L'intégration des valeurs traditionnelles congolaises dans l'amélioration du système éducatif moderne en RDC. Cas de l'initiation traditionnelle Lega de 1905 à 2008( Télécharger le fichier original )par Spartacus KABALA MUNYEMO Université pédagogique nationale - Diplôme d'études approfondies 2012 |
6. Les travaux de la commission Louis FRANK en 1922 :Le 10 Juillet 1922, la commission L. FRANCK, Ministre de colonie, publie ses recommandations destinées à constituer le noyau de la politique scolaire coloniale belge : La primauté est accordée à l'éducation sur l'instruction ; Les programmes et les méthodes doivent être adaptés au milieu indigène ; L'enseignement doit se faire en langues indigènes. Le but de l'école étant purement utilitaire, une langue européenne, en l'occurrence le français, n'est jugée nécessaire que si l'indigène est appelé à travailler en étroit contact avec les Européens ; Organiser un enseignement de masse c.à.d. qui cherche à toucher un grand nombre d'enfants possible ; la formation d'un important corps d'enseignants ; la création de nombreuses écoles normales, la multiplication des écoles primaires pour garçons et pour filles ; Collaborer avec les missions religieuses car « elles répandent, avec les lumières de l'évangile, l'amour du non Belge... »69(*) Les résultats de la commission Louis FRANK permirent d'élaborer les principes de base à l'organisation de l'enseignement et de réaliser le programme de la scolarisation massive. Le projet d'orientation de l'Enseignement libre au Congo Belge en 1924 : Pour L. FRANK, il était vain de transporter en Afrique l'organisation scolaire de Belgique. Les réalités du Congo nécessitèrent une organisation scolaire spéciale, judicieusement adaptée au milieu. C'est pourquoi, le but du présent projet fut d'organiser un enseignement adapté au milieu indigène. L'organisation scolaire arrêtée à cette réforme, prévit trois types d'écoles : Ecole primaire du premier degré, rurale ou urbaine où l'enseignement littéraire est réduit à un minimum, et dont la durée des cours est d'au moins deux ans. On y enseigne : religion catholique, hygiène, jeux et exercices de groupe, exercices d'écriture et de lecture de textes faciles dans les langues régionales, arithmétique, géographie portant sur les phénomènes naturels de région, sa configuration, sa faune et sa flore, travaux manuels et ruraux. Ecole primaire du deuxième degré dans les centres européanisés. L'enseignement littéraire y est plus développé, et comporte normalement trois à quatre ans de cours. Les matières suivantes furent prévues : Religion et morale, notions d'hygiène, gymnastique et jeux organisés, exercices de lecture, d'écriture et de rédaction en une des langues indigènes (de la région : Lingala, Swahili, Kikongo, Tshiluba). L'étude du français est obligatoire pour les écoles situées dans les centres urbains, mais reste facultatif pour les autres écoles. A ces écoles, on apprend aux jeunes garçons l'arithmétique, la géographie, le dessin, les travaux manuels professionnels (fabrication des briques, tuiles et poterie, travaux de maçonnerie, charpenterie et menuiserie) et les pratiques des travaux de culture. Pour les jeunes filles, s'ajoutent la couture, le lavage, le repassage, la préparation des aliments, l'entretien d'une habitation. Ecoles spéciales qui forment des commis, des instituteurs et des artisans. La durée des cours est en moyenne trois ans. * 69 E. de JONGHE, L'enseignement des indigènes au Congo Belge, in Collectif, 1931, p. 90 |
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