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Transfert de technologie et croissance économique: une estimation en panel au sein de l'UEMOA

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par Yawo Agbenyégan ADEDZE-DOGLAN
Université de Lomé - Master de recherche 2012
  

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2.2.Revue empirique sur la croissance économique et le transfert de technologie

Il existe, en ce jour une littérature assez riche qui explique les relations entre la croissance, le commerce international, les IDE et le transfert de technologie. En particulier, il existe une littérature assez riche américaine qui se base sur les externalités en R&D pour expliquer les effets du transfert de technologies sur la croissance économique.

i. Commerce international et transfert de technologie

Le commerce aboutit à la diffusion internationale de technologie parce qu'il permet de disposer de biens intermédiaires de hautes technicité pour la production ; de produits finis pour en étudier la spécification technique ; et favorise la communication de personnes à personnes. Cette forme de transfert de technologie est particulièrement captée sous forme d'externalité de l'évolution technologique en provenance des partenaires commerciaux du pays bénéficiaire.

En effet, l'importation représente un canal important de transfert de technologie à travers l'emploi de biens intermédiaires. Il est naturel de penser que non seulement les transferts de technologies s'arrêteraient si les importations s'arrêtaient, mais encore une augmentation des importations du type de produits appropriés devrait entrainer une augmentation des transferts de technologie et une amélioration de la productivité du pays si la technologie importée est utilisée rationnellement. Il existerait par là une corrélation positive entre les flux commerciaux de biens intermédiaires et le niveau de productivité des facteurs dudit pays. Les travaux de Coe et Helpman (1995) constituent une référence pour les travaux sur le transfert de technologie à travers le canal du commerce international.

 

Trans~ert de tecfino(ogie et croissance économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI

Les résultats de leur étude montrent que les retombés technologiques sont plus importants lorsque la part des importations provenant des pays à niveau de connaissances élevées est plus grande que celle des autres importations. Ils concluent donc que pour un volume donné des importations, plus leurs volumes globaux croient, plus augmente le transfert de technologie en provenance de l'étranger. Leurs travaux seront confirmés par Keller (1998).

Blyde (2001) de sa part a constaté que les retombés technologiques des importations en provenance des pays de l'OCDE sont plus forts en Amérique latine que celles des importations provenant de la région en raison de la technicité plus élevé de ces dernières.

L'importance de la composition sectorielle des importations pour les transferts de technologies est attestée notamment par Helpman (1997). Il a étudié la diffusion de technologie en provenance de pays industrialisés dans 77 PED. Il obtient une corrélation positive et significative de la PGF dans les pays en développement avec la recherche et développement des pays industrialisés qui sont leurs partenaires commerciaux. Il trouve la même relation positive entre la productivité totale des facteurs de ces mêmes pays avec leurs importations de machines et de matériels provenant des mêmes pays industrialisés.

Rezgui (2004) ; dans ses recherches sur la « Localisation géographique, commerce international et diffusion des connaissances technologiques », utilise un modèle simplifié de diffusion de connaissance de type Grossman et Helpman (1991) où l'accroissement de la production d'un pays dépend de l'amélioration de la qualité des inputs ; l'amélioration étant capté par un indice technologique agrégé qui représente la PGF du pays. Ces résultats lui conduisent à conclure que primo : la proximité géographique peut jouer un rôle dans la diffusion des connaissances, bien que les NTIC constituent eux mêmes des mécanismes complémentaires pour le transfert des connaissances des pays développés vers les pays en développement. Secundo, la distance physique et à un degré moindre les importations, expliquent les écarts technologiques ; et qu'une diffusion des connaissances restait tributaire des écarts de productivités entre le pays récepteur et le pays émetteur ainsi que de la qualité des compétences humaines disponibles dans les pays en développement. En prenant en compte les «importations de proximité», il trouve que la diffusion de la technologie engendrée n'est pas intense. Il explique cela par le fait que la mesure des importations utilisée est agrégée. Dans sa conclusion il précise en ses terme que : « au-delà

 

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de cette limite nous constatons toujours que le contenu en connaissances technologiques d'une unité monétaire d'importation demeure faible, même s'il peut s'agir d'importations de biens d'équipement. Ceci est valable en particulier pour les pays en développement ».

Si le doute est levé sur le rôle important joué par le commerce international sur la diffusion international de technologie, un autre canal important demeure les IDE.

ii. IDE et transfert de technologie

La littérature sur les IDE montre que leurs effets sur l'économie des pays sont divers. Dans une importante revue de la littérature dans le domaine, De Mello (1997) ressort deux voies principales par lesquelles les IDE encouragent la croissance :

la diffusion du progrès technique par des effets d'entraînement ;

le transfert des connaissances, notamment par l'acquisition de nouvelles techniques managerielles et organisationnelles.

De Mello (1997) va plus loin en démontrant que, selon les cas, l'entrée des flux d'investissements directs étrangers n'est pas nécessairement bénéfique à l'égard du pays d'accueil. Pour ce faire, il divise son échantillon de pays en deux parties, le groupe des pays « leaders » qui initient les innovations technologiques (pays développés) et le groupe des pays suiveurs (pays en développement) qui importent les technologies depuis les pays développés. Il obtient des effets positifs sur la production globale dans les deux groupes de pays ; tandis qu'il obtient des effets positifs sur la productivité totale des facteurs des pays développés mais en revanche négatifs sur la productivité des pays en développement. Ce résultat est expliqué par le fait que les pays suiveurs ne font qu'utiliser la nouvelle technologie sans une absorption réelle. Les pays développés connaissent en revanche un effet de substitution et de diffusion des nouvelles technologies par rapport à celles existantes, ce qui occasionne une production plus efficace.

