D. DISCUSSION
D.1 LIMITES METHODOLOGIQUES ET BIAIS
Concernant notre échantillon, la taille est petite et
entraîne des difficultés à apprécier les
différences statistiquement significatives. Nous avons imprimé 61
questionnaires et nous avons distribué la totalité, avec une
proportion de non répondants de 0%.
Par rapport à la procédure de collecte des
données utilisée, les questionnaires ont été
distribués aux enquêtées instruites et aux autres les
enquêteurs expliquaient les questions et différentes assertions
afin que l'enquêtée choisisse une réponse. Pour palier au
biais d'information que cela pourrait entraîner, nous avons initialement
expliqué le questionnaire aux enquêteurs avant de les larguer sur
terrain.
L'anonymat et la confidentialité devaient limiter les
gênes à parler de ce sujet et aussi l'isolement de
l'enquêtée des autres personnes pendant l'enquête.
D.2 CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMICO-CULTURELLES ET
DEMOGRAPHIQUES INFLUENCANTS LA PROSTITUTION DES MINEURS
La médiane d'âge est de 16 (15-17),
Laurence TRELLET-FLORES dans une étude similaire a
également trouvé qu'environ un tiers des jeunes prostitués
débute la prostitution avant l'âge de la majorité soit 18
ans [9].
Nos enquêtées étaient toutes de sexe
féminin cela pourraient être lié aux habitudes sexuelles de
notre milieu avec une très large prévalence des rapports
hétérosexuels et la quasi inexistence de l'homosexualité
comme ailleurs et aussi les alternatives limitées dans la
débrouillardise des filles alors qu'un éventail des
possibilités d'offrent au garçons une fois dans la rue .Signalons
que Léon Bernier and all dans leur étude
intitulée « situation d'enfance en danger : figue et
prostitution des mineurs » ont trouvé plus des filles mineures
prostituées par rapport aux garçons à Montréal et
justifient cette situation par le fait que la prostitution des garçons
demeure limitée par rapport à celle des filles et que la mesure
exacte de l'ampleur du phénomène leur échappe[11].
Pour ce qui est de la composition familiale, elle est en
moyenne de 7 (6-7) enfants par ménage, Ce qui concorde avec les
résultats de l' EDS RDC 2007 ou on a trouvé également une
moyenne de 6,3 enfants par ménage [12]. 72.1% des familles sont
composées de 5 à 10 personnes, 13.1% ont une taille
supérieure de 10personnes.
Le un tiers de filles prostituées vit dans le quartier
Kabamba et Cirato, ces derniers sont plus proches du centre commercial donnant
accès facile aux boites de nuits et autres maisons de tolérance.
Signalons également que ces deux quartiers hébergent la grande
majorité des maisons de tolérance de Kavumu.
S'agissant de niveau d'étude 27.9% ont un niveau
primaire incomplet, 27.9% secondaire incomplet contre 24.6 avec niveau primaire
complet ,9.8% avec diplôme et enfin 9.8% nul. Dans un contexte de prise
en charge de la scolarité des enfants uniquement par les parents, de
désengagement de l'Etat face à certaines de ses charges, à
part les autres facteurs pouvant intervenir dans l'abandon des études
par les jeunes, le niveau d'instruction est un indicateur de niveau de vie de
la famille. Nous pensons que la forte proportion des prostituées n'ayant
pas étudié, ni terminé le cycle des études
primaires, ni continuées les études secondaires dénote la
précarité extrême dans laquelle vivent leurs familles
respectives. Au canada Léon Bernier and all ont
constaté également que les jeunes prostitués sont
très souvent sous-scolarisés, les quatre cinquièmes ne
fréquentant plus l'école. On conçoit dès lors en
observant un phénomène similaire, des études menées
à l'étranger aient constaté que la majorité des
jeunes étaient sans emploi lors de leurs débuts dans la
prostitution, et que seuls des emplois non spécialisés et peu
rémunérateurs pouvaient éventuellement leur être
accessible [11].
La première relation sexuelle a eu lieu avant 14 pour
plus de la moitié des enquêtées, cette
précocité d'entrée en sexualité prénuptiale
a été également remarquée au Cameroun dans une
étude menée chez le Bamiléké & Béti-fang
sur le comportement sexuel des jeunes au Cameroun. Pour la nouvelle
génération, les auteurs ont justifié cet état des
choses par l'évolution sociale que connaissent les pays d'Afrique
Subsaharienne qui rend de plus en plus difficile l'assimilation par les jeunes
d'un discours sur l'abstinence sexuelle avant le mariage. Les pressions
diverses qu'ils subissent de leurs pairs et de la société en
général les poussent à avoir des relations sexuelles
précoces, à cela s'ajoute le fait que les parents trouvent
difficile de combler cette éducation. Plusieurs raisons justifient cette
attitude. L'une des raisons réside dans le fait que les parents sont
préoccupés par leurs survies et leurs engagements
Socioprofessionnels et ne constatent parfois que tardivement
que leurs enfants ont besoin d'eux et en troisième lieu la modernisation
de la société et la rupture de la contrainte communautaire,
certaines pratiques socio culturelles destinées à faciliter la
transmission des connaissances sur la vie en général et la
sexualité en particulier, ont perdues de leur pertinence. La
socialisation de la vie sexuelle est devenue en majorité l'oeuvre de la
cellule familiale plus restreinte si pas des pairs quand les parents en sont
incapables [13]
Pour notre cas la cause principale est évidente
malgré la présence des sous causes adjacentes, et c'est la lutte
pour la survie devant une situation chaotique liée à la mauvaise
gouvernance du pays et les guerres à répétition que
connais cette partie de la RDC depuis presqu'une décennie. L'influence
des pairs et la libéralisation des moeurs suite à l'accès
incontrôlé des adolescentes aux medias (télévision,
cinéma..) et autres outils de communications (internet,
téléphone..) qui facilitent les échanges des informations
entre eux souvent fausses avec grande influence sur l'adoption des nouveaux
comportements.
Sous d'autres cieux en Afrique et en Asie, il a été
prouvé l'existence des croyances superstitieuses qui accordent certaines
valeurs aux rapports sexuels avec les mineures .Certains hommes cherchent
à avoir des relations sexuelles avec une jeune fille vierge, que ce soit
ou non dans le contexte social du mariage car ils sont persuadés que le
fait d'avoir des relations sexuelles avec de très jeunes filles
(présumées être vierges, ou n'avoir eu que très peu
de partenaires) leur éviterait de contracter le virus du sida et des
maladies sexuellement transmissibles . Certains en viennent à croire que
de telles relations peuvent même guérir du sida(R.S.A). En outre,
beaucoup d'hommes croient que les relations sexuelles avec une vierge leur
rendront la jeunesse, accroîtront leur virilité en leur apportant
la santé, la longévité, la chance et le succès dans
les affaires [2].
Au canada cette précocité de la première
expérience sexuelle semble avoir été remarquée,
elle se justifie par la lutte pour la survie suite à la sous
scolarité des jeunes qui limite leur accès aux emplois
réguliers lucratifs [11].
Plus de trois quart des nos enquêtées avaient un
niveau d'étude inférieure ou égale au primaire complet
lors du premier rapport sexuel. Ce bas niveau d'instruction limite sensiblement
leur accès à l'information fiable sur la sexualité en
général, \la contraception, l'utilisation de préservatif
et la transmission des maladies sexuellement transmissibles en particulier.
Cette situation les prédispose à plus de risque d'attraper le
VIH/SIDA et autres IST, à avoir des grossesses non
désirées avec toutes les complications gynéco
obstétricales envisageables ,alors qu'elles sont situées dans la
catégorie de la population qui a la plus faible prévalence de
VIH/SIDA appelée cuvette d'espoir selon le rapport 2005 de
PNMLS en RDC [14]
Les filles mineures questionnées reconnaissent
majoritairement que leur habillement est un facteur déclenchant qui
amène les hommes pour la plupart plus âgés , à les
envier et à les courtiser. Les films d'amour et pornographiques sont
plus préférés. Nous pensons que ces deux facteurs montrent
l'influence des masses medias, de l'attitude et sollicitation de l'entourage et
des pairs dans l'adoption de certains comportements chez les mineurs.
