets appuyés
par la Caritas-Développement dans le Diocèse.
2.2.3. COMPOSITION ET CRITERES DE DESIGNATION DES
MEMBRES
DES CPCD
Les CPCD sont composées des hommes et des
femmes, adultes et jeunes, qui s'engagent à offrir leurs services pour
le développement de leurs milieux de manière
bénévole. Membres des communautés chrétiennes, ils
sont élus par leurs paires à raison de sept (7) sur onze (11),
les quatre (4) autres (2 hommes et 2 femmes) devant être
désignés par le Curé de la Paroisse sur base des
critères ci-dessous :
~ La qualification et la compétence dans l'un des
secteurs d'intervention de la
Caritas-Développement ;
~ La disponibilité ;
~ L'acceptation du bénévolat ;
~ L'honnêteté ;
~ Les capacités de communiquer et de mobiliser
les autres.
Le nombre des membres d'une Commission Paroissiale
Caritas-Développement ne devrait pas dépasser onze (11)
personnes.
2.2.4. MANDAT DES ANIMATEURS DES CPCD
Le mandat des membres des CPCD est de trois ans ; il
est renouvelable une fois dans les mêmes conditions que celui des membres
du Conseil de Gestion de la CaritasDéveloppement.
2.2.5. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT LA CPCD
La CPCD doit :
* Disposer d'un bureau restreint de cinq (5)
personnes dont un(e) Président(e), un(e) Vice-Président(e), un(e)
secrétaire et deux Conseillers. La constitution de ce bureau doit
respecter le principe d'équilibre du genre et de la
complémentarité dans les qualifications et les compétences
de ses membres ;
* Se doter d'un règlement d'ordre
intérieur ;
* Disposer d'un local mis à sa disposition par la
paroisse ;
* Rendre compte de son travail au près du
Curé de la paroisse et de la CaritasDéveloppement du
diocèse.
2.2.6. RESSOURCES DES CPCD
Les ressources de Caritas-Développement
proviennent de :
* Subventions en espèces ou en nature et de
toutes les autres ressources autorisées par la loi et par l'Eglise
;
* Sommes perçues en contrepartie des prestations
fournies par la Commission ; * Dons et legs150.
2.3. BREVE PRESENTATION DE LA COMMUNE DE LINGWALA
La commune de Lingwala est située au centre
dans la plaine de Kinshasa, elle s'étend sur 2,9 Km2 avec une
population de plus de 55.000 habitants151. Limitée au nord et
à l'ouest par la commune de la Gombe, à l'est par la commune de
Kinshasa et au sud par la commune de Kasa-Vubu, cette commune est parmi les
premières communes à être créées à
Kinshasa.
La commune a été construite pour loger
la population congolaise avant l'indépendance, c'est une vieille commune
d'auto construction aux trames assainies, avec un habitat
dégradé, vétuste et taudifié, mais beaucoup
d'habitations sont en train d'être rénovées par les
habitants eux-mêmes.
La commune de Lingwala compte 9 quartiers, à
savoir :
· CNECI
· Lokole
· Lufungula
· Ngunda
· Paka-Djuma
· Singa Mopepe
· Voix du Peuple
· Wenze
· 30 Juin
150 Caritas-Développement Congo, Statuts de
Caritas-Développement, Secrétariat National, Kinshasa, Mai 2007.
Cité par David RAMAZANI, op. cit.
151 Cette population était estimée à 54.024
habitants en 2004, selon l'étude de NZUZI LELO
Chapitre III.
ANALYSE DES RESULTATS ET DISCUSSION
3.1. LA COLLECTE DES
DONNEES
3.1.1. L'enquête sur terrain
A. Objectifs de l'enquête
Notre enquête devait, grâce au
questionnaire utilisé comme instrument, permettre une évaluation
de la session de formation en Boulangerie-Pâtisserie organisée par
la Commission de Développement de la paroisse-Cathédrale
Notre-Dame du Congo.
B. La population d'enquête
La population de notre enquête est
constituée par les différents récipiendaires de la session
de formation en boulangerie organisée en 2005. La liste que nous avons
reçue des organisateurs de la session comprenait 52 personnes. Au cours
de l'enquête, trois cas de décès nous été
signalées. Et, sur la liste un nom était repris deux (2) fois.
L'effectif de la population est donc tombé de 52 à 48. Cependant,
lors de l'enquête sur terrain, nous n'avons pu atteindre que 30 personnes
à cause des déménagements, des adresses erronées,
des numéros de téléphone incorrects,...
3.1.2. Présentation du questionnaire
d'enquête
La construction d'un questionnaire est, selon Omar
AKTOUF152, un travail qui doit se faire en équipe. Plusieurs
personnes ont ainsi été associées pour aider à
décider du choix des formulations, des termes, des formes de questions
de manière à assurer la cohérence, la clarté,
l'univocité des questions. De plus, avant d'être utilisé,
le questionnaire, a été, comme tout autre instrument,
pré-testé en groupe, essayé sur un certain nombre de
sujets et a été corrigé.
Lors de la construction du questionnaire nous sommes
restés attachés, d'une part, aux objectifs de la
recherche, et d'autre part, aux éléments contenus dans les
hypothèses élaborées au départ. Chacune de
ces hypothèses a donné lieu à l'identification
d'éléments précis sur lesquels il fallait chercher des
informations par le biais de questions posées aux personnes
concernées par le problème de la recherche.
Notre questionnaire comprend trente deux (32)
questions regroupées en quatre (4) blocs. Le premier bloc est
consacré à l'identification de la personne enquêtée
(âge, sexe, état-civil, niveau d'études, profession,
sources de revenus). Ce bloc comprend six (6) questions.
152 Omar AKTOUF, Op. cit, p.
Le deuxième bloc concerne la session de
formation en boulangerie-pâtisserie (motivations à la suivre, son
apport, satisfaction, contenu. Quatre (4) questions composent ce
bloc.
Le troisième bloc est lié à
l'après-formation (mise en pratique des connaissances techniques
acquises, mise sur pieds des AGR, provenance des fonds nécessaires,
forme juridique des AGR, difficultés rencontrées). Dans ce bloc
il y a neuf (9) questions.
Le quatrième bloc est consacré au
fonctionnement des AGR (force de vente, effectifs employés, machines) et
aux incitations à l'entrepreneuriat (connaissance des dispositif de
soutien, assistance reçue, regroupement des récipiendaires de la
formation en association, objectifs et activités de ladite association,
types de services souhaités. Ce boc comprend treize (13)
questions.
3.2. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE
3.2.1. Les caractéristiques des individus
enquêtés
Tableau 1 : Répartition suivant le sexe
Sexe
|
Fréquence
|
%
|
% valide
|
% cumulé
|
Valide Homme
Femme Total
|
8 22 30
|
26,7 73,3 100,0
|
26,7 73,3 100,0
|
26,7
100,0
|
Source : Enquête
Ce tableau nous renseigne que sur les personnes
touchées par notre enquête, il y avait seulement huit (8) hommes
contre vingt deux (22) femmes, soit 26,7% d'hommes contre
73,3% de femmes. Ces pourcentages conforteraient
l'idée selon laquelle les femmes jouent un grand rôle dans
l'économie informelle ; elles sont très actives dans
l'exercice
du petit commerce et la pratique des technologies
appropriée.
Tableau 2 : Répartition selon
l'âge
Tranches d'âge
|
Fréquence
|
%
|
% valide
|
% cumulé
|
Valide 15 - 34
|
5
|
16,7
|
16,7
|
16,7
|
35 - 44
|
10
|
33,3
|
33,3
|
50,0
|
45 - 54
|
8
|
26,7
|
26,7
|
76,7
|
55 ans
|
7
|
23,3
|
23,3
|
100,0
|
Total
|
30
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Enquête
Ce tableau montre que la majorité des
récipiendaires de la session de formation en
Boulangerie avait l'âge minimum de 35 ans. Il y a
lieu de relever aussi que les 55 ans et + étaient plus nombreux que les
15 - 34.
Tableau 3 : Répartition selon l'état
civil
Etat civil
|
Fréquence
|
%
|
% valide
|
% cumulé
|
Valide Célibat
|
7
|
23,3
|
23,3
|
23,3
|
Marié(e)
|
20
|
66,7
|
66,7
|
90,0
|
Divorcé
|
1
|
3,3
|
3,3
|
93,3
|
Veuf (ve)
|
2
|
6,7
|
6,7
|
100,0
|
Total
|
30
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Enquête
Au regard de ce tableau, la majorité de
récipiendaires étaient des marié(e)s représentant
66,7%. Ceci peut être justifié par leurs charges familiales ; ils
doivent déployer des efforts pour nourrir, scolariser les enfants, payer
les soins médicaux, payer le loyer,... Les divorcés et veuf (ve)s
ont les mêmes préoccupations.
Tableau 4 : Répartition selon le niveau
d'études
Niveau d'études
|
Fréquence
|
%
|
% valide
|
% cumulé
|
Valide Prim.
|
1
|
3,3
|
3,3
|
3,3
|
C.O.
|
18
|
60,0
|
60,0
|
63,3
|
Hum
|
9
|
30,0
|
30,0
|
93,3
|
Graduat
|
1
|
3,3
|
3,3
|
96,7
|
Licence
|
1
|
3,3
|
3,3
|
100,0
|
Total
|
30
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Enquête
Ce tableau nous donne de constater que 60% des
récipiendaires ont seulement le niveau du Cycle d'Orientation. Ils ne
sont donc pas outillés pour créer et gérer des
unités de production des biens et services.
Tableau 5 : Répartition selon la
profession
Profession
|
Fréq.
|
%
|
% valide
|
% cumulé
|
Valide Sans prof.
|
13
|
43,3
|
43,3
|
43,3
|
Employé
|
6
|
20,0
|
20,0
|
63,3
|
Indépendant
|
3
|
10,0
|
10,0
|
73,3
|
Fonctionnaire
|
4
|
13,3
|
13,3
|
86,7
|
Autre
|
4
|
13,3
|
13,3
|
100,0
|
Total
|
30
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Enquête
Il découle de la lecture de ce tableau que la
majorité des récipiendaires étaient sans profession et
avaient suivi cette formation dans le but peut-être d'acquérir des
capacités à faire valoir sur le marché de l'emploi, sinon
pour mettre sur pieds leurs
propres unités de production.
3.2.2. MOTIVATION A LA FORMATION ET APPORT DE LA
FORMATION Tableau 6 : Motivation pour les récipiendaires à suivre
la formation
|
Fréq.
|
%
|
% valide
|
% cumulé
|
Valide Curiosité
|
4
|
13,3
|
13,3
|
13,3
|
Perfection
|
15
|
50,0
|
50,0
|
63,3
|
Extension
|
3
|
10,0
|
10,0
|
73,3
|
Autonomie
|
7
|
23,3
|
23,3
|
96,7
|
Autre
|
1
|
3,3
|
3,3
|
100,0
|
Total
|
30
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Enquête
Ce tableau renseigne que 13,3% des récipiendaires
avaient suivi la formation juste par curiosité et n'étaient donc
poussés par aucun mobile profond. Cependant, la majorité des
récipiendaires étaient poussés soir par le besoin de
perfection, soit par celui d'extension, soit encore par celui d'autonomie.
