II.4.3.2. Stratégies d'intégration
à l'enseignement non conventionnel
Etant donné que l'acte éducatif ne
s'arrête pas aux quatre murs de l'auditoire, il sied d'établir une
interaction entre l'éducation conventionnelle, dont nous venons de
parler longuement dans les lignes précédentes et
l'éducation non conventionnelle ; la seconde étant
considérée comme une nouvelle école ouverte à la
vie.
Il sied de rappeler que, la Loi-cadre de 1986 traite de
l'éducation extrascolaire ou de l'éducation non formelle dans ses
articles 39 et 40 mais en des termes généraux. Elle parle en
effet de l'acquisition des compétences professionnelles dans le domaine
du savoir-être, du savoir-vivre et du savoir-faire, sans pour autant
détailler le mode de son organisation et de sa gestion.
En outre, la Constitution de 1967, laisse entrevoir une
possibilité de rendre utiles et nécessaires lesdites
acquisitions, dans la perspective de la promotion sociale des personnes
vulnérables, car, elle préconise qu'il y ait dans le pays, des
oeuvres para et post scolaires.
En effet, nous qualifions d'éducation non
conventionnelle, celle qui se réalise par les médias, par les
jeunes eux-mêmes dans les quartiers, par différentes
organisations (foyers sociaux, organismes de l'éducation, centres
d'encadrement et de formation, Organisation Non Gouvernementale de
Développement, Collectif National des ONG de l'Education...), etc.
§ Après avoir observé attentivement le
fonctionnement de certaines structures chargées d'encadrer les jeunes,
telles que certaines ONG ; le scoutisme, certains groupes religieux
(bilenge ya mwinda (jeunes de lumière), jeunes salutistes, Kizito et
Anuarite), certains centres d'encadrement de jeunes sportifs pratiquant des
arts martiaux,... nous dégageons la conclusion suivante : le
ministère ayant en charge la jeunesse, devrait recenser lesdites
structures, les coordonner et créer un cadre de concertation.
C'est pour cela que nous envisageons la création d'un
centre d'éducation de jeune et de la promotion des valeurs
culturelles congolaises. Ainsi, à travers cette grande structure
unique à vocation nationale, l'Etat pourra canaliser et contrôler
efficacement ses moyens en vue d'un encadrement lucide de la jeunesse.
§ Lorsqu'un enfant grandit et qu'il n'a pas de
réponses à certaines questions et problèmes qu'il pose
auprès de ses parents, il les cherche ailleurs. Souvent, c'est dans la
rue qu'il va chercher ces réponses, généralement
auprès de ses copains ou auprès d'autres parents et personnes
âgées que lui censées satisfaire ses préoccupations.
Il s'agit là de l'éducation diffuse.
Selon les experts en éducation, l'éducation
diffuse, véhiculée par la communauté extra-familiale, a
une influence non négligeable sur la formation des enfants.
En effet, pour contrer cette influence ayant beaucoup de
dangers, nous osons penser que l'Etat a le devoir d'instituer ce que nous
appelons le conseil des anciens du quartier, de l'avenue ou du
village. Dans la vision d'une éducation globale et efficace, ce
conseil, en association avec les autorités administratives locales,
pourra se charger de contrôler mutuellement les jeunes, collaborer plus
étroitement avec eux pour une action de régulation morale.
Point n'est besoin de rappeler que les actuels comités
de parents d'élèves et d'étudiants se réunissent
souvent sous la convocation des chefs des établissements afin de
discuter surtout, sur l'apport de parents pour le fonctionnement de
l'enseignement de leurs enfants. Très rarement la problématique
de la qualité de la formation et du suivi des enfants après les
cours fait l'objet de réflexion.
Nous proposons, en effet, la création des
associations de parents d'élèves et d'étudiants.
Celles-ci devront se charger d'abord de la sensibilisation des familles
pour le suivi d'un enseignement de qualité. Ensuite, elles devront
monter des mécanismes pour assurer le redressement moral et culturel des
enfants.
§ La presse, tant orale qu'écrite, doit jouer un
rôle prépondérant dans la remise en honneur et aviver les
valeurs traditionnelles. Les animateurs des émissions
radiotélévisées doivent concevoir et redynamiser des
programmes culturels orientés vers la littérature orale en
langues nationales. Les dessins animés et bandes dessinées
peuvent constituer des supports efficaces pour attirer la curiosité,
surtout des enfants.
D'aucuns n'ignorent l'influence des films, séries,
théâtres populaires, clips, publicités et autres
projections télévisées, sur les moeurs des congolais.
Très souvent ça laisse à désirer, car les
spectacles qu'ils offrent sont dénués de singularité et de
morale. En effet, dans le souci de promouvoir une pédagogie positive,
la presse doit être originale et exemplaire, c'est-à-dire celle
qui ne copie pas à l'aveuglette le modèle occidental et qui ne
vante pas des antivaleurs ou de personnalités dont la conduite est
reprochable et ne servent rien de modèle à la
génération croissante.
La commission de censure devra être stricte et
vigilante dans le choix de tout programme radiotélévisé.
Le conseil des anciens du quartier devra s'organiser pour projeter des films
éducatifs dans leurs quartiers, avenues ou villages. Les excursions, les
journées culturelles, les théâtres populaires, ... sont des
moyens puissants pour les jeunes à découvrir et à mettre
en oeuvre nos valeurs culturelles.
§ Il revient également et surtout aux artistes
musiciens, humoristes, cinéastes...d'apporter leur contribution
inlassable à la revalorisation de notre tradition au lieu de
s'accrocher aux dédicaces, communément appelées
« mabanga », des individus non épris de
valeurs et ne servant en rien de modèle à la
société.
En conclusion de ce point ayant traité les
stratégies d'intégration des valeurs traditionnelles, il sied de
faire voir que, l'organisation et la coordination de cet ensemble
d'opérations visant à mettre en valeur nos traditions et à
les actualiser, impose de nouveaux changements managériaux et la mise en
oeuvre d'un nouveau programme de formation à tous les niveaux. En
effet, le point suivant traite de la procédure requise pour la
conception et l'exécution de changements à apporter dans le
système éducatif actuel.
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