2.3.4. ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Comme dans le monde développé, les populations des
pays les plus pauvres devront faire face
aux conséquences d'un climat en évolution (PNUD,
2007). Même si les gouvernements du nord ont les moyens financiers,
technologiques et humains de répondre aux risques auxquels
Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de
l'agriculture aux changements climatiques dans les communes rurales de
Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle
de Kayes
sont confrontés leurs citoyens, les options des pays
en voie de développement sont beaucoup plus restreintes. Dans les pays
les plus pauvres, l'adaptation est largement une question d'effort d'autonomie
et d'initiative personnelle. Des millions de personnes disposant à peine
de ressources suffisantes pour alimenter, vêtir et abriter leurs familles
sont contraintes d'affecter des fonds et leur travail à des mesures
d'adaptation.
L'adaptation vise à réduire la
vulnérabilité et à renforcer la capacité
d'adaptation, ou résilience, de ceux qui tirent leurs moyens d'existence
de ressources dépendantes du climat. Dans le secteur de l'agriculture,
l'adaptation requiert l'utilisation de bonnes pratiques agricoles,
forestières et en matière de pêche, pour faire face
à des conditions environnementales changeantes et plus rudes.
L'adaptation en agriculture s'illustre notamment par la modification du
calendrier de plantation ou des semis, l'adoption de nouvelles technologies, et
la promotion de la biodiversité agricole (FAO, 2007).
2.3.4 ENJEUX AGRICOLES ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Les preuves scientifiques de la gravité des menaces
climatiques pour l'agriculture sont désormais sans
ambiguïté, même si leur ampleur exacte est incertaine en
raison des interactions complexes au sein de l'écosystème et de
l'économie.
L'agriculture contribue pour moitié, environ, aux
émissions mondiales de deux des gaz à effet de serre les plus
puissants en dehors du dioxyde de carbone : l'oxyde nitreux et le
méthane. Les émissions d'oxyde nitreux par les sols et de
méthane causé par la fermentation intestinale des animaux
d'élevage représentent chacune environ un tiers des
émissions totales hors dioxyde de carbone de l'agriculture et, selon les
projections, devraient encore augmenter.
Les animaux d'élevage et les cultures émettent
du CO2, du méthane, de l'oxyde nitreux et d'autres gaz, ce qui fait de
l'agriculture une source majeure d'émissions de GES Selon les
inventaires d'émissions que les gouvernements soumettent à la
Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques,
l'agriculture est responsable d'environ 15 % des émissions mondiales de
GES. Si l'on y ajoute les émissions causées par la
déforestation dans les pays en développement (l'agriculture
étant la principale cause de déforestation), sa contribution aux
émissions mondiales augmente de 26 à 35 %. Environ 80 % des
émissions totales provenant de l'agriculture, y compris la
déforestation, proviennent des pays en développement (Banque
mondiale, Rapport sur le développement dans le monde, «
l'agriculture au service du développement », 2008).
Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de
l'agriculture aux changements climatiques dans les communes rurales de
Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle
de Kayes
Tableau 1 : % des émissions de gaz à effet
de serre
Les agriculteurs d'Afrique de l'Ouest font face à des
menaces croissantes liées au changement climatique. Les changements de
fréquence des sécheresses, des vagues de chaleur, des
inondations, des tempêtes, des gelées et des invasions acridiennes
obligent le secteur agricole à prendre des mesures d'adaptation pour
atténuer les incidences du changement climatique
Avec 43% de sa population totale, l'Afrique de l'Ouest est
l'une des régions les plus vulnérables au changement climatique.
Selon le quatrième Rapport d'évaluation du Groupe d'experts
intergouvernemental OMM/PNUE sur l'évolution du climat (GIEC), la
pluviométrie annuelle en Afrique de l'Ouest a diminué de 20
à 40% entre la période 1931-1960 et la période 1968-1990.
D'après les projections du GIEC, l'Afrique connaîtra très
probablement un réchauffement au XXIe siècle, qui aura pour effet
de réduire la durée de la période de
végétation et le potentiel de rendement des cultures dans une
bonne partie de l'Afrique de l'Ouest. Dans certains pays, les rendements de
l'agriculture pluviale pourraient diminuer de moitié d'ici à
2020. La survie d'une grande partie des habitants de l'Afrique de l'Ouest
dépend d'une agriculture pluviale, et les agriculteurs ont du mal
à préserver leurs moyens d'existence.
Le changement climatique menacera d'accroître encore
leur vulnérabilité, de saper les résultats de longues
années d'efforts et de gravement compromettre leurs perspectives de
développement. Il aggrave les difficultés auxquelles se heurtent
les efforts axés sur la réalisation des objectifs de
développement pour le Millénaire et la préparation d'un
avenir sécurisé et viable au-delà de 2015.
Il faudra alors mettre en place des meilleures pratiques
agricoles qui répondent aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à
répondre à leurs propres
Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de
l'agriculture aux changements climatiques dans les communes rurales de
Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle
de Kayes
besoins (CMED, 1987). Parmi ces pratiques agricoles
respectueuses de l'environnement et du bien -être social, figure en bonne
place l'agroforesterie. Le recours aux pratiques agricoles non durables ne
serait - il pas une chance pour ces communautés rurales nord du cercle
de Kayes.
Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de
l'agriculture aux changements climatiques dans les communes rurales de
Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle
de Kayes
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