Ces résultats obtenus par De Mello (1997) peuvent être interprétés autrement. Le transfert technologique accompagné des flux entrants d'investissements directs étrangers ne sera bénéfique au pays d'accueil que si celui-ci dispose déjà d'un niveau d'appropriation assez avancé de la technologie ou si ce dernier a un niveau important de croissance économique. Dans le même sens, Karim (2008) précise que, les IDE permettent d'introduire dans les pays d'accueil un savoir technologique et des compétences

 

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managériales à condition que la population d'accueil soit en grande partie alphabétisée et que l'environnement économique soit favorable au développement.

Van Pottelsberghe et Litchtenberg (2000), se sont basés sur la méthodologie de Coe et Helpman (1995) améliorée pour tester l'importance des flux d'IDE dans la diffusion internationale de la technologie dans treize pays industrialisés. Leur résultats confirme que les sorties d'IDE et les importations sont des canaux de transmission de technologie qui permettent aux autre pays industrialisés de bénéficier de la technologie nouvelle. Il trouve en outre que l'effet sur la productivité du pays ôte est plus importante pour les pays vastes.

Xu et Wang (2000), ont fait des études similaires à ceux de Van Pottelsberghe et Litchtenberg (2000).Ils trouvent que le commerce international des biens d'équipements constitue un canal important de transfert de technologie et que les multinationaux transmettent la technologie dans les pays d'accueils. En outre, il trouve également que les IDE ne constituent pas un canal significatif de diffusion de technologie entre les pays industrialisés et que les pays qui sont plus éloignés du niveau technologique mondiale bénéficient plus des transferts de technologies obtenus à partir des IDE. Ces résultats quelque peu concordent avec ceux de Van Pottelsberghe et Litchtenberg (2000), qui ont trouvé que le sens de diffusion de la technologie est dans un sens unique : seuls les pays industrialisés qui ont investi dans les R&D dans le pays d'origine en bénéficient.

Ils existent d'autres canaux de transmission de transfert de technologie qui permettent aux pays d'acquérir la technologie intérieur.

iii. Autres canaux de transmission de la technologie internationale

Il s'agit principalement de la coentreprise, le franchisage et les licences et brevets. Ces filières constituent des substitues à l'IDE car elles permettent de réduire le risque politique et économique lié à l'IDE et parce qu'elles sont plus compatibles avec les préoccupations liées à la souveraineté du pays d'accueil. Mais ce canal étant direct, ce qui nous intéresse dans cette sous section, c'est le rôle des autres éléments comme la coopération, l'intégration dans la transmission de la technologie.

Tarek et Naceur (2007), ont examiner le lien entre la coopération en R&D et la croissance sur un échantillon de 23 pays au cours de la période 1992-2004 en utilisant la méthode des GMM d'Arellano et Bond (1992), les tests de causalité et de racine unitaires

 

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appliqués aux données de panel. Leurs résultats obtenus montrent que l'impact coopération en R&D sur la croissance varie selon l'indicateur de dépenses internes de recherche et développement de chaque pays pris dans l'échantillon.

iv. Transfert de technologie et croissance économique.

La technologie ou le progrès technique constitue un élément déterminant dans l'appareil productif d'un pays. Comme l'ont démontré les théories de la croissance, cette technologie provient aussi bien des efforts en R&D locaux que des efforts en R&D étrangers par le biais des externalités.

Coe et Helpmann (1995), dans leurs travaux intitulés <<International R&D spillovers>>, sur 22 pays de l'OCDE et l'Israël, ont estimé l'effet des dépenses en R&D domestiques et celle des pays partenaires commerciaux sur la PGF des pays de l'échantillon. Ils trouvent un résultat positif pour les deux facteurs. De plus, leurs résultats montrent que l'effet des dépenses en R&D étrangers sur les petites économies est plus importante : le quart de la circulation mondiale qui bénéficie des investissements en R&D des pays du G7 sont affectés à leurs partenaires commerciaux ; et enfin, plus un pays est ouvert, plus il bénéficie des effets positifs des dépenses en R&D de ses pays partenaires.

Plusieurs critiques ont été portés à leurs travaux. Ces critiques concernent pour la plus part leur méthodologie. A ce propos, Edmon (2001) a soulevé deux problèmes liés aux données en panel utilisées par Coe et Helpman (1995) : l'application d'un test de stationnarité brut pour tirer les résidus et l'utilisation de mauvaises techniques d'estimations. En effet, le test de LLC utilisé par Coe helpman (1995) ne permet pas de saisir l'effet individuel des individus du panel et l'équation qu'il a utilisée ne permet pas d'analyser le rôle de l'intensité des importations. Il a remédié à ces problèmes en faisant le test de IPS sur les mêmes variables utilisées par les auteurs et en introduisant une seconde variable la part des importations dans le PIB.

Lichtenberg et Van P. Potterie (2001) confirment l'existence d'une relation de cointégration entre les stocks de capital en R&D domestique et étrangère et la PGF. Leurs estimations toutefois, fondées sur l'estimateur MCO, sont sujettes à un possible biais.

Musolesi (2006), dans une étude sur un échantillon de 16 pays de l'OCDE, à déterminer l'ampleur véritable du lien entre les différents stocks de connaissances, notamment «celles étrangères» véhiculées entre pays grâce aux flux commerciaux, et la productivité totale des facteurs. Il utilise deux modèles, dans les quels il introduit deux nouveaux éléments : la recherche publique et la recherche universitaire. L'estimation de son premier modèle lui permet de conclure que la recherche universitaire et la recherche étrangère sont les véritables contributeurs à la productivité tandis que la seconde, confirme les résultats de Coe et Helpman (1995) selon lesquels la recherche domestique aurait un impacte plus élevé dans les grands pays appartenant au G7 que dans les autres.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld