CONCLUSION
Cette étude est partie de deux constatations majeures.
La première, observant les violences qui accompagnent toujours les
périodes préélectorales, électorales et
post-électorales en Afrique en général et en
République Démocratique du Congo en particulier, nous avons
été amené à réfléchir sur la
corrélation qui puisse exister entre l'Etat de droit et la
démocratie ou mieux que deviendrait la démocratie si on la
détachait des élections. Et il a été clairement dit
que la corrélation entre Etat de droit et une démocratie est
grande d'autant plus que toute démocratie est nécessairement un
Etat de droit mais tout Etat de droit n'est pas nécessairement un Etat
démocratique. S'agissant des élections, il a été
prouvé que celles-ci sont l'expression la plus évidente et la
plus achevée de la liberté. On est libre que quand on est
à même de choisir.
La seconde, nous avons été poussé
à nous demander si en RDC, contrairement au texte, le jeu
démocratique se joue comme il se doit et à ce titre vu les
différentes pratiques qui rongent encore la scène politique
congolaise nous avons constaté que ce jeu semble ne pas bien se jouer en
RDC.
De ces deux constatations nous avions abouti à une
conclusion à savoir si on pouvait retenir le qualificatif d'Etat de
droit démocratique pour la RDC tel que voulu par l'article premier de la
constitution du 18 février 2006 étant bien
considéré que le jeu démocratique ne se joue pas encore
comme il se doit. Et dans ce contexte, s'agissant de la RDC, il a
été souligné que rien ne nous autorise à ce jour
à ne pas retenir le qualificatif d'Etat de droit démocratique
pour la RDC car, en soi, l'Etat de droit démocratique reste de tout
temps un idéal auquel tous les Etats aspirent et qu'à ce stade
aucun pays du monde ne peut prétendre avoir atteint la pure forme de
démocratie et d'Etat de droit. En effet, en RDC, l'Etat de droit
démocratique est perceptible du point de vu des textes et des
agencements institutionnels, mais quant à la pratique beaucoup reste
encore à faire.
Comme on le constate après lecture, on ne se contente
ni de jeter un regard sans complaisance sur le passé, ni de trouver
plaisir dans une critique gratuite. On va loin dans notre démarche, en
proposant des pistes de solutions pragmatiques et en indiquant en même
temps les acteurs privilégiés susceptibles de les appliquer.
Dans notre pays où l'accession au pouvoir est
l'occasion pour les vainqueurs de s'emparer du « gâteau »
national avec gloutonnerie et d'en jouir seuls au détriment des
intérêts vitaux de tous les citoyens. Ce travail est un
défi lancé à la nouvelle génération
montante, qui doit sans tarder, s'engager résolument dans la recherche
des solutions à la grande crise congolaise sous peine de voir son avenir
lui échapper et son pays, au mieux relégué au dernier
rang, au pire disloqué.
En effet, compte tenu de la position stratégique de
notre pays dans le monde, compte tenu d'immenses atouts humains dont nous
disposons et de ressources naturelles immenses qui font de notre pays une terre
de grandes espérances, le rêve que nous devons bâtir en RDC
et l'ambition que nous devons tous porter sont ceux d'une nation appelée
à construire la politique d'humanité et de civilisation pour la
proposer à toute l'Afrique et au monde d'aujourd'hui.
Nous devons pour ce faire devenir la plus belle, la plus forte
et la plus rayonnante démocratie du continent africain. Si nous voulons
échapper au destin de guerre, de violence, de misère,
d'inconscience et d'impuissance qui domine notre nation actuellement, nous
n'avons pas d'autre choix que celui de devenir une grande démocratie au
coeur de l'Afrique : une vraie démocratie où le pouvoir politique
puisse garantir à chaque citoyen les possibilités les meilleures
d'assumer sa liberté, d'exercer ses responsabilités et de faire
resplendir tous les pouvoirs et toutes les énergies de sa
créativité pour une sociétés du bonheur
partagé.
Bien sûr, ce travail n'est pas exhaustif et doit,
certainement soulever des questions nouvelles. Ce n'est qu'une brèche
ouverte, un chantier qui s'annonce indubitablement riche en débats et
recherches.
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