L'habillement influencerait doublement sur le comportement des jeunes
adolescentes en effet pour s'habiller à la mode comme les amies
certaines filles issues des familles pauvres sont contraintes de se prostituer
pour l'argent nécessaire à cette fin.
La principale raison de se prostituer évoquée
par ces jeunes adolescentes est la survie (la nourriture, l'habillement, le
logement...).En effet quand on regarde le contexte de précarité
extrême dans laquelle vivent les familles dont elles sont issues en
grande majorité, on se rend compte qu'elles n'ont que leur corps pour
s'en sortir. Le déménagement précipité de leur
village d'origine suite à l'insécurité, souvent
après avoir été pillée à plusieurs reprises
par les hommes en armes, prive leur famille de l'unique moyen de survie qui
reste : les champs. Cette situation ne fait qu'amplifier la misère
existante.
La séparation des parents suite au décès
de l'un des conjoints lié ou non à la guerre, aux conflits
conjugaux, à la polygamie et autres causes ne vient qu'ampirer la
situation financière de la famille déjà dramatique.
Patrick Célier a décrit les conditions de vie
presque similaire vécues par les jeunes mineurs prostitués des
rues de Montréal qui se retrouvent entre 14 et 16 ans dans la rue sans
aucun moyen de survie .S'ils ne veulent pas du vol ou vendre de la drogue, la
seule possibilité qui leur reste pour assurer leur survie ,c'est le seul
bien qu'ils aient ,leur corps ,alors commence le cercle de la prostitution
[8].
Signalons que la grande différence entre les mineures
prostituées de Kavumu et celles de Montréal est que celles de
Kavumu fuient le toit familial essentiellement à cause de la
pauvreté qui y règne en maitre tandis que à
Montréal ces jeunes font la fugue « parce que les parents sont
absents ou trop présent, soit parce qu'ils agissent comme des officiers
de l'armée ou qu'ils projettent sur leurs enfants leurs problèmes
personnels, soit qu'ils compensent leur manque affectif par
l'argent »
Bref ces jeunes canadiens n'ont pas pu combler avec leurs
parents leur besoins affectifs, désirent beaucoup plus de liberté
et le foyer parental devient le dernier endroit ou ils ont le goût de
vivre pour s'épanouir [8]. Selon un autre auteur Canadien
« les jeunes évoquent la vie familiale qu'ils ont connue
particulièrement en termes de disputes et discussions continuelles,
d'abus d'alcool, de sévices subis. Les souvenirs remémorés
font presque toujours référence à une situation
malheureuse, l'évocation d'une famille heureuse et de parents unis
n'étant observée que chez une minorité de jeunes
» [11].
Environs un tiers des adolescentes prostituées ont
déclaré avoir l'habitude de coucher avec les hommes
âgés de toutes catégories professionnelles confondues, il
est fort possible que la pauvreté dans laquelle vivent ces filles
entraîne la perte de pouvoir de choisir le partenaire sexuel, de
même que le pouvoir de négocier l'utilisation de
préservatif. Le fait de coucher avec les personnes de toutes
catégories professionnelles montre le degré d'engagement de la
fille dans la profession de prostitution. Dans l'étude
réalisée à Montréal, l'auteur a également
trouvé que les clients des mineures prostituées proviennent des
divers milieux socio -professionnels [11].
Le contrôle médical régulier n'est pas
effectué par 59% des personnes enquêtées .Cela pourrait
être liée
-Au niveau d'instruction bas avec comme conséquence une
sous information sur les risques pour la santé qu'elles courent dans
l'exercice de leurs métiers notamment les infections sexuellement
transmissibles, le VIH/SIDA surtout que notre zone de santé de
Miti-Murhesa a une prévalence, élevée par rapport à
la moyenne nationale, estimée à 5.4% en 2011 [15]. La
proximité de l'aéroport, la présence des nombreux camps
militaires, font de Kavumu un centre commercial de transit avec afflux des
nombreuses personnes de diverses provenances ce qui augmente sensiblement les
risque de transmission des IST et VIH/SIDA.
-L'inaccessibilité financière aux soins compte
tenu de revenus largement insuffisants par rapport aux charges personnelles et
familiales qu'elles assument.
-L'inaccessibilité socio-culturelles aux soins,
elles pourraient craindre le dépistage des IST et la divulgation de
secret médical qui ruinerait leur réputation, leur
carrière de prostituées. La stigmatisation et la marginalisation
qui accompagnent ces pathologiques, ne sont toujours pas bien supportées
par tout le monde, souvent ça aboutit à un isolement social
définitif si pas à un changement de milieu vers un autre ou l'on
peut passer inaperçu. La crainte de la stigmatisation a également
été évoquée par les prostituées de
Guinée-Conakry comme raison de non consultation médicale, elles
avaient peur d'être pointées du doigt comme prostituées
[16]
-La barrière communicationnelle, ces filles sont
perçues par la grande majorité des femmes mariées de
kavumu notamment les infirmières comme une menace permanente pour la
société, pour la stabilité de leur foyer respectif. Cette
image négative est liée à la crainte des risques
élevés de transmission des maladies sexuellement transmissibles
à leurs maris si pas de dissolution des foyers car elles sont
éprises par les hommes en âge mûr. Ainsi une fois à
l'hôpital, elles ne sont pas toujours les bienvenues, souvent mal
accueillies, mal guidées ou conseillées par le personnel soignant
de sexe féminin et le secret médical n'est pas toujours
gardé pour certaines d'entre elles.
P. Mantoura and all ont trouvé en
Guinée-Conakry chez les prostituées que les motivations à
consulter ou à se faire soigner sont les aspirations futures
(Changement de statut, mariage, autres activités lors de l'abandon de la
prostitution,...), plus l'événement pouvant produire ce
changement dans la vie des femmes est rapproché dans le temps, plus il
agit comme « élément motivant » pour une prise en
charge sanitaire. Par ailleurs les maladies non traitées étaient
également perçues comme pouvant réduire la capacité
fonctionnelle de la prostituée et signifier une perte de revenus
à moyen terme, ce qui les amenait à consulter [16].
Neuf filles interrogées sur dix n'étudient pas,
la première raison de l'abandon des études avancée est la
pauvreté avec 55.4%, la deuxième raison est la délinquance
avec mauvaise compagnie (26.8%). Ces résultats corroborent avec notre
hypothèse et les résultats précédents qui montrent
la part importante de la pauvreté et de l'influence des pairs dans
l'acquisition des comportements déviants chez les jeunes adolescents.
La proportion des enfants filles non scolarisées dans
les familles d'origine des nos enquêtées est presque le double de
celle des garçons (52.6% contre 25%).Dans toutes les familles on ne
retrouve pas plus de cinq filles scolarisées mais il y'a des familles
avec plus de cinq garçons scolarisés. Cette coïncidence
pourrait être facilement assimilée à une discrimination
liée au genre. Néanmoins notre faible taille d'échantillon
ne nous permet pas de tirer hâtivement cette conclusion. Des
études conduites par l'Unicef en RDC ont montré qu'au Sud-Kivu le
ratio sexe pour la scolarisation est de 75 filles pour 100 garçons et
l'écart observé est plus grand à l'école secondaire
et universitaire [24].
Dans un tiers des cas les filles mineures prostituées
ont débuté la prostitution pendant que les deux parents
étaient présents comme responsables de la famille, dans les deux
tiers des cas restant il n'y avait que la mère (31.1%), Le père
(11.5%), un membre de la famille (18.0%) et enfin personne (1.8%) comme
responsable de la famille.
La présence de deux parents sous le toit familial
serait cruciale pour le devenir des adolescentes, elle permet une bonne
éducation, soutien matériel et affectif aux enfants pendant cette
période des turbulences. Elle permet aux deux parents de s'aider,
s'épauler mutuellement dans cette lourde tâche et dans cette
conjoncture socio-économico-politique difficile.