Ce que la formation a apporté aux
récipiendaires
1) Tableau 7 : Amélioration de la
production
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide ,00
1,00 Total
|
24 6 30
|
80,0 20,0 100,0
|
80,0 20,0 100,0
|
80,0
100,0
|
|
Source : Enquête
2) Tableau 8 : Un moyen de gagner de
l'argent
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide ,00
|
19
|
63,3
|
63,3
|
63,3
|
1,00
|
10
|
33,3
|
33,3
|
96,7
|
2,00
|
1
|
3,3
|
3,3
|
100,0
|
Total
|
30
|
100,0
|
100,0
|
|
|
Source : Enquête
3) Tableau 9 : Des connaissances
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide ,00
1,00 Total
|
14 16 30
|
46,7 53,3 100,0
|
46,7 53,3 100,0
|
46,7
100,0
|
|
Source : Enquête
4) Tableau 10 : Nouveaux horizons
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide ,00
1,00 Total
|
29
1
30
|
96,7 3,3 100,0
|
96,7 3,3 100,0
|
96,7
100,0
|
Au regard de ces quatre (4) tableaux, à l'issue
de la formation, seulement 20% des récipiendaires pensent avoir
reçu le nécessaire pour améliorer leur production ; elle
n'est perçue comme un moyen de gagner de l'argent que par 33,3% ; 53,3%
affirment avoir acquis des connaissances contre 46,7% qui ne se sont pas
prononcés ; seulement 3,3% pensent que cette formation allait leur
ouvrir de nouveaux horizons.
3.2.3. LA CREATION DES AGR PAR LES RECIPIENDAIRES
Tableau 11 : Mise en pratique des connaissances à
l'issue de la formation
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide Oui
Non Total
|
23 7 30
|
76,7 23,3 100,0
|
76,7 23,3 100,0
|
76,7
100,0
|
Source : Enquête
Ce tableau montre que sur les 30 récipiendaires 23,
soit 76,7% ont eu l'opportunité de mettre en pratique les connaissances
techniques acquises par la formation. Cependant, les tableaux suivants nous
indiqueront non seulement que le cadre de cette mise en pratique n'est pas
celle de la création des AGR, mais encore qu'il y a des obstacles
à la mise en pratique des connaissances acquises.
1) Tableau 12 : Cadre de cette mise en
pratique
|
Fréq.
|
%
|
% valide
|
% cumulé
|
Valide ,00
|
7
|
23,3
|
23,3
|
23,3
|
Evénements familiaux
|
13
|
43,3
|
43,3
|
66,7
|
Commandes occas.
|
5
|
16,7
|
16,7
|
83,3
|
Emploi
|
3
|
10,0
|
10,0
|
93,3
|
Autre
|
2
|
6,7
|
6,7
|
100,0
|
Total
|
30
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Enquête
D'après ce tableau, 23,3% des récipiendaires ne
se sont pas prononcés quant au cadre dans lequel ils ont mis en pratique
leurs connaissances. 66,7% ne le font que dans le cadre familial, alors que
16,7% le font dans le cadre des commandes occasionnelles. 10% des
récipiendaires ont trouvé de l'emploi grâce à cette
formation.
2) Obstacles à la mise en pratique
Tableau 13 : Faute de temps
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide ,00
1,00 Total
|
29
1
30
|
96,7 3,3 100,0
|
96,7 3,3 100,0
|
96,7
100,0
|
Source : Enquête
Tableau 14 : Manque d'argent
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide ,00
1,00 Total
|
25 5 30
|
83,3 16,7 100,0
|
83,3 16,7 100,0
|
83,3
100,0
|
Source : Enquête
Tableau 15 : Faute des machines
Fréquence
|
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide ,00
1,00 Total
|
27 3 30
|
90,0 10,0 100,0
|
90,0 10,0 100,0
|
90,0
100,0
|
Source : Enquête Tableau 16 : Problème
d'emplacement
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide ,00
1,00 Total
|
29
1
30
|
96,7 3,3 100,0
|
96,7 3,3 100,0
|
96,7
100,0
|
Source : Enquête
Ces quatre (4) tableaux nous renseignent que face aux
obstacles suggérés, la majorité des récipiendaires
est restée muette. Il ne pouvait pas n être autrement étant
donné que dans le tableau 11 la majorité affirmait avoir
déjà eu l'opportunité de pratiquer les connaissances
acquises. Les obstacles à la mise en pratique des connaissances sont :
le manque de temps pour 3,3% des récipiendaires ; le manque d'argent
pour 16,7% ; manque des machines pour 10% des récipiendaires ; et manque
d'emplacement pour 3,3% des récipiendaires.
3) Tableau 17 : Création d'AGR par les
récipiendaires
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide Oui
Non Total
|
7 23 30
|
23,3 76,7 100,0
|
23,3 76,7 100,0
|
23,3
100,0
|
La grande question à laquelle ce tableau
répond et celle de savoir si les trente récipiendaires ont mis
sur pieds des AGR à l'issue de leur formation. Sur les trente
(30)
récipiendaires enquêtés, seulement
sept (7), soit 23,3%, tiennent des AGR à ce jour.
Alors que 86,6% des récipiendaires (tableau 6)
étaient motivés, en suivant la formation, par le besoin de
perfection, d'extension et d'autonomie, nous notons qu'aucune AGR n'a
été créée. En réalité, les sept (7)
AGR dont il est question dans le présent tableau existaient
déjà avant la formation suivie par leurs tenanciers
respectifs.
Et sur ces sept (7) AGR, seulement trois (3) utilisent
de la main d'oeuvre en dehors des tenanciers. La taille de la main d'oeuvre
varie d'une unité, pour deux AGR, à six (6)
unités.
Il y a lieu de souligner ici que parmi les sept (7)
AGR, il y'en a deux (2) qui sortent du lot du point de vue organisationnel et
la volonté d'aller de l'avant : un local érigé pour l'une,
et un container aménagé pour l'autre.
3.2.4. LES FACTEURS EXPLICATIFS
Tout en insistant sur le fait que nous sommes en
présence d'un échantillon réduit, nous allons recourir
à la régression logistique pour tenter de comprendre pourquoi sur
les trente récipiendaires, sept seulement, soit 23,3%, ont réussi
à créer des AGR et vingt-trois, soit 76,7%, n'y sont pas
arrivés.
Ce choix est inspiré par la nature qualitative
des variables que nous souhaitons mettre en relation. Dans le cas
présent, la création des activités
génératrices de revenus a été saisie par la
réponse par Oui ou par Non à la question : Avez-vous
créé des activités génératrices de revenus ?
Ainsi, la variable à expliquer est binaire (présence [1],
absence [0] de la création des activités
génératrices de revenus) ; la régression logistique
utilisée est donc binomiale.
Pour ce qui est des variables indépendantes ou
explicatives, nous avons relevé les quatre éléments
ci-après, tirés des déclarations faites par l'un des
organisateurs de la formation : manque d'argent, instabilité du courant
électrique, manque de temps et manque d'emplacement.
Tableau 18 : Récapitulatif du traitement des
observations
Observations non pondérées(a)
|
N
|
Pourcentage
|
Observations Inclus dans l'analyse
sélectionnées Observations
manquantes
|
30 0
|
100,0 ,0
|
Total
|
30
|
100,0
|
Observations non sélectionnées
|
0
|
,0
|
Total
|
30
|
100,0
|
a Si le poids est l'effectif, reportez-vous au tableau
de classification pour connaître le nombre
total d'observations. Source : Enquête
Tableau 19 : Codage de variables
dépendantes
Valeur d'origine
|
Valeur interne
|
1,00 2,00
|
0 1
|
Source : Enquête
Les deux premiers tableaux (18 et 19) de
résultats présentent simplement une vision d'ensemble du nombre
de cas valides dans l'échantillon analysé et du codage
correspondant aux deux groupes à discriminer (0 et 1) sur la variable
Creatagr (création d'AGR).
4 BLOC 0 : Bloc de départ Tableau 20 :
Classification (a,b)
|
Observé
|
|
Prévu
|
CREATAGR
|
Pourcentage correct
|
1,00
|
2,00
|
Etape 0
|
CREATAGR Pourcentage global
|
1,00 2,00
|
0 0
|
7
23
|
,0 100,0 76,7
|
a La constante est incluse dans le modèle. b
La valeur de césure est ,500 Source : Enquête
Le « Bloc 0 » donne des informations sur un
modèle ne comportant que la constante et aucune variable explicative.
C'est une sorte de point de référence. Le tableau de classement
permet de voir comment le modèle reclasse les observations de la
variable dépendante entre ses deux catégories. Sans variable
explicative, on n'arrive à classer correctement que 76,7% des
observations, ce qui est déjà bien car c'est trois quarts de
personnes qui sont bien classées.
79 Tableau 21 : Variables dans
l'équation
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
ddl
|
Signif.
|
Exp(B)
|
Etape 0 Constante
|
1,190
|
,432
|
7,594
|
1
|
,006
|
3,286
|
Source : Enquête
Tableau 22 : Variables hors de
l'équation
|
|
|
Score
|
ddl
|
Signif.
|
Etape 0
|
Variables
|
MANQARGT
|
9,130
|
1
|
,003
|
|
|
MANQTPS
|
1,014
|
1
|
,314
|
|
|
MANQPLAC
|
1,014
|
1
|
,314
|
|
|
INSTACOU
|
1,014
|
1
|
,314
|
|
Statistiques globales
|
|
21,304
|
4
|
,000
|
Source : Enquête
Ces deux tableaux (21 et 22) donnent des informations
sur respectivement le modèle (composé de la seule constante) et
les variables explicatives, pas encore dans le modèle mais qui y seront
introduites à l'étape suivante.
4 BLOC 1 : Méthode = Entrée
Tableau 23 : Tests de spécification du
modèle
|
Khi-deux
|
ddl
|
Signif.
|
Etape 1 Etape
|
23,062
|
4
|
,000
|
Bloc
|
23,062
|
4
|
,000
|
Modèle
|
23,062
|
4
|
,000
|
Source : Enquête
Le « Bloc 1 » donne les informations
relatives au modèle calculé avec 4 variables explicatives
(MANQARGT, MANQTPS, MANQPLAC ET INSTACOU). Globalement, le modèle est
bon, mais pas parfait.
Tableau 24 : Récapitulatif du
modèle
Etape
|
-2log- vraisemblan ce
|
R-deux de Cox & Snell
|
R-deux de Nagelkerke
|
1
|
9,535
|
,536
|
,810
|
Source : Enquête
La vérification de la force d'association du
modèle se fait en examinant le récapitulatif du modèle. Il
s'agit du R2 de Nagelkerke, qui représente la variance
expliquée par le modèle. Cet indice mesure la proportion de
variation de la variable dépendante qui est expliquée par le
modèle d'explication. Dans notre cas, le R2
s'élève à 0,810. Ainsi, le modèle explique 81,0% de
la variance de la variable dépendante. Dans le cas d'espèce, il
s'agit de la création des Activités Génératrices de
Revenus. Autrement dit, les variables explicatives contribuent à
expliquer 81,0 % de la variation dans la probabilité de création
des Activités Génératrices de Revenus.
Tableau 25 : Classification(a)
|
Observé
|
|
Prévu
|
CREATAGR
|
Pourcentage correct
|
1,00
|
2,00
|
Etape 1
|
CREATAGR Pourcentage global
|
1,00 2,00
|
7 2
|
0
21
|
100,0
91,3
93,3
|
a La valeur de césure est ,500 Source :
Enquête
Le R2 de Nagelkerke est élevé
(0.810 pour un maximum de 1) et le modèle permet maintenant d'identifier
correctement la catégorie de 93,3% des trente personnes de
l'échantillon. Seules 2 personnes n'ayant pas créé
d'activités ont été classifiées comme
créatrices. Dans le tableau 25 (tableau de classification),
vis-à-vis le «pourcentage
correct» et le «pourcentage global», il est indiqué 93,3%
; ce qui signifie que le modèle est vrai dans 93,3% des cas. En d'autres
mots, si un candidat présente les caractéristiques
énumérées dans le modèle, il fera partie du groupe
de créateurs dans 93,3% des cas. Ainsi, le modèle classe
correctement les sujets dans 93,3 des cas.
