1.3. Les conséquences du cinquième
postulat
Les conséquences du postulat des parallèles sont
les suivantes dans la géométrie euclidienne :
a) Si deux droites (AB) et (CD) sont
parallèles, toute droite (E'F') qui coupe l'une coupe
l'autre.
Demonstration
Soit F le point commun à la droite
(CD) et à la droite (E'F'): si la droite
(E'F') ne coupait pas la droite (AB), elle lui
serait parallèle, et par le point F passeraient deux droites
(CD) et (E'F') parallèles à une
même troisième (AB), ce qui n'est pas le cas. Donc, la
droite (E'F'), coupe la droite (AB).
b) Deux droites (AB) et (CD) parallèles
à une même troisième (E'F') sont
parallèles entre elles.
Demonstration
Si la droite (CD) n'était pas parallèle
à la droite (AB), elle la couperait : elle couperait aussi la
droite (E'F') parallèle à la droite
(AB), elle ne serait donc pas parallèle à
(E'F').
Théorème 1.2.
Si deux droites parallèles sont coupées par une
sécante :
a) Les angles alternes-internes sont égaux.
b) Les angles alternes-externes sont égaux.
c) Les angles correspondants sont égaux.
Demonstration
Soient deux parallèles AB et CD et la
sécante EF :
1°) Par le milieu O de EF menons la
perpendiculaire GH à AB, qui est aussi perpendiculaire
à CD. Les triangles rectangles EOG et FOH
ont un angle aigu égal à, et
l'hypoténuse égale, OF=OE. Ils
sont égaux, et les angles et sont égaux.
2) Les angles alternes externes et sont égaux, car est
opposée par le
sommet à l'angle , qui est alterne interne avec l'angle
.
Réciproquement :
Si deux droites sont coupées par une sécante qui
forme avec ces droites : - Soit deux angles alternes internes égaux,
- Soit deux angles alternes externes égaux,
- Soit deux angles correspondants égaux,
Alors ces deux droites sont parallèles.
Remarque 1.2.
Pour démontrer le parallélisme de deux droites, il
faut et il suffit que les angles alternes internes, alternes externes ou
correspondants, formés par ces deux droites avec une sécante,
soient égaux.
1.4. Espaces vectoriels
Définition 1.2.
Etant donné un groupe commutatif E et K
un corps commutatif, nous dirons que E est un espace vectoriel sur
K s'il existe une multiplication externe associant à tout
a?K et à tout
x?E, un élément de E
noté a x, avec les propriétés suivantes :
|
|
- 1 x = x
|
(1.1.)
|
- a (? x) = (a /3) x
|
(1.2.)
|
- a (x+y) = a x + a y
|
(1.3.)
|
- (a + /3) x = a x + /i
x
|
(1.4.)
|
Remarque 1.3
Les éléments de E sont appelés des
vecteurs, et les éléments de K des scalaires.
Exemple 1.1
- Il est démontré que R
est un espace vectoriel sur lui-même.
- Il est aussi démontré que
Rn est un espace vectoriel sur
R.
Définition 1.3.
Une partie non vide F de l'espace vectoriel E
sur K est un sous-espace vectoriel de E si elle
vérifie les deux propriétés suivantes :
- (F, +) est un sous-groupe de (E, +) (1.5.)
- ? á ? K , ?x? F
:áx? F (1.6.)
Remarques 1.4.
- Les opérations définies dans E sont donc
également définies dans F et lui donnent une structure
d'espace vectoriel sur K.
- Les conditions (1.5.) et (1.6.) peuvent s'écrire :
? ? ? ? ? ?
x F y F
, , á , á â
K x y F
+ ? (1.7.)
Définition 1.4.
Soit une suite (x1,..., xn) de n
éléments de E ; une combinaison linéaire de cette suite
est un élément de la forme y = a1x1 + ... + anxn
où a1,..., an sont des éléments
quelconques de K. L'ensemble des combinaisons linéaires de la suite
(x1,..., xn) est appelé sous-espace
vectoriel de E.
Définitions 1.5.
Une famille d'éléments de E est dite
génératrice (de E) lorsque tout
élément de E peut s'écrire comme une combinaison
linéaire des éléments de cette famille.
Définitions 1.6.
On dit que la famille de vecteurs (x1,...,xn )
de E est liée si l'on peut trouver des scalaires
ct1,...,ctn ? K, non tous nuls, tels que :
a1x1 + a2x2 +...+ Ánxn = 0 (1.8.)
Remarque 1.5.
On dit aussi dans ce cas que les vecteurs de la famille sont
linéairement dépendants. Définitions
1.7.
La famille de vecteurs (x1,...,xn )de
E est dite libre lorsqu'elle n'est pas liée ;
c'est-àdire que x1,...,xn sont libres ou
linéairement indépendants ; ceci signifie que
l'égalité (9) entraîne :
cL1 = cL2 = ... = cLn=0. (1.9.)
Remarque 1.6.
On peut montrer qu'une famille (x1, x2) de deux
vecteurs de E est liée si et seulement s'il existe un scalaire
cL tel que x2 = a x1 ou un scalaire f3 tel que x1 = fix2. On
dit dans ce cas que les deux vecteurs sont colinéaires. En
revanche, rien n'assure qu'une famille liée comportant plus de trois
vecteurs contienne forcément deux vecteurs colinéaires.
Définitions 1.8.
On appelle base de l'espace vectoriel E
toute famille d'éléments de E libre et
génératrice. On peut montrer qu'une famille
d'éléments de E est une base si et seulement si tout
élément x de E s'exprime de manière
unique comme combinaison linéaire des éléments de .
Remarque 1.7.
Si un espace vectoriel E admet une base ayant un nombre
fini de n éléments, alors toute base de E est
composée de n éléments.
Définition 1.9.
On appelle dimension d'un espace vectoriel E,
notée dim E, le nombre d'élément n de sa
base.
Remarques 1.8.
(1) Un espace vectoriel réduit à {0} n'a pas de
base. Il est de dimension finie et on pose dim E = 0.
(2) Un espace vectoriel E est de dimension finie si et
seulement s'il admet une famille génératrice ayant un nombre fini
d'éléments.
(3) Les espaces vectoriels qui ne sont pas de dimension finie
sont dits de dimension infinie. Pour qu'un espace vectoriel E
soit de dimension infinie, il faut et il suffit qu'il existe une famille libre
infinie d'éléments de E.
Définition 1.10.
On appelle droite vectorielle tout espace vectoriel de
dimension finie égale à 1 et plan vectoriel tout espace
vectoriel de dimension finie égale à 2.
Remarques 1.9.
(1) Soit E un espace vectoriel de dimension finie.
Alors :
tout sous-espace vectoriel F de E est de
dimension finie, et dim F < dim E
si F est un sous-espace vectoriel de E tel que
dim F = dim E, alors F = E.
(2) Soient E un espace vectoriel de dimension finie, et
F1, F2 deux sous-espaces vectoriels de E. Alors :
dim (F1 + F2) + dim (F1 fl F2) = dim
F1 +dim F2
|