III.5. PROCEDURE DE LA
REFORME
Au deuxième point de ce troisième chapitre,
nous avons présenté, avec d'amples détails, les
différentes réformes pédagogiques intervenues en RDC. Par
l'analyse critique faite, nous avons dégagé les forces et les
faiblesses de chaque réforme. Avant de présenter notre
proposition du parcours d'une réforme efficace, voyons brièvement
le cheminement d'une réforme en RDC afin de mieux comprendre la
nécessité de revoir cette pratique.
III.5.1. LE PARCOURS DE LA
REFORME EN RDC
Théoriquement, pour mettre en oeuvre une réforme
éducative, il est prévu que, d'abord, l'observatoire
éducatif constitué d'enseignants, des inspecteurs et des
associations des parents fasse un rapport au Ministère chargé de
l'éducation, démontrant un dysfonctionnement dans l'enseignement.
Ensuite, une équipe constituée d'experts nationaux et/ou
internationaux examine ledit rapport et soumet ses résolutions à
une autre équipe constituée par les membres du cabinet du
Ministère ayant en charge l'éducation. Les travaux de la nouvelle
équipe sont soumis à l'expérimentation avant la mise en
oeuvre effective de la réforme.
Toutefois, le constat alarmant est que, tout ce parcours n'est
pas observé. En pratique, le service de réforme et innovation
éducative reçois des injonctions de son Ministère pour
accompagner seulement la mise en oeuvre des innovations conçues,
généralement par des étrangers, et qui ne résolvent
pas des problèmes fondamentaux de l'éducation. Le cas de la
proposition de la suppression du Test National de Fin d'Etudes Primaires
(TENAFEP), est une illustration éloquente. Nous voyons comment, ce
service de réforme et innovation éducative qui est un organe de
conseil technique du Ministère de l'éducation a
cédé sa place aux organismes internationaux ; comme qui
dirait, la locomotive devient le wagon.
En effet, soucieux de porter des correctifs aux points faibles
et d'actualiser le processus requis pour la mise en oeuvre d'une réforme
efficace, le point suivant consiste à présenter le cheminement
à suivre pour la réalisation d'une réforme de
qualité.
III.5.2. PROCEDURE REQUISE
POUR LA REFORME
III.5. 2. 1. L'INITIATIVE ET LA FORMULATION D'UN
AVANT-PROJET DE REFORME
Si jadis l'initiative de la réforme revenait à
l'Etat, particulièrement au Ministère ayant en charge
l'éducation, nous pensons qu'il est temps de redynamiser cette
procédure en laissant la latitude à tous les acteurs principaux
de l'éducation, notamment l'Etat, les enseignants, le corps
administratif de l'enseignement, les parents et les apprenants
compétents et capables, de proposer au pouvoir public de modifications
positives pouvant concourir à l'amélioration de
l'enseignement.
Ainsi, toutes les propositions de modifications conçues
et surtout qui tiennent compte du dynamisme de nos sociétés,
devront être rédigées et adressées à tous
lesdits acteurs de l'éducation, afin que, chacun pour sa part, puisse y
porter son avis. La mise en commun de différents avis émis devra
déboucher à la formulation d'un « avant projet de
réforme ».
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