Dans 78.7% des cas le responsable de la famille était
dans l'impossibilité de s'acquitter des ses obligations
matérielles, financières et autres à l'égard des
adolescentes ce qui justifie l'abandon des études, la fugue et la
pratique de la prostitution.
En considérant l'aspect déménagement du
village d'origine ,nous constatons que 93.4% des enquêtées ont
déménagé de leur village et la principale cause demeure
l'insécurité avec une fréquence de 53.6%, en
deuxième lieu le loisir avec une proportion de 39.3%, en
troisième place le fait d'être chassé par la marâtre
avec 5.4% les autres raisons n'ont pas trop attiré notre attention .Cela
s'explique , par le fait que depuis les années 1996 jusqu'à ce
jour , la RD Congo a connu beaucoup d'instabilité politique et multiples
guerres « de libération ». Cet état des
choses entraine le déplacement massif des populations fuyant les
atrocités commises par les hommes armés qui tuent, pillent,
violent, et détruisant tout sur leur passage. Ces déplacés
internes abandonnent leurs champs, activités et autres biens pour venir
dans des zones relativement sécurisées. Il s'en suit une
détérioration importante des conditions socio-économiques
de ces familles ce qui pousse les filles à se livrer à la
prostitution. L'influence des pairs, l'entourage caractérisé par
la promiscuité viennent s'ajouter pour pousser la fille vers l'unique
voie de sortie qui s'offre à elle : la prostitution.
Par rapport aux réunions familiales à
caractères éducatifs, plus de la moitié de notre
échantillon a déclarée l'existence des celles-ci, la
fréquence des réunions est une fois par semaine pour 50% des
enquêtées, une fois par mois pour 35.3% des
enquêtées. D'une manière générale cette
fréquence des réunions semble élevée mais, elle
pourrait donner cours à des interprétations divergentes en effet
avoir beaucoup de réunions serait un indicateur de la présence
d'une multitude des problèmes difficiles à résoudre et le
nombre élevé des réunions prouvent qu'un certain nombre
des problèmes manquent de solutions. Néanmoins, ce nombre
élevé des réunions dénote une certaine
cohésion familiale si tous les membres de la famille y participent
régulièrement et qu'elles sont un espace de libre expression pour
toute la famille, ce qu'à notre avis n'est pas le cas.
Du point de vue profession des parents, une part non
négligeable exerce la profession d'agriculteur (33.9% chez la
mère contre 28% du côté père), chez le père
en deuxième place vient la profession de fonctionnaire de l'état
avec 20.4% contre 3.6% tandis que chez la mère la profession de
commerçante occupe le deuxième place avec une proportion de 33.9%
contre 18.4 % chez le papa.
D'une manière générale, le niveau
d'instruction est un déterminant de la santé. En effet,
l'instruction détermine l'emploi qui à son tour détermine
le revenu qui influe à son tour sur l'éducation, instruction,
alimentation, logement, l'accès aux soins des enfants et de toute la
famille..... [18] cela nous amènerait à penser que la grande
majorité des parents agriculteurs et commerçants n'ont pas
étudié jusqu' au niveau de diplôme avec un revenu
relativement bas si pas très bas et que seulement 20.4% des pères
ont étudié.
Signalons cependant que certaines professions des parents
surtout de la mère (par exemple le commerce,..) influenceraient
négativement l'éducation des adolescentes compte tenu du fait
qu'elles obligent la mère à rester en dehors de la maison
jusqu'à des heures tardives chaque jour, laissant les jeunes filles sans
surveillance ,livrées à elles même au moment crucial de
leur vie où elles ont besoin de cette présence maternelle pour
guider leur pas et continuer leur initiation à la vie adulte. Dans une
étude faite au Cameroun, on a trouvé qu'avec la modernisation des
nos pays, la socialisation de la vie sexuelle est une tâche qui revient
de plus en plus réservée exclusivement à la cellule
familiale [13].
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