Tableau 26 : Variables dans l'équation
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
ddl
|
Signif.
|
Exp(B)
|
Etape 1(a) MANQARGT
|
|
|
|
|
|
56541620
|
|
22,456
|
10939,141
|
,000
|
1
|
,998
|
25,017
|
MANQTPS
|
|
|
|
|
|
56541620
|
|
22,456
|
23205,422
|
,000
|
1
|
,999
|
25,030
|
MANQPLAC
|
|
|
|
|
|
56541620
|
|
22,456
|
24764,534
|
,000
|
1
|
,999
|
25,441
|
INSTACOU
|
,000
|
25944,451
|
,000
|
1
|
1,000
|
1,000
|
Constante
|
-1,253
|
,802
|
2,441
|
1
|
,118
|
,286
|
a Variable(s) entrées à l'étape 1:
MANQARGT, MANQTPS, MANQPLAC, INSTACOU. Source : Enquête
Au niveau des 4 variables explicatives du
modèle, on constate qu'elles ne sont pas significatives, étant
donné que le seuil de signification prend des valeurs supérieures
à 5%. Cela ouvre des perspectives de recherche pour non seulement
réaliser des études sur un échantillon beaucoup plus grand
mais aussi introduire d'autres variables explicatives.
La colonne Exp(B) donne les différents odd -
ratio (risques/chances) attachés à chaque modalité. En
d'autres termes, elle nous fournit le rapport de chance d'observer le
phénomène, dans notre cas la création d'une
activité génératrice de revenus en comparant la chance par
rapport au groupe de référence. Les chiffres figurant dans cette
colonne sont trop exagérés vu que le nombre de créateurs
d'AGR est insignifiant.
3.3. SYNTHESE DES RESULTATS
L'enquête menée dans le cadre de la
présente étude devait rencontrer les objectifs de notre recherche
ainsi que les hypothèses qui ont été formulées au
départ. Il s'agissait d'identifier les besoins et problèmes
spécifiques au groupe enquêté et de proposer une solution
appropriée.
En parcourant les résultats de notre
enquête, nous pouvons affirmer qu'à l'issue de la formation en
Boulangerie-Pâtisserie organisée à la Cathédrale
Notre-Dame du Congo, il y a eu création d'AGR, mais pas en nombre
significatif. Et que parmi les quelques créations enregistrées,
deux seulement sortent du lot153. Ces deux AGR se distinguent des
autres par leur organisation, leur volonté d'aller de l'avant, par des
progrès accomplis. Elles ont cherché et obtenu du
financement154.
Le dossier projet que nous allons aborder dans le
chapitre suivant doit prendre en compte les limites qui caractérisent la
majorité des récipiendaires. Il y a un besoin en formation pour
renforcer leurs capacités vu que dans leur majorité ils ont un
niveau d'études variant entre le cycle d'orientation et les
humanités.
Nous avons aussi noté que très peu de
récipiendaires avaient suivi cette formation en vue de leur
autonomisation en créant une unité de production. Bon nombre
voulaient se perfectionner, mais pour étaler leur savoir faire dans le
cadre des événements familiaux.
La difficulté pour accéder aux fonds de
démarrage est une donnée qui doit trouver une place importante
dans l'identification de notre projet. Il en est de même pour le besoin
en études diverses, le besoin en conseil en organisation et gestion, le
besoin en formalités administratives, le besoin en devises.
153 Voir les photos en annexes.
154 L'une a sollicité et obtenu un microcrédit
auprès d'une institution de la place, et l'autre s'est servi d'une
partie de son décompte final suite à l'assainissement
opéré dans l'entreprise qui l'employait.
Chapitre IV.
DOSSIER PROJET DE DEVELOPPEMENT
4.1. CONCEPTION ET ELABORATION
4.1.1. Problématique
L'on a toujours dit et on dit de la République
Démocratique du Congo qu'elle est un scandale géologique au
regard d'un coté de la richesse des potentialités minières
dont regorge son sous-sol et de l'autre de la criante pauvreté qui
caractérise la grande partie de la population vivant sur son sol. La vie
de la majeure partie de la population kinoise en particulier se
caractérise par : famine, maladie, sous-emploi, sans emploi, impaiement,
paupérisation, exclusion sociale ... Le pays occupe actuellement l'une
des dernières places au monde quant à son PNB et IDH.
Il est encore un scandale, lorsqu'on regarde le
dynamisme dont fait preuve le Congolais dans sa lutte aux multiples acrobaties
pour la survie. Dans sa lutte pour la survie, en effet, il exerce telle ou
telle autre activité informelle aussi bien dans le domaine de la
transformation, du commerce que celui des services juste pour être
à même de faire face aux problèmes qui se posent
quotidiennement sans aucune vision de long terme.
Tel est le cas de toutes ces personnes initiées
à des technologies appropriées et dont les activités
arrivent à nourrir leurs familles, à scolariser les enfants,
à faire face aux soins de santé, à payer le loyer,... :
production de vin de palme ou de l'alcool traditionnel appelé
''lotoko''; production des beignets, gaufres et galettes; fabrication du savon,
de la confiture, des jus de fruits, de l'alcool, du parfum, du vernis, des
désinfectants, du cirage, du lait de beauté, de la pommade
à cheveux pour femmes, du pain, des beignets, des cakes, des
gâteaux, de la margarine, du miel, des craies, la salaison des poissons,
la production du lait de soja, etc..
C'est de ces différentes personnes qu'il s'agit
lorsqu'on parle de micro-entrepreneurs. Malgré leur dynamisme,
malgré leur imagination,... ces micro-entrepreneurs demeurent des
laissés pour compte tant qu'ils ne bénéficient pas d'un
encadrement adéquat et suffisant qui puisse leur permettre
d'évoluer et de faire évoluer leurs activités en les
faisant passer de simples ''Activités Génératrice de
Revenus'' vers des unités économiquement rentables, performantes
et capables de créer des emplois significatifs.
4.1.2. Les variables
* Dynamisme incontestable des micro-entrepreneurs qui
luttent pour leur survie ;
* Volonté et la disponibilité à
suivre différentes formations organisées sur différents
métiers ;
* Existence de différents organismes susceptibles
de venir en aide financièrement aux micro-entrepreneurs ;
* Existence d'un cadre légal et institutionnel de
la Petite et Moyenne Entreprise.
4.1.3. Les contraintes
* Hostilité de l'environnement
socio-économique ;
* Difficultés liées au financement
;
* Faible niveau de formation dans le chef des
micro-entrepreneurs ; * Carence en capacités managériales
;
* Inefficacité des institutions d'encadrement des
micro-entreprises.
4.1.4. Les alternatives
* Collecter des fonds en vue d'octroyer des
microcrédits aux micro-entrepreneurs ;
* Mener un plaidoyer auprès des institutions
étatiques et des bailleurs de fonds ;
* Organiser des sessions de formation professionnelle sur
différents métiers ;
4.1.5. Le titre du projet
* Projet d'appui aux Activités
Génératrices de Revenus de la ville Province de
Kinshasa.
4.1.6. But et finalité
Faire des »Activités
Génératrices de Revenus» des unités
économiquement rentables, performantes et capables de créer des
emplois significatifs de manière à leur permettre de contribuer
à la réduction de la pauvreté.
4.1.7. Objectifs généraux
* Contribuer à la réduction de la
pauvreté par un appui aux AGR de manière à les rendre
rentables, performantes et créatrices d'emplois.
4.1.8. Objectifs spécifiques ou
opérationnels
* En deux ans, procéder au renforcement des
capacités de 2000 micro entrepreneurs à travers la ville de
Kinshasa ;
* Accorder des micro crédits à 2000 micro
entrepreneurs ;
* A la fin du projet, permettre aux 2000 micro
entrepreneurs de créer et de tenir leurs AGR en utilisant les outils
élémentaires de gestion.
4.1.9. Echéancier des activités
N°
|
ACTIVITES
|
RESPONSABLES
|
DUREE
|
DEBUT
|
FIN
|
01
|
Démarches administratives et Recherche de
financement
|
KASONGO
|
5 MOIS
|
02/01/13
|
30/05/13
|
02
|
Identification des AGR
|
ZAINA
|
4 MOIS
|
31/05/13
|
27/09/13
|
03
|
Sensibilisation des AGR et
recrutement des formateurs
|
MBATA
|
3 MOIS
|
28/09/13
|
24/12/13
|
04
|
Formation des promoteurs
|
MBO
|
6 MOIS
|
25/12/13
|
22/06/14
|
05
|
Octroi des crédits aux AGR
|
NKOLOMONI
|
3 MOIS
|
23/06/14
|
20/09/14
|
06
|
Opération de remboursement
|
MABIALA
|
2 MOIS
|
21/09/14
|
20/11/14
|
07
|
Suivi et contrôle
|
BOMOLO
|
24 MOIS
|
02/01/13
|
01/01/14
|
08
|
Evaluation
|
OTSHUDI
|
1 MOIS
|
02/12/14
|
01/01/14
|
4.1.10. Calendrier des activités
(Gantt)
N °
|
ACTIVITES
|
ANNEE
1
|
ANNEE
2
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
1
|
Démarches administratives et recherche de financement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
Identification des AGR
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
Sensibilisation des AGR et recrutement des
formateurs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
Formation des promoteurs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
Octroi des crédits
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
Opération de remboursement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
Suivi et contrôle
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
Evaluation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4.1.11. Budget
4.1.11.1. Analyse des besoins
A. Besoins en ressources humaines
N°
|
ACTIVITES
|
Unité comptable
|
Nombre
|
Norme
|
Total Jr/T.
|
01
|
Démarches administratives et Recherche de
financement
|
1 J
|
150 jrs
|
1 DF = 2jt
|
300 jt
|
02
|
Identification des AGR
|
1 J
|
120 jrs
|
1 I = 2 jt
|
240 jt
|
03
|
Sensibilisation des AGR et
recrutement des formateurs
|
1 J
|
90 jrs
|
1 F = 2jt
|
180 jt
|
04
|
Formation des promoteurs
|
1 J
|
180 jrs
|
1 C = 2jt
|
360 jt
|
05
|
Octroi des crédits aux AGR
|
1 J
|
90 jrs
|
1 C = 2jt
|
180 jt
|
06
|
Opération de remboursement
|
1 J
|
60 jrs
|
1 R = 2jt
|
120 jt
|
07
|
Suivi et contrôle
|
1 J
|
360 jrs
|
1 SC = 1jt
|
360 jt
|
08
|
Evaluation
|
1 J
|
30 jrs
|
1 E = 2jt
|
60 jt
|
TOTAL
|
1800 jt
|
Selon les recommandations de l'OIT, un individu doit
travailler durant 220 jours par an. Le projet étant de 2 ans, l'effectif
du personnel à engager est 8 agents.
1800 / 220 = 8.18 agents = 8 personnes
= 8 agents
B. Besoins en salaires en USD
N°
|
LIBELLES
|
Nombre
|
Unité comptable
|
Coût unitaire
|
Coût total
|
01
|
Coordonnateur du Projet
|
01
|
1 MOIS
|
750 $
|
18000 $
|
02
|
Assistante Administrative
|
01
|
1 MOIS
|
500 $
|
12000 $
|
03
|
Comptable
|
01
|
1 MOIS
|
450 $
|
10800 $
|
04
|
Caissière
|
01
|
1 MOIS
|
350 $
|
8400 $
|
05
|
Chargé de Formation
|
01
|
1 MOIS
|
300 $
|
7200 $
|
06
|
Chargé de Logistique
|
01
|
1 MOIS
|
300 $
|
7200 $
|
07
|
Chauffeur mécanicien
|
01
|
1 MOIS
|
250 $
|
6000 $
|
08
|
Agent de sécurité
|
01
|
1 MOIS
|
180 $
|
4320 $
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
73.920 $
|
C. Besoins en équipement
N°
|
LIBELLES
|
Quantité
|
Quantité comptable
|
Coût unitaire
|
Coût total
|
01
|
1 véhicule Jeep 4X4
|
01
|
X
|
18000$
|
18000$
|
02
|
Matériels informatiques (PC)
|
05
|
X
|
900$
|
400$
|
03
|
Appareils cellulaires
|
10
|
X
|
50$
|
500$
|
04
|
Tables
|
08
|
X
|
50$
|
400$
|
05
|
Chaises
|
25
|
x
|
15$
|
375$
|
06
|
Etagères
|
08
|
X
|
30$
|
240$
|
07
|
Ventilateurs
|
08
|
X
|
30$
|
240$
|
08
|
Coffre fort
|
01
|
X
|
150$
|
150$
|
09
|
Armoires
|
04
|
X
|
40$
|
160$
|
10
|
Flipchart
|
03
|
x
|
210$
|
630$
|
11
|
Projecteur LCD
|
02
|
X
|
700$
|
1400$
|
12
|
Imprimante
|
04
|
X
|
200$
|
800$
|
13
|
Photocopieuse
|
02
|
X
|
300$
|
600$
|
14
|
Rétroprojecteur
|
02
|
X
|
300$
|
600$
|
15
|
Trépied
|
02
|
x
|
70$
|
140$
|
16
|
Groupe électrogène
|
01
|
X
|
5000$
|
5000$
|
TOTAL
|
29.635$
|
D. Besoins en frais généraux
N°
|
LIBELLES
|
Unité comptable
|
Quantité
|
Coût unitaire
|
Coût total
|
01
|
Location bureaux
|
1 MOIS
|
24
|
400$
|
9600$
|
02
|
Carburant et lubrifiant
|
1 MOIS
|
24
|
650$
|
15600$
|
03
|
Communication
|
1 MOIS
|
24
|
500$
|
12000$
|
04
|
Soins médicaux
|
1 MOIS
|
24
|
500$
|
12000$
|
05
|
Fournitures de bureaux
|
1 MOIS
|
24
|
100$
|
2400$
|
06
|
Matériel pédagogique
|
1 MOIS
|
12
|
300$
|
3600$
|
07
|
Frais de transport
|
1 MOIS
|
24
|
600$
|
14400$$
|
08
|
Collation Facilitateurs
|
1 MOIS
|
12
|
1000$
|
12000$
|
09
|
Location Salle de formation
|
1 MOIS
|
12
|
150$
|
1800$
|
|
TOTAL
|
83.400$
|
E. Besoins en fonds de micro crédit
N°
|
NOMBRE D'AGR
|
MONTANT A
|
TOTAL
|
|
|
OCTROYER
|
|
01
|
2000
|
300$
|
600000$
|
TOTAL
|
2000
|
|
600.000$
|
4.1.11.2. Budget récapitulatif
RECETTES
|
|
|
|
DEPENSES
|
|
I. Apport local :
|
|
$60700
|
I
|
Investissement
|
|
|
|
|
|
Equipement
|
$29 635
|
|
|
|
|
Crédits à octroyer
|
$600 000
|
S/Total 1
|
|
$60 700
|
|
S/Total
|
$629 635
|
II. Apport Extérieur
|
:
|
|
II
|
Fonctionnement
|
|
Banque Mondiale
|
|
$600 000
|
|
Salaires
|
$73 920
|
Misereor
|
|
$97 000
|
|
Frais Généraux
|
$83 400
|
Caritas Congo
|
|
$68 603
|
|
S/Total
|
$157 320
|
S/Total 2
|
|
$765 603
|
|
|
|
|
|
|
III
|
Imprévus (5%)
|
$39 348
|
TOTAL
|
|
$826 303
|
|
|
$826 303
|
4.1.12. Viabilité du projet
4.1.12.1. Appropriation du projet
La formation donnée aux promoteurs des AGR va leur
doter des capacités de gestion de telle sorte qu'ils vont assurer la
survie des AGR après le projet.
4.1.12.2. Validité du projet
Le projet apporte une réponse aux
préoccupations des promoteurs en améliorant leurs conditions de
vie.
4.1.12.3. Caution politique
Une synergie entre le projet et les instances
étatiques est nécessaire et va se traduire par une
exonération des taxes sur les activités et matériels
roulants du projet.
4.1.12.4. Technologie adaptée
Les travaux de boulangerie et pâtisserie feront
recours à des techniques modernes dans le domaine et utiliseront la main
d'oeuvre locale.
Fournisseurs
Eglise
Promoteurs
Clients
Appui aux AGR
Instances étatiques
?
Institutions de Micro finance
Autorité locale
ONGD
Jeunesse
4.1.12.5. Respect de l'environnement
Le projet développera un mécanisme de
gestion des déchets issus du processus de production, de manière
à éviter la pollution de l'environnement.
4.1.12.6. Respect de la culture
Tout en tenant compte des aspects socioculturels
locaux relatifs au fonctionnement des AGR, le projet vient en appui aux dites
AGR pour sortir les promoteurs de la pauvreté.
4.1.12.7. Implication des femmes et des
enfants
La proportion des femmes dans la population de nos
récipiendaires force l'implication des femmes dans le projet. Et le
enfants d'un certain âge peuvent être initiés aux
métiers de manière à permettre l'augmentation des revenus
de ménage.
4.2. APPROCHE CADRE LOGIQUE
4.2.1. Organigramme des parties prenantes
4.2.2. Cadre logique
LOGIQUE D'INTERVENTION
|
INDICATEURS OBJECTIVEMENT
VERIFIABLES (IOV)
|
SOURCES DE VERIFICATION
|
HYPOTHESES
|
1. Objectifs Généraux
Contribuer à la lutte contre la
pauvreté par un appui aux AGR de manière
à les rendre rentables, performantes et créatrices
d'emplois.
|
Nombre des AGR devenues
performantes.
|
· Liste des AGR créées
· Documents de gestion
|
|
2. Objectifs spécifiques
* En deux ans, procéder au
renforcement des capacités de 2000 micro
entrepreneurs à travers la ville ;
* Accorder des microcrédits à 2000 micro
entrepreneurs ;
* A la fin du projet permettre aux 2000 micro
entrepreneurs de créer et tenir leurs AGR en utilisant les outils
élémentaires de gestion.
|
* Nombre de micro entrepreneurs dont les
capacités ont été renforcées ;
* Nombre de micro entrepreneurs qui ont reçu des
micro crédits ;
* Pourcentage d'accroissement des revenus de micro
entrepreneurs.
|
* Liste des participants aux
différentes sessions de formation ; *
Attestation de participation à la formation ;
* Registre acquitté d'octroi de
crédits ;
* Facturier d'achats ;
* Facturier des ventes
|
La formation est reçue et les AGR sont
créées.
|
3. Résultats
* Nombre de micro entrepreneurs ayant créé
des AGR rentables ;
* Augmentation de la production
|
* Tenue d'une administration dans les AGR ;
* Niveau du chiffre d'affaires ; * Nombre d'emplois
créés ;
* Salaires distribués
|
* Rapport d'enquête sur terrain
|
· Les documents administratifs sont à
jour ;
· La production est
élevée
|
|
4. Activités
*Identification des AGR *Sensibilisation des AGR
et
Recrutement des formateurs *Formation des promoteurs
*Octroi des micro crédits aux AGR *Opération de remboursement
*Suivi et contrôle
*Evaluation
|
Investissements Fonctionnement
Imprévus
|
629.635$ 157.320$ 39.348$
|
* Le projet a une personnalité juridique ; il
existe légalement.
|
CONDITION PREALABLE :
· Le financement est
libéré
· L'environnement socioéconomique et
politique est sain et les AGR sont sécurisées
|
|
4.2.3. Tableau des parties prenantes
N°
|
Parties prenantes
|
Problèmes
|
Craintes
|
Contribution
|
Gain
|
01
|
Instances étatiques
|
Manque de volonté politique
|
AGR abandonnées à
elles-mêmes
|
Encadrer et promouvoir les AGR
|
Les AGR sont encadrées, promues et
protégées
|
02
|
Promoteurs des AGR
|
Mauvaises conditions de travail
|
Abandon, cessation d'activités
|
Assurer la production, absorber Main d'oeuvre
|
Conditions de vie améliorées
|
03
|
Eglise
|
De plus en plus d'interventions en termes
d'assistance
sociale
|
Précarité des membres
|
Former, accompagner les promoteurs
|
Les capacités de membres sont
renforcées
|
04
|
Autorités locales
|
Tracasseries administratives
|
Insécurité des AGR
|
Protéger les
AGR
|
Satisfaction des
administrés
|
05
|
ONGD
|
Beaucoup d'ONGD ne sont pas présentes sur
terrain
|
Manque de confiance vis-à-vis des ONGD
|
Appuyer techniquement et
financièrement les AGR
|
Confiance des
AGR envers les ONGD
|
06
|
Jeunesse
|
Chômage, oisiveté
|
Délinquance
|
Apprentissage des métiers
|
Augmentation de la main d'oeuvre
|
07
|
Institutions de Micro finance
|
Microcrédits inaccessibles pour les
AGR
|
Abandon des AGR, faute des moyens
financiers
|
Alléger les conditions d'accès aux
microcrédits
|
Accroissement de la production
|
08
|
Clients
|
Mauvais rapport qualité-prix
|
Gaspillage des ressources financières
|
Achat des produits fabriqués
|
Accroissement du chiffre d'affaires
|
09
|
Fournisseurs
|
Ecoulement difficile des matières
premières
|
Présence des stocks invendus
|
Fournir les matières premières
|
Approvisionneme nt facile en matières
premières
|
Pauvreté accrue
4.2.4. Arbre des problèmes
Misère accrue
Freins à l'entrepreneuriat
Abandon d'activités
Délinquance
Précarité
Chômage, oisiveté
Manque d'encadrement adéquat aux
AGR
Manque de volonté politique
Faible niveau de formations des micro entrepreneurs
Inaccessibilité des crédits
Insécurité des AGR
Mauvaise gestion des ressources
Service de mauvaise qualité
Revenus très bas
Faible Production
Mauvaises conditions de travail
Gestion irrationnelle du Personnel
Tracasseries administratives
Pouvoir d'achat faible
Salaires insignifiants
Gaspillage des fonds
Mauvais rapport qualite-prix
Stocks invendus
92
AGR abandonnées à elles-mêmes
Dysfonctionnements des AGR
4.2.5. Arbre des stratégies
Aisance
Libération de l'entrepreneuriat
Poursuite, continuité d'activités
Ordre public
Stabilité, solidité
Emplois
Meilleures conditions de travail
Gestion rationnelle du Personnel
Assainissement du climat pour les AGR
Pouvoir d'achat releve
Salaires ameliores
Planification des depenses
Meilleur rapport qualite-prix
Ecoulement des Stocks
Pauvreté réduite
AGR soutenues, appuyées
Meilleur fonctionnement des AGR
Encadrement adéquat aux AGR
Manifestation de la volonté politique
Organisation des formations de micro entrepreneurs
Accessibilité des crédits
Sécurisation des AGR
Bonne gestion des ressources
Service de bonne qualité
Revenus accrus
Production augmentée
Meilleures conditions de travail
Gestion rationnelle du Personnel
Assainissement du climat pour les AGR
Pouvoir d'achat releve
Salaires ameliores
Planification des depenses
Meilleur rapport qualite-prix
Ecoulement des Stocks
4.2.6. Arbre des objectifs /Résultats
Aisance
Libération de l'entrepreneuriat
Poursuite, continuité d'activités
Ordre public
Stabilité, solidité
Emplois
Pauvreté réduite
AGR soutenues, appuyées
Meilleur fonctionnement des AGR
Encadrement adéquat aux AGR
Manifestation de la volonté politique
Organisation des formations de micro entrepreneurs
Accessibilité des crédits
Sécurisation des AGR
Bonne gestion des ressources
Service de bonne qualité
Revenus accrus
Production augmentée
4.2.7. Tableau des stratégies
N°
|
INDICATEURS
|
STRATEGIE(1) Assainissement climat
|
STRATEGIE (2) Formations
|
STRATEGIE (3) Disponibilité
des crédits
|
01
|
Appropriation de projet
|
|
X
|
|
02
|
Validité de projet
|
|
X
|
X
|
03
|
Caution politique
|
X
|
|
|
04
|
Technologie adaptée
|
X
|
X
|
X
|
05
|
Respect de l'environnement
|
|
X
|
|
06
|
Respect de la culture
|
|
X
|
X
|
07
|
Implication femme / enfant
|
|
X
|
|
08
|
Efficacité
|
X
|
X
|
X
|
09
|
Impact
|
|
X
|
X
|
10
|
Pertinence
|
X
|
X
|
X
|
11
|
Rentabilité
|
X
|
X
|
|
|
TOTAL
|
5/11
|
10/11
|
6/11
|
|
DECISION
|
Rejetée
|
Retenue
|
Rejetée
|
CARITAS
AGR
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
INSTANCES ETATIQUES
Jeunesse
MISEREOR
ONGD
X
AUTORITE LOCALE
96 4.3. PLANNIFICATION ET GESTION
4.3.1. Matrice SWOT
FORCES
|
FAIBLESSES
|
ALTERNATIVES
|
1) Les AGR font preuve de beaucoup de dynamisme dans
divers domaines.
2) Par la formation quelques
promoteurs ont appris des métiers.
3) Les AGR procurent de l'emploi aux
jeunes.
|
1) Absence de plaidoyer et des capacités en
gestion.
2) Capacités entrepreneuriales
limitées.
3) Jeunes sans qualifications.
|
1) Renforcer les capacités dans le domaine de la
gestion.
2) Envisager des formations en
entrepreneuriat
3) Former les jeunes aux différents
métiers.
|
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
ALTERNATIVES
|
1) Existence d'un cadre légal et
institutionnel d'encadrement de la Petite et Moyenne Entreprise.
2) Présence des bailleurs de fonds
disposés à apporter des financements aux AGR.
|
1) Mauvaise gouvernance, tracasseries
administratives.
2) Absence des capacités pour la
préparation des dossiers.
|
1) Conscientiser les autorités politiques pour
une application effective du cadre légal
t institutionnel.
2) Mener un plaidoyer auprès des bailleurs de
fonds.
|
4.3.2. Diagramme de Venn
4.3.3. Cycle de vie du projet
4.3.3.1. Définition
Contribuer à la réduction de la
pauvreté par un appui aux AGR de manière à les rendre
rentables, performantes et créatrices d'emplois.
4.3.3.2. Planification
Faire des »Activités
Génératrice de Revenus» des unités
économiquement rentables, performantes et capables de créer des
emplois significatifs de manière à leur permettre de contribuer
à la réduction de la pauvreté.
* En deux ans, procéder au renforcement des
capacités de 2000 micro
entrepreneurs à travers la ville de Kinshasa
;
* Accorder des micro crédits à 2000 micro
entrepreneurs ;
* A la fin du projet, permettre aux 2000 micro
entrepreneurs de créer et de tenir leurs AGR en utilisant les outils
élémentaires de gestion.
Durée du projet : 2 ans Budget :
826.303$
Gestion triangulaire
4.3.3.3. Exécution
Les promoteurs des AGR ont été
sélectionnés et la formation est organisée dans
différentes paroisses de Kinshasa.
Une session de formation a lieu tous les deux
mois.
4.3.3.4. Terminaison
La formation arrive à son terme en donnant aux
participants la possibilité de créer des AGR.
4.3.4. Gestion du projet
4.3.4.1 Structure du Projet
4.3.4.1.1. Assemblée Générale
(AG)
C'est l' organe suprême, d'orientation et de
décisions du projet. Elle se réunit en session ordinaire et
extraordinaire. Elle est composée de : Bailleurs de fonds, Initiateurs
du projet, Personnel du projet, et les Experts ou consultants.
4.3.4.1.2. Conseil d'Administration (CA)
C'est l'organe de conception des programmes et des
projets. Il contrôle également les décisions de
l'Assemblée Générale auprès du Secrétariat
exécutif.
4.3.4.1.3 Secrétariat Exécutif
(SE)
C'est l'organe qui gère le quotidien du projet.
C'est à ce niveau que toutes les décisions prises par
l'Assemblée générale sont
exécutées.
4.3.4.2. Plan de trésorerie
LIBELLE
|
BUDGET
|
ANNEE 1 (2013)
|
ANNEE 2 (2014)
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
I. RECETTES
|
|
REPORT
|
|
|
$756 020
|
$731 436
|
$706 853
|
$697 269
|
$663 051
|
$398 467
|
$384 584
|
Apport local
|
$60 700
|
$35 000
|
$0
|
$0
|
$15 000
|
$0
|
$0
|
$10 700
|
$0
|
Apport extérieur
|
$765 603
|
$765 603
|
$0
|
$0
|
$0
|
$0
|
$0
|
$0
|
$0
|
TOTAL
|
$826 303
|
$800 603
|
$756 020
|
$731 436
|
$721 853
|
$697 269
|
$663 051
|
$409 167
|
$384 584
|
II. DEPENSES
|
|
Equipements
|
$29 635
|
$20 000
|
|
|
|
$9 635
|
|
|
|
Crédits
|
$600 000
|
|
|
|
|
|
$240 000
|
|
$360 000
|
Salaires
|
$73 920
|
$9 240
|
$9 240
|
$9 240
|
$9 240
|
$9 240
|
$9 240
|
$9 240
|
$9 240
|
Frais Généraux
|
$83 400
|
$10 425
|
$10 425
|
$10 425
|
$10 425
|
$10 425
|
$10 425
|
$10 425
|
$10 425
|
Imprévus
|
$39 348
|
$4 919
|
$4 919
|
$4 919
|
$4 919
|
$4 919
|
$4 919
|
$4 919
|
$4 919
|
TOTAL
|
$826 303
|
$44 584
|
$24 584
|
$24 584
|
$24 584
|
$34 219
|
$264 584
|
$24 584
|
$384 584
|
Solde à reporter
|
|
$756 020
|
$731 436
|
$706 853
|
$697 269
|
$663 051
|
$398 467
|
$384 584
|
$0
|
4.3.4.3. Gantt financier
DUREE
LIBELLE
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
T1
|
T2
|
T3
|
T4
|
Apport Local
|
35.000$
|
|
|
15.000$
|
|
|
10.700$
|
|
Apport Extérieur
|
765603$
|
|
|
|
|
|
|
|
Equipements
|
20.000$
|
|
|
|
9.635$
|
|
|
|
Crédits
|
|
|
|
|
|
240.000$
|
|
360.000$
|
Salaires
|
|
|
|
73.920$
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Frais Généraux
|
|
|
|
83.400$
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Imprévus
|
|
|
|
39.348$
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4.3.4.4. Organigramme du projet
Assemblée Générale
Conseil d'Administration
Secrétariat Exécutif
Coordonnateur du Projet
Assistante Administrative
Chauffeur Mecanicien
Agen de Securite
Comptable Caissière
Chargé de Formations
Chargé de Logistique
4.3.5. Gestion des compétences
A. Gestion du temps : Un échéancier des
activités a été élaboré ; nous nous
attèlerons à ne pas dépasser le délai prévu
pour le projet.
B. Gestion de coûts : Le budget du Projet a
été approuvé. Nous nous efforcerons à ne pas le
dépasser, en recherchant la minimisation des coûts. Des
procédures de contrôle efficaces nous aideront à atteindre
cet objectif.
C. Gestion de la qualité : Il s'agit ici de
chercher à rencontrer la satisfaction des différentes parties
prenantes.
D. Gestion de ressources humaines : Utilisation optimale
des ressources humaines et distribution des rôles,
responsabilités.
E. Gestion de communication : Recourir à
toutes les sources d'informations possibles et imaginables. Collecter et bien
gérer les informations en les communiquant à temps et à la
bonne personne.
F. Gestion de l'approvisionnement : Maîtriser les
processus liés à l'acquisition des biens et services.
4.3.6. Plan de suivi
02 Janvier 2013 31 Décembre 2014
Début Fin
4.3.7. Plan de l'évaluation
L'évaluation mesure, à un moment
donné, la réalisation des objectifs et des résultats et
étudie le processus de prise de décision. Ici, nous avons une
première évaluation au début des activités et une
deuxième à la fin du projet.
Trimestre 1
Trimestre 2
Trimestre 3
Trimestre 4
Trimestre 5
Trimestre 6
Trimestre 7
Trimestre 8
Mise à jour de l'opération
Evaluation Ex Anté
|
|
|
Mesures de départ
|
|
|
Suivi
|
|
|
|
Evaluation finale
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Début du Projet
|
|
Fin du Projet
|
4.4. EVALUATION 4.4.1. Contexte
4.4.2. Moment
L'évaluation peut être effectuée
dès la phase de formulation du projet. Elle correspond alors à
l'étude d faisabilité, qui a lieu avant la mise en oeuvre du
projet. Une deuxième évaluation intervient à la fin du
projet.
Après le projet, deux ou trois ans après,
une évaluation devra aider à mesurer l'impact du
projet.
4.4.3. Méthodologie
* Evaluation externe par des experts indépendants
en vue de l'objectivité ; * Evaluation interne avec l'assistance d'un
évaluateur externe ;
* Enquête sur terrain.
CONCLUSION
Le travail que nous venons de réaliser avait
pour sujet « Incidence de l'entrepreneuriat sur la réduction de
la pauvreté » et avait pour objectif de contribuer à la
réflexion sur la libération de l'entrepreneuriat en prenant comme
bouillon de cultures les initiatives des micro-entrepreneurs du secteur
informel traduisant un esprit d'entreprise manifeste.
La question fondamentale de notre étude
était celle de savoir si l'accompagnement assuré aux populations
par le Bureau Diocésain Caritas-Développement et les
différentes Commissions Paroissiales de Développement au moyen
des formations et autres appuis à travers les différentes
paroisses débouchait sur la création des unités
économiques de production des biens et services rentables ,
performantes, prospères et susceptibles de procurer de l'emploi à
des dizaines de personnes de manière à contribuer à la
réduction de la pauvreté.
L'hypothèse que nous avons formulée
à l'égard de cette question posait que si nous
considérions les multiples formations dispensées dans
différentes paroisses, nous pouvions observer une prolifération
des AGR. Paradoxalement, nous avions l'impression que les
bénéficiaires de ces différentes formations étaient
motivés par le seul souci d'assurer leur propre survie et celle de leurs
ménages respectifs et donc qu'ils ne mettaient sur pieds que des
unités de moindre importance, sans prospérité et moins
capables de créer des emplois significatifs.
Pour vérifier cette hypothèse, nous
avons recouru à la méthode inductive. Il s'agissait de tenter des
généralisations à partir d'un cas particulier. Ici, nous
nous sommes intéressés à un groupe, celui des
récipiendaires de la session de formation en
Boulangerie-Pâtisserie organisée à la Paroisse
Cathédrale Notre-Dame du Congo en 2006.
L'enquête par questionnaire est la technique que
nous avons utilisée pour collecter les données, que nous avons
par la suite analysée et interprétées en vue d'une
extrapolation.
Les résultats obtenus à l'issue de
l'analyse des données recueillies nous donnent de confirmer notre
hypothèse, c'est-à-dire que malgré les efforts
déployés par l'église catholique, à travers les
différentes Commissions Paroissiales de Développement, relais
local du Bureau Diocésain Caritas-Développement, les
récipiendaires n'arrivent pas à tirer du néant des
Activités Génératrices de Revenus viables, rentables,
performantes, procurant de l'emploi et distribuant de revenus. Ce qui voudrait
dire que l'entrepreneuriat n'a pas encore été
libéré de manière contribuer à réduire la
pauvreté.
Ces propos s'appuient sur les résultats du
tableau 20 qui montre que sur les 30 trente récipiendaires, sept
seulement (23,3%) avaient réussi à créer des AGR contre 23
(76,7%) qui n'y sont pas arrivés.
A quelques rares exceptions, on peut trouver par
endroit des unités tenues par des personnes dotées
d'organisation, de volonté, mues par l'ambition de prospérer.
Partant de ces quelques exceptions, nous pensons que si les
récipiendaires bénéficient d'un encadrement
adéquat, si les moyens conséquents sont mis à leur
disposition ils pourront effectivement créer des AGR qui pourront
évoluer jusqu'à rejoindre la catégorie de « Petites
et Moyennes Entreprises ».
Nous devons néanmoins reconnaître que la
taille de la population que nous avons étudiée est très
minime et qu'il serait souhaitable d'ouvrir des pistes de recherche en
élargissant la taille de l'échantillon et en intégrant
d'autres variables dans le modèle de
référence.
Nous devons aussi relever que certains aspects qui
auraient pu être abordés ne l'ont pas été. Nous
aurions voulu, par exemple, nous intéresser aux différentes
interventions du Bureau Diocésain Caritas-Développement dans les
différentes paroisses en vue d'une évaluation.
Soulignons enfin que la limitation spatiale de notre
enquête ainsi que la faiblesse de la population étudiée et
la limitation des thèmes pris en compte dans nos analyses constituent
des limites de notre propos. Ainsi, souhaitons-nous que toutes ces limites et
tous les aspects non abordés soient pris en compte dans le cadre des
travaux similaires plus extensifs.
BIBLIOGRAPHIE
I. DICTIONNAIRES
Le Petit Larousse illustré,
2005.
Le Robert Micro, Edition de poche,
1998.
II. OUVRAGES
AKTOUF Omar, Méthodologie des sciences
sociales et approche qualitative des organisations. Une introduction à
la démarche classique et ne critique. Edition numérique,
Coll. Les classiques des sciences sociales, Québec, 2006.
BIZAGUET Armand, Les Petites et Moyennes
Entreprises, Coll. »Que sais-je ?» N° 2642, P.U.F.,
1991.
BOURDIEU P., Algérie 60 - Structures
économiques et structures temporelles, Edition du minuit, Paris,
1977.
Catéchisme de l'Eglise Catholique,
Ceturion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Vaticane, Paris, 1998.
Débare Marc, Les milliards de l'ombre,
l'économie souterraine, Hatier, 1992.
DONCKELS Rik et alii, Guide pratique pour
créer votre entreprise, Générale de Banque,
1897.
DONKCKELS Rik, Pleins feux sur les P.M.E. : De la
théorie à la pratique, Roularta Books, 1993.
Dwight H. Perkins, Steven Radelet et David Lindauer,
Economie du développement, de Boeck, 2008.
FRANCK Pierre, l'économie de
l'entreprise, Coll. »Que sais-je ?» N° 1839, P.U.F., 1980.
Frédéric Robert, Entreprendre et réussir, De
Boeck-Wesmael, 1990.
JULIEN Pierre A., Les P.M.E. : Bilan et
Perspectives, Economica, 1994.
KAMMOGNE FOKAM Paul, L'entrepreneur africain face au
défi d'exister, L'Harmattan, 1993.
KÖTLER Philippe et Bernard DUBOIS, Marketing
Management, Pearson Education France, Paris, 2004.
La Bible de Jérusalem, Edition du
Cerf/Verbum bible, 2002.
Lédent J.P. et A. Leroi, L'approche cadre
logique dans l'identification de projets de développement : comment y
intégrer l'environnement ?, HDE, Gembloux, 2005.
LOKOTA EKOT'EPANGA, La crise de
l'industrialisation, la problématique des activités informelles
et les perspectives du développement endogène en Afrique
saharienne - Cas du Zaïre, Louvain-La-Neuve, CIACO, 1994.
MAGLIULO Bruno, Les Petites et moyennes
Entreprise, Coll. Profil n° 549, Hatier, 1983. MINZBERG Henry,
Structure et Dynamique des organisations, les éditions
d'organisation, Paris, 1982.
NORRO Michel, Economie africaine, De Boek,
1994.
NZUZI LELO Françis et Claudine TSHIMANGA, La
pauvreté urbaine à Kinshasa, CORDAID, 2004.
III. ARTICLES
BOURDIEU P., Société traditionnelle -
attitude à l'égard du temps et conduite économique,
Sociologie du travail, Vol. 1, n° 5, Janvier - mars 1963,20p.
GINGEMBRE Léon, L'importance du rôle
des PME dans l'économie moderne, in Revue de la
Société d'Expansion, n° 257, Octobre 1973, 5p.
IYENDA Guillaume, Pauvreté urbaine et secteur
informel à Kinshasa, in D+C Développement et
Coopération, N° 5, septembre/octobre 2002, 3p.
KODILA Tedika Oasis, Pauvreté en
République Démocratique du Congo : Un rapide état des
lieux , in Revue congolaise d'économie, WP01/10-Mai
2010.
MBAYA Mudimba R., Aspects sociologiques de la
pauvreté dans les micro-entreprises du secteur informel au
Congo-Kinshasa, in D+C Développement et Coopération, 5/2001.
MUAMBA MULUMBA NGANDU Placide, Relativité culturelle et management
des
entreprises africaines - Le cas du Zaïre,
IST/UCL, Cahier Orange n° 39, 1994.
MULUMBA LUKOJI, Les lois du 5 janvier 1973 sur le
commerce et les petites et moyennes entreprises zaïroises, in
Zaïre-Afrique, Kinshasa, 1973.
MUSITU Lufungula Willy, La femme congolaise : pilier
de l'économie informelle en milieu urbain, Edition
numérique, Coll. Les Classiques des sciences sociales, 2006.
IV. TRAVAUX SCIENTIFIQUES
BARBIER J-C, Précarité,
précarité de l'emploi, des catégories politiques qui
s'exportent difficilement, Communication au colloque de l'Association
Française de Sociologie, 24-27 février 2004.
Centre d'étude sur la pauvreté et
l'exclusion, Prendre la mesure de la pauvreté : proposition
d'indicateurs de pauvreté, d'inégalités et d'exclusion
sociale afin de mesurer les progrès réalisés au
Québec, Bibliothèque et Archives nationales du
Québec, 2009.
109 KANGULUMBA MBAMBI, L'entreprise africaine
d'assurance et son environnement,
Communication faite au Colloque sur « L'entreprise
africaine et son environnement », Maison Africaine de Bruxelles, 19
novembre 1994.
KASONGO NGIESU Engels, La Petite et Moyenne
Entreprise zaïroise et son environnement, Ecole d'Ergologie de
Belgique, 1996.
RAMAZANI KIZONI David, La contribution des
Comités Paroissiaux CaritasDéveloppement de l'Archidiocèse
de Kinshasa dans la lutte contre la pauvreté, Mém.Lic.,
IFAD, 2008-2009.
RAZAFINDRAZAKA Tinasoa, L'entrepreneuriat comme
outil de développement territorial : construction d'un
référentiel théorique, Communication au Colloque
international sur la vulnérabilité des TPE et des PME dans un
environnement mondialisé, 27 au 29 mai 2009.
V. RAPPORTS ET DOCUMENTS OFFICIELS Banque Centrale du
Congo, Rapport Annuel, 2009. Banque Centrale du Congo, Rapport
Annuel, 2010.
Centre Pastoral Lindonge, « La cohérence
chrétienne », Orientations pastorales 2011- 2012, Edition du
Centre Pastoral, Kinshasa 2011.
JULIEN Pierre-André, La mesure de
l'entrepreneuriat, Rapport d'étude, Institut de la statistique du
Québec, 2010.
ONUDI, Rapport technique : proposition pour un
schéma directeur de développement des PME zaïroises,
projet ONUDI n° DP/ZAI/81/014, septembre 1987.
ONUDI, Une voie pour sortir de la pauvreté :
développer l'entrepreneuriat rural et féminin, Vienne,
2003.
PNUD, Rapport mondial sur le développement
humain 2003, Economica, 2003. PNUD, Rapport mondial sur le
développement humain 2006, Economica, 2006. PNUD, Rapport
mondial sur le développement humain 2011, Economica,
2011.
PNUD, RDC Rapport National sur développement
humain 2000, Gouvernance pour le développement humain en RDC,
Kinshasa, 2000.
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Province de Kinshasa : pauvreté et conditions de vie à
Kinshasa, Mars 2009.
RDC, Document de la Stratégie de croissance et
de réduction de la pauvreté (DSCRP)2, Mai 2011.
RDC, Ministère de la Santé, Plan
National de Développement Sanitaire (PNDS), 2011- 2015.
RDC, Ministère des Finances, Rapport annuel 2010 -
2011.
RDC, Ministère des Petites et Moyennes
Entreprises, Charte des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat
en République Démocratique du Congo, 24 Août
2009.
RDC, Ministère du Plan - institut National de la
Statistique, Carte statistique de la RDC 2000 - 2007, Kinshasa, avril
2008.
RDC, Ministère du Plan - Institut National de la
Statistique, Projections de la population 2005 2010, Kinshasa, Avril
2008.
VI. COURS INEDITS
BOMOLO NGILIMA, Cours de Management de Projets, L1
GAP, IFAD, 2010-2011, Inédit. BOMOLO NGILIMA, Cours de gestion de Cycle
de Projets, L2 GAP, IFAD, 2011-2012, Inédit.
OTSHUDI MPOYI, Cours d'Evaluation de Projets, L2 GAP,
IFAD, 2011-2012, Inédit.
VII. WEBOGRAPHIE
Banque de Ressources Interactives en Sciences Economiques
et Sociales (Brises). Cfr
http://brises.org/notion.php/inegalites/inegalites-economiques/inegalites
sociales/notId/65/notBranch/65/
COHEN Valérie, La
vulnérabilité relationnelle, Socio-anthropologie (en ligne),
N° 1/1997, mis en ligne le 15 janvier 2003. Consulté le 30
décembre 2011. URL : http//
socioanthropologie.revue.org/index74.html.
http://entreprendre-iae-.centerblog.net/rub-qu-est-ce-entrepreneuriat-.html
http://www.inegalites.fr/spip.php?article
448.
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Inegalite.htm
LAVIOLETTE Eric Michaël et Christophe LOUE
(Enseignants et chercheurs), Les compétences entrepreneuriales :
définition et construction d'un référentiel, Advancia
(
www.advancia.fr/advancia.nsf).
ANNEXES
ANNEXE 1
Questionnaire d'enquête sur la formation en «
Boulangerie-Pâtisserie »
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Ici-bas un questionnaire d'enquête conçu en vue
d'une étude évaluative de la formation en
»Boulangerie-Pâtisserie » organisée par la
ParoisseCathédrale en 2006. Il nous permet de nous intéresser
à l'évolution de différents bénéficiaires de
la dite formation pour déceler les facteurs de réussite et les
causes d'échec et proposer une (des) solution(s) au(x) problème(s
rencontré(s). Pour répondre, il suffit de cocher la case qui
correspond à votre choix ou d'indiquer le renseignement demandé.
Merci de l'intérêt que vous porterez à l'égard de ce
travail.
I. Identification de la personne enquêtée
Q.1 Quel est votre sexe ?
Masculin
|
?
|
Féminin
|
?
|
Q.2 Quel âge avez-vous ?
|
|
16 - 24 ans
|
?
|
25 - 34 ans
|
?
|
35 - 44 ans
|
?
|
45 - 54 ans
|
?
|
55 ans et +
|
?
|
Q.3 Quel est votre état civil ?
Célibataire
|
?
|
Marié(e)
|
?
|
Divorcée
|
?
|
Veuf (ve)
|
?
|
Q.4 Quel est votre niveau d'études ?
Primaire ?
Cycle d'orientation ?
Humanités ?
Graduat ?
Licence ?
Autre ?
Précisez :
Q.5 Quelle est votre profession ?
Sans profession ?
Employé(e) ?
Indépendant(e) ?
Fonctionnaire ?
Autre ?
Précisez :
Q.6 Si vous êtes sans profession, quelle(s) est
(sont) la (les) source(s) des revenus dont vous vivez ?
Conjoint(e) ?
Famille ?
Relations ?
Débrouillardise ?
Autre ?
Précisez :
II. Formation
Q.7 Qu'est-ce qui vous avait motivé à
suivre cette formation ?
Curiosité ?
Besoin de perfection ?
Besoin d'extension ?
Besoin d'autonomie ?
Autre ?
Précisez :
Q.8 Qu'est-ce que cette formation vous a
apporté ?
Amélioration de la production ?
Moyen de gagner de l'argent ?
Connaissances ?
Nouveaux horizons ?
Autre ?
Précisez :
Q.9 Etes-vous satisfait(e) de la formation
dispensée ?
Oui ?
Non ?
Q.10 Au cours de cette formation, avez-vous reçu
les notions ci-après ?
Notions
|
Réponses
|
Oui
|
Non
|
Comptabilité
|
?
|
?
|
Fiscalité
|
?
|
?
|
Marketing
|
?
|
?
|
Législation sociale
|
?
|
?
|
Législation commerciale
|
?
|
?
|
Techniques de vente
|
?
|
?
|
Gestion budgétaire
|
?
|
?
|
Management/Organisation
|
?
|
?
|
Gestion des Ressources Humaines
|
?
|
?
|
Maintenance
|
?
|
?
|
Q.11 A l'issue de la formation, avez-vous eu
l'opportunité de mettre en pratique les connaissances techniques
acquises ?
Oui ?
Non ?
Q.12 Si oui, dans quel cadre ?
Evénements familiaux ?
Commandes occasionnelles ?
Emploi ?
Autre ?
Précisez :
Q.13 Si non, dites pour quelles raisons ?
Pas de temps ?
Pas d'argent ?
Pas de machines ?
Pas d'emplacement ?
Autre ?
Précisez :
Q.14 Avez-vous pu, grâce à cette formation,
mettre sur pieds une Activité Génératrice des Revenus ?
Oui ?
Non ?
Q.15 Si oui, comment avez-vous pu constituer les fonds de
démarrage de votre activité ?
Epargne personnelle ?
Fruit de la vente ?
Microcrédit ?
Prêt bancaire ?
Aide de la famille ?
Apport du conjoint ?
Intervention des Relations ?
Autre ?
Précisez :
Q.16 Si non, pouvez-vous donner les raisons qui ne vous
ont pas permis d'envisager une telle
initiative ?
Manque d'argent ?
Manque de confiance ?
Manque d'emplacement ?
Instabilité du courant ?
électrique
Autre ?
Précisez : Epargne personnelle
?
Fruit de la vente ?
Microcrédit ?
Prêt bancaire ?
Aide de la famille ?
Apport du conjoint ?
Intervention des Relations ?
Autre ?
Précisez :
Q.18 Quelle est la forme juridique de votre
activité ?
Aucune ?
Asbl ?
ONG ?
Etablissement ?
Autre ?
Précisez :
Q.19 Quelles sont les difficultés que vous avez
rencontrées lors du démarrage ou que vous rencontrez souvent dans
l'exercice de votre activité ?
A. Lors du démarrage
Fonds de démarrage ?
Ecoulement difficile ?
Emplacement non fréquenté ?
Formalités administratives ?
Autre ?
Précisez :
B. Pendant l'exercice de votre activité
Hausse des prix des intrants ?
Instabilité du courant ?
électrique/Délestage
Invendus ?
Tracasseries administratives ?
Manque de facilités de crédit ?
Concurrence ?
Autre ?
Précisez :
IV. Fonctionnement / Incitations
Q.20 Quelle est l'organisation de votre force de vente
?
Un point de vente ?
Clients revendeurs ?
Vendeurs ambulants ?
Autre ?
Précisez :
Votre réponse ci-contre :
Femmes
Hommes
Femmes + hommes
Q.22 Disposez-vous de toutes les machines dont vous
avez besoin pour réaliser convenablement votre activité
?
Oui ?
Non ?
Q.23 Connaissez-vous des dispositifs mis en place pour
favoriser des initiatives comme la vôtre ?
Dispositifs au niveau
|
Oui
|
Non
|
de la Paroisse
|
?
|
?
|
du Diocèse ?
|
?
|
?
|
de la Commune
|
?
|
?
|
du Gouvernement
|
?
|
?
|
Des organismes étrangers
|
?
|
?
|
Q.24Pouvez-vous en citer quelques-uns ?
Votre réponse ci-contre :
Q.25 Au cours de l'exploitation de votre activité
avez-vous bénéficié ou bénéficiez-vous d'une
assistance extérieure ?
Oui ?
Non ?
Q.26 Si oui, quel genre d'assistance ? Et de quel
organisme ?
Q.31 Quelles sont les activités organisées
par cette association ?
Votre réponse ci-contre :
Q.32 Quel type de service auriez-vous souhaité
recevoir de cette association ?
Indiquez pour chaque type de service une côte variant de 1
à 6, correspondant au degré d'utilité du service (6 =
degré d'utilité le plus élevé, et 1 = degré
d'utilité le moins élevé)
A. Conseils, assistance au démarrage de
l'activité
Etudes diverses (opportunités, ?
faisabilité)
Conseils / Aide en ?
organisation et gestion (Plan
d'affaires, Stratégies,...)
Formalités administratives et ?
juridiques
Assistance technique et ?
formation
Autre ?
Précisez :
B.
Conseils, assistance pendant l'exploitation de votre
activité
Genre
Organisme
Facilité de crédit ?
Accès aux devises étrangères
?
Conseil en Management / ?
Organisation
Assistance logistique ?
Plaidoyer auprès des bailleurs ?
de fonds
Autre ?
Précisez :
Q.27 Existe-t-il une association regroupant les
bénéficiaires de la formation en «
BoulangeriePâtisserie » organisée par la Paroisse
?
Oui ?
Non ?
Q.28 Si oui, êtes-vous membre de cette association
?
Oui ?
Non ?
Q.29 Si non, auriez-vous souhaité qu'une telle
association voie le jour ?
Oui ?
Non ?
ANNEXES 2 : DICTIONNAIRE DES DONNEES
VARIABLES
|
MODALITES
|
V01
|
Q1
|
Sexe de l'individu
|
1. Masculin
2. Féminin
|
V02
|
Q2
|
L'âge de l'individu
|
1. 16 à 24 ans
2. 25 à 34 ans
3. 35 à 44 ans
4. 45 à 54 ans
5. 55 ans et plus
|
V03
|
Q3
|
L'état-civil de l'individu
|
1. Célibataire
2. Marié(e)
3. Divorcé(e)
4. Veuf (ve)
5. Autre
|
V04
|
Q4
|
Le niveau d'études de l'individu
|
1. Primaire
2. Cycle d'orientation
3. Humanités
4. Graduat
5. Licence
6. Autre
|
V05
|
Q5
|
Profession de l'individu
|
1. Sans profession
2. Employé
3. Indépendant
4. Fonctionnaire
5. Autre
|
V06
|
Q6
|
Sources de revenus du sans profession
|
1. Conjoint(e)
2. Famille
3. Relations
4. Débrouillardise
5. Autre
|
V07
|
Q7
|
Motivation à suivre la formation
|
1. Curiosité
2. Besoin de perfection
3. Besoin d'extension
4. Besoin d'autonomie
5. Autre
|
V08
|
Q8a
|
Apport de la formation : Amélioration de la
production
|
1. Oui
2. Non
|
V09
|
Q8b
|
Apport de la formation : Moyen de gagner de
l'argent
|
1. Oui
2. Non
|
V10
|
Q8c
|
Apport de la formation : Connaissances
nouvelles
|
1. Oui
2. Non
|
V11
|
Q8d
|
Apport de la formation : Nouveaux horizons
|
1. Oui
2. Non
|
V12
|
Q8e
|
Apport de la formation : Amélioration de la
production
|
1. Oui
2. Non
|
V13
|
Q9
|
Satisfait (e) de la formation
|
3. Oui
4. Non
|
|
V14
|
Q10a
|
Notions de comptabilité
|
1. Oui
2. Non
|
V15
|
Q10b
|
Notions de comptabilité
|
1. Oui
2. Non
|
V16
|
Q10c
|
Notions de comptabilité
|
1. Oui
2. Non
|
V17
|
Q10d
|
Notions de comptabilité
|
1. OUI
2. Non
|
V18
|
Q10e
|
Notions de comptabilité
|
1. Oui
2. Non
|
V19
|
Q10f
|
Notions de comptabilité
|
1. Oui
2. Non
|
V20
|
Q10g
|
Notions de comptabilité
|
1. Oui
2. Non
|
V21
|
Q10h
|
Notions de comptabilité
|
1. Oui
2. Non
|
V22
|
Q10i
|
Notions de comptabilité
|
1. Oui
2. Non
|
V23
|
Q10j
|
Notions de comptabilité
|
1. Oui
2. Non
|
V24
|
Q11
|
Opportunité de pratiquer les connaissances
techniques acquises
|
1. Oui
2. Non
|
V25
|
Q12
|
Le cadre de la pratique
|
1. Evénements familiaux
2. Commandes occasionnelles
3. Emploi
4. Autre
|
V26
|
Q13a
|
Pas de pratique par manque de temps
|
1. Oui
2. Non
|
V27
|
Q13b
|
Pas de pratique par manque d'argent
|
1. Oui
2. Non
|
V28
|
Q13c
|
Pas de pratique par manque de machines
|
1. Oui
2. Non
|
V29
|
Q13d
|
Pas de pratique par manque d'emplacement
|
1. Oui
2. Non
|
V30
|
Q14
|
Mise sur pieds d'une AGR
|
3. Oui
4. Non
|
|
V31
|
Q15a
|
Origines fonds de démarrage
|
1. Oui
2. Non
|
V32
|
Q15b
|
Origines fonds de démarrage :
épargne
|
1. Oui
2. Non
|
V33
|
Q15c
|
Origines fonds de démarrage : fruit
vente
|
1. Oui
2. Non
|
V34
|
Q15d
|
Origines fonds de démarrage :
Microcrédit
|
1. Oui
2. Non
|
V35
|
Q15e
|
Origines fonds de démarrage : Prêt
bancaire
|
1. Oui
2. Non
|
V36
|
Q15f
|
Origines fonds de démarrage : Famille
|
1. Oui
2. Non
|
V37
|
Q15g
|
Origines fonds de démarrage : Conjoint
|
1. Oui
2. Non
|
V38
|
Q15h
|
Origines fonds de démarrage :
Relations
|
1. Oui
2. Non
|
V39
|
Q16a
|
Raisons absence AGR : Manque d'argent
|
1. Oui
2. Non
|
V40
|
Q16b
|
Raisons absence AGR : Temps
|
1. Oui
2. Non
|
V41
|
Q16c
|
Raisons absence AGR : Emplacement
|
1. Oui
2. Non
|
V42
|
Q16d
|
Raisons absence AGR : Electricité
|
1. Oui
2. Non
|
V43
|
Q17
|
Moyens pour l'acquisition des machines
manquantes
|
3. Epargne personnelle
4. Fruit de la vente
5. Microcrédit
6. Prêt bancaire
7. Aide de la famille
8. Apport du conjoint
9. Interventions des relations
10. Autre
|
|
V44
|
Q18
|
Forme juridique de l'activité
|
1. Aucune
2. Asbl
3. ONG
4. Etablissement
5. Autre
|
V45
|
Q19a1
|
Difficultés au démarrage :
fonds
|
1. Oui
2. Non
|
V46
|
Q19a2
|
Difficultés au démarrage :
écoulement difficile
|
1. Oui
2. Non
|
V47
|
Q19a3
|
Difficultés au démarrage : Emplacement non
fréquenté
|
1. Oui
2. Non
|
V48
|
Q19a4
|
Difficultés au démarrage :
formalités administratives
|
1. Oui
2. Non
|
V49
|
Q19b1
|
Difficultés dans l'exercice de l'activité :
Hausse des prix
|
1. Oui
2. Non
|
V50
|
Q19b2
|
Difficultés dans l'exercice de l'activité :
Instabilité courant électrique
|
1. Oui
2. Non
|
V51
|
Q19b3
|
Difficultés dans l'exercice de l'activité :
Invendus
|
1. Oui
2. Non
|
V52
|
Q19b4
|
Difficultés dans l'exercice de l'activité :
Tracasseries administratives
|
1. Oui
2. Non
|
V53
|
Q19b5
|
Difficultés dans l'exercice de l'activité :
Manque de facilité de crédit
|
1. Oui
2. Non
|
V54
|
Q19b6
|
Difficultés dans l'exercice de l'activité :
Concurrence
|
1. Oui
2. Non
|
V55
|
Q20
|
Organisation de la force de vente
|
1. Point(s) de vente
2. Clients revendeurs
3. Vendeurs ambulants
4. Autre
|
V56
|
Q21a
|
Taille de la main d'oeuvre masculine
|
1. Un à trois
2. Quatre à cinq
3. Six à dix
4. Plus de dix
|
V57
|
Q21b
|
Taille de la main d'oeuvre féminine
|
1. Un à trois
2. Quatre à cinq
3. Six à dix
4. Plus de dix
|
V58
|
Q21c
|
Taille de la main d'oeuvre
|
1. Un à trois
2. Quatre à cinq
|
|
|
|
3. Six à dix
4. Plus de dix
|
V59
|
Q22
|
Existence des machines nécessaires à
l'activité
|
1. Oui
2. Non
|
V60
|
Q23a
|
Connaissance des dispositifs paroissiaux d'appui aux
AGR
|
1. Oui
2. Non
|
V61
|
Q23b
|
Connaissance des dispositifs diocésains d'appui
aux AGR
|
1. Oui
2. Non
|
V62
|
Q23c
|
Connaissance des dispositifs communaux d'appui aux
AGR
|
1. Oui
2. Non
|
V63
|
Q23d
|
Connaissance des dispositifs gouvernementaux d'appui aux
AGR
|
1. Oui
2. Non
|
V64
|
Q23e
|
Connaissance des dispositifs étrangers d'appui aux
AGR
|
1. Oui
2. Non
|
V65
|
Q24
|
Dispositifs d'appui aux AGR
|
1. BDCD
2. Foleco
3. Pnud
|
V66
|
Q25
|
Assistance extérieure pendant
l'exploitation
|
1. Oui
2. Non
|
V67
|
Q26a
|
Genre d'assistance
|
1. Crédit
2. Microcrédit
|
V68
|
Q26b
|
Organisme intervenant
|
1. Pro Crédit
2. Finca
|
V69
|
Q27
|
Existence d'une association regroupant les
récipiendaires de la formation
|
1. Oui
2. Non
|
V70
|
Q28
|
Affiliation à l'association
|
1. Oui
2. Non
|
V71
|
Q29
|
Création d'une telle association
souhaitée
|
1. Oui
2. Non
|
V72
|
Q30
|
Objectifs poursuivis par cette association
|
1. Echange, partage idées et
expériences
2. Soutien mutuel / Solidarité
3. Encadrement, encouragement des
initiatives
4. Aide financière
5. Renforcement des capacités
6. Coopérative
|
V73
|
Q31
|
Activités organisées par cette
association
|
1. Formations
2. Ventes dans différentes paroisses
|
Dans le volet suivant, chaque variable reçoit une
cote variant de 1 à 6, suivant le degré d'assistance
souhaité.
|
|
Modalités =>
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
Cotes=>
|
Six
|
Cinq
|
Quatre
|
Trois
|
Deux
|
Un
|
V74
|
Q32.1a
|
Etudes diverses (Opportunité,
faisabilité,...)
|
|
|
|
|
|
|
V75
|
Q32.1b
|
Conseil/Aide en Organisation et gestion
|
|
|
|
|
|
|
V76
|
Q32.1c
|
Formalités administratives et
juridiques
|
|
|
|
|
|
|
V77
|
Q32.1d
|
Assistance technique et formation
|
|
|
|
|
|
|
V78
|
Q32.2a
|
Facilités de crédit
|
|
|
|
|
|
|
V79
|
Q32.2b
|
Accès aux devises
étrangères
|
|
|
|
|
|
|
V80
|
Q32.2c
|
Conseils en Management / Organisation
|
|
|
|
|
|
|
V81
|
Q32.2d
|
Assistance logistique
|
|
|
|
|
|
|
V82
|
Q32.2e
|
Plaidoyers auprès des bailleurs de
fonds
|
|
|
|
|
|
|
ANNEXE 5
120
EXEMPLE D'UNE ACTIVITE GENERATRICE DES REVENUS Chez
papa Léon & Fils
EXEMPLE D'UNE ACTIVITE GENERATRICE DE REVENUS Chez
Mama Mado
1 122
TABLE DES MATIERES
Epigraphe II
Dédicace III
Remerciements IV
Abréviations V
INTRODUCTION 1
1) Objectif 1
2) Problématique 1
3) Hypothèses du travail 7
4) Intérêt et choix du sujet 7
5) Méthodologie et techniques d'approche
8
6) Délimitation du sujet 9
7) Subdivision du travail 10
CHAPITRE I : APPROCHE CONCEPTUELLE ET THEORIQUE
11
1.1. Définition des concepts de base
11
1.1.1. L'entrepreneuriat 11
1.1.1.1. L'entrepreneur 13
1.1.1.2. L'environnement 15
1.1.1.3. La création de la valeur 17
1.1.1.4. La création ou le développement
d'une unité économique 17
1.1.1.5. L'impact sur l'économie 17
1.1.1.6. Une réponse aux besoins individuels et
collectifs d'un territoire 17
1.1.1.7. Les Petites et Moyennes Entreprises
19
1.1.2. La réduction de la pauvreté
24
1.1.2.1. La pauvreté, qu'est-ce ? Qui est pauvre ?
24
1.1.2.2. Concepts apparentés :
Précarité, Vulnérabilité, Inégalité
26
1.1.2.3. La réduction de la pauvreté
27
1.1.3. L'incidence 28
1.2. Profil de la pauvreté en République
Démocratique du Congo 28
1.2.1. Généralités sur la
pauvreté congolaise 28
1.2.1.1. Emploi 29
1.2.1.2. Parité 29
1.2.1.3. Longévité et santé
30
1.2.1.4. Instruction et accès au savoir
32
1.2.1.5. Cadre de vie et accès aux services
utilitaires 33
1.2.1.6. Inégalités 34
1.2.2. Spécificités de la pauvreté
urbaine à Kinshasa 34
1.2.2.1. Présentation de la ville Province de
Kinshasa 34
1.2.2.2. Profil de la pauvreté dans la ville de
Kinshasa 37
1.2.3. Caractéristiques de la pauvreté dans
la Commune de Lingwala 42
1.2.3.1. Promiscuité et degré de
promiscuité dans le logement 42
1.2.3.2. Autres ménages dans la parcelle
42
1.2.3.3. Historique du logement du ménage
43
1.2.3.4. Qualité de logement 43
1.2.3.5. Electricité 44
1.2.3.6. Eau de boisson 44
1.2.3.7. Assainissement des logements 45
1.2.3.8. Synthèse 46
14
123
1.3. Environnement de l'entrepreneuriat privé
congolais 47
1.3.1. Situation sociodémographique 47
1.3.2. Le contexte socioculturel congolais 47
1.3.2.1. La sociabilité 48
1.3.2.2. Le rapport à l'argent 49
1.3.2.3. Le rapport au temps 49
1.3.3. Le cadre légal et institutionnel
51
1.3.4. L'environnement technologique 55
1.3.5. L'environnement économique 56
1.3.5.1. La croissance économique 57
1.3.5.2. L'emploi 57
1.3.5.3. La stabilité des prix 58
1.3.5.4. Le commerce international 59
1.3.5.5. Le dualisme de l'économie congolaise
59
1.3.6. Typologies des Petites et Moyennes Entreprises
60
1.3.6.1. La Micro Entreprise ou la Très Petite
Entreprise 60
1.3.6.2. La Petite Entreprise 60
1.3.6.3. La Moyenne Entreprise 60
1.3.6.4. L'Artisanat 61
1.3.7. L'environnement politique 61
CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE
63
2.1. Le Bureau Diocésain
Caritas-Développement (BCDC) 63
2.1.1. Historique du BDCD 63
2.1.2. Objectifs du BDCD 63
2.1.3. Activités du BDCD 64
2.1.4. Vision et Mission du BDCD 64
2.1.5. Structure du BDCD 64
2.1.6. Orientations stratégiques 64
2.1.7. Interventions du BDCD 65
2.1.7.1. Bénéficiaires des interventions
66
2.1.7.2. Champ d'action 66
2.1.7.3. Nature des interventions 66
2.2. Les Commissions Paroissiales
Caritas-Développement (CPCD) 68
2.2 .1. Identité des CPCD 68
2.2.2. Rôle et Responsabilité des CPCD
68
2.2.3. Composition et critères de
désignation des membres des CPCD 69
2.2.4. Mandat des animateurs des CPCD 69
2.2.5. Organisation et Fonctionnement des CPCD
69
2.2.6. Ressources des CPCD 69
2.3. Brève présentation de la Commune de
Lingwala 70
CHAPITRE III : ANALYSE DES RESULTATS ET DISCUSSION
71
3.1. La collecte des données 71
3.1.1. L'enquête sur terrain 71
3.1.2. Présentation du questionnaire
d'enquête 71
3.2. Présentation des résultats de
l'enquête 72
3.2.1. Les caractéristiques des individus
enquêtés 72
3.2.2. Motivation à la formation et apport de la
formation 74
3.2.3. La création des AGR par les
récipiendaires 75
3.2.4. Les facteurs explicatifs 77
114
3.3. Synthèse des résultats 81
CHAPITRE IV : DOSSIER PROJET DE DEVELOPPEMENT
82
4.1. Conception et élaboration 82
4.1.1. Problématique 82
4.1.2. Les variables 82
4.1.3. Les contraintes 83
4.1.4. Les alternatives 83
4.1.5. Le titre du projet 83
4.1.6. But et finalité 83
4.1.7. Objectifs généraux 83
4.1.8. Objectifs spécifiques ou
opérationnels 83
4.1.9. Echéancier des activités
84
4.1.10. Calendrier des activités (Gantt)
84
4.1.11. Budget 85
4.1.12. Viabilité du projet 87
4.2. Approche Cadre Logique 88
4.2.1. Organigramme des parties prenantes 88
4.2.2. Cadre logique 89
4.2.3. Tableau des parties prenantes 91
4.2.4. Arbre des problèmes 92
4.2.5. Arbre des stratégies 93
4.2.6. Arbre des objectifs/ résultats
94
4.2.7. Tableau des stratégies 95
4.3. Planification et gestion 96
4.3.1. Matrice SWOT 96
4.3.2. Diagramme de Venn 96
4.3.3. Cycle de vie du projet 97
4.3.3.1. Définition 97
4.3.3.2. Planification 97
4.3.3.3. Exécution 97
4.3.3.4. Terminaison 97
4.3.4. Gestion du projet 97
4.3.4.1. Structure du projet 97
4.3.4.2. Plan de trésorerie 99
4.3.4.3. Gantt financier 100
4 .3.4.4. Organigramme du projet 101
4.3.5. Gestion des compétences 102
4.3.6. Plan de suivi 102
4.3.7. Plan de l'évaluation 103
4.4. Evaluation 104
4.4.1. Contexte 104
4.4.2. Moment 104
4.4.3. Méthodologie 104
CONCLUSION 105
BIBLIOGRAPHIE 107
ANNEXES 111
TABLE DES MATIERES 112
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